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Classiques Garnier

Adoption de la technologie Biofeed dans la lutte contre la mouche des fruits au Togo

  • Type de publication : Article de revue
  • Revue : Systèmes alimentaires / Food Systems
    2020, n° 5
    . varia
  • Auteurs : Ali (Essossinam), Monkounti (Yendouhame)
  • Résumé : Cet article analyse l’adoption de la technologie Biofeed, expérimentée par l’Université de Kara et subventionnée à 100 %, dans la lutte contre la mouche des fruits dans la production des mangues. Les données issues de 114 producteurs montrent que seulement 38 % sont prêts à adopter la technologie en cas de suppression de la subvention. La sensibilisation et le niveau d’instruction sont déterminants de l’adoption de la technologie non subventionnée dans la lutte contre la mouche des fruits.
  • Pages : 157 à 180
  • Revue : Systèmes alimentaires
  • Thème CLIL : 3306 -- SCIENCES ÉCONOMIQUES -- Économie de la mondialisation et du développement
  • EAN : 9782406110620
  • ISBN : 978-2-406-11062-0
  • ISSN : 2555-0411
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-11062-0.p.0157
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 09/11/2020
  • Périodicité : Annuelle
  • Langue : Français
  • Mots-clés : mangue, technologie Biofeed, évaluation contingente, adoption, mouche des fruits
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Adoption de la technologie Biofeed
dans la lutte contre la mouche
des fruits au Togo

Essossinam Ali

Économie et Politiques Agricoles, Département dÉconomie, Université de Kara (Togo)

Yendouhame Monkounti

ISMA, Université de Kara (Togo)

Introduction

En Afrique subsaharienne, à certaines périodes de lannée, les mangues constituent un véritable apport nutritionnel (Vayssières et al., 2008). Elles génèrent également dimportantes sources de revenus à divers acteurs de la filière (Midingoyi et al., 2019). Mais leur production est menacée par lintroduction et la dispersion de nouvelles espèces invasives de mouches de fruits (Diptera tephritidae, Bactrocera dorsalis et Ceratitis capitata), communément appelées mouches blanches. Ces mouches sont des espèces très nuisibles dont les femelles perforent les fruits et y pondent les œufs, infligeant des dommages directs dus à lalimentation de la larve (Midingoyi et al., 2019 ; Kibira et al., 2015). Selon Kibira et al. (2015), ces nuisibles entrainent des baisses de rendement pouvant varier de 40 à 80 % selon les localités, les variétés et les saisons. À ces pertes de rendement sajoutent les pertes lors de lexportation en raison des lois de quarantaine imposées par les pays importateurs (Lam et al., 2012 ; Hendrichs, 1996).

158

En 2006, par exemple, des lots de mangues dune valeur de près de 11 millions de dollars US ont été interceptés aux frontières de lUnion européenne (PLMF, 2019). La plupart du temps, les cargaisons saisies sont détruites ou renvoyées dans le pays dorigine à la charge des exportateurs. En Afrique, les pertes économiques annuelles de mangues, dues à la mouche des fruits, sont estimées à plus de 47 millions de dollars US (Lam et al., 2012). Pour limiter les dégâts causés par les mouches des fruits, les producteurs de mangues ont recours, le plus souvent, aux pesticides chimiques de synthèse. Or, ces pesticides chimiques ont des effets nocifs sur la santé humaine et sur lenvironnement (Muriithi et al., 2016 ; Githiomi et al., 2019). Dès lors, il est important denvisager des solutions de type agroécologique qui non seulement permettront de minimiser les pertes, mais seront également plus soucieuses de la santé humaine et de lenvironnement.

Au plan régional, la Communauté économique des États de lAfrique de lOuest (CEDEAO) a lancé, en 2015, un programme de lutte et de contrôle des mouches des fruits en Afrique de lOuest. Le programme a expérimenté plusieurs moyens de lutte, notamment la lutte biologique par lutilisation de parasitoïdes auxquels sajoutent lutilisation des nématodes et des champignons entomopathogènes, lusage des insecticides et dattractifs naturels à base déléments locaux accessibles (extraits de Neem, drêche de bière, baume de cajou) et la lutte intégrée par la combinaison rationnelle des méthodes de lutte (ramassage, piégeage et appâts alimentaires). Les résultats de ces pratiques ont été encourageants et font état dune réduction de 57 % des interceptions de mangues aux frontières de lEurope en 2018 et une augmentation de 40 % des exportations de mangues de lespace CEDEAO vers lEurope (PLMF, 2019).

