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Classiques Garnier

Diversification des pratiques agricoles et des revenus en zone cotonnière au Mali Le cas de Béguéné

  • Type de publication : Article de revue
  • Revue : Systèmes alimentaires / Food Systems
    2018, n° 3
    . varia
  • Auteurs : Keita (Aichata), Le Bars (Marjorie), Penot (Eric), Le Grusse (Philippe), Soumare (Mamy), Koné (Bouréma), Havard (Michel)
  • Résumé : Le coton ou « or blanc » est la principale culture pour l'économie malienne. L’État a prévu de doubler ses productions en cinq ans en augmentant les subventions aux intrants. Dans cet article, les résultats présentés permettent de comprendre et de déterminer les facteurs de production qui permettraient de diversifier et de sécuriser les revenus agricoles en cas d’aléas dans des zones où la culture du coton est présente mais où les cultures céréalières prédominent.
  • Pages : 115 à 137
  • Revue : Systèmes alimentaires
  • Thème CLIL : 3306 -- SCIENCES ÉCONOMIQUES -- Économie de la mondialisation et du développement
  • EAN : 9782406087229
  • ISBN : 978-2-406-08722-9
  • ISSN : 2555-0411
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-08722-9.p.0115
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 10/12/2018
  • Périodicité : Annuelle
  • Langue : Français
  • Mots-clés : Zone cotonnière, diversification, économie des exploitations agricoles, sécurité alimentaire, Mali
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Diversification des pratiques agricoles et des revenus en zone cotonnière
au Mali

Le cas de Béguéné

Aichata Keitaa, Marjorie Le Barsb, Éric Penotc, Philippe Le Grussea, Mamy Soumaréd, Bouréma Konéd, Michel Havardc

a. CIHEAM-IAMM, Montpellier

b. IRD, UMR GRED, Montpellier

c. CIRAD UMR Innovation, Montpellier

d. Institut déconomie rurale, Bamako

Introduction

Le Mali affiche une croissance de la population denviron 3 % par an. Celle-ci passerait de 14,5 millions (RGPH, 2011) à 25,5 millions dhabitants en 2025. 47 % de cette population a moins de 14 ans, 63 % vit en milieu rural et 80 % tire surtout ses revenus de lagriculture (Bélières et al., 2008). Les exploitations agricoles familiales (EAF) sont les plus nombreuses. Elles utilisent peu dintrants autres que les semences (autoproduites) et la main-dœuvre familiale et saisonnière, excepté pour les EAF en zone cotonnière et celles en zones périurbaines utilisant de 116plus en plus dengrais et de pesticides. La majorité dentre elles associent lagriculture et lélevage, et cultivent principalement des céréales (mil, maïs, sorgho, riz), du coton et des légumineuses (niébé, arachide). Le coton, appelé aussi « or blanc », est le deuxième produit dexportation après lor et joue un rôle clé dans léconomie malienne (Samaké et al., 2008).

Ces dernières décennies, le développement rural dans les zones au sud du Mali a été porté par lextension des superficies cultivées. Cette région nourrit près dun tiers de la population du pays (Banque mondiale, 2011). Suivant les années, la filière cotonnière contribue pour 5 à 8 % au produit intérieur brut et 30 à 45 % aux recettes dexportation. Le système a cependant montré ses limites (Droy et al, 2012) en termes de gouvernance de la filière, de productivité agricole, de niveau de revenu des EAF et de lutte contre la pauvreté. La baisse des cours du coton et les mesures de libéralisation économiques ont affecté lensemble du modèle de développement, malgré les mesures de soutien prises par les pouvoirs publics (Balié, 2012). Lextension des surfaces cultivées permise par les techniques et les gains de productivité du travail au cours des décennies précédentes (charrue, charrettes, engrais, pesticides et herbicides, etc.), mais aussi indispensable pour faire face à la croissance démographique, arrive aujourdhui aux limites des finages (Poccard-Chapuis et al., 2007). Dautres éléments comme le changement climatique, linstabilité des prix, la raréfaction et la dégradation des ressources naturelles), mais aussi laugmentation des effectifs bovins (Coulibaly et al., 2009) affectent les systèmes de production et leur durabilité.

Jusque dans les années 2000, la spécialisation des EAF dans la production cotonnière avec une intégration croissante au marché international et donc une exposition plus importante aux risques économiques était recherchée (Droy et al., 2012). Face à la crise cotonnière, mais aussi à la pression démographique et son corollaire, la saturation foncière, les EAF ont dû sadapter ; diverses études ont montré un processus dintensification et de diversification des systèmes de production (Dufumier, 2005 ; Ouloguem et al., 2008 ; Bosc et Bélières, 2015 ; Soumaré et al., 2015).

