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Classiques Garnier

Les déterminants des fluctuations des prix vivriers au Cameroun

  • Type de publication : Article de revue
  • Revue : Systèmes alimentaires / Food Systems
    2018, n° 3
    . varia
  • Auteurs : Minkoua Nzie (Jules René), Temple (Ludovic), Kamgnia Dia (Bernadette)
  • Résumé : Cette étude propose d’expliciter les fluctuations des prix des produits vivriers sur les marchés urbains camerounais. La méthodologie repose sur la mesure d’un indicateur d’instabilité du prix et l’application d’un modèle vectoriel autorégressif (VAR). Les résultats montrent à Douala et Yaoundé, entre 1994 et 2012, les effets combinés du caractère stockable ou échangeable du produit vivrier, de la persistance des niveaux de volatilité passée, ainsi que de la volatilité des prix des substituts.
  • Pages : 161 à 192
  • Revue : Systèmes alimentaires
  • Thème CLIL : 3306 -- SCIENCES ÉCONOMIQUES -- Économie de la mondialisation et du développement
  • EAN : 9782406087229
  • ISBN : 978-2-406-08722-9
  • ISSN : 2555-0411
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-08722-9.p.0161
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 10/12/2018
  • Périodicité : Annuelle
  • Langue : Français
  • Mots-clés : Prix, fluctuation, marché, vivrier, Cameroun, sécurité alimentaire, modèle VAR
161

Les déterminants des fluctuations
des prix vivriers au Cameroun

Jules René Minkoua Nziéa, Ludovic Templeb,
Bernadette Kamgnia Diaa

a. Université de Yaoundé II – Soa

b. CIRAD/UMR Innovation

Introduction

Les prix sur les marchés vivriers des grandes métropoles africaines au sud du Sahara déterminent principalement les revenus des producteurs ruraux et les coûts daccès à la nourriture pour les ménages urbains. Linstabilité de ces prix constitue un facteur limitant pour les incitations des producteurs locaux à investir dans les innovations technologiques (Timmer, 1997). Sur le plan domestique, cette instabilité semble généralement plus forte dans les grandes villes que dans les villes secondaires mais inférieure à celle des marchés internationaux (Minot, 2014) ou quelque peu déconnectée de cette dernière (Meuriot et al., 2011 ; Daviron et al., 2008).

Au Cameroun, les fluctuations des prix vivriers renforcent des situations dinsécurité alimentaire pour les ménages urbains les plus pauvres lorsquelles sont associées à une élévation suivie des prix (Temple et Dury, 2003 ; Kamgnia, 2010). Dans ces conditions, elles provoquent des coûts sociaux dont les tensions sociales en 2008, nommées « émeutes de la faim » et qui ont eu similairement cours dans de nombreuses 162métropoles africaines, en rendent partiellement compte (Bellemare, 2014). La compréhension de ces instabilités est ainsi posée comme élément structurant lélaboration de politiques de gestion de risque de prix et de stabilisation des marchés des produits alimentaires dans les pays en développement (Galtier, 2013). À cet effet, bien que de nombreux travaux aient porté sur lanalyse des récentes fluctuations de prix alimentaires au niveau des marchés internationaux, nous positionnons de manière complémentaire notre contribution sur lanalyse au niveau des marchés domestiques africains, notamment camerounais. En particulier, nous proposons une analyse des facteurs contribuant à ces instabilités de prix, que ces facteurs soient domestiques ou internationaux.

Le focus est porté principalement sur les cultures vivrières non stockables1, produites et commercialisées localement, comme le plantain, la pomme de terre, la tomate fraîche. Ces cultures ne bénéficient généralement pas de soutien des gouvernements africains pour stabiliser les prix en raison de leur périssabilité (Minot, 2014). Pourtant, outre leur importance nutritionnelle avérée, on leur reconnaît une forte incidence économique pour les exploitants (Minkoua, 2010). Dautres produits sont également associés à létude, comme base de comparaison : il sagit, dune part, du riz et de la tomate en conserve, produits plutôt échangeables et présumés substituts des féculents périssables locaux, et, dautre part, du manioc, produit proposant des dérivés à la fois stockables et non stockables.

Létude porte sur les marchés vivriers des villes de Yaoundé et de Douala qui représentent au moins la moitié des volumes commercialisés au Cameroun (Minkoua, 2010). Elle commence par décliner à la section 1 le cadre conceptuel sur les déterminants des fluctuations des prix vivriers locaux. La section 2 donne un bref aperçu sur les conditions de production et dapprovisionnement au Cameroun des produits étudiés. La section 3 explicite le cadre méthodologique retenu. Ce cadre permet successivement de mesurer linstabilité des prix vivriers, puis dévaluer économétriquement ses déterminants. La section 4 décrit lévolution des prix alimentaires étudiés puis présente et discute les résultats.

163

1. Cadre conceptuel des facteurs d instabilité
sur les marchés locaux

Ces facteurs peuvent découler de la nature échangeable des produits vivriers ou des déterminants spécifiques aux marchés nationaux.

1.1. L échangeabilité des produits vivriers

La littérature économique distingue habituellement les biens selon le critère de léchangeabilité. Les biens sont qualifiés déchangeables lorsquils font lobjet de commerce international (Dwyer, 1992). Pour les biens alimentaires, la construction de normes mais également la capacité technologique de stockage sont des éléments structurants de cette échangeabilité. En effet, lorsque les biens alimentaires sont hétérogènes, rapidement périssables (non stockables), le transport et la distanciation entre les lieux de transaction et déchange des produits, que suppose le marché international, deviennent des contraintes majeures. Divers travaux établissent que les prix des produits alimentaires faisant lobjet déchange international savèrent relativement plus stables que les prix des produits commercialisés uniquement sur les marchés domestiques (Gouel, 2011 ; Minot, 2013). Deux explications peuvent être avancées : dune part, les structures et les habitudes de consommation ne génèrent pas des substitutions aussi rapidement et aussi simplement quon pourrait le croire (Daviron et al., 2008) ; dautre part, les marchés agricoles, notamment africains, du fait de leur relatif enclavement, sont protégés des chocs de prix sur les marchés internationaux (Minot, 2013). Nous formulons ainsi la première hypothèse de ce travail qui exprime que le caractère échangeable des produits alimentaires serait un facteur réducteur de linstabilité des marchés locaux. Cependant, dautres facteurs, au niveau domestique, jouent également un rôle dans cette dynamique des prix.