Au Togo, pour faire face à ces mouches nuisibles et dans le but de préserver le système alimentaire, en 2018, lUniversité de Kara a lancé, avec son partenaire israélien, la firme Biofeed, un projet de lutte contre la mouche des fruits pour la promotion de la filière mangue. Une première expérience a été menée dans la région centrale du Togo. La solution proposée est lutilisation des pièges à para-phéromones en association avec un bio-pesticide sous confinement et à libération prolongée et contrôlée. Ces pièges, communément appelés technologie Biofeed, sont de type préventif et non curatif. Ils sont installés dans 159les vergers de manguiers à raison de 20 pièges par hectare. Quant au coût de la technologie, la firme Biofeed supporte les 4/5 et lUniversité de Kara le 1/5, soit une subvention totale denviron 100 dollars US par hectare. À la fin de la campagne 2018, une réduction de linfestation des fruits de plus de 88 % a été observée ; cest-à-dire que 2 à 5 fois plus de produits commercialisables ont été obtenus et quon a observé le plus faible niveau de perte de récoltes jamais atteint au Togo et en Afrique (Rapport Biofeed, 2018). Au vu de ces résultats, en 2019, le projet sest étendu à toutes les localités du Nord Togo.

Mais la subvention de la technologie Biofeed au coût de 100 dollars US par hectare ne peut être perpétuelle. Si cette subvention est supprimée, les vergers de manguiers seront-ils toujours rentables ? Les producteurs de mangues seraient-ils disposés à payer la technologie Biofeed en cas de suppression de la subvention ? Quel est le montant moyen que les producteurs de mangues sont prêts à payer pour la technologie Biofeed et quels sont les déterminants de ladoption de cette technologie ? Cet article vise à répondre à ces importantes questions. Cette étude revêt un intérêt tant dordre national quinternational dans la mesure où la rentabilité et les déterminants de ladoption de la technologie expérimentée en cas de non-subvention peuvent être pris en compte dans la mise en œuvre de nouvelles politiques visant à renforcer la sécurité alimentaire et le bien-être des ménages agricoles.

Cet article se subdivise comme suit : une brève revue de littérature est présentée en section 1. La section 2 aborde la méthodologie de recherche et la section 3 est consacrée aux résultats et discussions. Enfin, la conclusion propose des recommandations de politiques économiques.

1. Brève revue sur ladoption
des innovations technologiques

Plusieurs théories existent pour expliquer ladoption dune technologie. La théorie de la diffusion de linnovation a été largement utilisée pour comprendre le processus dadoption dune nouvelle technologie par les sociétés. En effet, ladoption fait référence à lutilisation dune 160nouvelle technologie sur une longue période quand lutilisateur a une information parfaite sur cette technologie et ses potentialités (Feder et al., 1985). Dans lagriculture, ladoption de nouvelles technologies reste un élément fondamental pour la réduction de la pauvreté, de la malnutrition et laccroissement du bien-être des populations, surtout dans les pays en développement (Midingoyi et al., 2019 ; Khonje et al., 2018 ; Kayiui-Mugerwa, 1998 ; Teno et al., 2018 ; Rauniyar et Goode, 1992). Le processus dadoption dune technologie peut passer progressivement des institutions internationales de recherche agricole aux systèmes agricoles nationaux, puis aux systèmes nationaux de vulgarisation et enfin aux agriculteurs (Biggs, 1990). Il sagit dun processus considéré comme linéaire dans lequel les scientifiques développent la technologie, la présentent aux agriculteurs par lintermédiaire des agents de vulgarisation pour quenfin les agriculteurs lutilisent. Ainsi, ladoption dune nouvelle technologie peut sétudier à plusieurs niveaux : individuel (le paysan), collectif (un réseau social au niveau communautaire ou régional) ou global (national ou international), comme le résume Doss (2006).

Selon Rogers (1995), cinq éléments détermineraient ladoption ou la diffusion dune nouvelle technologie : lavantage relatif, la compatibilité, la complexité, la testabilité et lobservabilité. Lavantage relatif fait référence au degré auquel une technologie est perçue comme meilleure que celle quelle remplace. Ladoption dune nouvelle technologie peut alors dépendre dune localité à une autre (Otsuka, 2006). La compatibilité fait référence au degré auquel une innovation est perçue par les adoptants potentiels comme étant cohérente avec leurs valeurs ou pratiques existantes. Cette compatibilité avec ce qui est déjà en place rend la nouvelle innovation moins incertaine, plus familière et plus facile à adopter (Chavas et Nauges, 2020). La complexité fait référence au degré auquel une innovation est considérée comme difficile à comprendre et à utiliser. Le taux dadoption dune telle technologie est dépendant de sa complexité pour les adoptants potentiels. Si linnovation est perçue comme complexe, son taux dadoption peut savérer faible (Chavas et Nauges, 2020). Dans ces conditions, le capital humain –notamment le niveau déducation et la sensibilisation– est important dans le processus dadoption dune nouvelle technologie (Midingoyi et al., 2019 ; Koundouri et al., 1612006). La testabilité fait référence à la mesure dans laquelle une innovation peut être soumise à une expérimentation limitée. Enfin, lobservabilité fait référence au degré auquel les bénéfices dune innovation sont clairs. Plus les résultats dune innovation seront clairs et plus dindividus ladopteront.

