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Classiques Garnier

Mode d’exportation, stratégie export et performance Application à la filière vin en France

  • Type de publication : Article de revue
  • Revue : Systèmes alimentaires / Food Systems
    2018, n° 3
    . varia
  • Auteurs : Duval (Ludivine), Maurel (Carole), Viviani (Jean-Laurent)
  • Résumé : Ce papier s’intéresse aux impacts des modes d’exportation sur la performance des entreprises et plus précisément au rôle modérateur de la stratégie export. Ces impacts ont été examinés via une enquête quantitative auprès de 120 entreprises vitivinicoles françaises. Les résultats montrent qu’il n’existe pas un mode d’exportation intrinsèquement supérieur aux autres, mais que le choix adéquat du mode d’exportation dépend du positionnement stratégique de l’entreprise à l’export.
  • Pages : 89 à 114
  • Revue : Systèmes alimentaires
  • Thème CLIL : 3306 -- SCIENCES ÉCONOMIQUES -- Économie de la mondialisation et du développement
  • EAN : 9782406087229
  • ISBN : 978-2-406-08722-9
  • ISSN : 2555-0411
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-08722-9.p.0089
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 10/12/2018
  • Périodicité : Annuelle
  • Langue : Français
  • Mots-clés : Stratégie concurrentielle, performance export, mode d’exportation, vin, effet modérateur
89

Mode dexportation,
stratégie export et performance

Application à la filière vin en France

Ludivine Duval

ISG Paris

Carole Maurel

Institut Montpellier Management

Jean-Laurent Viviani

IGR-IAE Rennes

Introduction

Lanalyse des stratégies des entreprises à létranger peut sappuyer sur la notion de « mode dentrée » (Sharma et Erramilli, 2004) qui prend en compte à la fois leurs choix de commercialisation via divers modes dexportation et leurs choix de production via des modes contractuels, des joint-ventures ou encore des filiales de production sur le marché étranger. Notre article se focalise sur les modes dexportation. Les modes dexportation sont étudiés soit du point de vue de leurs déterminants (Chen et Hu, 2002), soit du point de vue de leur impact sur la performance des entreprises (Lu et Beamish, 2001, pour les PME). Dans une précédente étude, nous nous sommes concentrés sur le premier point, cest-à-dire lanalyse des déterminants des modes dexportation des entreprises vitivinicoles françaises. Lobjectif de cet article est de se pencher sur le second point : limpact 90des modes dexportation sur la performance export des entreprises vitivinicoles françaises.

La littérature sur la relation entre mode dentrée et performance fait état de résultats contradictoires (tab. 1, en annexe). Une explication possible réside dans le fait quil nexiste pas un mode dentrée meilleur que les autres, mais que linfluence positive sur la performance dépend des relations entre plusieurs variables. Cest pourquoi lapproche contingente (Lawrence et Lorsch, 1967), qui cherche à comprendre comment les entreprises fonctionnent via létude de leurs relations entre elles et avec leur environnement peut apporter un éclairage pertinent. Elle est notamment utilisée pour identifier les éléments, internes comme externes, influençant la performance des organisations. Nous mobilisons cette approche via le concept dalignement stratégique (fit), qui permet danalyser la performance au regard de lalignement ou non entre les choix de lentreprise et sa stratégie (Henderson et Venkatraman, 1993). Se basant sur une approche contingente, des études ont déjà analysé lalignement stratégique comme déterminant de la performance export : Matsuno et Mentzer (2000) dans leur étude sur la relation entre proactivité export et performance export, ou Schilke et al. (2009) en se focalisant sur le lien entre adaptation du produit et performance export.

Le concept dalignement stratégique est appliqué ici à deux variables explicatives (la stratégie et le mode dexportation) en tant que déterminant de la performance export (fig. 1). Nous cherchons donc à savoir en quoi le mode dexportation impacte, directement ou indirectement via un alignement avec la stratégie export, la performance export des entreprises vitivinicoles françaises.

Fig. 1 – Modèle dalignement stratégique à lexport.
Source : adapté de Kefi et Kalika (2003).

91

Tester cette relation dans la filière vin apparaît comme pertinent étant donné le rôle joué par lexport. Selon une extraction de la base de données Diane en septembre 2013, près de 80 % des entreprises vitivinicoles sont des PME (ventes en deçà de 50 millions deuros). Exporter est souvent une option cruciale pour des entreprises appartenant à un secteur comme le vin où la valeur du produit est liée à la réputation internationale de vignobles régionaux (Bordeaux, Champagne, Bourgogne, etc.). De plus, les vins sont devenus lun des principaux postes dexportation pour la France (près de 11 milliards deuros en 2017, avec les spiritueux) justifiant de bien étudier les facteurs permettant de maintenir ou renforcer cette position. Notre étude empirique est basée sur des données quantitatives issues dun questionnaire, complétée par des éléments qualitatifs tirés dentretiens semi-directifs.

Après avoir précisé notre cadre théorique ainsi que notre méthodologie, nous chercherons à répondre aux deux questions empiriques suivantes : existe-t-il un mode dexportation adéquat pour lentreprise vitivinicole française ? La stratégie export joue-t-elle un rôle modérateur sur cette relation entre mode dexportation et performance ? Nous exposerons les résultats et discussions issus de notre étude empirique.

1. Cadre théorique : alignement stratégique
pour une meilleure performance

1.1. Distinction de deux concepts :
stratégie et politique export

Dans notre recherche, nous distinguons deux concepts souvent amalgamés dans la littérature : stratégie export et politique export. La stratégie export correspond aux orientations générales (objectifs, moyens) prises par lentreprise pour exporter, tandis que sa politique export est la mise en œuvre de cette stratégie se traduisant par des choix concrets : Où ? Quand ? Comment ? (Fletcher et al., 2013).

