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Classiques Garnier

Contribution des organisations professionnelles à la performance commerciale des TPE au Sénégal

  • Type de publication : Article de revue
  • Revue : Systèmes alimentaires / Food Systems
    2020, n° 5
    . varia
  • Auteurs : Doucouré (Balla), Diagne (Assane)
  • Résumé : L’objectif principal de cette recherche est de proposer un modèle conceptuel pour évaluer le rôle modérateur de l’affiliation à une organisation professionnelle (OP) dans la relation entre l’orientation marché (OM) et la performance commerciale. Une enquête menée sur un échantillon de 250 très petites entreprises (TPE) a permis de collecter des données primaires. Les résultats montrent que les TPE affiliées à une OP ont un niveau d’OM plus élevé et bénéficient d’un surcroît de performance.
  • Pages : 133 à 156
  • Revue : Systèmes alimentaires
  • Thème CLIL : 3306 -- SCIENCES ÉCONOMIQUES -- Économie de la mondialisation et du développement
  • EAN : 9782406110620
  • ISBN : 978-2-406-11062-0
  • ISSN : 2555-0411
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-11062-0.p.0133
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 09/11/2020
  • Périodicité : Annuelle
  • Langue : Français
  • Mots-clés : orientation marché, performance, TPE, organisations professionnelles, système agroalimentaire
133

Contribution des organisations professionnelles à la performance commerciale des TPE au Sénégal

Balla Doucouré

Faculté des Sciences Économiques et de Gestion - Université de Dakar

Assane Diagne

UFR Économie, Management
et Ingénierie juridique - Université de Bambey

Introduction

En Afrique et partout dans le monde, les TPE dominent fortement la population des entreprises. Elles occupent une place prépondérante dans le tissu économique et social constituant un levier essentiel pour la croissance économique. Les TPE sont caractérisées par une gestion individuelle et centralisée, un personnel principalement familial et une gestion commerciale sappuyant surtout sur la proximité avec les clients (Bocco, 2009). La spécificité économique et socioculturelle des pays en développement nest pas sans influence sur le comportement des TPE. Dans le contexte ouest-africain, linformalité des économies est dun niveau très élevé favorisant la présence de petites entreprises communautaires dont « lunité de production est indissolublement liée à la cellule familiale et lactivité économique se fond dans lactivité sociale » (Torrès, 1999). De plus, lenvironnement socioculturel affecte les 134TPE qui adoptent un mode de gestion relationnel, une communication informelle, une distribution basée sur les réseaux daffinités et une prise de décision fondée sur lintuition et parfois même sur la divination (Bocco, 2009). Au Sénégal, les TPE comparativement aux grandes entreprises, contribuent faiblement à la création des richesses (BDEF1, 2018). Plusieurs causes peuvent être à lorigine de la faible contribution de cette catégorie dentreprises, notamment la faiblesse des ressources matérielles et financières et les difficultés daccès aux marchés du fait de la faible qualité de loffre et du manque de compétences organisationnelles (logistique, marketing, etc.).

Pour aider les très petites entreprises agroalimentaires à mieux se structurer, lÉtat du Sénégal a érigé un cadre juridique2 leur permettant de se fédérer autour dorganisations professionnelles (OP). Les OP regroupent les personnes physiques et morales qui souhaitent sunir pour assurer la défense de leurs intérêts communs et la fourniture de services à leurs membres (LOASP, 2004). Laffiliation à une OP constitue un moyen pour les petites entreprises de sadapter. En effet, les OP soutiennent lactivité de leurs membres en leur permettant daccéder à des services (diffusion dinformations, organisation de formations, fourniture dintrants, etc.), de transformer et commercialiser leurs produits. Hernandez-Espallardo et Arcas-Lario (2003) ont ainsi montré que, grâce à lorganisation professionnelle, les petites entreprises pouvaient développer leur niveau dorientation marché (OM).

La référence à lOM nous permet ici daborder la problématique de lintroduction du marketing (ou de ses prémices fondamentales) dans les activités économiques du système agroalimentaire3 au Sénégal. LOM est la tendance de lentreprise, à travers ses activités, à répondre à la demande du marché mieux que ses concurrents et à bien prédire les changements du marché afin de construire un avantage concurrentiel durable et générer des profits élevés (Na et Kang, 2019). La nécessité daméliorer le niveau dOM des TPE agroalimentaires sexplique par le fait quelle constitue un préalable fondamental à toute pratique du marketing. Se 135pose alors la question des voies et moyens permettant de diffuser et de développer cette OM auprès de ces petites entreprises. Selon la théorie institutionnelle, la collaboration inter-organisationnelle représente une source de changement des comportements pour les acteurs évoluant dans les mêmes réseaux institutionnels (Phillips, Lawrence et Hardy, 2000). Certains auteurs ont ainsi montré que les OP incitaient leurs membres à adopter des comportements orientés marché (Hernandez-Espallardo et Arcas-Lario, 2003). Toutefois, la question liée à la variation du niveau dorientation marché en fonction de lappartenance ou non des TPE à une OP et sa conséquence sur la performance demeure à notre connaissance ignorée. Les publications existantes sont souvent orientées vers lanalyse de moyens et mécanismes adaptés permettant aux membres des OP dêtre plus orientés marché, alors quune approche comparative aurait permis dévaluer la variation du niveau dOM entre les TPE affiliées et non affiliées. De plus, selon la théorie des ressources, lOM entraîne la performance même si nous ne savons pas si laffiliation ou non à une OP aurait une influence sur cette relation.