Dans tous les cas, ladoption dune technologie peut être dépendante de son mécanisme de transmission, des conditions socioéconomiques des adoptants, du temps, de la nature de la société et de son organisation (Rogers, 1995). Ainsi, ladoption des innovations pour améliorer la productivité agricole doit prendre en compte non seulement les dimensions technologiques, mais aussi socioculturelles, politiques et économiques comme les structures communautaires, le genre, laction collective, le régime foncier, les relations de pouvoir, les politiques et la gouvernance (Teno et al., 2018 ; Lin, 1991 ; Miller et Tolley, 1989).

2. Matériels et méthodes

2.1. Sources des données et structure de léchantillonnage

Létude couvre le Nord Togo (voir la carte en annexe) où les producteurs de mangues ont bénéficié de la technologie Biofeed. Deux catégories de personnes ont constitué léchantillon de létude : les producteurs de mangues bénéficiaires de la technologie Biofeed et les producteurs de mangues non bénéficiaires. La liste des bénéficiaires de la technologie Biofeed est disponible auprès de lUniversité de Kara et la liste des autres producteurs de mangues non bénéficiaires a été recueillie auprès des services décentralisés de lInstitut de conseil et dappui technique (ICAT) et de la Direction régionale de lAgriculture, de la Production animale et halieutique (DRAPAH) du Togo. Cette liste nétant pas exhaustive, elle a été complétée grâce à une prospection dans les régions concernées. La structure de léchantillon est présentée dans le tableau 1. Au total, 114 producteurs de mangues ont été interrogés en utilisant un questionnaire structuré et préalablement testé.

162

Tab. 1 – Structure de léchantillonnage.

Régions concernées

Nombre de producteurs de mangues

Proportion des bénéficiaires de la subvention de la technologie Biofeed

Proportion des enquêtés

Centrale

16

43,75 %

100 %

Kara

19

47,37 %

100 %

Savanes

79

8,88 %

100 %

Total

114

20,17 %

100 %

Source : Auteurs.

Le questionnaire a porté sur les caractéristiques socioéconomiques des producteurs, le compte dexploitation, les contraintes dans la production des mangues, la présentation de la technologie Biofeed aux non-bénéficiaires ainsi que leur consentement à ladopter. Les informations recueillies montrent que la plus grande partie des producteurs ayant bénéficié de la subvention de la technologie Biofeed durant la phase pilote du projet se trouvent dans les régions centrale et Kara, soit respectivement 43,75 % et 47,37 % des producteurs. Il faut noter que les bénéficiaires de ce projet représentent environ 20 % de léchantillon enquêté.

2.2. Méthodes danalyse des données

2.2.1. Approche dévaluation de la rentabilité

Plusieurs approches dévaluation de la rentabilité ont été développées dans la littérature : la méthode basée sur le bilan, la matrice danalyse des politiques et celle basée sur le compte dexploitation (Levallois, 2014 ; Cohen-Skali, 1974). La méthode retenue dans cette étude est celle basée sur le compte dexploitation. Souvent utilisée dans la littérature, elle est plus appropriée que les autres en raison non seulement de sa simplicité, mais aussi du fait que le compte dexploitation est plus familier aux exploitations agricoles (Levallois, 2014 ; Dillon et Hardaker, 1993). Le résultat dexploitation (Rex) est un bon indicateur de performance puisquil est le résultat réel de lactivité économique de lexploitation. Le tableau 2 présente le compte dexploitation.

163

Tab. 2 – Présentation du compte dexploitation.

Postes

Montants

Production

A

Approvisionnements

B

Autres charges et charges externes

C

Valeur ajoutée (Va)

Va=A-B-C

Salaires et charges sociales

D

Charges de lagriculteur

E

Impôts et taxes

F

Excédent Brut dexploitation (EBE)

EBE=Va-D-E-F

Amortissements

G

Résultat dexploitation (Rex)

Rex=EBE-G

Source : Adapté de Levallois (2014).

Pour chacun des bénéficiaires du projet, le résultat dexploitation a été calculé lorsque la subvention sur la technologie Biofeed existe et lorsquelle est supprimée. Si Rex est supérieur à zéro, lexploitation est rentable, cest-à-dire que son organisation interne et sa manière de fonctionner lui permettent de sautofinancer et de créer de la richesse. On parle dun cycle dexploitation ou dun modèle économique rentable. À linverse, si Rex est inférieur à zéro, lexploitation nest pas rentable et doit dès lors revoir son modèle économique.

