Glossaire
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Paradoxes et style paradoxal. L’âge des moralistes
- Pages : 413 à 414
- Collection : Investigations stylistiques, n° 11
Glossaire
Assimilation sémantique |
Actualisation de traits sémantiques identiques dans les deux termes de la contradiction. Les opérations d’assimilation permettent de résorber l’opposition entre les pivots du paradoxe. Cf. p. 67 |
Contradiction |
La relation logico-sémantique de contradiction est une relation d’opposition non-gradable. Elle s’établit au sein d’un paradigme binaire entre deux unités sémantiques complémentaires (l’une constituant la négation de l’autre, et réciproquement). Ex. Les antonymes vivant et mort entretiennent une relation logico-sémantique de contradiction. Cf. p. 57 |
Contrariété |
La relation logico-sémantique de contrariété est une relation d’opposition gradable. Elle s’établit au sein d’un paradigme scalaire, entre deux unités sémantiques incompatibles. Ex. Les antonymes chaud et froid entretiennent une relation de contrariété. Cf. p. 57 |
Dissimilation sémantique |
Actualisation de traits sémantiques distinctifs. Les opérations de dissimilation permettent d’enrayer la jonction des pivots du paradoxe : –la dissimilation d’optique consiste à situer les pivots de la figure dans deux dimensions sémantiques distinctes l’une de l’autre. –la dissimilation d’univers consiste à attribuer les points de vue en confrontation à deux énonciateurs différents. –la dissimilation temporelle consiste à situer les pivots du paradoxe dans deux temps séparés. Cf. p. 64 |
Dénouement |
Le dénouement qualifie la gestion interprétative de la contradiction par le coénonciateur : il permet de donner sens à l’aberration logico-sémantique. Les dénouements tropiques reposent sur une dissimilation d’optique : ils consistent à interpréter au moins un des deux termes de la contradiction comme un trope (souvent une métaphore ou une métonymie). |
414 |
Les dénouements polyphoniques (ou ironiques) reposent sur une dissimilation d’univers : ils consistent à attribuer l’un des PDV en confrontation à un énonciateur secondaire, dont l’énonciateur primaire se désolidarise implicitement. On reconnait dans ce procédé un phénomène de mention ironique. Les dénouements par relativisation des positions antagonistes reposent sur l’actualisation de traits assimilateurs entre les pivots du paradoxe ; cette opération résorbe la tension logico-sémantique que génère la contradiction. Ces trois modes de dénouement permettent de résoudre ou d’atténuer la contradiction. Mais il existe enfin un dénouement qui maintient la contradiction : la figure est alors réinterprétée comme le constat et la représentation d’une contradiction indépassable. Cf. p. 70-74 |