Partant de ce constat, nous posons la question centrale suivante : comment lappartenance à une OP influence-t-elle le lien entre lOM et la performance commerciale ? Pour combler lécart dans la littérature, lobjectif de cette recherche est détablir le rôle modérateur de lappartenance ou non à une OP. Après avoir fait une analyse conceptuelle et formulé les hypothèses de recherche, nous présentons dabord la méthodologie, ensuite les résultats et enfin la discussion.

1. Le système agroalimentaire sénégalais

Lagriculture sénégalaise est essentiellement une agriculture paysanne, vivrière, pluviale et saisonnière. Elle constitue lactivité principale de léconomie, contribue à la création des richesses nationales (près de 16 % du PIB en 20174), emploie plus de la moitié de la population active et représente la plus grande source de revenus et de moyens dexistence 136pour les populations. Dans la grande majorité, les producteurs agricoles sont propriétaires de petites exploitations familiales qui cultivent la terre sur des régimes fonciers traditionnels et pratiquent des assolements traditionnels. La gamme large de produits agricoles vivriers (maïs, mil, sorgho, riz) et de rente (arachide, produits horticoles) constitue une source importante dapprovisionnement pour le secteur de la transformation des matières premières locales composé essentiellement de micro et petites entreprises. Le système agroalimentaire sénégalais permet ainsi de répondre aux besoins alimentaires des populations rurales et urbaines. Il revêt aussi une grande importance en termes demploi, de valeur ajoutée, de chiffre daffaires à lexport, etc.

Toutefois, ce système a des difficultés à répondre de façon adéquate à la demande. En réalité, les faibles capacités de production, le manque dinfrastructures et de services appropriés pour le transport des produits vers les lieux de transformation et de commercialisation et lincapacité des producteurs à sadapter à lévolution rapide des habitudes et attentes des consommateurs urbains sont autant de facteurs entravant la satisfaction de cette demande.

Face à cette situation, les pouvoirs publics ont érigé un cadre juridique visant à regrouper les petits producteurs au sein dorganisations professionnelles. Linstauration de ces OP permet de mieux structurer les acteurs des filières agroalimentaires en leur offrant un cadre de concertation et de rendre plus efficaces les politiques et programmes destinés au développement du système agroalimentaire. Il existe plusieurs formes dOP, classées selon une base géographique (au niveau local, régional, national) ou en fonction des activités, filières et secteurs. Les OP peuvent aussi se présenter sous diverses configurations telles que les associations traditionnelles de classes dâge, les groupements de promotion féminine, les groupements de producteurs et groupements dintérêt économique (GIE), les sections villageoises, les comités villageois de développement, etc.

Malgré leur diversité, la plupart des OP poursuivent des objectifs économiques (prise en charge des services en amont et en aval de la production). Elles se fixent aussi des objectifs dordre social tels que la représentation (la défense des intérêts communs de leurs membres) dont la principale limite demeure labsence de transparence surtout dans les structures denvergure locale. La LOASP (2004) initie ainsi la 137création dorganisations interprofessionnelles représentatives visant à inciter les acteurs à sorganiser pour assurer les fonctions de régulation des marchés et des filières. Les fonctions assurées par ces organisations interprofessionnelles incluent, entre autres, les actions de défense des intérêts des membres dune filière, la définition des règles de mise en marché, la connaissance de loffre et de la demande, ladaptation et la régularisation de loffre, etc. La constitution en interprofession peut ainsi être un mode de coordination efficace pour favoriser une meilleure connaissance du marché des petits producteurs agroalimentaires.

2. Lorientation marché :
quelle approche pour les TPE ?

LOM est un concept qui a fait lobjet de plusieurs débats pendant plus dun demi-siècle. En effet, les premiers travaux, réalisés dans les années 50 et 60, considèrent lorientation marché comme une philosophie commerciale quune organisation doit adopter afin de créer plus de valeur. Ces travaux seront consolidés par ceux des auteurs considérés comme les fondateurs de lOM à savoir Kholi et Jaworski (1990), Narver et Slater (1990). LOM est définie comme : « un ensemble de pratiques de recherche dinformations sur le marché, de diffusion dinformations et délaboration de réponses adaptées au marché » (Kohli et Jaworski, 1990). Ces derniers sont ainsi considérés comme les précurseurs de lapproche comportementale de lOM en se focalisant sur les actions (ensemble dactivités consistant à connaître et à apporter des réponses adaptées à son marché) de lentreprise plutôt que sur sa culture. Cette approche semble ainsi mieux adaptée aux petites entreprises, en particulier celles qui évoluent dans un contexte de pays en développement et sont caractérisées par un faible niveau de formation des dirigeants. En effet, il semble plus approprié, dans le contexte sénégalais, damener les petites entreprises à adopter des comportements orientés vers les marchés en mettant à leur disposition un ensemble de pratiques concrètes de lOM, que de vouloir transmettre une culture dOM, nécessitant des formations coûteuses et laborieuses, à des dirigeants de petites entreprises généralement non instruits.