1.2. Les autres facteurs agissant sur le marché local

De manière classique, les fluctuations de prix en économie sont attribuables aux ajustements offre/demande (Newberry et Stiglitz, 1979). Sur un marché domestique, plusieurs facteurs exogènes peuvent susciter les 164fluctuations de prix. On peut dabord identifier laléa climatique ou pluviométrique qui affecte les productions agricoles sensibles notamment aux problèmes phytosanitaires, perturbant les récoltes et leur commercialisation. Cependant, la compensation des phénomènes climatiques (alternance ou apparition dispersée et simultanée de bonnes et mauvaises conditions climatiques) à léchelle nationale peut limiter limpact du climat sur les marchés agricoles (Boussard, 2005). Dautres facteurs, tels que les coûts de commercialisation (Wilhelm, 1997) et de transactions (Minten et Kyle, 1999), peuvent également influer sur linstabilité de la production vivrière commercialisée. Pour plusieurs auteurs, ces divers coûts sont soutenus par les prix du carburant qui pèsent sur le coût de transport des vivres (Alston et al., 2014 ; Enders et Holt, 2014). Par ailleurs, les effets de transmission des marchés internationaux sur les marchés nationaux, déjà testés dans le contexte du Cameroun (Meuriot et al., 2011), peuvent aussi être revus, en présumant une substitution entre certaines céréales importées (le riz, par exemple), les produits transformés (la tomate en boite de conserve, par exemple) et les cultures vivrières ou féculents locaux destinées à la consommation domestique. Ces effets peuvent se traduire par une corrélation négative entre quantités consommées de céréales importées et quantités consommées de cultures vivrières locales pour un ménage, toutes choses égales par ailleurs.

Un autre facteur, plus endogène des fluctuations de prix sur un marché, est lié aux anticipations des producteurs et des commerçants sur le niveau de loffre (Mitra et Boussard, 2011). Ces anticipations qui reflètent souvent des mécanismes dadaptation aux situations antérieures (Nerlove, 1958 auto-entretiennent une volatilité des prix en raison de lincomplétude résiduelle de linformation sur la situation future du marché.

Cette revue dautres déterminants de linstabilité des prix alimentaires permet denvisager deux hypothèses supplémentaires. La deuxième hypothèse conduit à tester en loccurrence comment la variable climatique peut être référencée comme explicative des instabilités. La troisième hypothèse enfin teste leffet des prix du carburant comme facteurs structurants des coûts de commercialisation dans le contexte des pays du Sud (essence, gasoil)2 et sources de chocs, à linstar des chocs pétroliers.

165

2. Aperçu sur les conditions de production
et dapprovisionnement des marchés

Les régions du centre et de louest du Cameroun, aux caractéristiques physiques particulières, sont les principales zones de production des produits étudiés. Le Centre, de climat de type subéquatorial avec deux saisons de pluies et deux saisons sèches, connaît une orientation vers des productions comme le manioc, le plantain, la tomate, la pomme de terre ; lOuest qui dispose dun climat frais développe intensivement des cultures maraîchères et la pomme de terre. Ces productions, souvent saisonnières, au regard des conditions climatiques, ont des cycles variant entre trois mois (tomate) et dix mois (manioc). Les deux régions sont constituées dune population vivant en grande partie dans les zones rurales dont laccès est relativement difficile à cause des problèmes denclavement dû au délabrement des routes ou pistes rurales. Selon lINS Cameroun (2007), « cet enclavement nuit à la capacité des populations de ces régions dévacuer les productions vers les marchés ».

Avec la libéralisation des filières agricoles, la commercialisation des produits vivriers dans les régions évoquées met en scène, en dehors des producteurs, une multitude dintermédiaires ou commerçants qui vont parfois acheter des produits dans les villages pour les revendre dans les marchés urbains (Loaw, 1985) ou les acheminer vers les pays limitrophes (Gabon, Guinée équatoriale, etc.) (Nkendah et al., 2011 et 2013).

3. Un cadre méthodologique danalyse

Pour tester les hypothèses, deux sous-échantillons de produits sont utilisés. Le premier sous-échantillon concerne des produits vivriers de base pour lalimentation de la population camerounaise (dun point de vue calorique ou nutritionnel) qui sont non stockables. Il sagit principalement de la banane plantain, du manioc et de la tomate fraîche. Le deuxième 166sous-échantillon concerne des produits stockables qui bénéficient dun accès au marché international. Ces produits sont potentiellement substituables aux produits locaux en fonction des prix relatifs à linstar du riz qui pourrait remplacer le plantain et le manioc ou le concentré de tomate qui se substitue à lusage en sauce de la tomate locale.

Notre méthodologie propose une approche dévaluation empirique de linstabilité des prix et indique les bases de données utilisées.

3.1. Proposition d évaluation de l instabilité des prix

Linstabilité (que nous employons indistinctement avec lexpression « volatilité ») du prix alimentaire mesure la variation au cours du temps du prix de cet aliment. Elle se mesure par la variation des prix. Afin de caractériser linstabilité ou volatilité des prix des produits vivriers frais, plusieurs étapes sont suivies.