Cette évolution amène ainsi à questionner la sensibilité des revenus tirés de la diversité des systèmes de production de la zone cotonnière dans le contexte actuel de fluctuation des prix du coton au producteur, daugmentation des prix des intrants et de forte pression sur les ressources naturelles.

117

Dans ce contexte, nous présentons les résultats dune étude des EAF du village de Béguéné (limite nord-ouest de la zone cotonnière, région de Ségou) menée dans le cadre du projet PASE II1. Il sagira, dune part, de présenter la place du coton dans les stratégies des EAF et sa contribution à leurs revenus, dautre part, dévaluer lévolution des revenus selon la variation du prix du coton et la baisse des subventions sur les intrants.

1. Matériel et méthodes

La démarche retenue repose sur quatre étapes :

Étape 1 : Collecte des données de base

La caractérisation de la diversité des EAF sest appuyée sur les données des enquêtes exhaustives (campagne 2013-2014) réalisées dans le cadre du projet PASE II en 2014 sur les structures et performances techniques et économiques des 65 EAF de Béguéné. Une enquête complémentaire a été faite sur 10 de ces EAF pour mieux comprendre notamment les pratiques de gestion des troupeaux. Le traitement des données denquêtes a été fait sur les logiciels ACCESS et SPSS (Social Package for Social Sciences).

Étape 2 : Élaboration d une typologie des exploitations agricoles

Depuis plus de 30 ans, la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT) a classifié les EAF en 4 types sur des critères déquipements et délevage en appui à la mise en œuvre de ses actions de renforcement des capacités productives des EAF :

* Type A : EAF bien équipée en traction animale, plus de 10 bovins (y compris au moins 4 bœufs de labour).

* Type B : EAF ayant au moins 1 paire de bœufs, 1 unité culture attelée, moins de 10 bovins, y compris les bœufs de labour.

* Type C : EAF disposant seulement dun équipement incomplet pour la culture attelée.

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* Type D : EAF en culture manuelle, connaissant peu ou pas la culture attelée.

On peut y rajouter, aujourdhui, quelques exploitations motorisées issues du type A qui constituent un groupe particulier (associations de motorisés).

Pour la CMDT, lobjectif de cette typologie était de faire passer les EAF de la culture manuelle à la culture attelée dans un contexte de faible pression foncière pour augmenter la productivité du travail et favoriser lintégration agriculture-élevage (Soumaré et al., 2015). Aujourdhui, la majorité des EAF sont dans les types A et B, comme le montre lexemple de Béguéné : 22 type A, 27 type B, 15 type C et 1 type D. Ceci montre que les EAF ont pu capitaliser (équipements et cheptel bovin) pour changer de type. Mais, depuis plusieurs années, cette typologie napparaît plus adaptée aux actions de la CMDT, qui continue à lutiliser car elle ne dispose pas dune autre typologie mieux adaptée à ses actions daccompagnement des producteurs.

Dans cet article, la typologie a été réalisée avec une analyse en composantes principales (ACP) sur les données des 65 EAF, combinée aux dires dexperts pour le choix des variables discriminantes, suivie dune classification ascendante hiérarchique (CAH). Nous avons retenu 11 variables discriminantes par EAF : le nombre des bœufs de labour, la variable unité de bétail tropical (UBT) qui correspond au nombre de têtes élevées par espèce (UBT_cumul qui est le nombre total dUBT), le nombre de multiculteurs (matériels de traction animale utilisés pour les sarclages et les buttages), le nombre de semoirs, le total dactifs, la surface agricole utile (SAU) cultivée/actif, la part de la SAU cultivée en coton, la part de la SAU cultivée en céréales, la SAU cultivée, le nombre de charrettes, le ratio UBT/SAU cultivée. Cette typologie, par rapport à celle de la CMDT, prend en plus en compte des variables sur les pratiques (part de lassolement en coton et céréales) et sur les performances (UBT/SAU, SAU/HA).

Lindice KMO (0.718) est bon et le test de sphéricité de Bartlett (0,000) est significatif.

Lanalyse des données des enquêtes complémentaires sur les 10 EAF (2 EAF pour chacun des 5 types dEAF définis) a porté sur : (i) les stratégies, les logiques et la prise de décision des agriculteurs ; (ii) les 119pratiques de gestion des troupeaux bovins, (iii) les déterminants de ladoption des innovations.