138

Selon Verhees et Meulenberg (2004), les ressources et les capacités spécifiques des TPE déterminent leur niveau dOM au sens de Kohli et Jaworski (1990). Or, ces entreprises ne disposent pas de suffisamment de ressources financières pour leur permettre dinvestir dans la recherche dinformations notamment primaires. En effet, labsence dune fonction marketing et la rareté des ressources pour la collecte de linformation provenant du marché poussent les petites entreprises à suivre lévolution de leur environnement à partir de données secondaires (revues spécialisées, conférences et revues professionnelles) ou de contacts personnels (avec les fournisseurs, clients) (Verhees et Meulenberg, 2004).

Par ailleurs, la configuration structurelle de ces entreprises et leur mode dorganisation constituent des freins au développement de lOM au sens de Kohli et Jaworski (1990). Les TPE se caractérisent par une forte centralisation qui se traduit par une concentration des prises de décision et des pouvoirs entre les mains dun seul décideur, ce qui ne favorise pas les échanges dinformations et didées. De plus, des auteurs ont montré que la centralisation affecte négativement lOM en ce sens quelle exerce un effet inhibant sur le partage et lutilisation de linformation dans lentreprise. Le partage de linformation ne savère pas alors pertinent dans les TPE dautant que toutes les décisions importantes proviennent dun seul et unique décideur (Verhees et Meulenberg, 2004). Néanmoins, il existe des moyens de dissémination dans les petites entreprises (notamment avec les autres employés), qui ont souvent un caractère informel.

Malgré leur faiblesse organisationnelle, les TPE sont à même de répondre avec rapidité et souplesse à linformation collectée du fait, dune part, de leur organisation non bureaucratique (la prise de décision est rapide) et, dautre part, de la capacité de leurs dirigeants à superviser lensemble du processus de production et de commercialisation (Verhees et Meulenberg, 2004). En revanche, ces auteurs estiment que la capacité de réaction de ces petites structures est limitée par la faiblesse de leurs ressources financières et techniques. La faible capacité de réaction des TPE peut aussi se justifier par lexistence de lacunes dans la planification marketing (Carson, 1990). Verhees et Meulenberg (2004) expliquent la difficulté que subissent les TPE à réaliser ce type de planification par linsuffisance de leurs ressources en termes de temps, dargent et dexpertise. Partant de là, il apparaît clairement que les principes marketing, les concepts de planification et les techniques marketing, tels 139que conçus, ne sont pas très adaptés à la situation dans laquelle évoluent les TPE (Carson, 1990).

3. Les relations inter-organisationnelles
favorisent-elles la diffusion de lOM dans les TPE ?

Selon la théorie des ressources, les ressources stratégiques ont une influence positive sur la performance de lentreprise. Ces ressources, qui sexpriment à travers certains savoirs (savoir concevoir, savoir distribuer et savoir communiquer) (Duong et Paché, 2015), sont en effet nécessaires pour construire, développer et surtout pérenniser un avantage concurrentiel durable. Cependant, la disponibilité de ces ressources, notamment dans les TPE, nest pas toujours effective. Il faut donc être capable de les saisir auprès des partenaires, notamment dans le cadre de relations de partenariat. Les relations inter-organisationnelles peuvent être définies comme des liens puissants et étendus –de type social, économique, de service et technique– qui existent entre les organisations (Lefaix-Durand et al., 2006). Lentreprise nouant ainsi des relations inter-organisationnelles peut y obtenir certains avantages tels quun meilleur accès à certaines ressources, ou une réduction de lincertitude et un accroissement de sa légitimité (Forgues et al., 2006). Bien que les deux autres avantages ne soient pas négligeables, laccès aux ressources notamment stratégiques nous semble plus pertinent car cest une préoccupation majeure pour les TPE. Aussi, lintégration de la petite entreprise dans un réseau (fédérations, organisations professionnelles, etc.) est-elle considérée comme un moyen daccéder aux ressources stratégiques. En somme, les relations collaboratives, en respectant les mécanismes de coordination inter-organisationnelle peuvent aider lentreprise à capter des ressources stratégiques lui permettant dobtenir un avantage compétitif et, par conséquent, daméliorer sa performance (Lefaix-Durand et al., 2006).