Dans cette étude, nous nous focalisons sur le « comment » via le mode dexportation : quel degré de contrôle souhaite exercer lentreprise sur sa politique commerciale à lexport et quels choix opère-t-elle pour cela ? 92Le rôle du contrôle dans le succès à linternational et les modes dentrée a été récemment étudié par Holtgrave et Onay (2017), laissant penser que cet élément rattaché au mode dentrée peut jouer un rôle dans la performance des PME vitivinicoles. Selon la littérature sur lexportation des PME, ces modes peuvent être regroupés en mode direct où le contrôle est important, et en mode indirect où le contrôle est plus faible (Hessels et Terjesen, 2010). Les modes dexportation les plus fréquemment utilisés dans la filière vin sont la vente via un importateur-distributeur, la vente via un agent à la commission, la vente directe sans implantation sur place et la vente directe via une implantation sur place (par exemple une filiale commerciale). Lorsquil fait appel à un agent (à la différence dun importateur), le vendeur, qui au sens juridique reste lexportateur, est maître de sa politique commerciale. En revanche, limportateur achète les produits et les revend sur son territoire après avoir appliqué une marge commerciale. Dans ce cas, lentreprise vitivinicole ne maîtrise plus sa politique commerciale sur le marché export. Ainsi, le mode direct recouvre les modes « agent », « en direct sans implantation » et « en direct avec implantation ». Le mode indirect conduit lentreprise à confier la vente de ses produits ou services à un tiers, ici nommé « importateur distributeur ».

La stratégie export quant à elle va être identifiée grâce au concept portérien « davantage concurrentiel ». Il présente lavantage de définir de manière stylisée des orientations stratégiques fondamentales permettant une vérification empirique. Selon Porter, il existe deux grands types davantages concurrentiels : domination par les coûts ou par la différenciation. Au sein de la filière viticole française (hors vins effervescents), on distingue la différenciation par la marque et par le territoire dorigine. Lapplication du concept portérien davantages concurrentiels à la filière vitivinicole conduit donc à envisager trois groupes stratégiques : les entreprises en stratégie de terroir, en stratégie de marque et en stratégie de prix-volume.

1.2. Alignement stratégique et effet modérateur

Afin de représenter cet alignement, en nous inspirant de Schilke et al. (2009), la stratégie peut être située comme un modérateur de la relation entre mode dexportation (et donc degré de contrôle sur la politique export) et performance export : autrement dit, la performance dépend dun alignement entre mode dexportation et stratégie export. Avant cela, nous devons écarter un potentiel rôle médiateur.

93

Un modérateur est introduit dans un modèle lorsque sont suspectées de faibles corrélations entre variable indépendante et variable dépendante, voire des relations non constantes. Inversement, un médiateur est introduit dans un modèle lorsque de fortes relations entre les variables dintérêt sont attendues (Baron et Kenny, 1986). Les résultats contradictoires des recherches antérieures sur le lien entre mode dexportation et performance export constituent le premier argument nous permettant de supposer un potentiel rôle modérateur de la stratégie export. Les résultats contradictoires de la littérature sur la relation entre mode dentrée et performance laissent supposer que le choix du mode dexportation ne peut expliquer à lui seul la performance à lexport (fig. 1).

Nous posons donc les hypothèses suivantes :

H1a : Il nexiste pas de mode dexportation significativement plus performant à lexport que les autres.

H1b : Il nexiste pas de degré de contrôle de la politique commerciale à lexport significativement plus performant à lexport que les autres.

Selon Baron et Kenny (1986), une des trois conditions nécessaires pour que la stratégie joue un rôle médiateur est lexistence dune relation significative entre les trois stratégies envisagées et la performance à lexport. Or, si lon se réfère aux travaux sur léquifinalité stratégique, une performance supérieure peut être obtenue par différentes stratégies (Olson et al., 2005).

Cest pourquoi nous posons lhypothèse H2 : il nexiste pas de stratégie export significativement plus performante à lexport que les autres.

1.3. Pourquoi la stratégie comme modérateur ?

Concentrons-nous désormais sur les justifications du choix de la stratégie export comme modérateur.

Tout dabord, la valeur ajoutée dégagée par la commercialisation des produits en stratégie de marque ou de terroir permet à lentreprise dallouer plus de ressources pour commercialiser en direct à lexport, ce qui est moins le cas en stratégie de prix-volume.

Par ailleurs, le degré de contrôle de la politique commerciale ne se traduit pas seulement par les ventes, mais aussi par la gestion de limage de marque. Une entreprise en stratégie de marque a intérêt à contrôler 94son image de marque à linternational. Sinon, cest à limportateur ou lagent de porter la marque de lentreprise.

De plus, lexportation directe suppose que lentreprise assume les opérations logistiques et administratives (transport, stockage des marchandises), contrairement à lexportation indirecte où la vente sapparente à une vente domestique pour lexportateur. Le contrôle de la qualité des produits de marque ou de terroir à forte valeur ajoutée est également un argument en faveur dun contrôle direct de lentreprise qui développe une stratégie dexportation sur ce type de produits.

Enfin, on peut supposer que la complexité des produits de terroir nécessite que lentreprise fasse découvrir son produit aux consommateurs étrangers et donc mette en œuvre une action directe sur sa politique commerciale à lexport. A contrario, une entreprise en stratégie de prix-volume commercialise un produit simple et lisible, visant un prix minimum pour un standard établi, ne nécessitant pas forcément une approche directe sur les marchés export.

À partir de ces arguments, nous posons les hypothèses suivantes :

H3a : La stratégie export a un effet modérateur sur la relation entre le mode dexportation et la performance export des entreprises vitivinicoles françaises.

