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Classiques Garnier

Glossaire

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GLOSSAIRE

Abréviations1

A

Académie Française,Le Grand Dictionnaire de lAcadémie Française

Amal

Amalasonte

Agr

Agrippa

Camb

Le Mariage de Cambise

D

Dubois, Lagane & Lerond, Dictionnaire du français classique

F

Furetière, Dictionnaire universel contenant généralement tous les mots français

Feint Alc

Le Feint Alcibiade

L

Littré, Dictionnaire de la langue française

R

Richelet, Dictionnaire français

Rob

Robert, Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française

Strat

Stratonice

abîmer (Agr, 214, 1217) : « faire tomber, précipiter dans un abîme » (A.) ; dans Agrippa, « noyer ».

abord : voir dabord.

abuser : « tromper, séduire » (F.) (Amal, 488, 1075, 1449, 1632 ; Feint Alc, 118, 422, 442, 443, 820, 1155, 1349, 1371, 1655 ; Camb, 72, 330, 553, 564, 808 ; Strat, 85, 275, 322, 527, 1472 ; Agr, 1211). Ailleurs au sens moderne.

achever : « accomplir, réaliser » (D.) (Amal, 1115, 1202, 1438 ; Feint Alc, 8, 1004, 1247, 1531 ; Camb, 319, 1340 ; Strat, 181, 234, 792, 972, 1310, 1437 ; Agr, 1480, 1516).

adresse : « ruse ». « Les charlatans font mille tours de mains avec grande adresse » (F.) (Amal, 983 ; Feint Alc, 39, 1047 ; Strat, 569, 1028 ; Agr, 1263). Ailleurs au sens de « talent », « habileté ».

ailleurs : « quelquun dautre ; à (ou en) quelquun dautre » (D.) (Amal, 228 ; Feint Alc, 134, 451 ; Camb, 1589 ; Strat, 837, 913, 926, 979, 1231, 1275, 1300 ; Agr, 600).

amasser : « relever de terre ce qui est tombé, Amasser ses gants, amasser un papier » (A.). Donc, ramasser (Amal, 593).

amuser : « arrêter quelquun, lui faire perdre le temps inutilement » (F.) (Agr, 1089).

appas : « au pluriel, se dit particulièrement en poésie, et signifie charmes, attraits, agrément, ce qui plaît. Il se dit encore plus particulièrement en parlant des attraits et de la beauté des

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femmes » (A.). Au sens de délices ou dattraits, ce mot pouvait semployer indifféremment au singulier et au pluriel ; la distinction moderne entre appas et appât nétait pas observée jusquau cours du xviiie siècle (Amal, 100, 111, 223, 259, 311, 617 ; Feint Alc, 511, 807, 831, 915, 1284 ; Camb, 38, 387, 497, 529, 716, 1045, 1133, 1493, 1601 ; Strat, 108, 171, 271, 278, 323, 412, 495, 500, 515, 537, 564, 567, 575, 931, 934, 987, 1040, 1151, 1239, 1247, 1323, 1327, 1330, 1703 ; Agr, 150, 613, 637, 857, 1397).

arrêt : « Jugement souverain contre lequel il y a nul appel » (R.) (Amal, priv, 1307, 1370, 1607, 1667 ; Feint Alc, 287, 537 ; Camb, 239).

assez (sens fort) : « beaucoup » (F.) ; « beaucoup, très » (D.) (Amal, 321, 627 ; Feint Alc, 289, 619, 980 ; Strat, 1256 ; Agr, 572).

atteinte : au figuré, « coup qui fait souffrir ; blessure amoureuse » (D.) ; « on dit encore fig. Donner atteinte à quelque chose pour dire, Commencer à le détruire » (A.) (Feint Alc, 962 ; Camb, 271, 1284 ; Agr, 871).

avérer : « faire voir quune chose est vraie » (A.) (Feint Alc, 112, 1147).

aveu : « protection, ordre ou consentement donné » (F.) ; « action de déclarer quon agrée, quon autorise [] approbation » (Rob.) (Feint Alc, 1679 ; Camb, 1135 ; Strat, 1636, 1736 ; Agr, 1576). Ailleurs au sens moderne.

