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Classiques Garnier

Comment l'attention médiatique sur les enjeux agroalimentaires oriente-t-elle le reporting sociétal d’entreprise ? Le cas de Bonduelle

  • Type de publication : Article de revue
  • Revue : Systèmes alimentaires / Food Systems
    2016, n° 1
    . varia
  • Auteurs : Rivière-Giordano (Géraldine), Giordano-Spring (Sophie)
  • Résumé : L’objet de cet article est d’examiner l’apport de la théorie du Media Agenda Setting à l’étude du reporting sociétal d’entreprise. Une monographie de la société Bonduelle est réalisée sur une période de 10 ans. La comparaison des articles de presse, traitant des problématiques sociétales spécifiques du secteur agroalimentaire, avec le reporting sociétal de Bonduelle, traduit d’une part leur convergence globale, mais d’autre part des stratégies de communication différenciées.
  • Pages : 169 à 193
  • Revue : Systèmes alimentaires
  • Thème CLIL : 3306 -- SCIENCES ÉCONOMIQUES -- Économie de la mondialisation et du développement
  • EAN : 9782406068631
  • ISBN : 978-2-406-06863-1
  • ISSN : 2555-0411
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-06863-1.p.0169
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 25/05/2017
  • Périodicité : Annuelle
  • Langue : Français
  • Mots-clés : Responsabilité sociale d’entreprise, reporting, communication, industrie des fruits et légumes
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Comment lattention médiatique
sur les enjeux agroalimentaires
oriente-t-elle le reporting
sociétal dentreprise ?

Le cas de Bonduelle

Géraldine Rivière-Giordano

et Sophie Giordano-Spring

ISEM, Montpellier

La théorie du Media Agenda Setting ou MAS (McCombs et Shaw, 1972 ; Zucker, 1978 ; Ader, 1995) postule que limportance accordée par les médias à un sujet a pour effet de façonner la perception de la société civile sur ce sujet, indépendamment de son importance dans la vie réelle. En conséquence, une forme de pression se diffuse au sein de la société civile, véhiculée par la presse de masse, qui exerce une force qui lui est propre et partiellement indépendante de limportance réelle des faits relatés. Cette pression sexerce notamment sur les entreprises, elles-mêmes inscrites dans la société. Dans un tel cadre danalyse, les entreprises peuvent chercher à se légitimer en produisant un reporting sociétal (ou RSE pour responsabilité sociale et environnementale) visant à répondre à cette pression. Le reporting sociétal désigne « la publication dinformations sur la manière dont lentreprise appréhende les impacts économiques, environnementaux et sociaux de ses activités » (Capron et Quairel-Lanoizelée, 2007, p. 100). Ces informations RSE sont en partie obligatoires, mais aussi en grande partie volontaires, rendant la frontière moins claire entre les pratiques de reddition et communication qui visent à créer une image favorable de lentreprise.

170

Dans le champ du reporting RSE, de nombreux travaux ont montré la pertinence de la théorie de la légitimité pour expliquer les comportements stratégiques des firmes en la matière (notamment Patten, 1991 et 1992 ; Deegan et al., 2002 ; Cho, 2009 ; Chauvey et al., 2014). Certains travaux, peu nombreux à notre connaissance, ont conjointement mobilisé la théorie du MAS pour affiner létude de linfluence des médias de masse sur lattention de lopinion publique et, par répercussion, sur les publications dentreprise (notamment Brown et Deegan, 1998 ; Déjean et Oxibar, 2010 ; Elijido-Ten, 2011). De manière générale dans ces travaux, lexamen porte sur la présence ou labsence de co-occurrences des thématiques sélectionnées dans les publications des firmes en comparaison à une presse cible. Leffort de reporting sociétal dune firme est ainsi rapproché du degré de couverture médiatique des sujets étudiés. Cet examen de co-occurrences, devant par nature appeler à un dénombrement dans chacun des supports de diffusion (entreprises vs. presse), répond à la recherche dune contingence de premier ordre (la mise à lagenda dun sujet par la presse est comparé avec les sujets communiqués par une entreprise).

En complément de cette contingence de premier ordre, nous proposons dapprofondir lapport de la théorie du MAS à létude de la publication sociétale dentreprise en examinant une contingence de second ordre. En particulier, dès lors que les thématiques RSE sont significativement présentes dans les deux supports, nous examinons la manière dont lentreprise traite de ces thématiques comparativement à son traitement par la presse. Pour conduire cette étude, le secteur agroalimentaire a été sélectionné en raison de la singularité de ses problématiques sociétales, associées aux critiques croissantes du modèle agroindustriel, qui se caractérisent notamment par une recrudescence de maladies liées à lalimentation, par une rentabilité paradoxale de lindustrie des corps gras, par le développement dune industrie dassemblage dingrédients qui entraîne des « food miles » déraisonnables, mais aussi par des actions de promotion marketing qui uniformisent le modèle de consommation à linverse des préconisations des nutritionnistes (Rastoin, 2006). De plus, il satisfait selon nous à deux critères : dune part, il est suffisamment essentiel à la vie humaine pour constituer un sujet dattention de la société dans son ensemble ; dautre part, les problématiques environnementales, de sécurité alimentaire ou de santé relèvent de domaines dexpertise 171qui sont principalement accessibles à lopinion publique par la voie des médias, plus que par lexpérience directe (Ader, 1995, p. 301).