Étape 3 : Construction d un modèle de simulation agro-économique représentant les exploitations agricoles de Béguéné

Le logiciel Olympe2 a été utilisé pour lanalyse technico-économique des revenus des EAF. Olympe est un outil de simulation et de modélisation du fonctionnement de lexploitation agricole (Le Bars et Le Grusse, 2008). Il permet daborder de façon générique, concrète et opérationnelle lEA à laide dune analyse des charges et des revenus de toutes ses activités. Il possède également un module dagrégation et danalyse permettant une approche régionale. Il offre la possibilité de réaliser une modélisation fonctionnelle des systèmes dexploitation suffisamment détaillée et précise pour permettre lidentification des sources de revenus et des coûts de production, lanalyse économique de rentabilité en fonction des choix techniques et des types de productions et lanalyse mensuelle des besoins en main-dœuvre (Penot et Deheuvels, 2007 ; Penot, 2012). Olympe fournit des simulations de résultats économiques aussi bien par système de culture, délevage ou dactivité quau niveau global de lexploitation. Il utilise la démarche systémique avec une définition des systèmes de cultures/délevage et dactivité et des systèmes de productions similaires à ceux définis par Jouve (1997). Il permet la comparaison de résultats techniques et économiques sur les systèmes de culture mais aussi et surtout entre les exploitations, et donc de replacer toute innovation technique ou organisationnelle et son impact dans le cadre global de lEAF, et même dune petite région (Le Grusse et al., 2006 ; Le Bars et al., 2011).

Un des intérêts du logiciel est de pouvoir réaliser avec le module « aléa » une analyse prospective sur un pas de temps suffisamment long (10 ans et plus) pour mesurer les effets des variations de prix ou de productions sur le revenu global des producteurs, en particulier pour la prise en compte de fourchettes potentielles de situations en fonction de la volatilité des prix internationaux ou des variations climatiques. De tels scénarios peuvent être utilisés par les décideurs, développeurs ou bailleurs de fonds pour mieux cadrer les actions 120des projets de développement futurs ou mieux en mesurer les effets attendus et estimer la résilience économique des systèmes de production. Dans notre cas, 5 EA réelles représentatives des types identifiés par la typologie et suivies par le PASE II à Béguéné ont été utilisées pour la modélisation avec le logiciel Olympe.

Étape 4 : Simulation de scénarios avec le logiciel Olympe

À partir des données saisies dans le logiciel Olympe, deux scénarios ont été retenus en concertation avec léquipe de recherche de lInstitut déconomie rurale (IER) impliquée dans le projet PASE II : les prix du coton et des intrants. Ceux-ci ont varié ces dernières années et, pour les EAF, ils sont des éléments déterminants dans les revenus tirés du coton et dans lassolement coton-céréales.

* Scénario 1 : une baisse du prix du kilogramme du coton de 250 FCFA à 245 FCFA, car cest une préoccupation majeure des EAF dans le contexte actuel de volatilité des cours mondiaux ; nous avons retenu une baisse faible de 5 /kg comme celle observée entre 2012 et 2013, et pour mettre en évidence la sensibilité des revenus des EAF aux variations des prix du coton.

* Scénario 2 : impact dune suppression des subventions sur les intrants sur les performances économiques des EAF, et plus particulièrement sur la rentabilité de la culture de coton

2. Présentation de la zone détude :
le village de Béguéné

Les activités du PASE II ont été menées à différentes échelles (régionale, village, exploitation). Six sites ont été retenus (villages) pour les activités de recherche-développement comprenant un réseau de terrains dintervention (ou groupes de villages) emboités, dont certains sont communs aux différents acteurs, et qui couvre lensemble de la zone cotonnière (fig. 1).

Dans cet article, nous présentons les travaux menés dans le village de Béguéné. Situé sur une plaine dans le cercle de Bla (dans la région de Ségou, fig. 1), le village de ben kéné, « espace dentente » en français, 121est situé à la limite du vieux bassin cotonnier. Le village couvre une superficie denviron 36,5 km². Le climat est de type sahélien avec une pluviométrie annuelle de 700 mm/an (IER, 2015). Le relief est peu accidenté et la végétation est dominée par la savane arbustive. La population est estimée à 1 905 habitants (RAVEC3, 2012). Lagriculture et lélevage sont les principales activités économiques.

Les EAF de Béguéné sont composées de plusieurs ménages, plus de 80 % des EAF ont plus de 10 membres. La répartition de la population du village (47 % denfants de moins de 15 ans, 26 % de femmes adultes de plus de 15 ans et 27 % dhommes adultes de plus de 15 ans) met en lumière un des enjeux majeurs de développement du Mali, à savoir les questions de lemploi, de léducation et de la santé des jeunes. 40 % de la main-dœuvre (MO) agricole familiale a moins de 15 ans. 31 % des EAF ont recours à la MO extérieure. 71 % de la MO est constituée de journaliers embauchés pour les opérations culturales notamment les travaux dentretien et de récolte du coton. 69 % de la MO salariée vient du village. 71 % des salariés permanents sont affectés à lélevage.