balancer : « se dit figurément de lexamen quon fait dans son esprit des raisons qui le tiennent en suspens, et le font incliner de part et dautre. Le Juge a longtemps balancé les raisons de ces parties, il y avait longtemps quil balançait sil se marierait ou non » (F.). Examiner, donc, avec un soupçon de lidée de différer laction qui sensuivra (Strat, 822 ; Agr, 885). Ailleurs plutôt aux sens modernes de hésiter, juger entre deux choix.

blesser : « faire un grief [à quelquun], un préjudice notable » (F.) ; « troubler » (D.) (Agr, 259).

brigue, substantif : « menées secrètes, intrigue, cabale » (D.) (Feint Alc, 545).

brûler : « figurément signifie être agité dune violente passion damour, dambition, de désire, dimpatience » (F.) (Amal, 699, 700 ; Strat, 367, 1059, 1566 ; Agr, 1203).

caprice : « dérèglement desprit, fantaisie » (F.) (Camb, 731).

cependant : « pendant ce temps » (D.), en attendant (Feint Alc, 545 ; Agr, 367, 1045).

chagrin : (adjectif) « irritable, morose » (D.) (Strat, 49) ; (substantif) « humeur maussade ») (Strat, 1120, 1129 ; Agr, 730).

chaleur : « zèle, empressement, passion » (D.) ; « ardeur, feu, véhémence » (R.) (Feint Alc, 159, 1087 ; Camb, 1145 ; Strat, 42, 1484 ; Agr, 409, 1302, 1462).

charmant (sens fort) (Camb, 375) : voir charme.

charme (sens fort) : « Ce qui se fait par art magique pour produire un effet extraordinaire », et au sens figuré « attrait, appas, qui plaît extrêmement, qui touche sensiblement. » (A.). De même le verbe charmer (sens fort) : « ensorceler » (Amal, 1044 ; Camb, 283, 429, 433, 685, 885, 888, 942, 1035, 1080, 1161, 1194, 1207, 1308, 1312, 1314, 1407, 1408, 1640, 1651 ; Strat, 1003, 1326, 1583 ; Agr, 768, 838, 1125, 1209, 1347, 1397). Ailleurs 591au sens moderne de attrait singulier, séduction.

charmer : « Suspendre leffet dun sentiment triste et pénible. [Charmer] la peine [] lennui. » (Litt.) ; « Apaiser » (Rob.). Ainsi le substantif « charme » (Amal, 1175 ; Agr, 925, 1173, 1639). Voir aussi s.v. « charme ». Ailleurs au sens moderne de plaire extrêmement.

choir : « tomber » (R.) (Amal, 154, 614 ; Agr, 130, 1160, 1679).

clarté : explication, idée explicative ; « tout ce qui éclaire lesprit » (Litt.) ; au pluriel, « explications, renseignements » (D.) (Feint Alc, 204, 1121, 1129 ; Camb, 636, 1214 ; Strat, 816) ; ailleurs (Amal, 1665), « clarté » signifie « vie ».

confondre : « brouiller de telle sorte quon ne reconnaisse plus » (R.) ; embarrasser, troubler, déconcerter, consterner, anéantir (Feint Alc, 950, 1033, 1583 ; Camb, 723, 783 ; Strat, 845, 980) ; se trouve aussi avec les sens modernes de réduire quelquun au silence (en lui démontrant son erreur) et de faire une confusion.

connu : « connaître signifie quelquefois découvrir, faire voir ce quon est » (F.). Ainsi : « reconnu » (Amal, 866 ; Feint Alc, 1201 ; Camb, 80, 485, 542).

contraint (adjectif) : « gêné », « incommodé ».

contrainte (substantif) : « gêne, incommodité » (F.) (Amal, 1395 ; Camb, 1155) ; ailleurs au sens moderne dobligation.

courage : « ardeur, affection » (F.) ; « Il se prend quelquefois pour Sentiment, passion, mouvement. Il a gagné cela sur son courage. Il na su vaincre son courage » (A.) (Agr, 491).

dabord : « aussitôt » (D.) ; tout de suite, dès le début (Amal, 895 ; Feint Alc, 1477 ; Camb, 21, 139, 282, 525 ; Strat, 662, 1491 ; Agr 1417).