La question empirique vise à étudier comment le traitement spécifique des thématiques RSE par la presse influe le reporting sociétal de Bonduelle, sur une période de 10 ans et dans une quête de légitimité. Notre recherche contribue à létude des stratégies de diffusion sociétale des firmes, en focalisant sur un type de pression institutionnelle, celle de lécho donné par la presse aux sujets sociétaux.

La suite de larticle est organisée en quatre sections. La première section présente la théorie du MAS et son apport à la question de recherche. La seconde section expose le procédé de collecte des données relatives aux discours RSE portés par Bonduelle et par la presse française, ainsi que la méthode de létude de contenu. La troisième section développe les résultats empiriques sur une décennie. Ils mettent tout dabord en évidence une convergence globale entre les deux supports, si lon considère leffort fourni en nombre de thématiques RSE abordées, convergence quil convient par la suite de nuancer sur la base dune étude plus approfondie du contenu des discours véhiculés par chacun des supports. Ces résultats sont enfin discutés au regard de la littérature antérieure dans une quatrième section.

1. Le cadre de létude

Lapport de la théorie du Media Agenda Setting
à létude du reporting sociétal

La théorie du Media Agenda Setting ou MAS (McCombs et Shaw, 1972 ; Zucker, 1978 ; Ader, 1995) développe lidée que lattention médiatique portée à une thématique a pour effet de façonner la perception de la société civile sur ce sujet. À lorigine centrée sur lintérêt des médias pour orienter le vote politique, la théorie du MAS postule que la presse, si elle ne dicte pas ce que doit penser lopinion, lui dicte ce à quoielle doit penser (McCombs et Shaw, 1972). Cest cette fonction de « mise à lagenda » de sujets par la presse qui nécessite dêtre précisément étudiée. Ader (1995) réalise, par exemple, une étude du thème de la pollution sur 172la période 1970-1990 traité par le New York Times ainsi que des faits relatifs à la pollution réelle et effectue ensuite un sondage dopinion sur le thème, pour démontrer une influence spécifique des médias sur lopinion publique. Elle montre ainsi que lopinion ne réagit pas à limportance du sujet dans la vie réelle, mais en fonction de la couverture qui lui est accordée dans la presse en tenant compte dun délai de quelques mois. Selon Zucker (1978), une telle influence est dautant plus forte que le sujet est sans relation directe avec les individus. La presse constitue dans ce cas leur source dinformation principale. Les sujets liés à lenvironnement ont généralement cette propriété.

Dans cette veine, des études antérieures ont cherché à expliquer la diffusion volontaire dinformations sociétales à laide de la théorie du MAS dans dautres secteurs dactivité que lagroalimentaire. Brown et Deegan (1998) montrent ainsi, sur la base dune étude multi-sectorielle, quil existe un accroissement significatif de linformation sociétale de la part des entreprises de léchantillon, aux mêmes dates que surviennent des pics dattention médiatique sur ces sujets, dans la période 1981-1994. Deegan et al. (2002) réalisent la monographie dune compagnie pétrolière sur la période 1983-1997. Ils identifient des corrélations positives entre les thèmes développés dans les médias et linformation sociétale divulguée par cette entreprise tout au long de la période. Enfin, Déjean et Oxibar (2010) procèdent également à une étude monographique de Péchiney sur la période 1971-2001. Ils concluent à une proximité, par grandes thématiques, de la divulgation sociétale volontaire de cette entreprise, avec les articles présents à la une du quotidien « Le Monde » sur la période. Ces différentes études concluent ainsi à une influence de lattention médiatique sur la diffusion dinformations sociétales volontaires à des degrés divers.

Au-delà de cette contingence de premier niveau (traduisant un lien direct entre limportance dun sujet dans la presse et son importance aux yeux de lopinion), certains travaux dans le champ du journalisme et du reporting envisagent des liens de second niveau qui peuvent être explorés. Ainsi, à partir dune étude expérimentale, Chernov et al. (2011) suggèrent que certains individus sintéressent aux médias uniquement pour détecter des changements significatifs de la société (contingence de 1er niveau) alors que dautres sont à la recherche dune orientation dans leur jugement, en fonction du degré dinformation sur le sujet (contingence de 2d niveau). Par analogie, notre recherche interroge la pertinence du 173cadre théorique du MAS à un niveau plus détaillé que celle des grandes thématiques, il sagit dexaminer une contingence de second niveau de la théorie du MAS. Comment le traitement spécifique des thématiques RSE par la presse influe-t-il le reporting sociétal dentreprise ?

Dans un tel cadre danalyse, le nombre darticles de presse consacrés à des thématiques sociétales spécifiques au domaine de la production agroalimentaire1 constitue un levier pour éveiller et façonner les consciences dans la société civile à une époque donnée (Deegan et al., 2002). Par voie de conséquence, cette concentration des médias sur certaines dimensions de la RSE agroalimentaire produit une pression sexerçant sur les organisations concernées. Les managers peuvent choisir dy faire face en émettant des informations volontaires, dans le but de maintenir leur légitimité en tant quacteur économique sur leur marché (Lindblom, 1994 ; Suchman, 1995). Au-delà de la nécessité de se conformer à la Loi NRE depuis 2001, la croissance significative des publications RSE de type volontaire, ainsi que labsence de contrainte pénale associée à cette loi, autorise à mobiliser le cadre de la théorie de la légitimité (Chauvey et al., 2014). Y compris dans un cadre réglementé, les firmes développent des stratégies de communication sociétale. Il importe alors de se questionner sur le contenu, les spécificités et lévolution de linformation sociétale volontaire qui accompagne linformation réglementée.