2.2.2. Approche dévaluation du consentement
à payer pour la technologie Biofeed

De nombreuses méthodes ont été développées dans la littérature pour mesurer le consentement à payer (Ali et al., 2020 ; Green et Srinivasan, 1990 ; Hanemann, 1984). Il sagit soit de méthodes reposant sur des préférences révélées, soit des méthodes fondées sur des données denquête ou lévaluation contingente. La méthode dévaluation contingente (Hanemann, 1641984) adoptée dans cette étude décrit le bien contingent sur un marché hypothétique et, au moyen denquêtes, tente dobtenir une révélation directe des préférences des personnes interrogées. Cette méthode invite les répondants à indiquer leur volonté de payer pour bénéficier dun avantage ou leur volonté minimale daccepter une compensation pour être dédommagés dun préjudice causé (Boxall et al., 1996 ; Hanemann, 1984). Dans le premier cas, la référence implicite est la situation initiale, et on parle de variation compensatrice du revenu ou de consentement à payer (CAP). Dans le deuxième cas, le changement est apprécié par rapport à la situation finale, et lon utilise les termes de variation équivalente du revenu ou de consentement à accepter ou recevoir.

Dans la version à choix dichotomique de lévaluation contingente, les répondants se voient proposer un changement de la quantité ou de la qualité dun bien à un coût donné et ils peuvent accepter ou refuser le paiement du coût suggéré. Même si son utilisation est souvent critiquée (Diamond et Hausman, 1994), la méthode dévaluation contingente est la plus appropriée pour cette étude car la technologie Biofeed est une technologie dont on ne peut faire varier les attributs. Seule lentreprise productrice est capable de le modifier avec des coûts appropriés que nous ne saurons évaluer.

2.2.3. Spécification du modèle

Cette étude fait appel à la théorie dutilité aléatoire (Lancaster, 1966 ; Hanemann, 1984). Dans la forme de choix dichotomique de la méthode dévaluation contingente, les répondants sont invités à choisir entre un état amélioré j, et le statu quo k. En utilisant des fonctions utilitaires pour deux alternatives j et k, un individu i choisit lalternative j par rapport à lalternative k si et seulement si lutilité en choisissant lalternative j reste supérieure à celle que procure lalternative k. Ainsi, la probabilité résultant de ce choix peut sécrire de la façon suivante :

où Uij et Uik sont respectivement lutilité de lindividu i avec pour préférence loption j ou k, dans un panier doptions S. Vij et Vik sont 165respectivement la composante déterministe de lutilité de lindividu i avec pour préférence loption j ou k. εij est un élément stochastique qui représente lensemble des caractéristiques non observables et pouvant influencer le choix ou la préférence de lindividu. Dans la relation (2), Uij et Uik sont décrits comme suit :

ik et ij représentent des vecteurs colonne des paramètres, γik et γij sont les matrices des caractéristiques socio-économiques du répondant i vis-à-vis des options j et k. En supposant que chacun des termes aléatoires soit distribué de valeur extrême de type I et que la différence entre les termes aléatoires soit distribuée de manière logistique, la probabilité quun répondant choisisse la variante j est donnée par :

Le modèle empirique peut être écrit comme suit :

où la variable dépendante CAP=1 si lindividu est disposé à payer la technologie Biofeed à un montant supérieur ou égal au montant de la subvention (100 dollars US). Dans ce cas, lutilité que procure la technologie Biofeed au producteur de mangues est estimée supérieure à celle de létat initial (pas dadoption de la nouvelle technologie de lutte contre les mouches de fruits). Si le producteur de mangues consent à payer la technologie Biofeed à un montant inférieur à 100 dollars US, alors la variable CAP prend une valeur égale à 0. Xi représente la matrice des variables explicatives et βi est un vecteur colonne des paramètres à estimer et εi le terme derreur. Cette formulation (équation 5) peut être estimée à laide du modèle probit (Wooldridge, 2014) comme suit :

166

ϕ désigne la fonction de répartition de la loi normale centrée réduite. Leffet marginal est obtenu comme suit :

Les données recueillies auprès des producteurs de mangues concernent les caractéristiques socioéconomiques des producteurs et celles relatives à lexploitation des vergers. Ces données sont dordre qualitatif et quantitatif. Par exemple, les variables éducation, appui-conseil dans la production des mangues, disposition dun compte en banque, utilisation dinsecticides, formation en relation avec la lutte contre les mouches de fruits sont des variables muettes. La variable appui conseil est égale à 1 si le producteur a bénéficié dappui-conseil dans la gestion de son exploitation et 0 sinon. Elle est supposée affecter positivement ladoption de la technologie Biofeed en cas de suppression de la subvention. La variable compte en banque est égale à 1 si le producteur de mangues dispose dun compte en banque et 0 si non. La variable utilisation dinsecticides est égale à 1 si le producteur utilise un insecticide quelconque contre la mouche des fruits et 0 si non. La variable formation est égale à 1 si le producteur de mangues a bénéficié dune formation quelconque en relation avec la lutte contre les mouches de fruits ou les vergers de manguiers et 0 si non. Enfin, la variable bénéficiaire du projet est égale à 1 si le producteur de mangues a bénéficié de la technologie Biofeed et 0 si non. Lâge des vergers de mangues, la perte moyenne due aux mouches de fruits exprimée en pourcentage de la production totale, les recettes moyennes et la superficie sont des variables continues. Le logiciel STATA14 a été utilisé pour lanalyse des données.