décevoir : « tromper » (A.) ; « vieux, tromper, séduire par une apparence engageante » (Rob.) (Amal, 456, 461 ; Feint Alc, 213, Agr, 1661).

déférer : « rendre des respects à quelquun, se rendre de son avis » (F.) (Feint Alc, 588).

degré : « escalier [] qui sert à monter et descendre. Un petit degré est fort commode pour dégager les appartements » (F.) ; quelquefois aussi « chaque marche dun escalier » (F.) (Amal, 821 ; Feint Alc, 1123 ; Strat, 1440).

dépit : « irritation, ressentiment » (D.) ; donc « colère » (Camb, 1663, 1664).

déplaisir, souvent au pluriel : « chagrin, tristesse » (F.), profond désespoir (sens fort au xviie siècle) (Amal, 604, 1489, 1497 ; Feint Alc, 388, 391, 835 ; Camb, 1657 ; Strat, 847, 1527 ; Agr, 873, 1545).

dernier soupir : voir soupir.

deuil : « douleur quon sent dans le cœur pour quelque peine ou accident » (F.) (Amal, 1593, 1604 ; Agr, 1172) ; ailleurs aux sens modernes.

devant : « avant » (D.) (Camb, 530, 541).

diligence : « Activité qui nous fait porter avec promptitude à exécuter notre devoir, ou nos desseins » (F.). Ailleurs, le mot porte plutôt le sens de la rapidité ou de la vitesse (au v. 12, lexpression « faire diligence » signifie « me hâter ») ; de même, « en (ou avec) diligence » signifie « promptement » (Amal, 1120 ; Feint Alc, 570 ; Camb, 927 ; Agr, 1600). Ainsi « diligemment » (Amal, 1618 ; Camb, 1363).

disgrâce : « malheur, accident » (F.) (Feint Alc, 161, 182, 197 ; Camb, 119, 280, 5921288 ; Agr, 27) ; ailleurs au sens moderne de défaveur, état de disgrâce.

doute : voir sans doute.

éclater : « faire un grand bruit [] devenir public, avec bruit et scandale. [] On dit quune personne éclate, pour dire, quelle fait paraître son ressentiment » (A.) (Feint Alc, 1063 ; Agr, 611, 708, 1073, 1103, 1461, 1594) ; ailleurs, au sens moderne, apparaître de façon manifeste.

embarras : « Lirrésolution dans laquelle on se trouve souvent lorsquon ne sait quel parti prendre, ni par quelle voie sortir de quelque difficulté [] ; chagrins, inquiétudes de lâme » (F.) ; « tracas, souci, contretemps » (D.) ; situation inquiétante dont on sort difficilement (Feint Alc, 315, 1495 ; Camb, 930, 1297). De façon similaire, embarrasser (Amal, 469, 1391).

empire : « domination : cette femme le traite avec beaucoup dempire » (F.) ; ainsi « autorité », « puissance » (Amal, 1380) ; ailleurs aux sens politiques modernes, avec ou sans la connotation du pouvoir de lamour.

empressement : « action dune personne qui sempresse, mouvement que se donne celui qui recherche une chose avec ardeur » (A.) (Feint Alc, 580 ; Camb, 500 ; Strat, 1443, 1475 ; Agr, 1458).

enflammer : « se dit figurément en choses morales, de lémotion des passions, et surtout de lamour et de la colère » (F.) (Amal, 271, 429, 1090 ; Feint Alc, 693, 873 ; Camb, 52, 1435, 1583 ; Strat, 355, 385, 769, 1343 ; Agr, 353, 809, 1150). Souvent donc, rendre amoureux (ou bien, senflammer : tomber amoureux). Voir aussi : flamme.

ennui, sens fort : « tristesse, déplaisir » (R.) ; « chagrin, fâcherie que donne quelque discours ou quelque accident déplaisant » (F.) ; donc « tourment » (Amal, 65, 255, 1176, 1349 ; Feint Alc, 549 ; Strat, 131, 480 ; Agr, 771, 952) ; ailleurs aux sens modernes, peine, contrariété, mélancolie.

entreprendre : verbe intransitif, « agir », voire « avoir dessein de ruiner quelquun, lassaillir de tous côtés, lui faire tout le mal quil est possible : si quelque ennemi lentreprend, il est perdu » (F.) (Feint Alc, 33 ; Agr, 959, 979, 1028, 1496, 1556).

entretenir : « vieux. parler avec (quelquun) » (Rob.) (Amal, 774 ; Feint Alc, 628 ; Camb, 362, 719 ; Strat, 3019 ; Agr, 1512) ; ailleurs aux sens modernes.