Dabord, nous estimons un indice dinstabilité des prix qui repose sur le coefficient de variation (CV), communément utilisé (Piot-Lepetit et Mbarek, 2011) et exprimé comme suit :

(1)

avec , la moyenne mobile des prix sur trois mois et , lécart type y associé. Nous utilisons les données trimestrielles pour lanalyse des fluctuations des prix alimentaires à linstar de Rezitis et al. (2015). Le calcul des CV se fait en moyennes mobiles afin de supprimer les fluctuations transitoires (mensuelles) des prix agricoles pour en souligner la tendance trimestrielle. Une moyenne est dite mobile dans la mesure où elle est recalculée de façon continue, pour chaque sous-période de trois mois dans laquelle un nouveau mois remplace le plus ancien. Les indices dinstabilité ainsi estimés permettent de mesurer la dispersion relative des prix par rapport à leur valeur tendancielle trimestrielle. Étant donné que ces indices nont pas dunité, ils permettent également de comparer le degré de dispersion des prix vivriers dans le temps et entre les différentes denrées alimentaires. Cependant, des alternatives intéressantes au CV existent. Il sagit :

dune part, de lécart type du rendement, où le rendement est la différence des logarithmes des prix dune période à lautre. Cet 167indice mesure la volatilité inconditionnelle et sexprime ainsi quil suit (Minot, 2014) :

(2)

avec

et est le nombre de périodes.

dautre part, des mesures dune volatilité dite conditionnelle ont également été développées utilisant le modèle autorégressif conditionnellement hétéroscédastique (ARCH) dEngle (1982) ou ses formes plus générales avec le modèle GARCH de Bollerslev (1986).

Ensuite, nous évaluons économétriquement cet indice dinstabilité des prix urbains  pour un produit vivrier frais particulier à partir de certaines variables, en sinspirant de lapproche de Minten (2006), comme suit :

représente la contribution de linstabilité passée sur les valeurs courantes de linstabilité du prix, avec indiquant lordre des retards ; et sont les indices dinstabilité des prix de lessence et du gasoil, proxys des coûts de transport ; représente la variabilité du prix dun produit alimentaire, substitut supposé du produit vivrier considéré (riz et la plupart des féculents (plantain, pomme de terre, manioc), tomate en conserve pour la tomate fraîche), avec  ; représente lindice de variabilité des précipitations au niveau national ;  est le terme constant ;  est une perturbation de moyenne nulle et de variance constante.

Du fait de lutilisation des données chronologiques, lestimation de léquation (3) impose lobservation rigoureuse de plusieurs étapes, ainsi quil suit :

168

1. L identification des séries des indices d instabilité : test de stationnarité

Des tests appropriés sont conduits à linstar de ceux de Dickey-Fuller augmenté (DFA) (Dickey et Fuller, 1979 ; 1981).

2. La modélisation multivariée

Nous estimons un modèle vectoriel autorégressif (VAR) (Sims, 1980) si les séries

– sont toutes stationnaires à niveau (I(0)) mais non intégrées (Johansen, 1988 et 1991)

– ou rendues stationnaires (toutes ou quelques-unes) ont différents ordres dintégration.

Enfin, nous reprenons lestimation du modèle VAR de léquation (3), avec lécart-type de rendement comme mesure de linstabilité, pour tester la robustesse de nos résultats.

3.2. Caractérisation des bases de données mobilisables

Les données sont des séries de coefficients de variation trimestriels de prix réels sur la période allant de janvier 1994 à décembre 2012 sur les deux principaux marchés urbains au Cameroun. Il sagit, dune part, du marché de Douala, capitale économique, ville industrielle et commerciale portuaire de plus de deux millions dhabitants et, de lautre, du marché de Yaoundé, capitale politique et administrative, ville intérieure au centre du pays denviron deux millions dhabitants (voir annexe 1 pour la localisation des villes et des flux vivriers). Au regard du contexte de flambée des prix des produits alimentaires observé en 2008 et même récemment, on a opté pour lutilisation des prix réels plutôt que des prix courants provenant de lINS Cameroun. Le déflateur du prix courant retenu est lindice des prix à la consommation (IPC)3, pour lequel la contribution des prix des produits vivriers retenus dans sa construction est faible voire négligeable. Les figures 1, 2 et 3 (a et b) illustrent lévolution des prix réels respectivement pour les tomates (fraîches et en conserve), le manioc (déshydraté et en tubercules) et dautres féculents (plantain, pomme de terre et riz) sur les deux principaux marchés urbains. À partir des années 2008/2009, on note une hausse des niveaux des prix réels pour tous les produits, 169créant cependant une sorte de palier par la suite. Cette situation traduit linsuffisance structurelle de loffre alimentaire locale à faire face à une demande nationale, mais également sous régionale en provenance des pays frontaliers dAfrique centrale. Les annexes (2, 3 et 4), représentent des indicateurs de volatilité (CV) associés.

(a) Douala

(b) Yaoundé

Fig. 1 – Évolution des prix réels de la tomate.
Source : Données INS Cameroun.

(a) Douala

(b) Yaoundé

Fig. 2 – Évolution des prix réels du manioc.
Source : Données INS Cameroun.

(a) Douala

170

Fig. 3a – Évolution des prix réels des autres féculents.
Source : Données INS Cameroun.

(b) Yaoundé

Fig. 3b – Évolution des prix réels des autres féculents.
Source : Données INS Cameroun.

Dautres variables sont également considérées. Il sagit des coefficients de variation trimestriels des prix du carburant ainsi que du niveau des précipitations au niveau national. ESS et GAS représentent les CV des prix réels respectifs de lessence et du gasoil, proxys des variabilités respectives du coût de transport des vivres. Pour faire simple, on décide 171de prendre en compte directement ces deux types de prix afin déviter destimer un indice de variation synthétique pour les prix des carburants.

RIZ et TOMC indiquent les CV des prix réels des produits substituts importés ; ils permettent dévaluer lincidence des fluctuations des marchés internationaux au niveau local ; un accroissement de la volatilité des prix du substitut importé peut favoriser une orientation des offreurs et consommateurs vers les produits locaux montrant plus de stabilité.

PLUIES mesure le CV des précipitations originellement mesurées en millimètres par mois. Ces données sont issues de la Banque mondiale. Les précipitations captent linfluence des variations du climat national sur les fluctuations des prix des vivres : des précipitations régulières sur lensemble du pays favorisent une production globale relativement stable et concourent à la stabilité des prix quand bien même des perturbations climatiques très localisées seraient enregistrées (Boussard, 2005). La figure 4 montre de fortes fluctuations mensuelles du niveau des précipitations sur lensemble du territoire national.

Fig. 4 – Évolution du niveau des précipitations mensuelles
(en millimètres) au Cameroun.
Source : Banque mondiale.