H3b : La stratégie export a un effet modérateur sur la relation entre le degré de contrôle de la politique commerciale à lexport et la performance export des entreprises vitivinicoles françaises.

La figure 2 présente notre modèle conceptuel.

Fig. 2 – Modèle conceptuel.

95

2. Méthodologie

2.1. Échantillon et variables

2.1.1. Données

Afin de tester empiriquement nos hypothèses, nous avons mené une enquête nationale par questionnaire internet auprès des négociants et coopératives vitivinicoles françaises de mars 2013 à avril 2014, avec le soutien logistique du cabinet détude Wine Intelligence. Le questionnaire visait à analyser la politique export dune entreprise en la déclinant en politique produit, politique marché et mode dexportation. Lenquête recueille également plusieurs caractéristiques des entreprises (région de production, taille, etc.). Le questionnaire a fait lobjet de tests auprès du corps académique, dorganismes professionnels du vin et de deux consultants indépendants français, experts de la filière. Sur 532 entreprises vitivinicoles françaises exportatrices de vins tranquilles avec un chiffre daffaires supérieur à 2 millions deuros1, 120 ont répondu au questionnaire, soit 22,5 %. Le tableau 1 présente la répartition des 120 entreprises répondantes par chiffre daffaires (neuf sont plus grandes que les PME, mais nous avons choisi de les conserver ; elles ne modifient pas significativement les résultats), taux dexport et structure juridique.

Tab. 1 – Caractéristiques de léchantillon.
Source : Wine Intelligence, étude Crédit agricole, 2014.

Taux dexport

5 à 35 %

> 35 %

Total

Coopérative

24

10

34

>50 M€

2

2

10 à 50 M€

13

5

18

2 à 10 M€

9

5

14

96

Négoce

19

67

86

>50 M€

1

6

7

10 à 50 M€

7

38

45

2 à 10 M€

11

23

34

Total

43

77

120

Une enquête qualitative a également été menée : cinquante interviews visant à compléter lenquête quantitative et obtenir des éléments explicatifs sur la politique export et sur sa dynamique dans le temps. Elle sera utilisée en complément et éclairage des résultats de létude quantitative.

2.1.2. Variables

La variable dépendante est la performance export. Sa mesure constitue un sujet grandement controversé dans la littérature (Chen et al., 2016). Cela pourrait également expliquer labsence de consensus sur les facteurs-clés de succès de lexport. Ces mesures peuvent être objectives ou subjectives, ou multidimensionnelles, cest-à-dire combinant des mesures objectives et subjectives (Chen et al., 2016). Elles peuvent être statiques ou dynamiques.

Ici, nous considérons une mesure financière subjective (basée sur du déclaratif) et statique pour un marché export donné : le niveau perçu de marge nette (marge commerciale – coût marketing) à lexport par rapport au marché français :

Par rapport au marché français, comment percevez-vous le niveau de vos marges commerciales à lexport :

- inférieur ?

équivalent ?

légèrement supérieur (0 – 10 %) ?

- supérieur (11 – 20 %) ?

- très supérieur (plus de 20 %) ?

- ne sais pas (même question pour coût marketing).

La notion de marge nette est celle qui « parle » le plus aux petits exportateurs ; leur demander dexprimer leur perception sur cette notion paraît plus efficace.

97

Deux variables indépendantes permettent de caractériser le mode dexportation : dune part, lopposition binaire exportation directe/indirecte, mais qui apparait trop réductrice ; dautre part, le degré de contrôle de la politique commerciale, précisant et hiérarchisant quatre modes dexportation (tab. 2).

Tab. 2 – Variables indépendantes.
Source : les auteurs.

Variables indépendantes

Description de la variable

Type de variable

Mode dexportation

0 = mode indirect

1 = mode direct

Dichotomique

Degré de contrôle de la politique commerciale sur le marché export

1 à 4 selon le degré de contrôle de la politique commerciale

1 =importateur ;

2 = agent ;

3 = direct sans implantation commerciale

4 = direct avec implantation

Qualitative ordonnée

Globalement, notre étude montre que lexportation via un importateur est le mode le plus répandu au sein de la filière vitivinicole française (tab. 3).

Tab. 3 – Répartition de léchantillon par mode dexportation.
Source : Wine Intelligence, étude Crédit agricole, 2014.

Mode dexportation

Échantillon total

Répartition

Importateur

42 %

47 % négoce

28 % coopératives

Tiers (agent à la commission ou courtier)

26 %

40 % négoce

21 % coopératives

En direct, sans implantation

20 %

42 % grandes entreprises

18 % petites entreprises

En direct, via une implantation

12 %

98

Sur les trois premiers marchés export, selon notre étude, plus le contrôle de la politique commerciale à lexport progresse, plus la part dentreprises utilisant cette pratique samenuise.

La variable modératrice est la stratégie export. Le classement des 120 entreprises répondantes au sein des trois groupes stratégiques a été réalisé selon une approche objective en fonction de leurs réponses à des questions concernant leur principal produit à lexport. Sont créées trois variables dichotomiques : « stratmarque » (stratégie de marque : 37,5 % de léchantillon), « stratprix » (prix-volume : 32,5 %) et « stratterroir » (stratégie de terroir : 30 %) prenant la valeur 0 ou 1 (0 lorsque lentreprise nappartient pas au groupe stratégique désigné, 1 lorsque lentreprise est classée dans le groupe stratégique désigné).

Plusieurs variables de contrôle ont été rajoutées au modèle (tab. 2, en annexe), pour ne pas omettre le rôle joué par des ressources et compétences telles que les caractéristiques structurelles et statiques de lentreprise, ou encore des éléments externes comme la nature des marchés export.