étonner : « faire trembler par quelque grande [ou] violente commotion » (A.) ; « causer à lâme de lémotion, soit par surprise, soit par admiration, soit par crainte » (F.) ; signifie donc déconcerter, ébranler, stupéfier, et parfois même effrayer dans les vers que nous avons énumérés (Amal, 481, 493, 723 ; Feint Alc, 441, 945 ; Camb, 51, 328, 603 ; Agr, 170, 987, 1035). Pareillement pour « sétonner » (Amal, 983, 1279 ; Agr, 986, 1428, 1516) ; mais ailleurs plutôt au sens moderne moins fort, causer la surprise.

facile : « se dit aussi en mauvaise part, dune personne qui nest pas ferme aux choses où il le faut être ; mais qui se laisse aller trop aisément » (A.) ; « vieux. qui se prête sans peine à ce quon veut de lui » (Rob.) (Agr, 1655).

faillir : « faire quelque chose contre son devoir, contre les lois ; il signifie aussi, Errer, se tromper, se méprendre en 593quelque chose » (A.) (Feint Alc, 484, 1128 ; Strat, 927, 1304 ; Agr, 1445).

feinte (substantif) : « déguisement, apparence, dissimulation » (F.) ; donc « tromperie », « simulation » (Amal, 213 ; Feint Alc, 1673 ; Camb, 78 ; Strat, 1652 ; Agr, 879, 1415, 1645).

fers : « état de lamoureux soumis à sa maîtresse » (D.) ; « lamour me tient dans vos fers » (R.) (Amal, 1166 ; Feint Alc, 668).

feu, feux : « se dit poét. pour sig. La passion de lamour » (A.) ; « au sing. et au plur. [] passion, amour » (D.) (Amal, 60, 212, 515, 519, 521, 702, 993, 1054, 1289, 1349, 1426 ; Feint Alc, 666, 1299, 1371 ; Camb, 276, 284, 286, 323, 332, 432, 538, 549, 641, 687, 823, 918, 920, 1126, 1401, 1529, 1550 ; Strat, 28, 366, 959, 1095, 1100, 1239, 1491, 1651, 1735 ; Agr, 232, 339, 351, 432, 436, 441, 480, 513, 517, 527, 593, 607, 611, 658, 693, 721, 788, 801, 849, 871, 1149, 1151, 1157, 1184, 1190, 1193, 1403, 1668). On remarquera que dans Stratonice, au v. 366, cette signification permet un jeu de mots imprégné dironie.

fier, fierté : « sauvage, cruel, violent, terrible [] sauvagerie, cruauté » (D.) ; « cruauté, violence » (F.) ; ainsi aussi « dureté » (Amal, 1025 ; Feint Alc, 508 ; Strat, 280, 297, 1413, 1423 ; Agr, 161, 501, 878, 1201, 1539) ; se trouve plus souvent aux sens modernes dorgueil, arrogance, ou bien au sentiment digne, élevé, noble.

flamme : « la passion de lamour » (A.) ; « amour » (F.) ; on peut également parler de la flamme de lamour (Amal, 549, 667, 703, 992, 1295, 1347, 1404, 1551, 1623 ; Feint Alc, 666, 854, 1305, 1434 ; Camb, 187, 263, 276, 419, 635, 784, 822, 911, 923, 1131, 1263, 1551, 1571 ; Strat, 30, 174, 202, 250, 833, 846, 958, 1061, 1153, 1249, 1359, 1485, 1706, 1725 ; Agr, 151, 235, 327, 439, 484, 519, 523, 615, 616, 647, 691, 720, 763, 767, 804, 840, 1115, 1128, 1159, 1196, 1204, 1301. 1316, 1523, 1670). On remarquera que dans Stratonice, au v. 1485, cette signification permet un jeu de mots imprégné dironie.