167

3. Résultats et discussions

3.1. Les résultats obtenus

3.1.1. Caractéristiques des enquêtés

Sur lensemble des 114 producteurs de mangues interrogés, 98,25 % sont des hommes contre seulement 1,75 % de femmes. Lâge moyen des producteurs est de 51 ans. La majorité (97 %) dentre eux sont mariés. Environ 35 % nont jamais été à lécole et seulement 22 % sont allés à lécole primaire, 33 % au collège, 7 % au lycée et 2,63 % à luniversité (tableau 3). Au total, 22 % des producteurs ont bénéficié dappui-conseil dans la production de mangues. Environ 15 % des enquêtés ont suivi une formation ou ont été sensibilisés sur la production de mangues et la lutte contre la mouche des fruits.

Tab. 3 – Statistiques descriptives.

Variables

Description des variables

Moyenne

Écart type

CAP

1=le producteur consent à payer plus de 100 $ lhectare et 0 si non

0,38

0,49

Aucune éducation formelle

1=le producteur nest pas allé du tout à lécole et 0 si non

0,35

0,47

Primaire

1=le producteur a le niveau dinstruction primaire et 0 si non

0,22

0,41

Collège

1=le producteur a le niveau dinstruction collège et 0 si non

0,32

0,47

Lycée

1=le producteur a le niveau dinstruction lycée et 0 si non

0,07

0,25

Université

1=le producteur a le niveau dinstruction université et 0 si non

0,02

0,16

Appui conseil

1=le producteur bénéficie dappui-conseil et 0 si non

0,22

0,41

Formation

1=le producteur a été formé ou sensibilisé et 0 si non

0,15

0,35

168

Superficie

Superficie des vergers de manguiers (ha)

0,82

0,67

Âge des vergers

Âge des vergers (en années)

22,41

12,73

Pertes moyennes

Portion de la production de mangues perdue pour cause de mouches des fruits (%)

45,49

13,46

Résultat dexploitation moyen

Résultat dexploitation moyen (USD)

379,47

850,98

Compte en banque

1=le producteur a un compte en banque et 0 si non

0,30

0,46

Utilisation dinsecticides

1=le producteur utilise des insecticides et 0 si non

0,09

0,28

Bénéficiaire de la technologie Biofeed

1=le producteur a bénéficié de la technologie Biofeed et 0 si non

0,20

0,40

Source : Auteurs, à partir des données denquêtes 2019. NB : Lors de la collecte de données, 1$US = 587,70 FCFA. Ceci est considéré dans le reste du document.

Environ 9 % utilisent des pesticides chimiques dans la lutte contre la mouche des fruits et 30 % seulement disposent dun compte bancaire. Les vergers de manguiers ont un âge moyen de 22 ans. Le plus vieux verger a 62 ans contre 4 ans pour le plus jeune verger. La superficie moyenne accordée à la production de mangues est denviron 0,82 ha. La superficie minimum est de 0,25 ha tandis que la superficie maximum est de 4 ha. La majorité (83 %) des vergers ont une superficie comprise entre 0,25 et 1 ha. Le résultat dexploitation moyen entre 2017 et 2019 est denviron 379,47 dollars US par hectare tandis que les pertes moyennes sétablissent à plus de 45 % de la production totale.

3.1.2. Rentabilité des vergers de manguiers

La vente de mangues rapporte en moyenne 536 dollars US à lhectare (tableau 4). Le transport des mangues du verger à la maison puis au lieu de vente ou directement du verger au marché coûte en moyenne 26 dollars US à lhectare. Les charges salariales du gardien chargé dassurer la sécurité et la main-dœuvre lors de la cueillette se montent en moyenne à 125 dollars US à lhectare.

169

Tab. 4 – Compte dexploitation des vergers de manguiers.

Postes

Avec une subvention de
100 dollars / ha

Sans subvention de 100 dollars / ha

Vente de mangues (dollar US/ha)

536

536

Achat de la technologie Biofeed

0

100

Transport des mangues

26

26

Valeur ajoutée (dollar US/ha)

510

410

Charges salariales et main dœuvre

125

125

Charges de lagriculteur

0

0

Impôts et taxes

0

0

Excédent Brut dexploitation (dollar US/ha)

385

285

Amortissements

0

0

Résultat dexploitation (dollar US/ha)

385

285

Source : Auteurs, à partir des données denquêtes 2019.

