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Classiques Garnier

Index des proverbes et locutions proverbiales

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INDEX DES PROVERBES
ET LOCUTIONS PROVERBIALES

Figurent ici, par ordre alphabétique du mot principal, les proverbes et sentences relevés des huit pièces de ce volume : I : La Maladie de Chrétienté ; II : La Vérité cachée ; III : LÉglise et le Commun ; IV : LÉglise, Noblesse et Pauvreté qui font la lessive ; V : Le Ministre de lÉglise, Noblesse, Labeur et le Commun ; VI : Science et son clerc, Ânerie et son clerc ; VII : Hérésie, Simonie, Force, Scandale, Procès, et lÉglise ; VIII : Le Maître décole, la mère et les trois écoliers. Les entrées marquées dun astérisque font lobjet dune note textuelle.

En plus des dictionnaires indiqués plus haut, le relevé et linterprétation des proverbes et locutions proverbiales se fondent principalement sur les ouvrages suivants :

Cotgrave, Randle, A Dictionarie of the French & English Tongues, Reproduced from the first edition, London, 1641, with introduction by William S. Woods, University of South Carolina Press, Columbia, 1950, second printing [abrégé : Cot.].

Di Stefano, Giuseppe, Dictionnaire des locutions en moyen français, Montréal, CERES, 1991 [abrégé : Di Stef.].

Di Stefano Giuseppe et Bidler, Rose, Toutes les herbes de la Saint-Jean. Les locutions en moyen français, Montréal, CERES, 1993 [abrégé : Di Stef./Bid.].

Hassell, James W, Middle French Proverbs, Sentences, and Proverbial Phrases, Toronto, Pontifical Institute of Mediaeval Studies, 1982 [abrégé : Has.].

Langlois, Ernst, Anciens proverbes français, Paris, Bibliothèque de lÉcole des Chartes, 1899.

Leroux de Lincy, Antoine, Le Livre des proverbes français, 2 vol., (Paris, 1859) Genève, Slatkine reprints, 2 vol., 1968 [abrégé : Leroux].

Morawski, Joseph, Proverbes français avant le xve siècle, Paris, Champion, 1925, [abrégé : Mor.].

Sch ulze-Busacker, Elisabeth, Proverbes et expressions proverbiales dans la littérature narrative du Moyen Âge français : recueil et analyse, Genève, Slatkine ; Paris, Champion, 1985 [abrégé : SchB.].

Beau temps : On voyt beau temps venir aprés la pluye (IV 221). Lintérêt de lexpression dans le présent contexte est le fait quelle se présente dans le sens de la version moderne du proverbe « après la pluie, le beau temps », dit au sens positif, optimiste, pour envisager un changement pour le mieux. Le DMF, par contre, natteste la même locution quau sens inverse, pour envisager qqc de menaçant, un changement pour le pire. Ainsi chez

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Meschinot Après beau temps vient la pluie (Aprés Beau-Temps vient la pluye et tempeste, Plaings, pleurs, souspirs viennent aprés grant feste, Car departir de plaisance fort griefve (Has T22 ; DiStef. 827c.) ; chez Machaut Ennuyer plus quaprès beau temps longue pluie (Car aucune fois il anuie Plus quaprès biau temps longue pluie) ; et Christine de Pizan : Ennuyer comme la pluie après le beau temps. « Susciter la lassitude comme… » (Au mains diray des .II. premieres Et lairay les deux derrenieres, Car den trop parler plus enuie Souvent quaprés beau temps la pluye).

Bis : pour atraper soyt du blanc ou du bis* (IV 130).

Bissac : pour emplir de bribes son bisaq* (IV 113). Cf. les loc. Prendre le bissac : tomber dans la mendicité (DiStef 84a) ; querir son pain en un bissac : être réduit à la mendicité. (Jean Jouvenel des Ursins : il disoit souvent que il yroit avant querir son pain en ung bisac que estre et demouré avec les ennemis de son souverain seigneur, DMF).

Boire : boire à un qui sible* (II 808) : « trinquer avec quelquun qui bave » : perdre sa peine, perdre son temps.

Bon entendeur : À tous bons entendurs salut (V 122). À bons entendeurs peu de langage suffit : aussy passeray en brief cestuy soupper car a bons entendeurs pou de langage souffist. (Comte Artois S., c.1453-1467, 21, DMF),

Chardon : Peult le chardon figues avoir fines ? / Ou doulce grappe, rudes espines* ? (II 937-938). Matt 7,16. Hassell, p. 104.