Par ailleurs, Hernandez-Espallardo et Arcas-Lario (2003) relèvent que, dans un réseau, le leader (lorganisation en aval) peut, grâce à un niveau de connaissance supérieur du marché, transférer à son partenaire en amont un ensemble dinformations relatives aux besoins et exigences du marché. LOP, grâce à ses fonctions de régulation, a une meilleure 140connaissance des demandes du marché et dispose dune meilleure capacité de détection des changements des conditions du marché que ses membres. LOP constitue ainsi un mode de coordination efficace pour limiter les coûts de transaction des membres (en rendant plus facile laccès à linformation marketing) et pour définir les modalités de production et de commercialisation. LOM est ainsi au cœur des relations entre lOP et ses adhérents. Elle se révèle être un moyen que les OP utilisent pour assurer ladéquation de loffre des producteurs en amont aux attentes des clients en aval. Il sagit donc dune ressource stratégique pouvant permettre aux petites entreprises de sadapter à leur environnement très instable. Parce que le contexte des petites entreprises est de plus en plus concurrentiel, la mise en œuvre de lOM au sein de celles-ci devient alors un impératif. Ainsi, les entreprises disposant de ressources et connaissances limitées pour être orientées marché de façon adéquate peuvent bénéficier des activités de management mises en œuvre par le leader (Hernandez-Espallardo et Arcas-Lario, 2003).

4. Hypothèses de recherche

Dans les années 2000, plusieurs méta-analyses (Kirca, Jayachandran et Bearden, 2005 ; Ellis, 2006) ont été réalisées pour étudier le lien entre lOM et la performance. Beaucoup dauteurs reconnaissent que la méta-analyse est un outil important pour conduire la recherche en marketing à travers différents pays (Deshpandé et Farley, 1998). Sil est ainsi établi dans la littérature que lOM a un effet direct positif sur la performance (Kirca et al., 2005), force est de constater que la plupart des recherches sur ce lien ont concerné les grandes entreprises des pays développés. Malgré labondance des études sur le lien entre lorientation marché et la performance, nous constatons quil y a très peu dapplications portant sur les TPE, en particulier dans les pays en développement. Partant de tous ces constats, nous formulons lhypothèse suivante :

H1 : lorientation marché influence positivement la performance commerciale.

141

Cette première hypothèse peut être décomposée en deux sous-hypothèses :

H1a : la collecte de linformation a un effet positif sur la performance commerciale.

H1b : la réaction à linformation exerce un effet positif sur la performance commerciale.

Par ailleurs, la faiblesse des ressources et compétences limite les TPE dans leur quête de compétitivité. Pourtant, les relations inter-organisationnelles, considérées comme un cadre favorisant les partenariats et les réseaux, représentent un moyen incontournable pour les TPE dobtenir et de conserver un avantage concurrentiel (Lefaix-Durand et al., 2006). Ces auteurs estiment aussi que les relations collaboratives à long terme entre partenaires doivent être favorisées pour améliorer la performance des TPE. Les relations collaboratives garantissent le renforcement des compétences commerciales des partenaires en amont grâce à une bonne mise en œuvre de lOM (Hernandez-Espallardo et Arcas-Lario, 2003). Nous posons ainsi lhypothèse suivante :

H2 : laffiliation à une OP a un effet modérateur sur la relation entre lorientation marché et la performance commerciale.

Cette seconde hypothèse peut être scindée en deux sous-hypothèses :

H2a : laffiliation à une OP a un effet modérateur sur la relation entre la collecte de linformation et la performance commerciale.

H2b : laffiliation à une OP a un effet modérateur sur la relation entre la réaction à linformation et la performance commerciale.

5. Méthodologie

Au Sénégal, lessentiel des entreprises du secteur agroalimentaire est constitué de micro, petites et parfois moyennes entreprises. Ceci nest que le reflet de la composition de la population totale des entreprises 142dans laquelle les petites et moyennes entreprises représentent près de 97,3 % de cette population en 2017 (BDEF, 2018). La population de référence de notre étude est ainsi composée de TPE ayant un effectif compris entre 1 et 20 salariés selon le cadre juridique sénégalais5.

Les données ont été recueillies par enquête auprès des dirigeants. Létude couvre les régions de Dakar (unités artisanales de transformation de produits alimentaires et maraîchage), Saint-Louis (riz), Louga et Kaffrine (mil, maïs et arachide). Ladministration des questionnaires est effectuée en face à face par trois enquêteurs dune société spécialisée dans la collecte des données. Les entreprises qui constituent notre échantillon ont été sélectionnées suivant un échantillonnage non aléatoire. Nous avons ainsi procédé à lajustement de léchantillon suivant un choix raisonné. En effet, à notre connaissance, il nexiste pas au Sénégal de bases de données de lensemble des entreprises (avec des précisions sur la taille, le secteur dactivité, lappartenance ou non à une organisation professionnelle, le niveau dinstruction et le caractère formel ou informel de lentreprise). Nous avons obtenu, compte tenu de ces critères et à lissue de lenquête, un échantillon de 250 TPE dont les caractéristiques sont résumées dans le tableau 1.

Toutefois, la représentativité de léchantillon ne prend en compte que le secteur dactivité et la taille des entreprises. Elles appartiennent au secteur de lagroalimentaire sur lequel a porté notre choix. Il sagit, en effet, dexploitations agricoles ayant pour activité la culture de produits agricoles vivriers (mil, riz, maïs) et de rente (arachide, produits maraîchers) et des microentreprises de transformation de matières premières locales en produits alimentaires (farine, semoule, couscous, jus de fruits, etc.).