2. Méthode de recherche

Cette section expose les modes de collecte des données devant permettre deffectuer une comparaison thématique entre la presse et le reporting sociétal de Bonduelle. Cette double collecte repose en particulier sur lélaboration dune grille danalyse spécifique au secteur agroalimentaire.

2.1. Grille danalyse des informations sociétales
volontaires dans le secteur agroalimentaire

Différents articles cités supra utilisent des grilles de codage provenant dune catégorisation originelle dErnst et Ernst (1978). À la différence de 174ces articles, nous développons une grille danalyse originale et adaptée à létude du reporting sociétal dans le secteur agroalimentaire (Guthrie et Parker, 1989 ; Gray et al., 1995 ; Oxibar, 2003 ; Parker, 2005 ; Guthrie et Abeysekera, 2006). Outre les indicateurs sociaux et environnementaux requis par la Loi NRE, cette grille recense également des items volontaires, représentatifs des problématiques agroalimentaires. Ces derniers sont déterminés, dune part, en référence au modèle de Maloni et Brown (2006) et, dautre part, au supplément sectoriel agroalimentaire de la GRI2 G3. Maloni et Brown (2006) avancent que les enjeux sociétaux de la supply chain agroalimentaire se classent en huit catégories, à savoir le bien-être animal, lenvironnement, la communauté, les biotechnologies, le commerce équitable, la santé et la sécurité3, le travail et les droits de lhomme4 et enfin lapprovisionnement. Cette première liste dindicateurs spécifiques au secteur agroalimentaire a ensuite été affinée par confrontation au supplément sectoriel agroalimentaire de la GRI G3. La grille danalyse de contenu ainsi obtenue est composée de 73 items, dont 38 doivent être renseignés en application du décret relatif à la Loi NRE, les 35 autres traduisant la singularité du reporting sociétal des entreprises agroalimentaires. Une présentation synthétique de la grille figure en annexe.

2.2. Mesure quantitative de lattention médiatique
et du reporting sociétal

À linstar de la littérature antérieure (Gray et al., 1995 ; Brown et Deegan, 1998 ; Unerman, 2000 ; Deegan et al., 2002 ; Laine, 2009 ; Damak-Ayadi, 2010), la mesure du reporting sociétal de Bonduelle a été effectuée en référence au rapport annuel, considéré comme étant le support informationnel à privilégier compte tenu de sa disponibilité et de son archivage sur lhorizon temporel étudié. Pour chaque rapport annuel, les deux chercheurs ont effectué une lecture compréhensive des sections relatives aux informations sociétales, via le codage de chaque 175sous-thème de la grille (cf. annexe) par (1) lorsquune information était donnée, par (0) sinon. La synthèse de ce codage a permis didentifier les thématiques sociétales plus particulièrement renseignées.

La mesure de lattention médiatique a été effectuée en référence à la seule presse écrite, par souci de cohérence avec la mesure du reporting sociétal. En effet, de la même manière que cette dernière ne tient pas compte des informations communiquées via internet ou supports audiovisuels, lanalyse de la presse en ligne et audiovisuelle a également été écartée. La mesure de lattention médiatique requiert ainsi lidentification préalable des journaux représentatifs de lenvironnement étudié (Brown et Deegan, 1998 ; Dejean et Oxibar, 2010). Dans cette recherche, nous avons eu recours à létude de Audipresse (One, 2011), pour identifier les six journaux représentatifs de la presse française et disponibles sur la base de données Europresse, à savoir Le Parisien, Aujourdhui en France, Le Monde, Le Figaro, Libération et Les Échos.

Lattention médiatique a fait lobjet dune mesure quantitative fondée sur le nombre darticles de presse dont le titre se réfère aux thèmes de notre grille danalyse dans ces six journaux. Le nombre total darticles de presse associés à chaque thème fournit ainsi une mesure annuelle de lattention médiatique portée à chacun dentre eux sur la période 2001-2010.

2.3. Analyse de contenu de la presse
et du reporting sociétal

La seconde étape de létude empirique a consisté à réaliser une analyse de contenu des articles de presse ainsi que du reporting sociétal de Bonduelle, sur les deux périodes présentant une augmentation significative. Plus spécifiquement, cinq thèmes présents conjointement dans les deux supports dans ces deux périodes ont été étudiés. Ces cinq thèmes ont représenté 109 articles de presse en 2003 et 192 en 2007. Notre questionnement a alors porté sur lorientation des discours relatifs à ces thèmes précis, sur chacun de ces deux supports, afin den apprécier la convergence éventuelle. Lorientation des discours de lentreprise est appréciée par létude de contenu thématique (Bardin, 1998) des verbatim dans les deux supports, cette méthode étant particulièrement adaptée à létude des stratégies de communication (Allard-Poesi et al., 1999).

176

3. Résultats empiriques

3.1. La mise en évidence de pics simultanés
entre lattention média et le reporting sociétal

Fig. 1 – Attention média relative à lensemble des sujets sociétaux sur la période 2001-2010. Source : Élaboration des auteurs.

Cette courbe dattention média (fig. 1) donne une indication sur lévolution de la visibilité offerte par la presse quotidienne aux sujets sociétaux sur la période étudiée. Les pics observés sont représentatifs dune parution dun nombre accru darticles de presse consacrés aux sujets sociétaux dans les six journaux de la base sélectionnée. Deux inflexions significatives à la hausse sont observables pour les périodes 2002-2004 et 2007-2008. Nous présentons en suivant un schéma de nature similaire (fig. 2), mais fondé sur le nombre de thématiques abordées par la société Bonduelle.