Le tableau 1 rassemble toutes les variables utilisées dans le modèle économétrique ainsi que les signes attendus.

Tab. 1 – Les variables de linstabilité des prix.

172

Variables

Définitions

Source

Signe attendu

CV POM, TOMF, PLAN

Coefficient de variation trimestriel des prix respectifs de la pomme de terre, de la tomate fraîche et du plantain (à expliquer)

INS Cameroun

-

CV (ESS)

Coefficient de variation trimestriel du prix de lessence

INS Cameroun

Positif

CV (GAS)

Coefficient de variation trimestriel du prix du gasoil

INS Cameroun

Positif

CV (SUBS)

Coefficient de variation trimestriel des prix des produits substituts respectivement les féculents (riz, manioc, plantain et pomme de terre) et la tomate en conserve

INS Cameroun

Négatif

CV (PLUIES)

Coefficient de variation trimestriel du niveau des précipitations

Banque mondiale

Positif

4. Une mise en connaissance des déterminants empiriques des fluctuations du prix des produits vivriers sur les principaux marchés urbains
au Cameroun

Les résultats se déclinent à travers lanalyse descriptive des données et la mise en regard des estimations obtenues par la modélisation économétrique.

4.1. L analyse descriptive des données

Le tableau 2 présente les principaux indicateurs statistiques des variables utilisées. Le CV et lécart-type de rendement globaux de chaque série de produit ne montre pas de résultats nets en termes de supériorité de la volatilité des prix produits entre le marché de Douala (ville portuaire) et le marché de Yaoundé (ville plus intérieure), même si, dans la plupart des cas (cinq sur sept), avec lécart-type de rendement global, il y a confirmation du résultat de Minot (2014) qui trouve une volatilité des marchés alimentaires côtiers plus élevée que celle des 173marchés alimentaires intérieurs. En revanche, il apparaît clairement que la nature stockable du produit accroît la relative stabilité du prix. Cest le cas du manioc déshydraté et de la tomate en conserve dont les coefficients de variation des prix sont inférieurs à ceux de leurs substituts directs périssables respectifs, comme le manioc en tubercule et la tomate en fruit. Cest encore le cas du riz, produit stockable échangeable vis-à-vis dautres féculents domestiques, par rapport à lécart-type de rendement.

Tab. 2 – Statistiques descriptives de la pluviométrie (en millimètres)
et des prix des produits (en FCFA).
Source : INS Cameroun, Banque mondiale ; nos calculs.

Indica-
teurs

Manioc tubercule

Manioc déshydraté

Plantain

Pomme de terre

Riz ordinaire

Tomate en fruits

Tomate en conserve

Essence

Gasoil

Pluies

Douala

Moyenne

0,7

1,7

1,1

1,4

2,2

2,3

0,7

462, 2

397,2

127,1

Écart-type

0,4

0,8

0,5

0,7

0,8

1,2

0,3

104,3

117,6

85,5

Min

0,3

0,8

0,6

0,7

1,5

1,0

0,4

195,0

180,0

4,9

Max

1,7

4,4

2,5

4,0

4,0

5,5

1,3

596,1

549,0

302,7

CV
global

47,2

46,3

43,2

51,9

38,0

49,8

37,6

22,6

29,6

67,3

global

12,4

13,9

10,4

15,3

8,0

23,7

7.4

2,0

2,4

74,7

Yaoundé

Moyenne

0,6

1,6

0,8

1,3

2,4

2,5

0,7

462,8

398,1

127,1

Écart-type

0,3

0,9

0,4

0,5

1,2

1,3

0,3

103,7

117,9

85,5

Min

0,3

0,7

0,3

0,6

1,2

0,8

0,5

195,0

180,0

4,9

Max

1,4

4,7

1,7

2,4

4,9

6,4

1,3

596,1

549,0

302,7

CV global

55,1

55,9

45,3

37,1

49,4

50,4

42,8

22,4

29,6

67,3

global

9,2

9,7

10,6

14,4

7,5

25,8

6,1

2.0

2.0

74.7

Taille des séries

226

Note :  = Écart-type de rendement.

174

4.2. Mise en évidence des facteurs complémentaires
des fluctuations de prix vivriers

Lestimation des modèles VAR nécessite au préalable dobtenir des résultats sur la stationnarité, lordre dintégration des séries étudiées ainsi que celui des processus VAR à mettre en œuvre.

4.2.1. Identification des séries :
analyse de la stationnarité

Les tests de stationnarités DFA sont reportés à lannexe 5 (a et b). Il est établi, pour la ville de Yaoundé, que les volatilités de prix de la tomate en fruit, du manioc en tubercule, du plantain, des pommes de terre sont stationnaires, alors que celle du riz est intégrée dordre 1.

Concernant la ville de Douala, les volatilités de prix de la tomate en conserve, de la tomate en fruit, du riz, du manioc en tubercule, du plantain, des pommes de terre sont stationnaires.

Pour les deux villes, la volatilité de la pluviométrie est stationnaire tandis que les volatilités des prix du manioc déshydraté, de lessence et du gasoil sont intégrées dordre 1.

4.2.2. Détermination de l ordre des processus

Plusieurs processus VAR sont estimés pour des ordres de retard  allant de 1 à 4. Les tableaux de lannexe 6 (a et b) présentent les valeurs des critères dinformation dAikake, de Schwarz et de Hannan-Quinn pour les séries de CV pour CV des prix de tomates (fruit et conserve) dune part et des féculents dautre part. On constate que les trois critères conduisent à retenir des processus VAR (2) et VAR (3) respectivement pour la tomate à Douala et à Yaoundé dune part, et uniquement un VAR (3) pour les féculents dans les deux villes dautre part. Des tests similaires menés avec ont permis de retenir un VAR (4). 

175

4.2.3. Les facteurs de fluctuation
des prix des produits vivriers

Les estimations des processus VAR avec CV pour la tomate fraîche dune part et pour les féculents dautre part, sont reportées aux tableaux 4 et 5. Les estimations avec les écarts-types de rendement se retrouvent en annexe. Seules les équations du VAR présentant les régressions de la volatilité des prix des produits étudiés sont reportées.