Le montant de la subvention pour la technologie Biofeed sélève à 100 dollars US à lhectare. Lorsque les producteurs reçoivent une subvention de 100 dollars US sur la technologie Biofeed, le résultat dexploitation moyen est de 385 dollars US à lhectare. Lorsque lon intègre le montant de la subvention de la technologie Biofeed dans les charges dexploitation, on retrouve un résultat moyen de 285 dollars US. Le résultat dexploitation moyen est de 214 dollars US à lhectare avant linstallation de la technologie Biofeed et de 494 dollars US à lhectare après linstallation de la technologie Biofeed soit une différence de 280 dollars US (tableau 5).

Tab. 5 – Résultat dexploitation : test de comparaison de moyennes.

Résultat dexploitation des bénéficiaires du projet (dollar US/ha)

Avant-projet

(1)

Après installation du projet

(2)

Différence

(2) - (1)

t-stat

214

494

280**

2.3092

Résultat dexploitation des producteurs de mangues (dollar US/ha)

Bénéficiaires de la technologie Biofeed (1)

Non-bénéficiaires de la technologie Biofeed

(2)

Différence

(2) - (1)

t-stat

442

472

30

0.2543

Source : Auteurs, à partir des données denquêtes 2019. Note : ** p<0,05.

170

Il est de 442 dollars US à lhectare pour les bénéficiaires du projet et de 472 dollars US pour les non-bénéficiaires soit une différence de recettes de 30 dollars US. Les résultats révèlent une augmentation du résultat net dexploitation après installation de la technologie Biofeed (tableau 5). Le test de comparaison des moyennes montre quil existe une différence statistiquement significative entre le résultat dexploitation avant linstallation de la technologie Biofeed et le résultat dexploitation après linstallation de la technologie au seuil de 5 % pour les bénéficiaires du projet. Les non-bénéficiaires du projet ont un résultat dexploitation supérieur de 7 % à celui des bénéficiaires du projet. Le test de comparaison de moyennes réalisé montre quil nexiste pas de différence statistiquement significative entre les deux résultats dexploitation.

3.1.3. Suppression de la subvention et adoption de la technologie Biofeed

Sur lensemble des producteurs de mangues interrogés, environ 38 % sont favorables à ladoption de la technologie Biofeed comme moyen de lutte contre la mouche des fruits dans leurs exploitations en cas de la suppression de la subvention (tableau 6).

Tab. 6 – Taux dadoption de la technologie Biofeed.

Non bénéficiaires

Bénéficiaires

Ensemble de léchantillon

Adoptent

35,16 %

47,83 %

37,72 %

Nadoptent pas

64,84 %

52,17 %

62,28 %

Source : Auteurs, à partir des données denquêtes 2019.

Ils représentent environ 48 % de la population des bénéficiaires de la technologie Biofeed et 35 % des non-bénéficiaires. Les retards dans linstallation de la technologie Biofeed chez certains producteurs, le coût de la technologie ainsi que le niveau de vie et la maîtrise de lutilisation des pièges peuvent expliquer ces taux dadoption (Chavas et Nauges, 2020 ; Midingoyi et al., 2019). Il faudra certainement du temps pour maîtriser lutilisation de la technologie pour des effets escomptés beaucoup plus motivants (Doss, 2006 ; Feder et al., 1985).

171

3.1.4. Analyse des déterminants de ladoption de la technologie Biofeed

Les résultats de lestimation du modèle probit estimé sont contenus dans le tableau 7. Le modèle est globalement significatif au seuil de 1 % confirmant bien la robustesse des résultats. Dans lensemble, la prédiction du modèle est de lordre de 88,73 %, indiquant ainsi une bonne robustesse dans lappréciation du modèle dadoption. Les résultats montrent également une bonne prédiction de ladoption (75,00 %) ou de non-adoption (76,83 %). Les résultats montrent que le niveau dinstruction influence positivement ladoption de la technologie Biofeed. Les niveaux dinstruction (primaire, collège et lycée) sont significatifs au seuil de 5 % et universitaire à 10 %. Ceci indique que la probabilité dadopter la technologie Biofeed non subventionnée est plus élevée chez les producteurs de mangues ayant été à lécole comparativement à ceux qui nont aucune éducation formelle. Par conséquent, les producteurs ayant fait au moins le primaire sont plus disposés à adopter la technologie Biofeed non subventionnée.

La variable formation relative à la mouche des fruits est positive et significative à 1 %. Ceci indique quune formation relative à la lutte contre la mouche des fruits impacte positivement la décision dadoption de la technologie Biofeed non subventionnée. Le résultat dexploitation moyen est positif et significatif au seuil de 1 %. Ceci indique quil est un déterminant de ladoption de la technologie Biofeed non subventionnée. En effet, plus le résultat dexploitation des producteurs de mangues est élevé, plus la probabilité dadopter la technologie Biofeed non subventionnée est aussi élevée. La superficie influence négativement ladoption de la technologie Biofeed à un seuil de 10 %. Ceci montre que les producteurs de mangues qui ont de grandes surfaces pourraient décliner ladoption de la technologie Biofeed non subventionnée.