2.2. Méthode empirique

Afin de tester lalignement stratégique, nous devons mettre en évidence le rôle modérateur de la stratégie sur la relation mode dentrée – performance. La mise en évidence dun tel rôle peut être faite par une analyse multi-groupes. Les groupes sont constitués selon les différents niveaux de la variable modératrice et une analyse par régression est alors appliquée à chaque groupe. Cependant, la division de notre échantillon en trois groupes stratégiques assez homogènes permet rarement dobtenir des résultats significatifs des régressions étant donné que, en moyenne, les observations par groupe stratégique sont environ de 35. Dans notre travail, il sagit de régressions logistiques hiérarchisées. Afin danalyser leffet modérateur dune variable Z (stratégie export) sur la relation entre une variable indépendante X (mode dexportation) et une variable dépendante Y (performance export), le produit des deux variables (X × Z), qui représente leffet non linéaire dinteraction, est dabord calculé. Deux régressions sont alors testées. La première est un test des effets principaux de X et Z sur Y. La seconde régression est réalisée après lintroduction du terme multiplicatif (X × Z).

99

Y = a + b 1 X + b 2 Z (1)

Y = a + b 1 X + b 2 Z + b 3 XZ (2)

Le rôle modérateur de Z est établi si le coefficient b3 est statistiquement significatif. Souhaitant également écarter un potentiel rôle médiateur de la stratégie export sur le lien entre mode dexportation et performance export, nous introduisons une autre régression logistique afin de nous assurer de labsence dun impact à médiatiser (Baron et Kenny, 1986) :

Y = a + b 1 X (3)

En conclusion, nous testons empiriquement le rôle modérateur de la stratégie export (variable Z) en effectuant des régressions logistiques et en introduisant de façon incrémentale des groupes de variables selon les étapes décrites dans le tableau 4.

Tab. 4 – Méthodologie utilisée.
Source : les auteurs.

Bloc 1

Introduction des variables de contrôle

Bloc 2

Introduction des variables de contrôle + élément du mode dexportation (variable X) + test H1a et H1b

Bloc 3

Introduction des variables de contrôle + élément du mode dexportation (variable X) + stratégie export (variable Z) test H2

Bloc 4

Introduction des variables de contrôle + élément du mode dexportation + stratégie export (variable Z) + produit dinteraction mode dexportation/degré de contrôle × stratégie export (variable X × Z) test H3a et H3b

2.3. Statistiques descriptives

Voici les statistiques descriptives des principales variables de notre modèle (tab. 5). Dans le questionnaire, lentreprise a précisé son mode dexportation et son indicateur de performance export pour ses trois principaux marchés export. Ainsi, 360 observations sont exploitables sur limpact du mode dexportation sur la performance export.

Tab. 5 – Statistiques descriptives.
Source : les auteurs.

100

Variable

Nombre dobservations

Moyenne

Écart-type

Minimum

Maximum

Contrôle

Taille

360

3,67

1,94

2

9

Expérience export (nombre dannéesi)

360

2,71

0,58

1

3

Expérience export (nombre de marchés export desservisi)

360

6,86

1,27

3

8

Engagement export

360

28,65

32,47

0

100

Proactivité Marché

360

1,98

0,81

1

3

Proactivité Produit

360

1,92

0,79

1

3

Indépen-dante

Mode dexportation

357

0,58

0,46

0

1

Degré de contrôle de la politique commerciale

354

2,03

1,05

1

4

Dépen-dante

Performance export

351

0,40

0,49

0

1

i. Ces variables sont des variables catégorielles, cf. tab. 4.

Léchantillon est majoritairement composé de PME, ayant en moyenne entre 5 et 10 ans dexpérience export. Les exportateurs ont entre 3 et 30 pays de destination. Ces entreprises se trouvent en moyenne entre une attitude stratégique « opportuniste » et « en transition » ; on peut supposer quelles adopteront dans une prochaine étape une approche plus professionnelle de leur activité export.

Le tableau 3 (en annexe) présente les corrélations entre les variables indépendantes afin didentifier déventuels problèmes de multi-colinéarité. Relativement faible, la corrélation entre les variables ne devrait donc pas poser de problème dans les analyses statistiques multivariées.

101

3. Résultats empiriques

Voici le résultat des régressions logistiques hiérarchisées (tableaux 4 et 5, en annexe).

Les blocs 2 des tableaux 4 et 5 mettent en évidence une absence de relation significative entre le mode dexportation et la performance export (-0,13 et -0,04 du tableau 4 et 0,4 du tableau 5), permettant de valider H1a et H1b.

Les blocs 4 des des tableaux 4 et 5 valident partiellement H2 puisquils mettent en évidence des coefficients significativement positifs pour la stratégie de marque (0,94** et 1,20*** – tableau 4 et 2,47* – tableau 5) mais les résultats relatifs aux autres stratégies ne sont pas significatifs. Dans le questionnaire, à la question

Selon vous, quels sont les trois facteurs clés de succès de votre principale référence ou gamme à lexport indépendamment du niveau de qualité de votre vin ?

43 % des entreprises répondantes considèrent que la mise en avant dune marque commerciale constitue un des trois facteurs clés de succès du « fer de lance » à lexport et il sagit du 3e critère le plus cité par tout léchantillon. Enfin, parmi les plus performantes, la marque est le 2e facteur clé de succès le plus cité après le prix compétitif (30 entreprises sur 64 performantes à lexport).