flatter : « flatter se dit figurément en choses spirituelles [] : flatter son amour, cest-à-dire, Se donner de belles espérances. Flatter son imagination, cest la repaître de chimères agréables » (F.) ; donc séduire, mais ailleurs plutôt adoucir, soulager (« on dit flatter sa douleur, flatter ses déplaisirs » (A.) (Amal, 73, 1082 ; Strat, 831, 1615 ; Agr, 351, 469, 852, 908, 930, 1595). Ailleurs aux sens modernes de complimenter quelquun excessivement, être agréable à quelquun, faire paraître plus beau que la réalité.

foi : « la foi conjugale [] lobligation quun mari et une femme contractent lun envers lautre en sépousant » (A.) ; « consentement au mariage, dans le langage de la poésie » (Litt.) ; ou bien, dans le contexte du mariage, « lassurance donnée de garder sa parole, sa promesse » (A.) (Amal, 83 ; Feint Alc, 547, 1628, 1659 ; Camb, 342, 953, 1250, 1265, 1356, 1445, 1542, 1554, 1589, 1605, 1690 ; Strat, 68, 232, 260, 335, 503, 837, 913, 971, 1085, 1246, 1301, 1535, 1537, 1699).

forfait : « crime » (R.) ; « se dit des crimes en général » (F.) (Amal, 139, 163, 410, 471, 523, 938, 1352, 1509, 1526 ; Feint Alc, 1172, 1454 ; Camb, 777, 1005 ; Agr, 54, 297, 318, 609, 623, 637, 686, 719, 1525).

fourbe : « tromperie » (F.) (Amal, 735, 1191).

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garde, navoir : « Navoir pas la volonté, ou le pouvoir de faire une chose, en être bien éloigné. Il na garde de tromper, il est trop homme de bien. il na garde de courir, il a une jambe rompue » (A.) (Feint Alc, 617 ; Strat, 991 ; Agr, dédic).

gêner : « causer une souffrance morale à » (D.) (Camb, 1095 ; Strat, 63, 410).

généreux : « magnanime, de naturel noble ; quelquefois [] vaillant, hardi dans les combats » (A.) (Feint Alc, 11, 123, 1213, 1215, 1289, 1398 ; Strat, 1, 1189, 1674 ; Agr, 1170, 1269).

hautement : « hardiment, librement, résolument » (A.) ; « dune manière haute [] impérieuse » (F.) (Amal, 78 ; Feint Alc, dédic, 74 ; Strat, 346 ; Agr, 89).

heur : « bonne fortune » (A.) ; « ce mot signifie bonheur » (R.) ; « chance, hasard favorable » (D.) (Feint Alc, 915 ; Strat, 799, 877 ; Agr, 251, 354, 919, 942, 1373).

heure : généralement, ce mot est à comprendre selon les sens modernes, mais la locution adverbiale « tout à lheure » signifie tout de suite (F.) (Camb, 1004).

imposteur : « trompeur, affronteur, calomniateur » (F.) (Amal, 1033 ; Strat, 1266, 1271 ; Agr, 652). Au v. 1350 dAgrippa ce terme revêt par extension le sens moderne de celui qui usurpe le nom et la qualité dun autre.

imposture : « tromperie, mensonge, calomnie » (F.) (Amal, 481, 482, 900, 1416 ; Camb, 551 ; Strat, 1286, 1353 ; Agr, 1220, 1335, 1552).

incontinent : « sur lheure, dans un moment. Jirai là incontinent après dîner » (F.) ; « aussitôt » (D.) (Feint Alc, 533).

inégal, inégalité : « Qui offre de grandes et subites variations dhumeur » (Littré, cité par Truchet, éd. de la Pléiade, p. 1547, qui ajoute : « cest-à-dire en somme injuste » (Feint Alc, 332 ; Amal, 665).

infaillible : « se dit de ce qui est certain » (F.) ; donc, inévitable ; « qui ne peut manquer darriver » (Litt.) (Feint Alc, 1337).