Par ailleurs, la statistique utilisée pour apprécier la significativité globale de chaque équation du VAR est la statistique de khi 2, au lieu de la statistique de Fisher, du fait de la présence des variables de contrôle (essence, gasoil, pluies). Toutes les équations des modèles VAR estimés apparaissent globalement significatives au regard des valeurs de la statistique de khi 2 qui est, dans chaque équation, largement supérieure à la valeur du khi 2 théorique.

Tab. 4 – Résultats des modèles VAR du CV
du prix réel de la tomate en fruit.
Source : INS Cameroun, Banque mondiale, nos estimations.

Variables

Douala (VAR (2))

Yaoundé (VAR (3))

L.Tomatefrv

0,540ii

0,669ii

(0,0675)i

(0,0647)i

L2.Tomatefrv

-0,0615

-0,108

(0,0609)i

(0,0790)i

L3.Tomatefrv

--

0,231ii

(0,0658)i

L.Tomatecovi

-0,0151

0,0141

(0,242)i

(0,381)i

L2.Tomatecovi

0,156

-0,195

(0,219)i

(0,443)i

L3.Tomatecovi

--

0,290

(0,369)i

Pluies

0,0136

0,00290

176

(0,0162)i

(0,0174)i

Essence

0,128

-0,672

(0,658)i

(0,850)i

Gasoil

0,944iv

1,213iii

(0,506)i

(0,567)i

Constant

4,932ii

2,171iv

(1,238)i

(1,299)i

Observations

224

223

R carré

0,405

0,585

Khi 2

152,65

315,57

i. Écart-type entre parenthèses.

ii. p<0,01.

iii. p<0,05.

iv. p<0,1.

v. Tomatefr = CV du prix de la tomate en fruit.

vi. Tomateco = CV du prix de la tomate en conserves.

Les résultats du tableau 4 montrent que la volatilité des prix urbains de la tomate en fruit est positivement affectée par la volatilité passée ainsi que par linstabilité des coûts de transaction courants (prix de lessence et/ou du gasoil). Concernant la volatilité passée, on note bien lincidence significative de la volatilité du prix de la tomate de la période précédente dans les deux villes mais aussi de celle qui remonte à trois périodes en arrière pour le cas de la ville de Yaoundé. Ce qui traduit un phénomène de persistance de la volatilité des prix. Le rôle significatif de linstabilité des prix du carburant sur la volatilité des prix de la tomate fraîche illustre bien le lien intime souvent évoqué entre prix vivrier et coûts de transport des bassins de production vers les grands centres de consommation. Il est surprenant de constater une absence de lien entre les volatilités des prix des tomates en fruit et en conserve, traduisant une déconnection entre un produit importé et son substitut local telle quétablie dans certains travaux (Meuriot et al., 2011 ; Daviron et al., 2008).

177

En termes de robustesse, ces résultats sont sensiblement similaires à ceux obtenus avec lécart-type de rendement des prix. À lexception quici, la pluviométrie semble jouer un rôle positif sur la volatilité des prix, notamment à Douala.

Tab. 5 – Résultats des modèles VAR (3) du CV du prix réel des féculents.
Source : INS Cameroun, Banque mondiale.

Douala

Yaoundé

Variables

Manioctub

Plantain

Pomme de terre

Manioctub

Plantain

Pomme de terre

L.Manioctubv

0,555ii

0,0975iii

0,303ii

0,617ii

-0,0188

0,0654

(0,0657)i

(0,0483)

(0,0721)

(0,0691)

(0,0942)

(0,127)

L2.Manioctubv

-0,0619

-0,0166

-0,0589

-0,238ii

0,0829

-0,0502

(0,0759)

(0,0558)

(0,0833)

(0,0801)

(0,109)

(0,147)

L3.Manioctubv

-0,0549

0,0632

-0,0301

0,194ii

0,0306

0,488ii

(0,0672)

(0,0494)

(0,0738)

(0,0707)

(0,0963)

(0,130)

L.Maniocdesvi

-3,77e-05

-0,0130

0,0665

0,0318

-0,0643

0,204iv

(0,0673)

(0,0494)

(0,0738)

(0,0611)

(0,0833)

(0,112)

L2.Maniocdesvi

-0,0882

0,0758

-0,00204

-0,0420

0,156

-0,339ii

(0,0717)

(0,0527)

(0,0787)

(0,0703)

(0,0958)

(0,129)

L3.Maniocdesvi

0,170ii

-0,0559

0,159iii

0,130iii

-0,00198

0,352ii

(0,0648)

(0,0476)

(0,0711)

(0,0588)

(0,0801)

(0,108)

L.Plantain

0,0680

0,605ii

-0,0293

0,0132

0,641ii

-0,0633

(0,0918)

(0,0675)

(0,101)

(0,0499)

(0,0680)

(0,0915)

L2.Plantain

-0,245iii

-0,129iv

-0,00891

-0,0783

-0,322ii

-0,00957

(0,106)

(0,0780)

(0,116)

(0,0572)

(0,0780)

(0,105)

L3.Plantain

0,327ii

-0,0190

0,0526

0,00902

0,266ii

0,00252

(0,0889)

(0,0653)

(0,0975)

(0,0491)

(0,0669)

(0,0901)

L.Pomme de terre

-0,00657

0,0130

0,502ii

-0,0103

0,0610

0,532ii

(0,0585)

(0,0430)

(0,0642)

(0,0336)

(0,0458)

(0,0617)

L2.Pomme de terre

0,0552

-0,0131

-0,176iii

0,0385

-0,0146

-0,194ii

(0,0656)

(0,0482)

(0,0720)

(0,0378)

(0,0515)

(0,0693)

178

L3.Pomme de terre

-0,148ii

0,0543

0,00198

-0,0213

0,0459

0,163ii

(0,0510)

(0,0375)

(0,0560)

(0,0337)

(0,0460)

(0,0619)

L.Riz

0,0917

0,0602

0,118

0,0593

0,0231

0,0479

(0,124)

(0,0908)

(0,136)

(0,0896)

(0,122)

(0,164)