Les deux-tiers des EAF cultivent entre 5 et 20 ha, soit au total 55 % des superficies cultivées de toutes les EAF. La pression sur les terres saccroît dannée en année. Aujourdhui, 77 % des surfaces sont cultivées, 12 % sont en jachère et 11 % en friches. Les pâturages ont été mis en culture ce qui pose la question de lalimentation du bétail : 90 % des terres ont été héritées et 96 % sont en propriété. Les EAF ont en moyenne 14 UBT (unité de bétail tropical) composés de bovins, caprins, ovins et asins. Les bovins représentent 80 % des effectifs. Aucune EAF na de tracteur, mais environ 70 % possèdent des équipements de traction animale. 66 % des superficies cultivées sont occupées par les céréales (tab. 1), 15 % par la culture du coton qui garantit laccès aux intrants dont les arrières effets bénéficient aux céréales.

La production du village garantit une disponibilité céréalière moyenne de 367 kg/habitant/an alors que pour lensemble du pays elle est de 336 kg/habitant/an. Le ratio quantité autoconsommée de céréales est de 211 kg/habitant/an, ce qui est légèrement supérieur à la norme définie de 202 kg/habitant/an par la FAO pour le Mali. 60 % des productions céréalières et légumineuses des EAF sont autoconsommées (logique de sécurité alimentaire). Les ventes de céréales et de légumineuses sont effectuées 122lorsquun besoin dargent se présente. Les dioulas (commerçants) achètent les céréales sur le village ou sur les marchés hebdomadaires des villages voisins notamment à Dakoumana (situé à moins de 4 km de Béguéné).

Carte villages PASE II 2015

Fig. 1 – Les zones cotonnières au Mali (Source : IER, 2015).

Tab. 1 – Superficie et rendement moyens des cultures à Béguéné en 2013.
Source : Keita, 2015.

Culture

Sup en ha

Rendement T/ha

Écart-type sur la superficie (ha)

Écart-type sur le rendement (T/ha)

Coton

1,7

0,9

2,0

0,5

Maïs

1,2

1,7

1,3

1,2

Mil

4,8

1,0

3,5

0,5

Sorgho

1,8

0,8

1,7

1,0

Arachide

0,8

0,5

1,1

0,5

Niébé

0,5

0,4

0,8

0.9

123

3. Résultats

3.1. Revenus agricoles des EAF

Le produit brut des cultures est composé à 60 % par les céréales et 27 % par le coton. La marge nette moyenne/an par EAF est de 1 172 011 FCFA (environ 1 788 €4)5. Les engrais minéraux représentent 78,3 % des charges opérationnelles des EAF.

Le produit brut de lélevage est composé par les ventes de caprins et ovins (51 %) et de bovins (43,7 %). La marge nette moyenne/an en élevage est de 465 793 FCFA (environ 711 €). Les achats daliments bétail représentent 72 % des charges liées à lélevage.

Dautres activités agricoles essentiellement menées par les femmes de lexploitation comme la cueillette de produits ligneux non forestiers génèrent un revenu moyen de 29 731 FCFA/EAF/an (environ 45 €). Celui-ci est peut-être sous-évalué car ce sont le plus souvent les hommes qui ont répondu pour lévaluation des revenus.

Le revenu agricole net moyen est de : 1 568 105 FCFA/EAF/an (environ 2 392 €) (fig. 2).

Fig. 2 – La répartition du revenu agricole net moyen.

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La moyenne des revenus non agricoles est de : 143 177 FCFA/EAF/an (environ 218 €). Les transferts dargent des migrants représentent 37,4 % des revenus non agricoles et 3,1 % des revenus nets totaux des EAF.

Les revenus agricoles représentent environ 92 % des revenus nets totaux : (i) 1 700 000 FCFA par EAF (environ 2 593 €) ; (ii) 111 122 FCFA/actif/an, soit 304 FCFA/actif/jour ; (iii) 76 083 FCFA/membre/an, soit 208 FCFA/membre/jour.

En 2015, la Banque mondiale a fixé un nouveau seuil de pauvreté à 1,90 $/personne/jour environ 950 FCFA/personne/jour (seuil précédent, 1,25 $ depuis 2005) (Cruz et al., 2015). Ce seuil intègre de nouvelles données sur les écarts du coût de la vie dun pays à lautre et tient compte dans ses mesures des parités de pouvoir dachat (PPA) (Lasida et al., 2009). Au Mali, le taux de pauvreté, cest-à-dire la proportion de la population qui narrive pas à dépenser 175 000 FCFA par individu et par an (480 FCFA par jour) pour satisfaire ses besoins de base, est estimé à 46,9 % en 2014 (INSTAT, 2014). Seuls 7,7 % des EAF vivent avec plus de 1 $/pers/jour. De nombreux ménages de Béguéné ont recours à la banque de céréales pendant la période de soudure.

3.2. Typologie des EAF

LACP sur les 11 variables retenues montre que quatre composantes expliquent 78,4 % de la diversité des EAF :

Léquipement et la main-dœuvre (nombre dactifs, déquipements agricoles (semoirs et charrettes) et de bœufs de labour) explique 28,4 % de la variabilité.