joindre : « se rendre au lieu où est un autre [], atteindre, attraper [quelquun] » (A.) ; donc rejoindre, rattraper (Amal, 1612 ; Feint Alc, 995 ; Agr, 212, 1742).

jour, jours : « se dit figurément de la vie » (F.) ; occasionnellement dans lexpression « voir le jour », c-à-d., vivre, occasionnellement encore dans la tautologie « la vie et le jour » (Amal, 48, 444, 734, 801, 1295, 1318, 1322, 1410, 1546, 1555, 1586, 1600, 1617, 1626, 1658 ; Feint Alc, 500, 1076, 1108, 1196, 1255, 1442, 1571, 1575, 1594, 1611 ; Camb, 102, 221, 826 ; Strat, 147, 223, 779, 1131, 1192, 1495, 1508, 1535, 1731 ; Agr, 227, 329, 462, 513, 525, 1085, 1313, 1393, 1408, 1409, 1710, 1733).

lâche (parfois lâchement, lâcheté) : « qui est dautant plus brutal, cruel quil est assuré de limpunité » (Rob.) (Amal, 805 ; Feint Alc, 1278, 1534 ; Camb, 169 ; Strat, 1286 ; Agr, 5, 388, 613) ; ailleurs aux sens modernes, qui manque de vigueur morale, qui manque de courage, qui recule devant le danger.

loi : « obéissance volontaire qui fait quon se soumet aux volontés dautrui. Cet amant vit sous les lois de sa maîtresse [] » (F.) ; « On dit poét. & en matière de galanterie, Être sous les lois dune belle. » (A.) (Amal, 1285 ; Feint Alc, 5951662 ; Camb, 913, 1205, 1580, 1641 ; Strat, 35).

lors : « adv. de temps. En ce temps-là. Il ne se dit guère que suivi dun génitif. Lors de son élection, lors de son mariage, lors de son décès. Il nest pas élégant, et ne se dit que pour abréger » (A.) (Amal, 832 ; Feint Alc, 630, 928, 989, 1001, 1073, 1122, 1544 ; Camb, 283). Cest-à-dire, « alors », usage condamné par Vaugelas.

mettre en usage : voir usage.

ministre : « Celui dont on se sert pour lexécution de quelque chose. En ce sens il na guère dusage que dans les choses morales. Être le ministre des passions dautrui, le ministre de sa colère » (A.) (Amal, 1564).

mouvement : « se dit [] des différentes impulsions, passions ou affections de lâme » (A.) (Amal, 421, 1412 ; Feint Alc, dédic, 94, 461, 463 ; Camb, 292, 552 ; Strat, 1, 1063 ; Agr, 668, 1317).

murmure, murmurer : protestation, plainte, parfois sourde ; protester, se plaindre, parfois sourdement. « Murmure. Plainte secrète de plusieurs personnes, sur quelque tort quon leur fait ; se plaindre tout bas et avec timidité » (F.) ; se dit aussi de paroles de protestation prononcées par un individu (Amal, 679, 1167, 1415, 1620, 1622 ; Feint Alc, 151, 832, 1107 ; Camb, 159, 165, 181, 704, 706, 714, 1295, 1305, 1690, 1692 ; Strat, 238, 849, 1146, 1404, 1405 ; Agr, 1144, 1343, 1731).

mutin (adjectif) : « révolté, turbulent » (D.) (Strat, 833) ; ainsi, mutiné « contraire » (Strat, 1560).

nom : « réputation, renom » (D.) (Camb, 216).

objet : « On dit poétiquement, Lobjet de ma flamme, lobjet de mes désirs etc., pour dire la personne quon aime » (A.) ; « se dit poétiquement des belles personnes qui donnent de lamour » (F.) (Amal, 292, 571, 809, 1079, 1090, 1127, 1161, 1240 ; Feint Alc, 649, 676, 709 ; Camb, 815, 838, 915, 976, 1107, 1141, 1161, 1436, 1562, 1649, 1684, 1698 ; Strat, 240, 959, 1191, 1319, 1344, 1732 ; Agr, 840, 962, 981, 989, 1115, 1128, 1184, 1189, 1383, 1397, 1523).