Par ailleurs, lindustrie agroalimentaire est lun des secteurs les plus dynamiques de léconomie sénégalaise. Elle représente 55 % du tissu industriel, concentre près de 33 % de la production industrielle nationale et est créatrice demplois et de valeur ajoutée (environ 10 % de la valeur ajoutée nationale)6.

143

Tab. 1 – Description de léchantillon (N = 250).

Variables

Fréquence

%

Type dentreprise

Entreprise informelle

Entreprise formelle

205

45

82,0

18,0

Effectif employé

Moins de 3 salariés

3 à 6 salariés

6 salariés et plus

96

75

79

38,4

30,0

31,6

Secteur dactivité

Primaire

Secondaire

150

100

60,0

40,0

Type de production

Arachide

Céréales locales

Produits maraîchers

Produits alimentaires transformés

50

50

50

100

20,0

20,0

20,0

40,0

Niveau dinstruction

Non instruit

Primaire

Secondaire

Supérieur

139

74

34

3

55,6

29,6

13,6

1,2

Appartenance à une OP

Oui

Non

109

141

43,6

56,4

Chiffre daffaires annueli

Moins de 138 000

138 000 à 500 000

500 000 à 1 092 000

1 092 001 à 3 184 000

3 184 000 et plus

50

59

41

50

50

20,0

23,6

16,4

20,0

20,0

i.Les données relatives au chiffre daffaires annuel sont estimées en FCFA (monnaie utilisée dans lUnion économique et monétaire de lAfrique de lOuest dont est membre le Sénégal).

144

La performance, dans cette recherche, fait référence à lefficacité marketing. Selon Che-Ha, Mavondo et Mohd-Said (2012), lefficacité marketing est la capacité de lentreprise à atteindre ses objectifs marketing. La performance est ainsi liée aux buts et objectifs poursuivis par la firme ou ses représentants (entrepreneurs, dirigeants, managers) (Saint-Pierre et Cadieux, 2011). Ces objectifs peuvent être déclinés sous la forme dindicateurs commerciaux tels que le chiffre daffaires, la part de marché, la marge brute. Par ailleurs, il existe plusieurs façons de mesurer la performance : objective et subjective. La mesure objective renvoie principalement aux données directement observables (chiffre daffaires, rentabilité, part de marché, etc.) alors que la mesure subjective implique lutilisation des perceptions managériales. Cependant, plusieurs travaux, notamment celui de Gauzente (2000), ont montré quaucune des deux perspectives nest supérieure à lautre. Parce que les indicateurs objectifs mesurent la performance directement en utilisant les informations fournies par les entrepreneurs et qui évaluent la rentabilité, le niveau des ventes de lentreprise, nous avons choisi de collecter des données réelles relatives au chiffre daffaires annuel réalisé. Ce dernier est une variable quantitative qui a été transformée en variable dintervalles pour les besoins des analyses statistiques. Nous avons ainsi une échelle à 5 modalités : « moins de 138 000 », « 138 000 à 500 000 », « 500 001 à 1 092 000 », « 1 092 001 à 3 184 000 » et « 3 184 001 et plus ».

Concernant lOM, ses différents construits (collecte de linformation et réaction à linformation) ont été mesurés grâce à léchelle de Rojas-Méndez et al. (2006). Nous avons estimé les qualités psychométriques de cette échelle. Pour ce faire, nous avons, dune part, mesuré la structure factorielle en utilisant le test dadéquation de la solution factorielle de Kaiser, Meyer et Olkin (KMO) et le test de sphéricité de Bartlett. Dautre part, les coefficients alpha de Cronbach ont été calculés afin détablir la fiabilité des mesures. Les valeurs sont comprises entre 0,85 et 0,92. Ces résultats viennent renforcer la bonne fiabilité de notre échelle.

Lanalyse factorielle confirmatoire a été réalisée au moyen du logiciel AMOS. Les paramètres de ce type danalyse sont estimés par la fonction dajustement du maximum de vraisemblance. Les valeurs du Rhô de Jöreskog dépassent le seuil minimal de 0,70. De plus, le Rhô de la validité convergente est supérieur au seuil de 0,50 pour chaque dimension. De même, les conditions de la validité discriminante ont été respectées étant donné que la variance moyenne extraite est supérieure au 145carré de la corrélation entre les variables latentes du modèle de mesure. Les résultats des analyses factorielles exploratoire et confirmatoire sont résumés dans le tableau 2. Ces résultats confirment la cohérence interne, la fiabilité et la validité de linstrument de mesure.

Enfin, lappartenance à une OP a été mesurée sur une échelle nominale de type dichotomique.

Tab. 2 – Résultats des analyses factorielles exploratoire et confirmatoire.