Lélevage (nombre dUBT, ratio UBT cumul/SAU cultivée, nombre de bœufs de labour) explique 22,4 % de la variabilité.

Le foncier (SAU cultivée et SAU cultivée/actif) explique 14,2 % de la variabilité ; la corrélation négative entre le ratio SAU cultivée/actif et la part des céréales sous-entend que les EAF axées sur la production vivrière disposent de peu de terre ou ont un grand nombre dactifs.

La culture de rente (part de la SAU cultivée en coton) explique 12,9 % de la variabilité ; la corrélation négative observée entre la part du coton et la part des céréales indique des stratégies différentes : recherche de revenu monétaire versus sécurité alimentaire.

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Une classification a été effectuée à partir des coordonnées des quatre composantes retenues. Cette méthode minimise la perte dinformation.

Notre analyse de données à partir de lACP et de la CAH débouche sur une nouvelle typologie (tab. 2) :

Type 1, les EA en déséquilibre (faiblement dotées par rapport à la MO familiale) polyculture / petit cheptel / peu équipée / revenu faible : correspond à une exploitation agricole à système de culture coton-céréales disposant dune importante main-dœuvre familiale et dun petit cheptel. Leur principale caractéristique est un nombre moyen dactifs largement supérieur au nombre moyen dactifs de lensemble des EAF. Les revenus des migrants représentent 12,6 % de leurs revenus. Elles sont mieux équipées que les EAF de type 4 mais disposent de peu de cheptel. Leurs revenus sont faibles. Elles affichent souvent des marges nettes élevage négatives (fig. 3 et 4).

Type 2, les EA dotées et intensifiées polyculture / cheptel / bien équipée / intensification : correspond à une exploitation agricole à système de polyculture avec peu de main-dœuvre agricole et bien équipée en traction animale. Les EAF de ce type ont su développer des techniques culturales performantes et suivent les recommandations dintensification promues par la CMDT : forte utilisation dintrants, traction animale, fumure organique, etc.

Type 3, les petites EA extraverties céréalière / peu de cheptel / peu équipée / transferts migrants : correspond à une exploitation agricole céréalière, pas ou peu de coton et avec peu de cheptel, peu équipée. Ces EAF font peu ou pas de coton et disposent souvent de terres non cultivées par manque déquipements. Elles cultivent le coton surtout pour avoir accès aux engrais minéraux subventionnés et fournis par la CMDT ; les transferts des migrants représentent près de 41 % du revenu net de lEAF.

Type 4, les EA décapitalisées en difficulté alimentaire polyculture / cheptel / peu équipée / en difficulté : correspond à une exploitation agricole à système de polyculture disposant danimaux, peu équipée, à faible superficie cultivée. Les EAF de ce type se caractérisent par de la demande de location ou de prêt de matériel agricole ; leurs revenus sont les plus faibles (fig. 2 et 3) ; une part importante de leurs revenus nets totaux est générée par les ventes des produits 126délevage ; ce sont des EAF en difficulté sur les plans des revenus et de la sécurité alimentaire (elles ont recours à la banque de céréales du village à la période de soudure).

Type 5, les EA diversifiées et nanties polyculture / cheptel important / nanties : correspond à une exploitation agricole en polyculture élevage avec des troupeaux importants de bovins qui partent en transhumance ; ces EAF sont les plus nanties : leurs marges nettes pour lélevage dépassent 1,5 millions FCFA (2 288 €) et leurs revenus totaux sont les plus importants. Le chef dexploitation a souvent dautres activités très lucratives en dehors de lagriculture (comme la vente de céréales). Ces EAF cultivent la totalité de leurs terres ; les charges dengrais minéraux représentent plus de 90 % des charges opérationnelles.

Tab. 2 – Typologie avec 11 variables discriminantes
et 5 types principaux.

Type

Intitulé du type dexploitation

EAF

Nb actifs

Part SAU coton

(%)

Part SAU céréales

(%)

SAU cultivée

ha/actif

UBT/ha cultivé

Revenu /actif/an des EA typei en FCFA (en €)

Nb

%

T2

EAF polyculture, cheptel, bien équipée, intensification

2

3,1

7

11,7

57,4

4,3

0,5

569 717

(870 €)

T5

EAF polyculture, cheptel important, nanties

7

10,8

35

15

64,2

0,9

2,6

130 130

(198 €)

T3

EAF céréalière, peu de cheptel, peu équipée, transfert

11

16,9

4

1,2

85,8

0,8

0,8

122 472

(187 €)

T1

EAF polyculture, peu cheptel, peu équipée, revenu faible

16

24,6

22

18,2

64,3

0,7

0,9

35 837

(55 €)

T4

EAF polyculture, cheptel, peu équipée, en difficulté

29

44,6

16

15,8

65

0,7

0,9

35 658

(54 €)

i. Exploitations enquêtées lors des enquêtes complémentaires

127

Légende : MN. Marge Nette ; Rev aut act agricole. Revenu autres activités agricoles

Fig. 3 – Décomposition du revenu agricole des EAF.
Source : EAF enquêtées lors des enquêtes complémentaires.