Il est à noter que le nombre ditems relevant des informations obligatoires requises par la loi NRE a été exclu du schéma, car ne faisant apparaître aucun pic significatif et comparable à ceux développés par la presse. Cette courbe représente donc graphiquement le nombre de sujets sociétaux, spécifiques du secteur agroalimentaire, abordés par Bonduelle dans chaque rapport annuel analysé. Ainsi, nous observons deux périodes au cours desquelles le reporting sociétal dans les deux supports semble suivre une même dynamique ascendante : 2002-2004 puis 2006-2008.

177

Fig. 2 – Reporting sociétal de Bonduelle sur les problématiques agroalimentaires. Source : Élaboration des auteurs.

Partant de ce constat, nous avons cherché à approfondir létude du reporting sociétal de Bonduelle autour de ces dates dans le rapport annuel, afin dapprécier son degré de correspondance avec le contenu de la presse sur un plan plus qualitatif. En effet, on peut supposer que le renforcement de lattention média sur les sujets sociétaux influence la manière dont lentreprise Bonduelle élabore le contenu de son discours, en tenant compte dun décalage temporel de quelques mois à linstar des travaux fondés sur la théorie du MAS.

3.2. Analyse comparative des sous-thèmes
traités dans les deux supports

3.2.1. Analyse comparative des sous-thèmes

Dans cette seconde phase de létude empirique, nous identifions et comparons les co-occurrences des sous-thèmes au sein des deux supports. Les périodes dobservation retenues pour le reporting de Bonduelle sont relatives aux exercices5 2003-2004 et 2007-2008. Les articles de presse ayant été collectés par année civile dans la base Europresse et compte tenu du décalage temporel dans leffet à considérer (Ader, 1995), nous analysons donc lattention média sur les années 2003 et 2007 qui précèdent la publication des deux rapports de Bonduelle.

178

La figure suivante nécessite des explications préalables. La colonne relative à la presse mentionne le pourcentage que représente chaque thématique, vis-à-vis de lensemble des articles de presse consacrés aux problématiques sociétales agroalimentaires. La colonne relative au reporting sociétal de Bonduelle indique la présence (1) ou labsence (0) de la thématique concernée dans le rapport annuel de cette société. Les catégories « eau6 », « grève » et « dialogue social », non spécifiques au secteur agroalimentaire, ont été exclues de cette analyse de contenu.

Thématiques sociétales

Presse

2003

B. i

2003-2004

Presse

2007

B.

2007-2008

Thèmes abordés par la presse et par Bonduelle (2 périodes)

Pollution liée aux intrants
(fertilisants, herbicides, pesticides)

3,6 %

1

9,5 %

1

Impact du cycle de vie des produits
(packaging, recyclage…)

9,1 %

1

5 %

1

Sécurité sanitaire/alimentaire

4,5 %

1

1,5 %

1

Gammes de produits bio

1,4 %

1

1,3 %

1

Promotion style de vie sain
(prévention maladies chroniques, accessibilité alimentation saine)

0,2 %

1

1,5 %

1

Thèmes abordés dans la presse, mais absents chez Bonduelle

Maîtrise du prélèvement sur la ressource naturelle (pêche, soja, huile de palme)

32,8 %

0

40,2 %

0

Commerce équitable

3,8 %

0

3,7 %

0

Déforestation

1,2 %

0

3,1 %

0

Bien-être animal

0 %

0

0,1 %

0

179

Thèmes absents dans la presse, mais présents chez Bonduelle

Pratiques responsables avec les fournisseurs

0 %

1

0 %

1

Communauté (lobbying, dons alimentaires)

0 %

1

0 %

1

Traçabilité des produits

0 %

1

0 %

1

Certification des sites de production
ou de commercialisation

0 %

1

0 %

1

Thèmes qui apparaissent ou disparaissent chez Bonduelle entre les 2 périodes, indépendamment de la presse

Pratiques agricoles responsables
(jachères, faux semis)

0 %

0

0 %

1

Logistique responsable
(impact environnement du transport, reverse logistics)

0 %

0

0 %

1

Incorporation de graisses saturées,
trans, sodium et sucres ajoutés

0 %

0

0 %

1

Marketing responsable
(reporting en termes dallégation santé, logos,
valeurs nutritionnelles, étiquetage carbone)

0 %

0

0,2 %

1

Travail agricole

0,7 %

0

0,5 %

1

Incorporation de fibres, minéraux,
additifs fonctionnels et phytochimiques

0,3 %

1

0,2 %

0

Biotechnologies
(OGM, clonage, séquençage ADN …)

42,5 %

1

33,2 %

0

Total

100 %

100 %

i. B = Bonduelle

Fig. 3 –Synthèse de la collecte des thématiques sociétales
représentatives du secteur agroalimentaire.

La lecture de ce tableau révèle que le reporting sociétal de Bonduelle ne fait pas strictement écho aux thématiques développées dans la presse, dans la mesure où certains thèmes sont abordés dans la presse, mais pas chez Bonduelle, où dautres ne sont pas abordés dans la presse, mais sont développés chez Bonduelle et où enfin certains thèmes émergent ou disparaissent du reporting de Bonduelle, indépendamment de leur développement dans la presse. Ce premier constat tend à suggérer quà laccroissement global des sujets RSE abordés dans les deux supports 180ne correspond pas forcément une similarité des thématiques privilégiées par lun et par lautre.