Corrélations entre construits

Collecte

Réaction

Performance

Collecte

1

Réaction

0,495***

1

Performance

0,599***

0,533***

1

α de Cronbach

0,927

0,857

r de Jöreskog

rVC

0,902

0,653

0,817

0,691

Indices dajustement

χ² = 8,300 ; GFI = 0, 992 ; AGFI = 0,976 ; RMSEA = 0,000 ; NFI = 0,994 ; CFI = 1.00

*** : P < 0,01

6. Principaux résultats

Le traitement des données issues de léchantillon des TPE agroalimentaires a nécessité lusage des logiciels SPSS 21 et AMOS 18. Aussi, la méthode des équations structurelles et la démarche de lanalyse de la modération sont-elles utilisées pour tester les liens entre nos variables.

6.1. Orientation marché et performance

Le test de lhypothèse principale de cette recherche est effectué par le biais de la méthode des équations structurelles (à laide du logiciel AMOS). Les valeurs de tous les indicateurs dajustement sont très satisfaisantes et attestent de la bonne qualité dajustement du modèle aux 146données. En effet, le Khi-deux normé présente une valeur inférieure à 2. Les indices GFI, AGFI et CFI sont supérieurs à 0,9 et très proches de 1. En outre, le RMR et le RMSEA sont inférieurs à 0,1 et convergent vers 0. Par ailleurs, le test du modèle proposé confirme lhypothèse H1 de cette recherche et les résultats sont résumés dans le tableau 3.

Tab. 3 – Résultats des tests de régression.

Liens de causalité

Coefficient

Probabilité

Collecte de linfo → Performance

0,667

0,493

P < 0,01

P < 0,01

Réaction à linfo → Performance

Indices dajustement

χ² = 29,186 ; χ²/DF = 1,717 ; GFI = 0,971 ; AGFI = 0,938 ; RMSEA = 0,054 ; RMR = 0,036 ; CFI = 0,991

Pour évaluer le lien entre lorientation marché et la performance commerciale, nous avons décomposé lhypothèse H1 en deux sous-hypothèses. Ainsi, la dimension « collecte de linformation » de lorientation marché a un effet significatif positif sur la performance commerciale (H1a : g = 0,667 ; p < 0,01). De même, la dimension « réaction à linformation » de lorientation marché influence positivement et significativement la performance commerciale (H1b : g = 0,493 ; p < 0,01). Donc, lhypothèse H1 est totalement vérifiée. Ce qui veut dire que lorientation marché agit positivement et significativement sur la performance commerciale.

6.2. Orientation marché et performance :
effet modérateur de lOP

Pour tester leffet modérateur de laffiliation à une OP sur le lien entre lOM et la performance, nous avons utilisé la macro-PROCESS de Hayes (2018) sous SPSS et avons scindé lhypothèse H2 en deux sous-hypothèses. Les résultats sont résumés dans le tableau 4.

Tab. 4 – Résultats des tests de modération.

Y (VD)

Interaction (X-M)

P-value

Performance

Collecte de linformation -Affiliation à une OP

p < 0,01

Performance

Réaction à linformation - Affiliation à une OP

p < 0,01

147

Les résultats révèlent dune part que leffet dinteraction entre la collecte de linformation et laffiliation à une OP est significatif (H2a : g = -0,827 ; 95 % IC [-1,1172 ; -0,5369] p < 0,01) indiquant ainsi que la relation entre la collecte de linformation et la performance commerciale est modérée par laffiliation à une OP (voir figure 1). Lhypothèse H2a est donc validée. Ce qui veut dire que la collecte de linformation a un effet positif plus ou moins fort sur la performance commerciale selon que les TPE sont affiliées à une OP ou non. Toutefois, leffet de la collecte de linformation est 3,5 fois plus élevé chez les TPE affiliées (g = 1,149 ; 95 % IC [0,9570 ; 1,3417] p < 0,01) que chez les TPE non affiliées (g = 0,322 ; 95 % IC [0,1051 ; 0,5396] p < 0,01).

Fig. 1 – Impact de la Collecte de linformation
sur la Performance modérée par laffiliation à une OP.

Dautre part, leffet dinteraction entre la réaction à linformation et laffiliation à une OP est aussi significatif (H2b : g = -0,487 ; 95 % IC [-0,8121 ; -0,1623] p < 0,01) révélant par ailleurs que la relation entre la réaction à linformation et la performance commerciale est modérée par laffiliation à une OP (voir figure 2). Lhypothèse H2b est donc vérifiée. Ainsi, la réaction à linformation a un impact positif plus ou moins fort sur la performance commerciale en fonction de laffiliation ou non des TPE à une OP. Cependant, leffet de la réaction à linformation sur la performance commerciale est environ 2,5 fois plus faible chez les TPE non affiliées (g = 0,3248 ; 95 % IC [0,1007 ; 1480,5489] p < 0,01) que chez les TPE affiliées (g = 0,8119 ; 95 % IC [0,5767 ; 1,0472] p < 0,01).

Fig. 2 – Impact de la Réaction à linformation
sur la Performance modérée par laffilication à une OP.