Fig. 4 – Les sources de revenus des EAF par type dexploitation.
Source : EAF enquêtées lors des enquêtes complémentaires (la valeur autoconsommée est en valeur monétaire, en FCFA).

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3.3. Simulations économiques

Nous avons modélisé limpact de deux scénarios sur cinq EAF réelles (une par type) dans Olympe, en prenant prioritairement les EAF qui sont suivies par le PASE II.

Scénario 1 : baisse du prix du kilogramme du coton de 250 FCFA/kg à 245 FCFA/kg, toutes choses égales par ailleurs

Les simulations dune baisse du prix du coton relativement faible de 5 FCFA/kg en 2017 montrent un impact important sur les revenus et les stratégies possibles des EAF. Ces dernières ont tendance à baisser les surfaces mises en coton, culture devenant moins rentable, au profit dautres cultures notamment le sorgho ou le mil. La simulation a permis de mesurer limpact dune variation négative du prix du coton sur les types dEAF : celles du type 3, qui ont une petite surface cultivée en coton sont les plus affectées. Les simulations sous Olympe montrent quil faut une superficie en coton dau moins 20 % de la superficie totale pour que cette culture soit rentable. Les moins touchées sont les EAF de type 2, qui ont une part importante de leurs superficies cultivées en céréales, dont les ventes des surplus leur permettent de faire face à la baisse du prix du coton (tab. 3).

Tab. 3 – Impact dune baisse du prix du coton de 5 FCFA/kg
sur les revenus générés par latelier culture des EAF à superficie constante.

Type EAF

% baisse de revenus

T1 : EAF polyculture, peu cheptel, peu équipée, revenu faible

25,1 %

T2 : EAF polyculture, cheptel, bien équipée, intensification

13,5 %

T3 : EAF céréalière, peu de cheptel, peu équipée, transfert

31,3 %

T4 : EAF polyculture, cheptel, peu équipée, en difficulté

29,7 %

T5 : EAF polyculture, cheptel important, nanties

23,7 %

Scénario 2 : suppression des subventions sur les engrais minéraux sur les performances économiques des EAF

Nous avons simulé une suppression totale des subventions sur les engrais minéraux ce qui équivaut à une hausse de 100 % de leur prix. Le prix du sac de 50 kg de complexe céréales et coton et 129celui de lurée passeraient ainsi de 13 413 FCFA à 26 826 FCFA (de 20,5 à 41 € environ). Cette hausse impacte peu le revenu net total calculé des EAF, tandis que les revenus réels (revenus hors autoconsommation et dons en nature) baissent de plus 1/3 pour près de 80 % des EAF, principalement celles de types 1, 4 et 5. Les EAF du type T3 cultivant peu de coton, et donc utilisant peu dengrais minéraux, sont les moins affectées. Dans ce scénario, la valorisation dune journée de travail agricole pour une UTH du type T1 passe de 1 033 à 973 FCFA (1,6 à 1,5 €) et pour le type T5 de 1 123 à 996 FCFA (1,7 à 1.5 €). Pour les EAF disposant dune main-dœuvre importante, cette valorisation de la journée de travail devient inférieure à la rémunération moyenne dune journée de travail agricole (1 000 FCFA, soit 1,5 €).

Une hausse des prix des engrais minéraux fragilise davantage les EAF modestes et peu équipées et leur ratio dintensification6 passe de 23 % à 50 %, seuil au-delà duquel toute hausse des charges opérationnelles peut affecter la situation financière des EAF, le retour sur investissement chute et le risque de non remboursement en cas dutilisation du crédit devient important. Ces ratios calculés mettent en lumière limportance des subventions sur les intrants pour que la culture du coton soit rentable pour tous les types dEAF. Les grandes EAF qui cultivent de grandes superficies de coton, et utilisent beaucoup dintrants bénéficient largement des subventions sur les intrants. Mais ce sont les petites EAF aux revenus faibles et en difficulté qui sont les plus sensibles aux changements de prix des intrants.

4. Discussions

Les EAF sont inscrites avant tout dans une logique de sécurité alimentaire où la production de céréales est dabord autoconsommée. Elles cultivent du coton pour avoir des revenus monétaires et accès à la fertilisation minérale subventionnée et à linformation technique avec 130les encadrants de la CMDT (Bélières et al., 2008). Les revenus du coton permettent de faire face aux autres besoins de consommation (santé, éducation, baptême, etc.) et de séquiper. Ce nest quen cas dextrême nécessité que les EAF vendent leurs productions de céréales, sauf sil y a un surplus structurel qui contribue alors significativement et durablement au revenu agricole moyen annuel (Sidibé et al., 2007). La crise sécuritaire en 2012 (rébellion touareg et coup dÉtat) a affecté la commercialisation des céréales pour certaines EAF. Avant cette crise, des intermédiaires achetaient leurs céréales à des prix plus rémunérateurs que les prix actuels (Keita, 2015). Il serait illusoire de penser que les EAF abandonneront la culture du coton au profit dune culture offrant une meilleure productivité si elles nont plus alors accès à la fertilisation subventionnée liée au coton.