Dans ce qui suit, nous cherchons à approfondir dun point de vue plus qualitatif si la teneur des propos diffusés par Bonduelle est alignée sur la manière dont la presse se fait lécho de certains thèmes. En cohérence avec cette démarche, nous sélectionnons exclusivement les cinq thématiques qui sont à la fois présentes dans la presse et chez Bonduelle, à savoir « pollution liée aux intrants », « style de vie sain », « impact du cycle de vie des produits », « sécurité sanitaire et alimentaire », « gamme de produits bio et agriculture durable ».

3.2.2. Résultat de l étude de contenu dans les deux supports

Le thème de la « pollution liée aux pesticides,
herbicides, fertilisants »

Les articles de presse publiés en 2003 soulignent les effets polluants et la dangerosité des pesticides employés tout particulièrement par lindustrie agricole, nommément désignée dans les médias. Les substances chimiques seraient à lorigine dune contamination de rivières et cours deau7. Les pesticides sont encore accusés doccasionner des malformations génitales8, une mortalité anormale des abeilles9 et de nuire à la santé des consommateurs via leur présence résiduelle dans les fruits et légumes traités10. En 2007, un scandale surgit sur les conséquences de lutilisation de pesticides aux Antilles11. Au cours de cette même période, sous limpulsion du Grenelle de lenvironnement, la presse relaie la volonté de faire évoluer le modèle agricole français, encore trop ancré dans une tradition française dutilisation intensive de produits phytosanitaires12.

Sur les deux années dobservation, le reporting sociétal de Bonduelle sarticule de son côté autour de la notion dagriculture raisonnée, le 181groupe mentionnant à ce sujet sa participation au programme FARRE13. Lagriculture raisonnée se définit comme un mode de production encourageant un recours limité aux engrais et pesticides chimiques afin de limiter les impacts négatifs sur lenvironnement (Bocquet et Jameux, 2011).

En 2003-2004, les efforts du groupe « reposent sur deux axes prioritaires : lagriculture raisonnée et la préservation des ressources naturelles ». Cet objectif étant énoncé, peu de détails sont donnés pour latteindre. En 2007-2008, le discours est plus développé. Une place centrale est accordée à la promotion de la charte mise en place par le groupe. Lambition est d« adapter le mode cultural afin de réduire les intrants (mise en place de recherches afin dadapter lutilisation des intrants et de leau dirrigation) » (RA Bonduelle 2007-2008, p. 29).

Concernant cette première thématique, force est de constater que Bonduelle névoque pas du tout explicitement les effets délétères de la pollution liée à son activité pour se centrer sur une notion positive dagriculture raisonnée. Cette absence dexplicitation des dangers issus du mode de production traditionnel peut être interprétée comme une stratégie de contournement de la part de lentreprise agroalimentaire. Le reporting sociétal de Bonduelle et le contenu de la presse apparaissent sur ce thème particulièrement éloignés.

Le thème lié à la promotion du « style de vie sain »

Si ce thème est quasi inexistant dans les articles de presse publiés en 2003, il est clairement abordé en 2007. La presse met alors en garde contre les maladies chroniques, telles que les maladies cardio-vasculaires qui constituent la première cause de décès14. Elle dénonce les risques de lobésité15, dont lobésité infantile, et son effet potentiel sur le diabète16.

En 2003-2004, lobjectif annoncé par Bonduelle est de contribuer à la santé par la nutrition. Cest à cette période que lentreprise crée la Fondation Louis Bonduelle dans le but de contribuer à la recherche sur la prévention des maladies du cœur, du diabète et de lobésité. « Celle-ci 182a une vocation tant scientifique (elle est par exemple membre fondateur de la Fondation cœur et artères), que pédagogique sur les vertus du légume » (RAct17 et de RSE Bonduelle 2003-2004, p. 3). Lentreprise se donne également pour objectif de contribuer aux enjeux de santé mondiaux en facilitant laccès aux légumes à une population mondiale en croissance (RAct et de RSE Bonduelle 2003-2004, p. 23).

En 2007-2008, Bonduelle évoque plus spécifiquement le thème de linformation nutritionnelle. Son objectif est de clarifier létiquetage à destination des consommateurs, en réponse à la recommandation de la CIAA18(RA Bonduelle 2007-2008, p. 22).

Enfin, la Fondation Louis Bonduelle précise ses missions. Elle « sassocie à ECOG, European Chilhood Obesity Group, pour lancer un prix de recherche conjoint dont le thème sera la lutte contre lobésité infantile »(RA Bonduelle 2007-2008, p. 30). « Avec des équipes de lInra, nous préparons un projet de 2 ans concernant le devenir des légumes dans notre corps » (RA Bonduelle 2007-2008, p. 31). Le combat contre les maladies chroniques prend un vernis scientifique. Bonduelle semble légitimer son action par ladossement à des organismes de recherche extérieurs au groupe.

On observe ici un alignement du reporting sociétal de Bonduelle sur les préoccupations relayées par la presse, et ce tout autant à travers lévocation des mêmes maladies que des moyens de les combattre.

Le thème de la « sécurité sanitaire et alimentaire »

Sur les deux périodes, lactualité est marquée par plusieurs scandales alimentaires (Buffalo-Grill19, steaks hachés contaminés20, importation de produits chinois toxiques ou non conformes21, non-conformité dans des abattoirs22). Les articles de presse de 2003-2004 relatent principalement les débats liés à la gouvernance institutionnelle de la santé et de la sécurité alimentaire en France comme, par exemple, la création 183dun pôle spécialisé dans la santé publique au tribunal de Paris23. En 2007-2008, à loccasion du sommet de la FAO, la question de la sécurité alimentaire est débattue dans la presse dans un contexte de croissance de la population mondiale et de faim dans le monde24.