7. Discussion

LOM est considérée comme un facteur favorisant la performance des entreprises notamment dans le contexte des économies en développement (Ellis, 2006). Toutefois, la faiblesse structurelle et organisationnelle des petites entreprises ne favorise pas une bonne mise en œuvre de cette philosophie commerciale. Les organisations en réseau sont ainsi considérées comme un moyen pour les petites entreprises de capter des ressources leur permettant de construire, de développer et de pérenniser un avantage concurrentiel. Cet article cherche à contribuer au développement de la littérature sur le rôle des OP dans la diffusion et le développement de lOM dans les TPE. Nous avons ainsi évalué, par le biais dun modèle empirique, les liens entre lOM et la performance des entreprises et établi le rôle modérateur joué par les OP dans cette relation.

Les tests de régression par les équations structurelles et par la macro-Process de Hayes (2018) permettent de dégager deux résultats importants. 149Dune part, les résultats confirment que lOM est un important déterminant de la performance de lentreprise. En effet, linfluence de lOM sur la performance sexerce par le biais de ses deux dimensions à savoir la collecte de linformation et la réaction à linformation. Dautre part, les résultats montrent que laffiliation à une OP modère la relation entre lOM et la performance.

7.1. Implications théoriques

Lobjet de cet article est de concourir à une meilleure compréhension des mécanismes de diffusion de lOM dans les TPE et sa conséquence sur leur performance. Plusieurs recherches antérieures ont analysé le rôle des organisations en réseau dans le développement de lOM et par conséquent de lamélioration de la performance de la petite entreprise (Hernandez-Espallardo et Arcas-Lario, 2003). Les résultats de cette recherche révèlent que lOM influence la performance. Ces résultats confirment ceux de Verhees et Meulenberg (2004) ; Rojas-Méndez et al. (2006). Nos résultats dune part confortent ces résultats et dautre part permettent de les prolonger. En effet, en plus de mettre en évidence le lien qui existe entre lOM et la performance, nous enrichissons la littérature en démontrant que ce lien est aussi valable dans le contexte des économies en développement. Lautre contribution majeure de cet article est le fait davoir mis en évidence le rôle modérateur de laffiliation à une OP dans la relation entre lOM et la performance. Nos résultats enrichissent la recherche de Hernandez-Espallardo et Arcas-Lario (2003) dans la mesure où nous mettons en évidence que laffiliation à une OP renforce le niveau dOM qui à son tour améliore la performance de la TPE et ce dans un contexte de pays en développement.

7.2. Implications managériales

Lamélioration de la performance est le souci de toute entreprise, en particulier des TPE. Nos résultats établissent que les entreprises qui sont orientées marché réalisent un niveau de performance supérieur. Lapport managérial de ce résultat est important dans la mesure où il montre que les TPE qui sont orientées marché profitent dun surcroît de performance. La mise en œuvre de lOM dans les TPE devient alors nécessaire. LOM est une tendance de lentreprise, à travers ses activités, 150à rendre son offre plus conforme aux besoins du marché. Son implémentation dans les TPE peut permettre à leurs dirigeants de développer des comportements qui favorisent une meilleure compréhension des besoins et attentes des consommateurs. Lacquisition de ces comportements nécessite cependant un ensemble de compétences qui sous-tendent la mise en place dactivités de recueil dinformation aussi bien sur les besoins exprimés ou réels que sur les besoins latents bien que ces derniers soient plus difficiles à détecter et, par conséquent, nécessitent de lourds investissements en R&D. Lautre aspect de la mise en œuvre de lOM dans les TPE est relatif aux comportements que leurs dirigeants doivent adopter afin de mieux répondre aux besoins et attentes des clients. Toutefois, un ensemble de compétences liées aux activités de réaction à linformation demeure un préalable à ladoption de ces comportements. La réaction à linformation consiste, à partir dune bonne connaissance du marché, à concevoir et à commercialiser une offre plus compétitive permettant de réaliser des performances commerciales aussi bien sur le court que sur le long terme.

Par ailleurs, nos résultats montrent que les TPE affiliées à des OP ont un niveau dorientation marché plus élevé que celles qui ne le sont pas. Les organisations professionnelles jouent un rôle important dans la diffusion de lorientation marché chez les petits entrepreneurs. Ces derniers, en adhérant à des OP, sont généralement à la poursuite dobjectifs tels que laccès à des ressources et compétences stratégiques pouvant leur assurer une meilleure connaissance du marché. Les OP peuvent ainsi mettre en œuvre des activités liées à la recherche de linformation commerciale (information issue du marché et relative aux besoins et attentes des clients) afin daider leurs membres à acquérir des compétences qui leur permettent daccroître leur aptitude à suivre en permanence lévolution de leur marché. En outre, les OP peuvent inciter les petites entreprises affiliées à mieux répondre aux attentes des consommateurs en édictant des règles et des normes (relatives à lusage dintrants certifiés, à lapplication des techniques et méthodes dorganisation de la production approuvées, etc.) qui déterminent lorganisation des activités de production. Enfin, lOP constitue un réseau qui offre à ses membres un accès plus facile aux marchés et facilite la commercialisation de leurs produits grâce à son pouvoir de négociation basé sur la collectivité. En effet, lOP est un cadre inter-organisationnel qui incite ses adhérents 151à coordonner leurs actions (tant en amont dans la prise en compte des besoins du marché quen aval dans la définition des stratégies de commercialisation adéquates) afin dopter pour une position de négociation commune vis-à-vis des acheteurs (intermédiaires, grossistes et des détaillants) de plus en plus exigeants. La principale conséquence de ce processus de coordination est notamment la réduction des coûts liés à lacquisition de linformation des membres.