Par ailleurs, la significativité des coefficients des variables dinteraction des blocs 4 des des tableaux 4 et 5 (-0,68* et -0,35** – tableau 4 et -2,58* – tableau 5) valide H3a et H3b. Le signe de ces coefficients ainsi que la prise en compte de la stratégie de référence dans les tableaux 4 et 5 nous permettent de mettre en évidence un impact significativement négatif dun mode direct sur la performance en stratégie de marque (-0,68* et -0,35** – tableau 4 et -2,58* – tableau 5) et en stratégie de prix-volume (-1,89* – tableau 5. Lorsque la référence prise est la stratégie de terroir dans le tableau 5, les coefficients des variables dinteraction des blocs 4 en stratégie de marque et de prix-volume sont négatifs, permettant daffirmer quen stratégie de terroir, un mode direct a un impact significativement positif sur la performance export 102de ces entreprises. Les résultats en stratégie de terroir et en prix-volume sont conformes à nos attentes, contrairement au résultat trouvé en stratégie de marque. Lenquête qualitative nous amène des éléments de réponse à ce résultat contradictoire : le mode dexportation peut être tout dabord contraint par le contexte réglementaire. De plus, le circuit de distribution doit être pris en compte dans la décision du mode dexportation : cibler la grande distribution européenne est souvent une option viable « en direct » car il sagit dun circuit où les négociations sont très concentrées dans le temps avec un nombre restreint dinterlocuteurs. En revanche, cibler les circuits spécialisés (cafés, hôtels, restaurants ou cavistes en particulier) est souvent très difficilement envisageable en direct. Ces circuits réclament un travail de terrain presque en continu, auprès dune clientèle très fragmentée, nécessitant de faire appel à plusieurs importateurs spécialisés. Enfin, des entreprises ont souligné que travailler via un importateur ne signifiait pas une perte totale de contrôle même si elles nont pas de contrôle hiérarchique sur limportateur comme elles le feraient dans le cadre dune filiale. Manquant de ressources financières, une PME peut ainsi maitriser sa politique commerciale sur le marché export non pas en internalisant son mode dexportation, mais en développant une relation de confiance avec son partenaire local. Lenquête quantitative valide ces réflexions puisque bâtir des relations de qualité avec ses partenaires commerciaux y est souvent jugé stratégique. Parmi lensemble des entreprises performantes à lexport, il sagit du 3e critère le plus cité après le prix compétitif et la mise en avant de la marque commerciale (26 entreprises sur 64 entreprises performantes à lexport).

Discussion et conclusions

Lobjectif de cet article était de sintéresser à limpact du mode dexportation sur la performance export des entreprises vitivinicoles françaises. Nos résultats permettent de valider empiriquement quil nexiste pas un mode dexportation intrinsèquement supérieur aux autres mais que le mode adéquat doit être choisi en fonction de la stratégie 103export de lentreprise. On peut donc supposer que la mise en œuvre dune stratégie est plus importante que la stratégie en elle-même.

Les implications managériales des résultats sont doubles. Tout dabord, des recommandations peuvent être formulées concernant limportance pour une entreprise de définir correctement sa position stratégique à lexport. Pour le cas de la filière vin en France, la différenciation entre une stratégie de terroir et de marque est souvent une question dappréciation du chef dentreprise. Le rôle modérateur de la stratégie sur le lien entre mode dexportation et performance export place cette variable au centre du débat. Il est en effet important de souligner que parmi notre échantillon, 80 entreprises sur 120 déclarent commercialiser leur produit « fer de lance » à lexport « sous une marque commerciale qui lui appartient ». Or, daprès des critères objectifs, seulement 34 entreprises sur ces 80 ont une « véritable » stratégie de marque. Ensuite, des conseils peuvent être prodigués à propos de la mise en place du mode dexportation adéquat. En effet, sur le plan managérial, les résultats confortent le discours qui vise à considérer quil nexiste pas de mode dexportation intrinsèquement supérieur mais que le choix adéquat du mode dexportation doit se faire en fonction de la position stratégique de lentreprise à lexport. Concernant les entreprises en stratégie de prix-volume, le mode indirect semble préféré et ce résultat nous semble cohérent en raison de la simplicité et de la lisibilité de ces produits parfaitement adaptés aux consommateurs. De plus, la faible valeur ajoutée de ces produits permettrait plus difficilement le développement dun mode direct. Les entreprises en stratégie de terroir sont davantage dans une logique amont où elles sélectionnent les marchés export qui « correspondent » à leurs produits. Souvent peu « adaptés » aux marchés de masse étrangers, ces produits peuvent apparaître complexes pour les consommateurs : le mode direct serait dans ce cas plus adéquat pour ces produits de terroir et plus précisément pour les appellations moins reconnues à linternational. Compte tenu des budgets coûteux que nécessite la mise en place dune filiale de commercialisation sur le marché export, ces entreprises ayant majoritairement un chiffre daffaires inférieur à 30 millions deuros peuvent envisager lutilisation dun agent ou encore un mode direct sans implantation commerciale. Enfin, lenquête qualitative a permis de mettre en évidence le rôle de la confiance en PME et limportance des circuits de distribution utilisés.

104

Enfin, il est possible didentifier deux aspects pour létude du concept dalignement. Pour le premier qualifié de « statique », les chercheurs se sont concentrés à mesurer lalignement à un instant t. Cest dans cette perspective que notre recherche se situe. Le second aspect, qualifié de « dynamique », vise à assurer une meilleure compréhension des mécanismes et des processus par lesquels le phénomène dalignement se construit au cours du temps. Pour de futures recherches, nous suggérons détudier cet aspect dynamique du concept dalignement par une approche qualitative et longitudinale, par exemple en suivant sur une période assez longue un échantillon de PME vitivinicoles françaises plus restreint ayant un comportement stratégique bien déterminé et implanté sur un même bassin viticole.

105

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Kefi H., Kalika M., 2003, « Choix stratégiques de lentreprise étendue et déploiement technologique : alignement et performance », colloque de lAIM, Grenoble, France.

Katsikeas C. S., Samiee S., Theodosiou M., 2006, “Strategy fit and performance consequences of international marketing standardization”, Strategic Management Journal, vol. 27, no 9, p. 867-890.