Du côté du reporting sociétal de Bonduelle, cest le thème de la qualité qui prévaut sur les deux années. « Bonduelle met tout en œuvre pour préserver la confiance des consommateurs dans les produits et dans la marque en leur assurant une sécurité et une qualité totale » (RAct et de RSE Bonduelle 2003-2004, p. 17).

Pour ce faire, Bonduelle procède aux investissements nécessaires et se soumet à nombre de procédures de certification et daudit qualité. « Les investissements de sécurité ou de qualité ont augmenté sur lexercice de 13 %pour atteindre 21 % des investissements industriels » (RAct et de RSE Bonduelle 2003-2004, p. 16). « À propos dassurance qualité, 100 % des audits de certification de lensemble des sites Bonduelle grand public ont été passés avec succès : AFAQ, certification ISO 9000 nouveau référentiel, EFSIS High Level » (RAct et de RSE Bonduelle 2003-2004, p. 36). En 2007-2008, Bonduelle entend sinscrire dans deux axes de progrès, à savoir « avoir zéro rappel et zéro retrait (stabilité des réclamations et diminution des rappels) et améliorer le processus qualité » (RA Bonduelle 2007-2008, p. 29), via la mobilisation dun effectif de 516 personnes dédiées à la qualité (RA Bonduelle 2007-2008, p. 20).

Bonduelle aborde cette thématique de manière positive, en se contentant de centrer son reporting sur la mise en place de dispositifs destinés à éviter les accidents sanitaires. En conséquence, Bonduelle choisit de couvrir partiellement la thématique telle que développée dans la presse. Les enjeux mondiaux, eux, restent ignorés alors même que lentreprise connaît un développement international soutenu.

Le thème du « packaging et recyclage »

Cest exclusivement la thématique du recyclage25 qui est abordée dans la presse au cours de ces deux périodes. Il est fait référence aux recommandations, directives ou réglementations qui incitent au 184recyclage des déchets, des emballages et des produits en fin de vie26. Le thème de loptimisation des emballages, et plus particulièrement de lécoconception27, nest évoqué que pour souligner la faible adhésion des industriels à ces pratiques.

En ce qui concerne le reporting de Bonduelle, en 2003-2004 le groupe fait du « packaging » un axe de progrès. Le métal étant en ce domaine la matière la plus utilisée, le groupe sinscrit dans un processus damélioration continue visant à en réduire le poids pour chaque boîte (RA version anglaise 2003-2004, p. 59). En 2007-2008, lentreprise entend initier une politique doptimisation des emballages et décoconception (RA Bonduelle 2007-2008, p. 36). Concernant le recyclage, les deux rapports analysés mentionnent quune partie des déchets industriels banals et des déchets verts est réutilisée en énergie et que le reste est valorisé notamment en alimentation animale (RA version anglaise Bonduelle, 2003-2004, p. 58 ; RA Bonduelle 2007-2008, p. 37).

Bonduelle adopte un reporting détaillé sur ce thème qui paraît aller au-devant des attentes relayées par la presse et les dépasser.

Le thème des produits bio

En 2003-2004, la presse souligne la faible implication de la France dans le « bio ». En effet, bien quelle constitue le premier pays agricole européen, elle noccupe que le 13e rang en matière dagriculture biologique28. En 2007-2008, alors même que le Grenelle de lenvironnement met à lhonneur la consommation « bio », la presse souligne la faiblesse des volumes consommés notamment en raison de prix élevés29.

Pour les deux années, Bonduelle se limite à indiquer le nombre de sites produisant des gammes bio, à savoir 8 sur 24 en 2003-2004 (RA version anglaise Bonduelle 2003-2004, p. 61) et 7 sur 33 en 2007-2008 (RA Bonduelle 2007-2008, p. 20), sans quaucun effort particulier ne soit fait pour développer limage dune entreprise impliquée dans le bio. Lagriculture biologique peut pourtant être perçue comme une 185« manifestation concrète de la possibilité de préservation dune relation pérenne entre les sociétés et la nature » (Deléage, 2005).

Concernant ce thème, la quasi-absence de reporting de Bonduelle paraît en phase avec la faible implication de lagriculture française dans le bio dont la presse se fait écho.

4. Discussion et conclusion

Lobjet de cette dernière section est de mettre en perspective les résultats empiriques précédemment proposés, en lien avec la littérature en comptabilité qui explore les déterminants du reporting sociétal. Deux conclusions principales sont avancées, en lien avec la littérature antérieure en comptabilité sur le sujet. La première est que cette monographie sur Bonduelle conforte les conclusions des travaux antérieurs sur le plan du nombre de thèmes abordés alors même que Bonduelle est désormais soumis à des obligations informationnelles depuis 2002. Létude fait en effet apparaître de manière très globale une correspondance quantitative longitudinale entre les deux supports. La seconde conclusion porte sur les limites de la théorie du MAS pour expliquer le contenu du reporting RSE de Bonduelle sur un plan plus qualitatif. Lanalyse en coupe transversale de ce reporting et de la presse sur les deux années 2003 et 2007 révèle en effet que les thématiques agroalimentaires sont traitées en réalité de manière largement divergente par la presse et par lentreprise.