L2.Riz

0,0370

0,0452

-0,389iii

0,00571

0,139

-0,230

(0,148)

(0,109)

(0,163)

(0,103)

(0,141)

(0,189)

L3.Riz

-0,0568

0,136

0,336iii

0,0781

0,00174

0,164

(0,123)

(0,0906)

(0,135)

(0,0803)

(0,109)

(0,147)

Pluies

0,0204iii

-0,00523

-0,00502

0,00537

0,00146

-0,00695

(0,00876)

(0,00643)

(0,00961)

(0,00623)

(0,00849)

(0,0114)

Essence

-0,126

-0,263

0,0888

0,0431

0,186

1,005iv

(0,372)

(0,273)

(0,408)

(0,321)

(0,437)

(0,588)

Gasoil

0,0957

0,279

0,00399

-0,0305

-0,134

0,351

(0,293)

(0,215)

(0,322)

(0,219)

(0,299)

(0,402)

Constant

1,810iv

1,325iv

2,241iii

0,889iv

0,246

0,754

(0,949)

(0,697)

(1,041)

(0,534)

(0,727)

(0,979)

Observations

223

223

223

223

223

223

R carré

0,374

0,536

0,408

0,378

0,471

0,499

Khi 2

133,27

257,87

154,06

135,33

198,78

222,46

i. Écart-type entre parenthèses.

ii. p<0,01.

iii. p<0,05.

iv. p<0,1.

v. Manioctub = CV du prix du manioc en tubercules.

vi. Maniocdes = CV du prix du manioc déshydraté.

Les régressions présentées au tableau 5 confirment le phénomène de persistance des volatilités passées des prix des féculents étudiés (manioc en tubercules, plantain, pomme de terre) sur les marchés de Douala et de Yaoundé. On peut observer que cette persistance est plus forte à Yaoundé car elle remonte jusquà la troisième période en arrière qui joue un rôle tout aussi significativement positif que celle retardée dune période. Toutefois, la volatilité de la période retardée de deux périodes agit comme force de rappel en affectant négativement 179la volatilité courante. La combinaison de ces deux phénomènes de sens contraires pourrait favoriser une volatilité relativement modérée des prix étudiés.

Limpact de la volatilité des prix des substituts sur celle des féculents étudiés donne plusieurs résultats. Dune part, le manioc en tubercules et son dérivé (manioc déshydraté) apparaissent comme les substituts les plus réguliers, entre eux, mais aussi des féculents domestiques tels que la pomme de terre et relativement le plantain. Les volatilités passées de leurs prix ont des incidences positives sur la volatilité courante du prix de ces derniers (à lexception de la volatilité du prix du manioc, trois périodes en arrière qui affecte négativement celle courante du prix de la pomme de terre à Douala). Cela révèle limportance du manioc et de ses dérivés dans les habitudes alimentaires au Cameroun. Dautre part, la volatilité du prix dun produit échangeable tel que le riz ne montre des impacts négatif (pour sa valeur décalée de deux périodes) et positif (pour sa valeur décalée de trois périodes) que sur celle de la pomme de terre sur le marché de Douala.

Enfin, les résultats concèdent un rôle mineur aux variables purement exogènes, telles que la volatilité de la pluviométrie, et des prix du carburant. À lexception de limpact positif de la pluie et de lessence sur les volatilités des prix respectivement du manioc en tubercule à Douala et de la pomme de terre à Yaoundé.

En termes de robustesse, ces résultats reflètent globalement ceux obtenus avec lécart-type de rendement. En soulignant toutefois des rôles mitigés des volatilités du riz et de la pluviométrie sur certains marchés.

4.3. Discussion

Les résultats ont permis, sans exhaustivité, de déterminer les facteurs de linstabilité des prix. Cependant, certains questionnements relatifs à la pertinence des facteurs identifiés méritent dêtre soulevés. En effet, il apparaît une non-prise en compte de nombreux autres déterminants potentiels de linstabilité des prix alimentaires des produits périssables identifiés dans la littérature. On peut évoquer les rôles des technologies et innovations agricoles (Alston et al. 2014) et les politiques gouvernementales, en particulier celles qui relèvent de la libéralisation des marchés agricoles. Certains travaux évoquent aussi la dimension sociologique, notamment les rapports de confiance entre 180acheteurs et vendeurs, dans lexplication de la dynamique des marchés (Nkendah et al., 2011). Notons cependant que les données requises pour ces variables sont peu disponibles, voire difficiles à obtenir, en particulier sur une longue période. Cest le cas, par exemple, de la capture des dynamiques sous régionales en zone CEMAC4 comme linstabilité socio-politique ou les booms démographique et pétrolier qui auraient potentiellement des incidences sur les marchés vivriers intérieurs du Cameroun, à travers lamplification ou non du commerce transfrontalier (Dury et al., 2000).

Notons cependant que ces autres facteurs « omis » ont une pertinence relative selon le produit étudié. Les résultats sur la volatilité des prix vivriers semblent plutôt convergents sur limportance de la nature stockable ou échangeable du produit, les effets croisés de linstabilité des prix dus au phénomène de substitution entre les produits, et la persistance de la volatilité antérieure endogène au marché du produit. En raison de lensemble de ces facteurs de volatilité des prix vivriers, engager une politique de stabilisation des prix constitue une tâche complexe, en particulier pour les produits périssables.

Conclusion

Les résultats obtenus soulignent les principaux points suivants concernant les fluctuations des prix des produits étudiés.

En premier lieu, ils confirment que les prix des produits vivriers périssables connaissent une instabilité plus importante que celles de leurs présumés substituts importés qui sont des produits stockables et/ou transformés.

En second lieu, une multiplicité de facteurs déterminent les fluctuations de prix tels que les valeurs retardées des prix étudiés qui valident un effet de tendance, le carburant et les présumés substituts des produits vivriers étudiés (banane-plantain, pomme de terre, tomate en fruit). Lincidence de la pluviométrie a des effets mitigés voire non significatifs dans le cadre étudié. Les flux entre régions mais probablement les systèmes 181de culture associés dominants dans lagroforesterie permettent datténuer les impacts des aléas climatiques sur les prix aux consommateurs.