Compère et commère : Tout y va par compere et par commere (VII 262) : « tout sy fait par faveur » (Oudin, 89).

Croupir : Cest negligence / De croupir auprés du tyson* (VI, 45-46) : rester inerte auprès du feu, immobile, à ne rien faire. DMF.

Dieu : Qui a Dieu a tout (I 8). Formule souvent attribuée à Saint Augustin, et quon retrouve au xvie s. dans le pseudépigraphique Évangile de Saint Barnabé (chap. 26), ainsi que chez Sainte Thérèse dAvila.

Faible : Au foyble on veoyt porter le fort (V 176). Cf.DMFfaible locutions 27C, nombreux exemples.

Filer : Il ny fault fil du sabmedy / Apres disner, fille nourdy* (I 697-698).

Frein : On luy laisse ronger son frain (VI 242) : maîtriser difficilement son impatience (DMF, locutions),

Glaner : Quand il est augst, fault faire glenne(glanage) (II 990). Le Roux de Lincy, p. 62, Morawski, 629.

Laine : [ils] mengeusent sur mon dos la layne* (V 97). Manger la laine sur le dos de qqn. : voler qqn., le piller, dépouiller complètement. Tu me ronges trop pres des os Et mengües, comme je cuide, Le pouvre laine sus le dos (Molinet, DMF) ; Se laisser manger la laine sur le dos : « souffrir tout, ne pas savoir se défendre » (Littré).

Maître : Deux maistres servir, ung ne peut (II 507) : on ne peut server deux maîtres (Luc 16, 13 ; Matt 6, 24). Di Stef. 516 ; Has. 156 ; Mor. 1523 ; Tous maistres font bons aprentis (VIII 182) : bon maître fait bon apprenti.

Mal : Qui faict mal, mal luy advient en sort (I 30). Mor. 1983.

Manteau. V. tailler.

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Métier : Chascun vit de son mestier (I 1711). Di Stef. 541 (A chascun son mestier) ; Mor. 285 (Bon est le mestier dont len se peult vivre).

Moutons : Pour retourner a noz moutons* (II 1536). Di Stefano, p. 568.

Nez : nez de cire (II 530) « une chose quon peut accommoder à sa fantaisie » (Lacurne de Sainte-Palaye) Di Stef. 578 (Cotgrave, Oudin).

Pauvre : Ung paovre homme na point damy (I 385). Has. 136 ; Mor. 1714 ; Trop paovre est qui ne peult promettre (II 1131).

Plaie : Dicz que bien faire la personne / Peult playe qui la sçait saner (II 984-985) : celui peut bien faire le mal qui sait le guérir Di Stef. 693.

Putains : Quand vous verrez les putains avoir honte, / Et justiciers dargent haÿr la fonte* (II 1740-1741), cest-à-dire jamais.

Quandoque : escolier de quandoque* (VIII 47) : écolier qui ne va pas souvent à lécole (Oudin, 150)

Rat : A mauvais ratz il fault maulx chatz* (I 1882). Di Stef. 753 ; Has. 65 ; Mor. 73, 75.

Robe : On ne congnoist a la robbe personne* (I 116). Di Stef. 421 (habit), 769 (robe) ; Has. 134 ; Mor. 1481.

Saint : voir Vouer (se).

Tailler : Elle taille nos manteaulx cours* (VI 103) : elle nous contraint, nous réduit à lexiguïté. Cf. la loc. tailler les morceaux plus menus à qqn, « comme on dit par manière de proverbe », H. Estienne Apologie pour Hérodote [1566], éd. Ristelhuber, Paris, 1879 (réimpression Slatkine, 1969), t. I, p. 398.

Vent : il fault plyer le plus souvent, sans dire mot anvers le vent (III 147-148. Celui est moult fol qui souffle contre le vent (DMF) ; aval le vent : dans la direction du vent (id.). Estre au dessus du vent (IV 224) : « être en prospérité » (Oudin 432), « avoir le dessus, le succès ».

Voler sans ailes : Anerie veult voler sans elles (VI 121). « Entreprendre une chose dont on est incapable » (DMF).

Vouer (se) : Je ne say à quel saint me vouer (V 53). DMF, 3 exx. 15e s.