Dans un premier temps, la mise en évidence de deux pics dattention simultanés sur la période 2001-2010 entre la presse et le reporting sociétal de Bonduelle conduit à considérer que la théorie du MAS est potentiellement explicative de la variété du reporting sociétal de cette firme. Sans prétendre à une confirmation économétrique de la pertinence de cette théorie (ceci nayant que peu de sens pour une étude monographique), ce résultat conduit à ne pas écarter sa pertinence pour comprendre les évolutions dynamiques du reporting sociétal volontaire dune firme agroalimentaire. Ce résultat est cohérent avec les travaux similaires antérieurs de Brown et Deegan (1998) portant sur la période 1981-1994, ou encore de Deegan et al. (2002) portant sur la période 1983-1997. 186Par ailleurs, nos résultats rejoignent et approfondissent ceux de Déjean et Oxibar (2010) présentant la monographie Péchiney sur le fait que, sil y a cohérence au niveau des grandes catégories informationnelles, celle-ci nest pas systématiquement observable à un niveau plus détaillé. Il est à observer que lintroduction dune réglementation en matière dinformations RSE ne conduit pas à observer des pratiques différentes en matière de divulgation volontaire.

Un second type danalyse a permis en revanche de mettre en évidence lécart existant entre le traitement des sujets par la presse et celui de Bonduelle.

Létude compréhensive des discours sur les deux supports (presse française et rapports annuels de Bonduelle) a mis en évidence des stratégies de communication variées selon les thèmes. Sur certains sujets, le reporting sociétal de lentreprise est aligné sur celui de la presse (dispositions visant à prévenir les maladies chroniques par lalimentation). Tel est également le cas lorsque lentreprise reste quasi silencieuse sur un sujet qui ne bénéficie que dun faible retentissement dans la presse (agriculture biologique). A contrario, sur dautres sujets, Bonduelle effectue une couverture partielle de la thématique en comparaison de son traitement par la presse (en matière de sécurité alimentaire et de pénurie, lentreprise névoque pas les enjeux mondiaux ; en matière de pesticides, elle névoque jamais les effets délétères) ou à linverse, livre un discours qui dépasse le périmètre défini par la presse sans doute dans lobjectif de construire une image favorable delle-même (en matière de packaging et demballage).

Notre recherche complète et prolonge des études antérieures comme celles de Guthrie et Parker (1989) et Déjean et Oxibar (2010) en ce sens quelle se concentre sur une analyse thématique. En effet, les précédents travaux cités soulignaient que des résultats plus concluants pouvaient être apportés par une analyse de contenu. Par exemple, Déjean et Oxibar (2010) montrent que si la thématique « ressources humaines » est présente dans le discours de Péchiney et à la une du quotidien Le Monde, les sous-catégories qui la composent divergent largement. Notre démarche a consisté à étendre la méthode de recherche par une étude de cohérence de lorientation des discours pour les deux supports étudiés.

La théorie du MAS peut expliquer leffort qui est produit par lentreprise à une période donnée pour accroître la variété des thèmes 187RSE, la presse constituant un vecteur de pression institutionnelle parmi dautres et sexerçant sur toutes organisations. Mais, lévocation par la presse de certains sujets nentraîne pas pour autant la mise à lagenda de lensemble de ces sujets par lentreprise. Notre étude apporte ainsi une confirmation ponctuelle à lintuition originelle de la théorie du MAS qui envisage que la presse a le pouvoir dindiquer ce « à quoi » la société doit penser, mais pas forcément « ce » quelle doit penser (McCombs et Shaw, 1972). En complément, il faudrait explorer dautres types de pressions qui sexercent directement sur la firme et qui pourraient susciter une réponse individuelle conduisant lentreprise à se légitimer (Adams, 2002 ; Cho, 2009).

188

Annexe

Informations obligatoires issues de la loi NRE 2001 : 35 items

Informations sociales : cf. Décret n° 2002-221 du 20 février 2002, article 1

Informations environnementales : cf. Décret n° 2002-221 du 20 février 2002, article 2

Informations volontaires spécifiques au secteur agroalimentaire : 38 items

Thèmes

Sous-thèmes

Références

Social

Précisions sur les modalités du dialogue social envers les salariés

GRI AA

Pourcentage temps perdu du fait de conflits, grèves

GRI AA

Travail agricole

Considération du travail saisonnier, travail précaire

Maloni & Brown (2006)

Risques spécifiques des travailleurs (intrants, pesticides, travail manuel)

Maloni & Brown (2006)

Migration des travailleurs

Maloni & Brown (2006)

Rémunération et pauvreté des agriculteurs

Maloni & Brown (2006)

Environnement

Pollution liée aux intrants (fertilisants, herbicides, pesticides)

Maloni & Brown (2006)

Déforestation

Maloni & Brown (2006)

Pratiques agricoles responsables (jachères, faux semis)

Maloni & Brown (2006)

Logistique responsable (impact environnement du transport, reverse logistic)

Maloni & Brown (2006)

Maîtrise du prélèvement sur la ressource naturelle (pêche, espèces en danger, soja, huile de palme)

GRI AA

Maitrise de lutilisation de leau dans la production agro-alimentaire

GRI AA

Approvisionnement / sourcing

Relations responsables avec les fournisseurs (équité, influence, abus de pouvoir, prévention corruption…)

Maloni & Brown (2006)