La diminution de linstabilité des prix des produits vivriers locaux par rapport aux produits importés apparaît comme un axe damélioration de la sécurité alimentaire des villes mais également de renforcement de la compétitivité des filières de produits vivriers locaux. Cette diminution induit de renforcer la capacité des systèmes dapprovisionnement et de distribution des vivres à travers un meilleur accès aux innovations techniques de transformation et de conservation. Par ailleurs, lobjectif de diminuer les incertitudes des marchés alimentaires intérieurs pourrait susciter un regain dinvestissement dans les filières alimentaires locales dont la compétitivité contribuerait aux mécanismes du développement (lutte contre la pauvreté, création demploi, etc.).

182

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185

Annexe 1

Flux des vivres vers les principaux marchés camerounais

186

Annexe 2

La volatilité des prix réels de la tomate

(a) Douala

(b) Yaoundé

Source : Données INS Cameroun.

Annexe 3

La volatilité des prix réels du manioc

(a) Douala

(b) Yaoundé

Source : Données INS Cameroun.

187

Annexe 4

La volatilité des prix réels des autres féculents

(a) Douala

Source : Données INS Cameroun.

(b) Yaoundé

Source : Données INS Cameroun.

188

Annexe 5

Tests de racine unitaire (Dickey Fuller augmenté)

(a) Ville de Douala

Niveau

Différence

Drift

Trend

Drift

Trend

Ordre

Tomate Conserve

-2,274

-4,915i

-15,073i

-15,033i

0

Tomate Fruit

-6,09i

-7,108i

-15,937i

-15,904i

0

Manioc Tubercule

-2,04

-4,814i

-13,644i

-13,608i

0

Manioc Déshydrate

-1,867

-3,945i

-15,48i

-15,521i

1

Plantain

-2,318

-4,781i

-12,252i

-12,227i

0

Pomme

-3,311i

-5,302i

-18,384i

-18,445i

0

Riz

-2,179

-3,97i

-14,152i

-14,123i

0

Pluie

-9,494i

-9,479i

-9,472i

-9,454i

0

Essence

-2,357

-1,814

-10,366i

-10,515i

1

Gazoil

-1,403

-1,011

-9,763i

-9,838i

1

Source : Données INS Cameroun, Banque mondiale.

(b) Ville de Yaoundé

Niveau

Différence

Drift

Trend

Drift

Trend

Ordre

Tomate Conserve

-1,05

-3,25

-12,91i

-12,88i

1

Tomate Fruit

-5,319i

-5,397i

-13,805i

-13,775i

0

Manioc Tubercule

-1,687

-3,819i

-11,771i

-11,751i

0

Manioc Déshydraté

-0,763

-2,327

-12,499i

-12,478i

1

Plantain

-2,891i

-3,857i

-10,763i

-10,742i

0

Pomme

-6,008i

-6,227i

-13,196i

-13,167i

0

Riz

-1,369

-2,321

-11,897i

-11,866i

1

Pluie

-9,494i

-9,479i

-9,472i

-9,454i

0

Essence

-2,308

-1,883

-10,978i

-11,1i

1

Gazoil

-1.732

-1.126

-8.431*

-8.561i

1

i. indique que lhypothèse nulle de racine unitaire est rejetée au seuil de 10 %.

Source : Données INS Cameroun, Banque mondiale.

189

Annexe 6a

Nombre de retard pour les prix des pomme,
plantain, manioc (tubercule et déshydraté)
et riz suivant les critères dinformation

Lag

AICii

SCiii

HQiv

AICii

SCiii

HQiv

Douala

Yaoundé

0

28,956

29,0327

28,987

29,1867

29,2634

29,2177

1

27,0889

27,5488 i

27,2746 i

27,4013

27,8612 i

27,587 i

2

27,0914

27,9344

27,4318

27,3641

28,2071

27,7045

3

27,0745 i

28,3007

27,5695

27,2116 i

28,4378

27,7067

4

27,1554

28,7648

27,8052

27,2436

28,853

27,8934

i. indique lordre p à retenir selon le critère utilisé.

ii. Akaike information criterion

iii. Schwarz information criterion.

iv. Hannan-Quinn information criterion.

Annexe 6b

Nombre de retard pour les prix des tomates fraîche
et en conserve suivant les critères dinformation

Lag

AIC

SC

HQ

AIC

SC

HQ

Douala

Yaoundé

0

12,3309

12,3616

12,3433

12,0967

12,1273

12,109

1

11,2198

11,3117*

11,2569*

10,988

11,0799

11,0251

2

11,2109*

11,3642

11,2728

10,9122

11,0655

10,9741

3

11,2166

11,4312

11,3032

10,8213*

11,0358*

10,9079*

4

11,2277

11,5036

11,3391

10,8311

11,1069

10,9424

i. indique lordre p à retenir selon le critère utilisé.

ii. Akaike information criterion

iii. Schwarz information criterion.

iv. Hannan-Quinn information criterion.

190

Annexe 7a

Résultats des modèles VAR (4) de lécart-type
de rendement du prix réel de la tomate en fruit

Variables

Yaoundé

Douala

L.Tomatefr

0.771ii

0.652ii

(0.0675)i

(0.0703)

L2.Tomatefr

-0.0492

0.134iv

(0.0867)

(0.0798)

L3.Tomatefr

-0.130

-0.199iii

(0.0866)

(0.0779)

L4.Tomatefr

0.258ii

0.0767

(0.0676)

(0.0634)

L.Tomateco

0.157

0.120

(0.203)

(0.163)

L2.Tomateco

-0.0963

-0.161

(0.245)

(0.207)

L3.Tomateco

-0.252

-0.0885

(0.246)

(0.205)

L4.Tomateco

0.209

0.167

(0.203)

(0.157)

Pluies

-7.64e-06

0.000394iv

(0.000246)

(0.000210)

Essence

-0.0126

-0.00356

(0.0121)

(0.00926)

Gasoil

0.0169iii

0.00141

(0.00801)

(0.00680)

Constant

0.0224

0.0445iii

(0.0173)

(0.0175)

Observations

222

222

R carré

0.547

0.601

Khi 2

268.6

333.7

i. Écart-type entre parenthèses.

ii. p<0.01.

iii. p<0.05.

iv. p<0.1.