Sur lensemble de léchantillon, aucun navait reçu un financement ou prêt pour ses activités de production de mangues. Néanmoins, les résultats montrent quavoir un compte en banque accroît la probabilité dadoption de la technologie Biofeed non subventionnée. Le coefficient de cette variable est positif et significatif au moins à 10 %. Ceci indique que les producteurs de mangues qui ont un compte en banque sont plus disposés à adopter la technologie Biofeed non subventionnée. Les variables pertes de mangues et utilisation des insecticides ont des signes attendus, mais se sont avérées non significatives.

172

Tab. 7 – Les déterminants de ladoption
de la technologie Biofeed non subventionnée.

Variables

Adoption de la technologie Biofeed non subventionnée

Effets marginaux

Coefficients

Écart-type robuste

Coefficients

Écart-type robuste

Na jamais été à lécole (groupe de référence)

Primaire

0,743**

0,376

0,205**

0,099

Collège

0,957**

0,377

0,264***

0,094

Lycée

1,237**

0,590

0,342**

0,154

Université

1,957*

1,006

0,541**

0,262

Appui conseil en production de mangue

-0,157

0,420

-0,043

0,115

Formation relative aux mouches de fruits

1,401***

0,474

0,387***

0,117

Résultat dexploitation moyen

1,32e-06***

4,52e-07

3,64e-07***

1,11e-07

Superficie des vergers

-0,428*

0,247

-0,118*

0,066

Age des vergers

0,008

0,011

0,002

0,003

Possession dun compte en banque

0,516*

0,314

0,143*

0,085

Perte moyenne (% de la production)

0,009

0,010

0,002

0,002

Utilisation des insecticides

-0,485

0,549

-0,134

0,150

Constant

-1,813***

0,703

Wald chi2(12)

31,34***

Pseudo R2

0,2594

Nombre dobservations

114

173

Total correctement prédit

88,73 %

Ladoption correctement prédite

75,00 %

Non adoption correctement prédite

76,83 %

Source : Auteurs, à partir des données denquêtes 2019. *** p<0,01 ; ** p<0,05 ; * p<0,1

3.2. Analyse et discussion

Limpuissance des producteurs de mangues face aux énormes pertes quils enregistrent chaque année peut expliquer leur engouement à payer la technologie Biofeed. En effet, tous les producteurs de mangues sont disposés à payer la technologie Biofeed, mais à des montants diversifiés allant de 2,55 à 255 dollars US à lhectare. Lanalyse des résultats révèle que seulement 38 % consentent à payer au moins 100 dollars US à lhectare pour la technologie Biofeed. Ils sont disposés à payer en moyenne 130 dollars US à lhectare.

Le résultat net dexploitation est positif et nous indique que les vergers de manguiers sont rentables, avec ou sans subvention. Des résultats similaires ont été trouvés au Kenya par Murithi et al. (2016) qui ont montré que, dans lapplication de la stratégie de protection intégrée, une nouvelle technique de lutte contre les mouches de fruits sattaquant aux mangues en remplacement des pesticides chimiques a entrainé une augmentation moyenne du revenu net du producteur denviron 48 %. Ce résultat positif sexplique par plusieurs facteurs. En effet, les manguiers sont des cultures qui, une fois adultes, exigent peu de travaux dentretien et donc moins de dépenses. Cest le cas des vergers que nous avons visités qui sont des vergers adultes avec un âge moyen de 22 ans. La technologie Biofeed a réduit les pertes de mangues par pourriture causée par les mouches de fruits, augmentant ainsi les recettes des producteurs de 131 % (lorsque la technologie Biofeed est subventionnée).

Une analyse des comptes dexploitation individuels des producteurs a permis de constater quil y avait des vergers qui nétaient pas rentables. Le verger le moins rentable enregistre une perte de 85 dollars US à lhectare lorsque la technologie Biofeed est subventionnée et une augmentation 174des coûts de 185 dollars US à lhectare en cas de suppression de la subvention (toutes choses égales par ailleurs). La non-rentabilité de certains vergers pourrait sexpliquer par la forte autoconsommation (consommation familiale), les pertes dues au vent ou/et aux mouches de fruits, les mauvaises pratiques de culture telles que le non-respect des schémas de culture. Les résultats ont montré que le niveau dinstruction influençait positivement ladoption de la technologie Biofeed. Cela parait logique dans la mesure où ceux qui sont instruits anticipent mieux les avantages que peut leur apporter la technologie Biofeed dans leurs exploitations. Ces résultats sont similaires à ceux de Yovo (2010) qui a montré que les maraichers instruits du littoral Togo étaient plus disposés à adopter les biopesticides dans la lutte contre les ravageurs. Chavas et Nauges (2020) ont montré que les producteurs ayant une éducation formelle sont plus susceptibles dadopter une nouvelle technologie qui semble complexe. La corrélation positive entre le niveau dinstruction et ladoption de la technologie Biofeed suggère encore une fois limportance du capital humain (ici capté par le niveau déducation) dans ladoption dune nouvelle technologie (Ali et al., 2020 ; Koundouri et al., 2006).

