Annexe I Lettre de Bartholomeus Scala à Pierre II de Médicis 1492
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Deux centuries d’Apologues
- Pages : 262 à 263
- Collection : Renaissance latine, n° 6
ANNEXE I – TEXTE LATIN
[Lettre de Bartholomeus Scala
à Pierre II de Médicis 2-3 nov. 1492]
Raccolta autografi, mazzo 34, Biblioteca civica, Torino, in Brown, Alison, Bartolomeo Scala,Humanistic and Political Writings, ed. Medieval & Renaissance Texts & Studies, Tempe, Arizona, 1997, vol. 159, p. xxx et 170.
Bartholomeus Scala Petro Medici salutem dicit. An putauerit adhuc quisquam mortem malum esse ? Desinat putare. Et si neque philosophiæ auctoritas neque historia permouerit, concedat rei. Mortuus est enim paulo ante Laurentius Petri filius Medices, pater tuus paterque urbis huius atque otii Italici, uir adeo tantæ uirtutis ut dii quoque, si ita loqui hominem Christianum decet, multa debere illius pietati fateantur, nedum homines colere eius memoriam studeant, tot tantisque ab eo acceptis beneficiis…
Cæterum soleo hunc mortualiorum diem agere aliquot annos cum Laurentio Apologis tanquam qui tributum quotannis persoluunt…
Scripsi etiam Disticon in Mortem…
Spernere disce mori. Quid enim mors spreta nocebit ?
Ut magis attimeas, ut magis illa fera est.
263ANNEXE I
Lettre de Bartholomeus Scala
à Pierre II de Médicis 1492
Raccolta autografi, mazzo 34, Biblioteca civica, Torino, in Brown, Alison, Bartolomeo Scala,Humanistic and Political Writings, ed. Medieval & Renaissance Texts & Studies, Tempe, Arizona, 1997, vol. 159, p. xxx et 170.
Bartholomeus Scala à Pierre de Médicis, salut.
Pensera-t-on encore que la mort est un mal ? Il faut cesser de le penser. Et si on n’est ébranlé ni par l’autorité de la philosophie ni par l’histoire, qu’on cède au fait. Il y a peu, Laurent, fils de Pierre de Médicis est mort, ton père et le père de cette ville et de la paix italienne. C’était un homme d’une telle vertu que les dieux aussi, si on peut le dire d’un Chrétien, reconnaissent devoir beaucoup à sa piété et qu’à plus forte raison, les hommes s’empressent d’honorer sa mémoire, tellement il leur a accordé de bienfaits…
Par ailleurs et depuis un certain nombre d’années, j’ai eu l’habitude, avec Laurent, de traiter le jour des morts dans mes Apologues, qui, en quelque sorte, paient ainsi leur tribut tous les ans…
J’ai écrit aussi ce Distique sur la Mort…
Apprends à mépriser la mort. Méprisée, en quoi nuira-t-elle ?
Plus on la craint, plus elle est féroce.