Source : INS Cameroun, Banque mondiale.

191

Annexe 7b

Résultats des modèles VAR (4) de lécart-type
de rendement du prix réel des féculents

Yaoundé

Douala

Variables

Manioctub

Plantain

Pomme
de terre

Manioctub

Plantain

Pomme
de terre

L. Manioctub

0.846ii

-0.0485

0.238iv

0.797ii

0.122iv

0.149iv

(0.0975)i

(0.107)

(0.134)

(0.0737)

(0.0630)

(0.0783)

L2.Manioctub

-0.169

0.103

0.0575

-0.103

-0.0122

-0.103

(0.128)

(0.140)

(0.177)

(0.0931)

(0.0795)

(0.0988)

L3.Manioctub

-0.266iii

-0.0357

0.0161

-0.416ii

-0.193iii

-0.0649

(0.125)

(0.137)

(0.172)

(0.0922)

(0.0788)

(0.0980)

L4.Manioctub

0.249ii

-0.0427

-0.128

0.284ii

0.171ii

0.0262

(0.0946)

(0.104)

(0.130)

(0.0749)

(0.0640)

(0.0796)

L.Maniocdes

-0.0943

0.0836

0.0772

0.0868

0.172ii

0.211ii

(0.0830)

(0.0908)

(0.114)

(0.0713)

(0.0610)

(0.0758)

L2.Maniocdes

0.0424

-0.0554

-0.0610

-0.0362

-0.194iii

0.00268

(0.109)

(0.119)

(0.149)

(0.0893)

(0.0763)

(0.0948)

L3.Maniocdes

0.0884

0.0284

0.134

0.0878

0.159iii

0.00359

(0.108)

(0.119)

(0.149)

(0.0853)

(0.0729)

(0.0906)

L4.Maniocdes

0.0535

0.0446

0.00240

-0.00170

0.00708

0.118

(0.0846)

(0.0926)

(0.116)

(0.0701)

(0.0600)

(0.0745)

L.Plantain

-0.0279

0.715ii

-0.140

-0.115

0.558ii

-0.0681

(0.0748)

(0.0819)

(0.103)

(0.0949)

(0.0812)

(0.101)

L2.Plantain

0.0370

-0.0158

0.0747

0.0828

0.172iv

0.0109

(0.0929)

(0.102)

(0.128)

(0.109)

(0.0928)

(0.115)

L3.Plantain

-0.0582

-0.355ii

-0.110

0.00342

-0.333ii

-0.0908

(0.0935)

(0.102)

(0.129)

(0.105)

(0.0896)

(0.111)

L4.Plantain

-0.0374

0.289ii

0.100

0.0437

0.184iii

0.104

(0.0749)

(0.0819)

(0.103)

(0.0922)

(0.0788)

(0.0979)

L.Pomme

-0.0108

0.0773

0.774ii

0.0310

-0.0803

0.500ii

192

(0.0559)

(0.0611)

(0.0769)

(0.0690)

(0.0590)

(0.0733)

L2.Pomme

0.0747

-0.0236

-0.0614

0.0344

0.0666

0.0472

(0.0690)

(0.0755)

(0.0950)

(0.0755)

(0.0646)

(0.0802)

L3.Pomme

-0.129iv

-0.0874

-0.221iii

-0.0976

-0.0857

-0.233ii

(0.0696)

(0.0761)

(0.0958)

(0.0754)

(0.0644)

(0.0801)

L4.Pomme

0.0337

0.0965

0.181iii

-0.00568

-0.0223

0.00107

(0.0546)

(0.0597)

(0.0752)

(0.0602)

(0.0515)

(0.0640)

L.Riz

0.129

-0.0189

-0.198

0.0354

0.146

0.00499

(0.123)

(0.135)

(0.169)

(0.106)

(0.0907)

(0.113)

L2.Riz

0.0296

0.0125

-0.00244

-0.0259

-0.191iv

-0.0826

(0.150)

(0.164)

(0.206)

(0.123)

(0.105)

(0.131)

L3.Riz

-0.130

-0.0564

-0.301

-0.0737

0.0898

-0.0839

(0.147)

(0.161)

(0.202)

(0.123)

(0.105)

(0.130)

L4.Riz

0.0824

-0.0295

0.199

0.0498

-0.0275

0.130

(0.121)

(0.133)

(0.167)

(0.105)

(0.0895)

(0.111)

Pluies

0.000254iii

0.000236iii

0.000269iv

0.000244iii

4.48e-05

-2.69e-05

(0.000103)

(0.000113)

(0.000142)

(0.000118)

(0.000101)

(0.000125)

Essence

0.00689

0.00978iv

0.0176iii

-0.00214

-0.000815

0.00908iv

(0.00540)

(0.00591)

(0.00744)

(0.00495)

(0.00423)

(0.00526)

Gasoil

-0.00174

-0.00581

-0.00337

0.00358

0.00277

-0.00171

(0.00355)

(0.00388)

(0.00488)

(0.00410)

(0.00351)

(0.00436)

Constant

0.00410

0.00572

0.0112

0.0181

0.0169iv

0.0349ii

(0.00778)

(0.00852)

(0.0107)

(0.0119)

(0.0101)

(0.0126)

Observations

222

222

222

222

222

222

R carré

0.602

0.556

0.682

0.563

0.562

0.491

Khi 2

335.9

278

339.7

286.1

285.2

214.3

i. Écart-type entre parenthèses.

ii. p<0.01.

iii. p<0.05.

iv. p<0.1.

Source : INS Cameroun, Banque mondiale.

1 La non-stockabilité des produits vivriers frais peut résulter, en Afrique subsaharienne, du non-usage ou du faible usage des techniques de conservation et de transformation.

2 Au Cameroun, la flambée des prix alimentaires a été amplifiée en 2008 par la hausse du prix du carburant.

3 Le choix de lIPC sinspire de Phelinas (1988) et de Minten (1998).

4 Communauté économique et monétaire dAfrique centrale.