Nos analyses montrent que les EAF peu équipées en traction animale et qui ont les plus petites superficies cultivées (notamment celles du type 4 qui représentent 44 % du nombre total dEAF) affichent les résultats économiques les plus faibles. Le manque déquipement et la pression foncière limitent le nombre dhectares mis en culture et principalement en coton. Or depuis 2005, la CMDT noctroie plus de crédits pour léquipement. Ces EAF affichent une certaine aversion aux crédits bancaires et, faute de garantie, elles ne sadressent que rarement aux institutions financières. Face à ce constat, se pose inexorablement la question de la prise en charge des activités de développement rural (alphabétisation, construction de pistes rurales, équipement des EAF, etc.) autrefois confiées à la CMDT. Même si les CPC (coopératives de producteurs de coton) sont des organisations bien structurées, sont-elles en mesure de prendre en charge efficacement les activités de la CMDT autres que la gestion des crédits intrants ? On ne peut que constater les conséquences négativesdu désengagement de la CMDT sur les missions de développement agricole et rural qui lui étaient dévolues. Un autre exemple soulevé par les agriculteurs responsables des CPC est la fin des sessions dalphabétisation organisées par la CMDT.

Lagriculture (culture, élevage, produits forestiers et ligneux non forestiers) demeure la première activité génératrice de revenus à Béguéné. Le commerce, lartisanat, la migration sont les principales opportunités de revenus non agricoles (Dembélé et al., 2017). Pour certaines EAF comme celle de type 3, les transferts des migrants représentent près de 40 % des revenus des ménages. Le manque de main-dœuvre se ressent 131pour la récolte du coton. Cela devient un goulot détranglement pour de nombreuses exploitations basées sur le coton. Cette contrainte de main-dœuvre fait écho au point abordé ci-dessus sur léquipement agricole et accentue la nécessité déquiper les EAF en traction attelée, particulièrement en semoirs et matériels de sarclage et buttage. Les départs massifs des jeunes vers les villes montrent leur désintérêt vis-à-vis de lagriculture, à Béguéné comme un peu partout en Afrique de lOuest (Stuhrenberg, 2015). Comment rendre lagriculture moins pénible, plus rentable, et plus attractive pour les jeunes ? Au-delà, de la question de lemploi, se pose la question de la multifonctionnalité sociale et économique de lagriculture sous langle de sa capacité à inciter les jeunes à sinvestir dans les activités agricoles, sa capacité à offrir des perspectives damélioration des conditions de vie en milieu rural.

Lintégration agriculture-élevage est un moyen daméliorer les performances économiques des EAF à court terme (meilleure productivité) et à long terme (fertilité des sols et durabilité de lactivité agricole) (de Ridder et al., 2015 ; Dembélé et al., 2017). Les EAF à Béguéné ont conscience de limportance de lélevage, notamment bovin, pour les raisons suivantes : (i) traction animale, (ii) source de revenus complémentaires (vente danimaux), (iii) accès à la fumure organique, (iv) épargne sur pied. Les EAF de type 5 ayant un grand cheptel et un ratio cumul-UBT/SAU cultivée élevé cultivent plus de coton et affichent également les revenus agricoles plus élevés que les autres EAF, mais pas pour les revenus par actif car ce sont les EAF qui ont les effectifs dactifs les plus importants. De plus, lélevage permet de garantir et de sécuriser les revenus. En effet, certaines EAF (de type 4) tirent près de 55 % de leurs revenus nets des ventes des produits délevage.

La pression foncière est forte à Béguéné. Les possibilités daccroître les superficies cultivées sont très limitées et seules les EAF issues des familles fondatrices du village disposent encore de surfaces non cultivées. Le maintien des niveaux de rendements et de production implique une intensification durable (à travers lutilisation conjointe, par exemple, des engrais minéraux et organiques, rotations améliorées, techniques agro-écologiques, etc.). Il sagit de valoriser mieux et davantage les ressources de lécosystème (Bonny, 2010).