La formation sur la lutte contre la mouche des fruits impacte positivement la décision dadoption de la technologie Biofeed. En effet, les formations apportent des informations complémentaires qui éclairent et orientent la prise de décision. Ces résultats sont similaires à ceux de Midingoyi et al. (2019) qui ont montré que les producteurs de mangues qui avaient suivi des formations sur la manipulation en toute sécurité des pesticides étaient plus susceptibles dadopter les pesticides présentant moins de risques de santé au Kenya. Le résultat dexploitation influence positivement ladoption de la technologie Biofeed. Les producteurs tirant plus de revenu de lexploitation de vergers de manguiers sont plus enclins à adopter la technologie Biofeed. Midingoyi et al. (2019) et Kebede et al. (1990) ont montré au Kenya et au Malawi que laugmentation du revenu agricole entrainait une meilleure adoption des pesticides par les agriculteurs.

Contrairement à nos attentes, la superficie influence négativement ladoption de la technologie Biofeed. Les producteurs de mangues ayant de grandes superficies consentent moins à ladopter. Probablement parce que, en dehors des autres coûts liés à la production, en cas de suppression de la subvention, le coût de la technologie deviendrait un 175poids important avec laccroissement de la superficie. Ces résultats sont similaires à ceux dIsoto et al. (2014) et dAdesina et Baidu-Forson (1995). Isoto et al. (2014) ont montré, par exemple, que la superficie influençait négativement ladoption des technologies de gestion intégrée des pestes sur le café en Ouganda. Avoir un compte en banque influe positivement sur ladoption de la technologie Biofeed. Ceci pourrait sexpliquer par le fait que les individus disposant de comptes bancaires ont certainement une épargne leur permettant dadopter la nouvelle technologie en cas de suppression de la subvention des 100 dollars US par hectare. Une autre explication serait quavec un compte bancaire, ces producteurs ont la possibilité de solliciter des prêts.

Conclusion

La mouche des fruits constitue une menace importante sur la production de mangues et, par conséquent, sur le système alimentaire. Au Togo, les dégâts causés par ce nuisible sont énormes, conduisant ainsi lUniversité de Kara à initier, en 2018, un projet visant à lutter contre la mouche des fruits à travers la technologie Biofeed. Un échantillon de producteurs de mangues au nord du Togo a bénéficié à cet effet dune subvention de 100 dollars à lhectare, soit 100 % du coût dacquisition de la technologie Biofeed. La présente étude avait pour objectif danalyser les déterminants de ladoption par les producteurs de mangues de cette technologie en cas de suppression de la subvention en utilisant la méthode dévaluation contingente et des données collectées auprès de 114 producteurs de mangues au Nord Togo.

Les résultats montrent que les vergers de manguiers où a été installée la technologie Biofeed sont rentables. Et ils seraient toujours rentables si les producteurs devaient payer 100 dollars US à lhectare pour cette technologie. Quant au consentement à payer, tous les producteurs de mangues déclarent être prêts à payer la technologie Biofeed pour un montant moyen de 73 dollars US par hectare. Mais 38 % seulement sont prêts à payer au moins 100 dollars US par hectare pour une adoption de cette technologie ; le montant moyen déclaré par ces derniers est 176denviron 130 dollars US par hectare. Les variables niveau déducation, sensibilisation ou formation relatives aux mouches de fruits, recettes moyennes, possession dun compte en banque sont les principaux déterminants de ladoption de la technologie Biofeed en cas de suppression de la subvention. Une sensibilisation sur lutilisation de la technologie à travers des formations et des services de vulgarisation est conseillée en ciblant principalement les producteurs à faible niveau dinstruction afin de sassurer dune bonne adoption de la technologie Biofeed à long terme.

Les auteurs remercient, dune part, lInstitut de conseil et dappui technique (ICAT) et la Direction régionale de lAgriculture, de la Production animale et halieutique (DRAPAH) du Togo pour leur avoir fourni la liste des producteurs de mangues du Nord Togo et, dautre part, lUniversité de Kara et la firme israélienne Biofeed pour la mise à leur disposition des données sur les bénéficiaires de la technologie et le soutien financier qui ont facilité les travaux.

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Annexe

Fig. 1 – La zone détude. Source : Auteurs.