Klein M., Sichtmann C., 2015, “Foreign Entry Mode of Knowledge-Based Service Firms and International Performance – A Resource Based Perspective”, in106Marketing in Transition : Scarcity, Globalism, & Sustainability (p. 214-214), Springer, Cham.

Lawrence P. R., Lorsch J. W., 1967, “Managing differentiation and integration. Organization and environment”, vol. 2, no 2, p. 267-274.

Lu J. W., Beamish P. W., 2001, “The internationalization and performance of SMEs”, Strategic Management Journal, vol. 22, p. 565-586.

Matsuno K., Mentzer J. T., 2000, “The effects of strategy type on the market orientation-performance relationship”, Journal of Marketing, vol. 64, no 4, p. 1-16.

Olson E. M., Slater S. F., Hult G., Tomas M., 2005, “The performance implications of fit among business strategy, marketing organization structure, and strategic behavior”, Journal of Marketing, vol. 69, no 3, p. 49-65.

Rasheed H. S., 2005, “Foreign entry mode and performance : the moderating effects of environment”, Journal of Small Business Management, vol. 43, no 1, p. 41-54.

Robles F., 2011, “Export channel integration strategy and performance : a contingency approach”, International Journal of Business and Management, vol. 6, no 12, p. 3.

Schilke O., Reimann M., Thomas J. S., 2009, “When does international marketing standardization matter to firm performance ?” Journal of International Marketing, vol. 17, no 4, p. 24-46.

Sharma V. M., Erramilli M. K., 2004, “Resource-based explanation of entry mode choice”, Journal of Marketing Theory and Practice, vol. 12, no 1, p. 1-18.

107

Annexes

Tab. 1 – Revue de la littérature sur limpact des modes dentrée sur la performance export.

Référence

Cadre théorique mobilisé i

Question(s) de recherche

Variables mode d entrée

Variable performance

Variable stratégie

Outil statistique

Focus export

Focus PME

Brouthers (2002)

TCT et théorie institutionnelle

Les entreprises sélectionnant leur mode dentrée sur la base des coûts de transaction, le contexte institutionnel et culturel ont-elles une meilleure performance que celles qui ont dautres choix de modes dentrée ?

Filiales totalement détenues, ou joint-ventures

Variable subjective : évaluation de 3 mesures financières et 4 mesures non financières

Tests de corrélation, régressions logistiques binaires, régressions multiples

Oui

Non

Brush (2015)

Théorie de la contingence (et Upssala) vs born global (entrepreneuriat) PLC

Relation entre le timing de la décision dexporter, la stratégie internationale et la performance

Décision dexporter

Performance : ventes, taux dexport la 1re année, taux de croissance des ventes et des employés

25 variables

Tests de corrélations

Oui

Oui (<500 salariés)

Chen et Hu (2002)

TCT

Déterminants du mode dentrée et impact sur la performance

Joint-venture en capitaux propres ; joint-ventures en coopérative ; filiales en propriété totale

Performance du projet : 1 succès et 0 autres.

Régressions logistiques binaires et multinomiales

Non

Non

108

Katsikeas, Samiee et Theosodiou (2006)

Strategic fit

Conséquence de la stratégie marketing internationale sur la performance via le prisme du strategic fit.

Fit : méthode de lanalyse résiduelle

Performance des ventes, performance financière, performance du consommateur

Stratégie marketing : standardisation vs adaptation=> comparaison du programme marketing sur marché domestique vs marchés étrangers sur 22 items

Analyse factorielle confirmatoire : validité des mesures
Régressions linéaires multiples : vérifications des hypothèses

Non

Non

Klein et Sichtmann (2015)

Paradigme SCP

Influence indirecte des caractéristiques des marchés export et des ressources et compétences de lentreprise sur la performance export via la stratégie marketing export

Non

Oui

Rasheed (2005)

Approche contingente

Impact sur la performance de lalignement stratégique entre le mode dentrée et les facteurs environnementaux

Mode dentrée sur le marché étranger

Taux de croissance moyen des résultats à linternational

Régressions hiérarchisées

Non, pas seulement

Oui

Robles (2011)

Approche contingente

Relation entre lintégration du canal de distribution et la performance

Mode dintégration sur le marché export

-

Oui

Non

i. TCT : théorie des coûts de transaction ; PLC : cycle de vie du produit.

109

Tab. 2 – Variables de contrôle.
Source : les auteurs.

Variables de contrôle

Description de la variable

Type de variable

Caractéristiques structurelles de lentreprise

Taille

Chiffre daffaires total 2012

Codé de 2. entre 2 et 9,99 millions d€ à 9. 100 millions d€ ou plus

Quantitative

Chiffre daffaires total 2012

Codé de 1 à 4

1. de 2 à 10 millions d

2. de 10 à 30 millions d

3. de 30 à 50 millions d

4. Plus de 50 millions d

Qualitative ordonnée

Structure juridique

Producteur =0 ou 1

Négoce = 0 ou 1

Coopérative (coop/union de coop/filiale de coop) = 0 ou 1

Dichotomique

Producteur/Négoce/Coop/Union de coop/Filiale de coop

Qualitative

Expérience export

Ancienneté de lentreprise à lexport

1. Moins de 5 ans

2. entre 5 et 10 ans

3. Plus de 10 ans

Qualitative ordonnée

Nombre de pays desservis codé de 1. 1 pays export à 9. Plus de 30 pays

Quantitative

Engagement export

Nombre dETP à 50 % de leur temps à lexport / ETP total

Quantitative

Proactivité export

Au niveau des marchés et de ladaptation produit

1. Opportuniste

2. En transition

3. Professionnel

Qualitative ordonnée

Localisation géographique

Aquitaine = 0 ou 1 ; Bourgogne = 0 ou 1 ; Sudi = 0 ou 1 ; Vallée du Rhône = 0 ou 1 ; Loire = 0 ou 1 ; Alsace = 0 ou 1 ; Autres = 0 ou 1