Il convient donc de trouver des alternatives peu coûteuses et plus naturelles pour restaurer et maintenir ensuite la fertilité des sols. Toutes 132les EAF à Béguéné ont recours à la fertilisation minérale ; sans les subventions intrants octroyées par le gouvernement malien, la rentabilité économique des activités agricoles déclinerait. Lintensification soulignée par Dufumier (2005) est conditionnée par laccès à la fertilisation minérale subventionnée. Cette fertilisation minérale est dautant mieux utilisée par les plantes et stockée dans les sols quelle est aussi conjointement utilisée avec une fertilisation organique adaptée. Les grandes EAF cultivant beaucoup de coton et dégageant les revenus les plus élevés sont les principales bénéficiaires des subventions sur les intrants. Elles sont moins sensibles que les petites exploitations à la baisse du revenu en lien avec la suppression des subventions car elles disposent de marges de manœuvre plus importantes. Ceci pose aussi une question plus large sur la composition des dépenses publiques en soutien à lagriculture et les arbitrages à faire entre les dépenses de différentes catégories (par exemple, dépenses en faveur des infrastructures rurales contre subventions pour des semences et des engrais) (Ghins et al., 2013).

La dégradation et le manque de pâturages, corollaires de la pression sur le foncier et les ressources naturelles, ont comme conséquences laugmentation des charges liées aux achats daliments et la transhumance des animaux vers des régions lointaines, privant davantage les EAF de la fumure organique.

Conclusion

Notre travail met en exergue et caractérise la diversité de structures, de systèmes de culture et délevage des EAF enquêtées dans le village de Béguéné, situé à la limite nord-ouest de la zone cotonnière. Les analyses descriptives montrent quà Béguéné, il y a une prédominance affichée de la culture du mil et des stratégies clairement orientées sur lautosuffisance alimentaire et la diversification par lélevage. Les possibilités de diversification des productions agricoles comme les productions maraîchères ou fruitières sont faibles. Le village ne dispose que dun cours deau temporaire, ce qui limite lexpansion des cultures de contre saison. Les résultats montrent également que ce village est sous plusieurs 133contraintes fortes : (i) la migration des jeunes dont la grande majorité estiment lagriculture peu rentable et pénible ; (ii) la pression foncière et la dégradation des ressources naturelles dont une des conséquences importantes est le manque de pâturage pour le bétail, une des contraintes à lintégration agriculture-élevage et au développement de lélevage. Les revenus des EAF viennent principalement de lagriculture et de lélevage ; dans une moindre mesure de lexploitation des produits forestiers et des produits ligneux non forestiers (le charbon de bois, le beurre de karité), des transferts dargent des émigrés, des revenus de lorpaillage et du commerce de céréales. La diversification des cultures et des activités agricoles permet aux EAF de sécuriser leurs revenus qui restent faibles. Il serait pertinent dans ce contexte de promouvoir les cultures vivrières à haute valeur ajoutée pour les marchés de niche comme le sésame, ou de mettre en relation les producteurs de coton bio avec des partenaires capables de mieux valoriser le produit.

Les résultats des scénarios testés sous Olympe mettent laccent sur la nécessité délaborer des stratégies par catégorie dEAF. Les subventions aux intrants améliorent indiscutablement le revenu net total réel des EAF et contribuent significativement à la productivité des systèmes de culture, surtout si les engrais sont associés à une fertilisation organique, doù limportance de lintégration agriculture/élevage et dune meilleure mécanisation attelée. Sans subvention aux intrants, le coût dopportunité de lemploi agricole décroît pour 35 % des EAF, ce qui pose avec acuité la question de lattractivité du travail agricole pour les jeunes. Les subventions contribuent donc tant à la viabilité économique que sociale des EAF. De plus lintensification est actuellement conditionnée par laccès à cette fertilisation minérale subventionnée. Dans le calcul des revenus nets totaux des EAF, les recettes générées par les activités pratiquées par les femmes (ventes damandes et beurre de karité, spéculations maraîchères) ne sont pas actuellement prises en compte doù lutilité de mener des études complémentaires pour prendre en compte les revenus (non négligeables) des activités des femmes.

Le modèle construit sous le logiciel Olympe résulte dune construction empirique, image dun système somme toute assez « simple », doublée dune analyse qualitative « à dire dexpert » dont le niveau de qualité dépend de la connaissance qua celui-ci de son terrain dapplication. Lutilisation du logiciel Olympe nous a principalement permis de 134représenter des ensembles dexploitations par une matrice deffectifs associée à un type dagriculteur et danalyser leurs résultats économiques. Ce simulateur technico-économique agit donc comme un révélateur de limpact des changements des cultures ou des techniques mais ne permet pas de représenter les stratégies et les comportements des différents acteurs en jeu comme cela pourrait lêtre dans des modélisations de type multi-agents (Le Bars et al., 2005).

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2 http://www.olympe-project.net/

3 Recensement administratif à vocation détat civil, recensement de la population au Mali.

4 1 euro = 655,957 FCFA.

5 Les données denquêtes disponibles ne permettaient pas de calculer la marge nette par culture.

6 Total charges opérationnelles/marge brute.