Pour amener leurs membres à être plus orientés « marché », les OP peuvent utiliser dautres approches alternatives à savoir lapproche formelle et lapproche informelle de lOM (Gotteland, 2019). Selon cet auteur, lapproche formelle de lorientation marché stipule quune organisation peut devenir plus orientée marché en suivant un processus de transformation culturelle qui est décidé, programmé et piloté au niveau du sommet stratégique de lorganisation. Dans cette perspective, les OP peuvent choisir de mettre en place des mécanismes dapprentissage formels et informels afin dencourager leurs membres à être plus orientés marché. Laspiration de devenir plus orientés marché, de la part des petits entrepreneurs, peut être alors matérialisée par la mise en place dun cadre de formation visant à transmettre un ensemble de valeurs conformes à la culture dorientation marché, exclusivement aux membres qui ont le niveau de formation requis. À défaut, les OP peuvent opter pour lapproche informelle de lorientation marché (Gotteland, 2019). En effet, dans une OP, tous les membres peuvent ne pas avoir le même le niveau dOM. Par exemple, les nouveaux adhérents ont a priori un niveau dorientation marché plus faible que les anciens membres. Les anciens peuvent alors influencer le niveau dOM des nouveaux en leur servant de référents (Gotteland, 2019).

8. Limites et recherches futures

Ce travail de recherche présente quelques limites qui appellent de nouvelles pistes de recherche. En effet, en plus de la spécificité mono-sectorielle et du caractère régional de notre recherche limitant la généralisation des résultats, nous navons pas abordé dans cette recherche 152un certain nombre daspects, notamment le caractère hétérogène des organisations professionnelles (statut juridique, fonction, portée géographique ou même taille) que nous posons sous forme de questions : les OP, suivant leurs caractéristiques, exercent-elles la même influence sur le comportement des entreprises affiliées ? La coopérative est-elle le type dOP qui favorise mieux le développement de lorientation marché des entreprises affiliées ? Par conséquent, une réplication de cette recherche, en essayant disoler leffet modérateur de chaque type dorganisation professionnelle sur la relation entre lorientation marché et la performance, pourrait permettre une compréhension plus approfondie du rôle des OP par rapport à cette relation.

153

Références bibliographiques

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154

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155

Annexe

Échelles de mesures et propriétés psychométriques

Collecte de linformation

Recueil dinformation sur les besoins actuels et futurs des consommateurs et sur les autres facteurs exogènes pouvant influencer les besoins du consommateur notamment la technologie, la concurrence et la réglementation (Kohli et Jaworski, 1990).

Valeur

1. Dans le cadre de mes activités, je rencontre les clients au moins une fois par an pour savoir quels sont les produits dont ils auront besoin dans lavenir

0,78

2. Jinteragis directement avec les clients pour apprendre à mieux les servir

0,66

3. Dans le cadre de mes activités, je fais beaucoup de recherche de nouveau marché

0,75

4. Je sonde les consommateurs au moins une fois par an pour évaluer la qualité de mes produits

0,85

5. Je sonde ou parle souvent avec ceux qui peuvent influencer les achats de mes utilisateurs finaux (par exemple, les détaillants, distributeurs)

0,82

Variance totale expliquée

77,38 %

Alpha

rVC

0,93

0,65

Réaction à linformation

La réactivité est la disposition de la firme à répondre à linformation collectée et diffusée en créant de la valeur supérieure pour les clients (Kohli et Jaworski, 1990).

Valeur

1. Pour tenir compte des besoins spécifiques de certains de mes clients, jai souvent envie de leur faire de nouveaux produits.

0,87

156

2. Si je fais des produits nouveaux pour mes clients, je me demande souvent si ces produits sont conformes à leurs besoins

0,87

Variance totale expliquée

87,47 %

Alpha

rVC

0,86

0,69

Les échelles utilisent 5 modalités, allant de 1 : « pas du tout daccord » à 5 : « tout à fait daccord ».

1 Banque de données économique et financières (BDEF) : rapport publié en décembre 2018 par lAgence nationale de la statistique et de la démographie du Sénégal (ANSD).

2 Loi no 2004-16 du 4 juin 2004 portant loi dorientation agro-sylvo-pastorale (LOASP).

3 Perception qui englobe lagriculture et lindustrie agroalimentaire dans une même perspective.

4 Comptes nationaux provisoires de 2017 et définitifs de 2016 : rapport publié en janvier 2019 par lAgence nationale de la statistique et de la démographie du Sénégal (ANSD).

5 Loi no 2008-29 du 28 juillet 2008 relative à la promotion et au développement des petites et moyennes entreprises.

6 Banque de données économiques et financières : rapport publié en décembre 2018 par lAgence nationale de la statistique et de la démographie du Sénégal (ANSD).