Dichotomique

Bassin reconnu à linternational (Aquitaine & Bourgogne) = 1

Moins reconnu à linternational = 0

Dichotomique

Nature du marché export

États-Unis = 0 ou 1 ; Belgique = 0 ou 1 ; Royaume-Uni = 0 ou 1 ; Allemagne = 0 ou 1 ; Japon = 0 ou 1 ; Chine = 0 ou 1 ; Autres = 0 ou 1

Dichotomique

i. Languedoc-Rousssillon+Sud-Ouest+Provence

110

Tab. 3 – Corrélations entres les variables indépendantes. Source : les auteurs

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

13

14

15

16

17

1. Taille

1

2.Exp. Export

(Années)

0.19*

1

3.Exp. Export

(nb pays)

0.43*

0.42*

1

4. Eng. export

-0.06

-0.01

0.08

1

5.Coop

-0.08

-0.13*

-0.29*

-0.28*

1

6. Négoce

0.18*

0.07

0.18*

0.49*

-0.66*

1

7.Producteur

-0.13*

0.06

0.10*

-0.29*

-0.31*

-0.51*

1

8. Proactivité Marché

0.12*

-0.11*

0.09

0.16*

-0.07

0.073

0.05

1

9. Proactivité Produit

0.19*

-0.15*

0.20*

0.01

0.03

0.06

-0.12*

0.10

1

10. Aquitaine

0.05

-0.13*

0.09

0.26*

-0.13*

0.25*

-0.17*

0.03

0.11*

1

11. Bourgogne

0.20*

0.05

0.14*

-0.13*

-0.23*

0.08

0.15*

-0.03

0.07

-0.20*

1

12. Sud de la France

-0.07

-0.02

-0.13*

0.06

0.23*

-0.15*

-0.07

-0.06

-0.09

-0.26*

-0.17*

1

13. Loire

-0.12*

-0.04

-0.06

-0.02

-0.01

-0.04

0.06

-0.01

0.01

-0.17*

-0.12*

-0.15*

1

14. Vallée du Rhône

-0.04

-0.07

0.01

-0.03

0.27*

-0.19*

0.01

0.04

0.10

-0.21*

-0.14*

-0.18*

-0.12*

1

15. Alsace

-0.16*

0.11*

-0.06

-0.06

0.02

-0.01

-0.01

-0.02

-0.14*

-0.16*

-0.08

-0.11*

-0.07

-0.09

1

16. mode dexportation

0.13*

-0.11*

-0.01

-0.01

0.17*

-0.08

-0.10

-0.01

0.04

0.05

-0.02

0.17*

-0.08

0.01

-0.06

1

17. Degré de contrôle à lexport

0.29*

-0.04

0.05

-0.01

0.04

0.07

-0.14*

-0.01

0.12*

0.08

-0.02

0.12*

-0.09

-0.01

-0.06

0.81*

1

111

Tab. 4 – Résultats des régressions logistiques hiérarchisées
pour déterminer leffet modérateur de la stratégie export
sur la relation entre le mode dexportation et la performance export.
Source : les auteurs.

Mode direct

Degré de contrôle

Bloc 1

Bloc 2

Bloc 3

Bloc 4i

Bloc 2

Bloc 3

Bloc 4

-Variable indépendante

mode dexp./degré

-0.13

-0.21

-0.04

-0.07

(Z-stat)

(-0.54)

(-0.83)

(-0.34)

(0.61)

-Variable modératrice

Stratégie de terroirii

0.09

0.06

(0.29)

(0.18)

Stratégie de marque

0.47

0.94vii

0.43

1.20viii

(1.42)

(2.47)

(1.29)

(2.62)

-Effet d interaction

mode dexp./degré*terroir

mode dexp./degré*marque

-0.68vi

-0.35vii

(-1.71)

(-2.10)

-Variables de contrôle

Taille

-0.07

-0.07

-0.08

-0.06

-0.07

(-0.94)

(-0.94)

(-1.09)

(-0.81)

(-0.93)

Expérience en nb années

0.06

0.17

0.13

0.19

0.16

(0.26)

(0.68)

(0.55)

(0.79)

(0.67)

Expérience en nb pays

0.10

0.13

0.09

0.09

0.06

(0.92)

(1.10)

(0.80)

(0.77)

(0.52)

Engagement export

0.002

0.002

0.003

0.006

0.001

0.002

(0.06)

(0.53)

(0.75)

(1.50)

(0.40)

(0.61)

Coopérativeiii

0.14

-0.08

-0.08

-0.12

-0.12

(-0.37)

(-0.22)

(-0.21)

(-0.32)

(-0.33)

Négociant

-0.33

-0.44

-0.52

-0.54vii

-0.39

-0.47

-0.36

(-0.93)

(-1.22)

(-1.39)

(-1.90)

(-1.09)

(-1.26)

(-1.47)

Aquitaineiv

0.54

0.47

0.37

0.43

0.34

0.41

(1.41)

(1.20)

(0.91)

(1.10)

(0.84)

(1.35)

Bourgogne

0.84vi

0.88vii

0.73vi

0.60vi

0.82vi

0.68

0.64vi

(1.92)

(2.00)

(1.62)

(1.64)

(1.87)

(1.52)

(1.70)

Sud de France

0.04

0.04

-0.04

-0.01

-0.09

(0.11)

(0.10)

(-0.10)

(-0.03)

(-0.22)

112

Loire

1.14vii

1.14vii

1.08vii

0.97vii

1.10vii

1.04vii

(2.49)