Considération des pratiques responsables des fournisseurs

GRI AA

Volume achats ayant fait lobjet dune vérification RSE

GRI AA

189

Thèmes

Sous-thèmes

Références

Communauté

Dons alimentaires

Maloni & Brown (2006)

Lobbying, influence sur les politiques publiques

GRI AA

Responsabilité produits

Promotion style de vie sain (prévention maladies chroniques, accessibilité alimentation saine)

Maloni & Brown (2006)

Protection attaques biologiques, terroristes, chimiques

Maloni & Brown (2006)

Traçabilité des produits

Maloni & Brown (2006)

Respect des besoins des populations locales

Maloni & Brown (2006)

Impact du cycle de vie des produits (packaging, recyclage)

GRI AA

Sécurité sanitaire/alimentaire, non-conformité des produits (impact sur sécurité et santé

GRI AA

Gammes de produits bio, agriculture durable

Maloni & Brown (2006)

Certification sécurité alimentaire des sites de production ou de commercialisation

GRI AA

Incorporation de graisses saturées, trans, sodium et sucres ajoutés et huile de palme

GRI AA

Incorporation de fibres, minéraux, additifs fonctionnels et phytochimiques

GRI AA

Marketing responsable (communication en termes dallégation santé, logos, valeurs nutritionnelles, étiquetage carbone)

GRI AA

Bien-être animal

Animaux traités, élevés par type despèce et de race

GRI AA

Transport et traitement (manipulation) espaces de vie et élevage plein air / industriel

Maloni & Brown (2006)

Utilisation des produits médicamenteux

GRI AA

Modes dabattage et de pêche

Maloni & Brown (2006)

190

Thèmes

Sous-thèmes

Références

Biotechnologie (OGM, clonage, séquençage ADN, stimulation
croissance, antibiotiques…)

Maloni & Brown (2006)

Commerce équitable

Maloni & Brown (2006)

Économique

Informations sur investissements communautaires spécifiques au secteur

GRI AA

Aides gouvernementales, subventions

GRI AA

Grille danalyse de contenu
de linformation sociétale agroalimentaire.

191

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1 Par exemple, sur lutilisation massive de pesticides ou herbicides dans lagriculture.

2 Global Reporting Initiative.

3 Catégorie intitulée « responsabilité des produits » dans notre grille danalyse en référence à la catégorie informationnelle correspondante dans le supplément sectoriel agroalimentaire de la GRI G3.

4 Catégorie intitulée « travail agricole » dans notre grille danalyse dans la mesure où les indicateurs correspondants décrits par Maloni et Brown se réfèrent aux travailleurs agricoles.

5 Clôture des exercices de Bonduelle au 30 juin.

6 Cette analyse de contenu se concentre sur les informations sociétales représentatives du secteur agroalimentaire et par là-même communiquées de manière volontaire. Aussi, les informations relatives à la consommation deau (consommation, maîtrise, conditions dutilisation, rejets), qui sont requises par la Loi NRE, relèvent dun reporting obligatoire non caractéristique de ce secteur et ne font donc pas lobjet dapprofondissement dans cette étape empirique. Les informations relatives à la qualité de leau traitent quant à elles des raisons de sa pollution et sont à ce titre collectées dans la catégorie « pollution liée aux intrants ».

7 « Les eaux font le plein de pesticides », Libération, 19 février 2003.

8 « Professeur Sultan : “De plus en plus de malformations génitales liées aux pesticides” », Le Figaro, 20 mars 2003.

9 « Sale temps pour les abeilles », Le Figaro, 11 mai 2004.

10 « Enquête sur des traces de pesticides dans les aliments », Le Parisien, 4 juin 2004.

11 « Antilles, un pesticide dans le collimateur de la justice », Aujourdhui en France, 24 août 2007.

12 « OGM, pesticides, agriculture bio, le Grenelle amorce un tournant », Le Figaro, 26 octobre 2007.

13 Forum de lagriculture raisonnée respectueuse de lenvironnement.

14 « Les atteintes cardio-vasculaires, première cause mondiale de décès », Le Figaro, 21 mai 2008.

15 « Le tour de taille, marqueur clinique du risque de maladies », Le Monde, 15 novembre 2007.

16 « Diabète : les enfants aussi », Le Monde, 15 novembre 2007.

17 Rapport dactivité.

18 Confédération des industries agroalimentaires de lUE.

19 « Buffalo Grill, deux dirigeants restent en prison », Le Figaro, 11 janvier 2003.

20 « Steaks contaminés : une quarantaine de malades », Le Figaro, 28 mars 2008.

21 « Les scandales sur les produits made in China suscitent linquiétude », Le Monde, 29 mai 2007.

22 « Sécurité sanitaire : des abattoirs français sur la sellette », Le Parisien, 21 mai 2008.

23 « Naissance du nouveau pôle de santé publique au tribunal de Paris », Le Monde, 29 septembre 2003.

24 « La FAO au banc des accusés », Le Figaro, 3 juin 2008.

25 « Le recyclage des déchets progresse lentement », Le Monde, 15 mars 2004.

26 « LONU recommande le recyclage », Libération, 8 mars 2004 ; « Une directive-cadre fixe des objectifs de recyclage aux pays de lUnion européenne », Le Monde, 20 juin 2008.

27 « Le packaging écolo progresse sans emballer lindustrie », Libération, 22 novembre 2007.

28 « La France veut rattraper son retard dans les produits bio », Le Monde, 4 février 2004.

29 « Les Français trient leurs déchets mais achètent peu de produits bio », Le Monde, 17 décembre 2007.