(2.48)

(2.34)

(2.45)

(2.40)

(2.26)

Vallée du Rhône

0.33

0.32

0.21

0.28

0.19

(0.77)

(0.72)

(0.47)

(0.65)

(0.42)

Alsace

0.25

0.24

0.02

0.18

-0.01

(0.38)

(0.37)

(0.03)

(0.28)

(-0.02)

Proactivité Marché

0.21

0.15

0.24

0.26vi

0.23

0.23

0.25vi

(1.33)

(1.01)

(1.45)

(1.86)

(1.42)

(1.43)

(1.70)

Proactivité Produit

0.21

0.23

0.14

0.18

0.16

(1.38)

(1.46)

(0.93)

(1.14)

(1.03)

États-Unisv

-0.69vii

-0.71vii

-0.74vii

0.87viii

-0.69vii

-0.70vii

-0.80vii

(-1.95)

(-1.98)

(-2.08)

(1.86)

(-1.92)

(-1.98)

(-2.51)

Belgique

-0.44

-0.41

-0.42

-0.61vi

-0.39

-0.39

-0.53

(-1.12)

(-1.04)

(-1.05)

(-1.82)

(-0.98)

(-0.98)

(-1.56)

Royaume-Uni

0.06

0.08

0.07

0.11

0.10

(0.17)

(0.22)

(0.20)

(0.29)

(0.27)

Allemagne

0.43

0.48

0.46

0.52

0.51

(1.00)

(1.12)

(1.07)

(1.20)

(1.16)

Japon

0.58

0.53

0.46

0.54

0.47

(1.39)

(1.23)

(1.05)

(1.26)

(1.08)

Chine

0.11

0.07

0.08

0.08

0.09

(0.22)

(0.14)

(0.16)

(0.15

(0.18)

Constant

-1.99vii

-2.34vii

-2.02vii

-0.99viii

-2.20vii

-1.88vi

-0.95viii

(-2.17)

(-2.44)

(-2.02)

(-2.83)

(-2.28)

(-1.86)

(-2.78)

Pseudo R2

.06

.07

.07

.07

.11

.07

.07

Nb. Obs.

351

348

348

348

345

345

345

i. Avec procédure stepwise ;

ii. pour la stratégie, la référence est la stratégie en prix-volume.

iii. pour le statut juridique, la référence est « producteur ».

iv. pour la région dorigine, la référence est « autres régions ».

v. Pour les marchés export, la référence est « autres marchés ».

vi. p<10 %.

vii. p<5 %.

viii. p~0 %.

113

Tab. 5 – Résultats des régressions logistiques hiérarchisées
pour déterminer leffet modérateur de la stratégie export sur la relation
entre le mode dexportation et la performance export :
cas de la Belgique (1er marché export des entreprises répondantes).

Mode direct

Bloc 1

Bloc 2

Bloc 3

Bloc 4

-Variable indépendante

Mode

0.40

0.37

1.81v

(Z-stat)

(0.46)

(0.40)

(1.78)

-Variable modératrice

Stratégie de prixi

-1.71

(-1.38)

Stratégie de marque

0.96

2.47v

(1.07)

(1.86)

-Effet d interaction

Mode/degré*prix

-1.89v

(-1.68)

Mode/degré*marque

-2.58v

(-1.64)

-Variables de contrôle

Taille

0.01

-0.01

-0.002

(0,07)

(-0.06)

(-0.01)

Expérience en nb années

0.09

0.12

-0.41

(0.13)

(0.18)

(-0.53)

Expérience en nb pays

-0,004

-0.01

-0.32

(-0,01)

(-0.03)

(-0.77)

Engagement export

0.01

0.01

0.02

0.02v

(1.15)

(1.07)

(1.23)

(1.77)

Coopérativeiii

1.97

2.02

2.10

(1.11)

(1.15)

(1.32)

1.67v

Négociant

0.95

1.10

0.87

(1.65)

(0.57)

(0.66)

(0.50)

Aquitaineiv

0.42

0.23

0.14

(0.40)

(0.20)

(0.09)

Bourgogne

Sud de France

-1.44

-1.59

-2.40

-2.08v

(-1.17)

(-1.26)

(-1.55)

(-1.89)

Loire

0.21

0.23

0.49

114

(0.17)

(0.19)

(0.40)

Vallée du Rhône

0.59

0.46

0.05

(0.48)

(0.36)

(0.04)

Alsace

-1.66

-1.72

-3.10vi

-2.77vii

(-1.35)

(-1.28)

(-2.04)

(-2.66)

Proactivité Marché

-0.42

-0.44

-0.62

-0.72

(-0.94)

(-0.36)

(-1.09)

(-1.57)

Proactivité Produit

-0.35

-0.32

-0.46

(-0.71)

(-0.66)

(-1.09)

Constant

-0.97

-1.21

3.28

-1.01

(-0.29)

(-0.36)

(0.79)

(-0.96)

Pseudo R2

.14

0.14

0.22

0.22

Nb. Obs.

54

54

54

53

i. Avec procédure stepwise.

ii. pour la stratégie, la référence est la stratégie de terroir. 

iii. pour le statut juridique, la référence est « producteur ». 

iv. pour la région dorigine, la référence est « autres régions » ;

v. p<10 %.

vi. p<5 %.

vii. p~0 %.

1 Population issue de la base de données SCRL-Diane, elle-même constituée à partir des liasses fiscales déposées aux greffes des tribunaux de commerce. Critères : code NAF 11.02A (entreprises de champagnisation), 11.02B (entreprises de vinification), 46.34Z (entreprises de commerce de gros de boissons) et 01.21Z (entreprises à dominance « vin tranquille » et exportatrice – taux dexport supérieur à 5 %).