obliger : « plaire, exercer un attrait » (D.) (Amal, 1575 ; Feint Alc, 385) ; ailleurs « lier par un devoir, par un sentiment de reconnaissance » (D.) (Amal, 857 ; Feint Alc, 297, 327, 718, 737, 788, 892, 1260, 1394, 1472 ; Strat, 137, 1153). Ailleurs au sens moderne, contraindre.

outrage : « grosse injure, affront sensible et cruel » (F.) ; donc « injustice » (Feint Alc, 550).

partager : « diviser, tirer entre plusieurs tendances, plusieurs sentiments contradictoires. Dailleurs, mille desseins partagent mes esprits (Racine, Mithridate, III, 5) » (Rob.) (Amal, 1552 ; Feint Alc, 1593 ; Camb, 5, 45).

perdre : « faire périr » (D.) (Amal, 31, 721, 1006, 1255, 1312, 1329, 1366, 1378, 1462, 1498, 1506, 1531 ; Feint Alc, 1542, 1592, 1636, 1637 ; Agr, 15, 449, 478, 489, 513, 529, 602, 924, 1065, 1414, 1431, 1626, 1647, 1665, 1674, 1689, 1692, 1697).

presser : « accabler, angoisser » (D.) (Amal, 1644 ; Feint Alc, 843, 1334 ; Camb, 524, 575, 1419 ; Strat, 1109, 1597 ; Agr, 389, 487, 728, 952, 1707).

prétendre suivi dun complément direct, prétendre quelque chose : « signifie quelquefois vouloir » ; « revendiquer 596[] ; courtiser, rechercher en vue du mariage » (D.) (Amal, 970 ; Feint Alc, 1249, 1475, 1554, 1609 ; Camb, 565, 867 ; Strat, dédic, 910 ; Agr, 848, 1243) ; ailleurs, prétendre reflète un des sens modernes, compter, affirmer, aspirer, réclamer.

profane : « sacrilège, impie » (D.) (Camb, 999).

publier : « rendre public et manifeste » (A.) ; « signaler, désigner à tous » (D.) ; annoncer (Feint Alc, dédic, 1151 ; Camb, 161).

rebut : « action de mépris et de rejet » (F.) (Camb, 7) ; ainsi rebuter : « mépriser, rejeter » (F.) (Amal, 957 ; Camb, 21, 1345, 1434 ; Agr, 605, 804).

rencontrer : « trouver » (D.) (Feint Alc, 301, 1100 ; Camb, 1286 ; Strat, 1037).

ressentiment : « sentiment dun mal quon a eu [] souvenir quon garde des bienfaits ou des injures » (A.) ; « vieux[] sentiment reconnaissant » (Rob.) (Feint Alc, 34, 720). Ainsi ressentir : « être reconnaissant [de] » (Camb, 1478) ; ailleurs au sens moderne.

retour : « réciprocité de sentiments, de services » (L.) ; « revirement, retournement, changement brusque et total » (Rob.) (Strat, 1399 ; Agr, 681).

rien (sans indication du négatif) : quelque chose, quoi que ce soit (Agr, 651).

rigueurs, au pluriel : « vieux, cruauté, acte de sévérité » (Rob.) (Amal, 957, 1082, 1363, 1493 ; Feint Alc, 620 ; Camb, 650, 1285 ; Strat, 169, 707, 710 ; Agr, 46, 1101).

sans doute : « sans aucun doute, assurément » (D.) (Amal, 395, 469, 769, 814, 829, 909, 1077, 1297 ; Feint Alc, dédic, 152, 701, 871, 962, 969, 1011, 1101, 1417, 1525, 1545 ; Camb, dédic, 73, 472, 1008, 1337, 1429 ; Strat, 507, 1173 ; Agr, 99, 1417, 1483, 1598) ; ailleurs plutôt, mais moins souvent, au sens moderne de probablement.

soin, soins : « Soin est lattache particulière quon a auprès dun maître ou dune maîtresse, pour les servir ou leur plaire » (F.) ; chez Quinault, le contexte est généralement celui de lamour, donc au sens galant, mais occasionnellement le mot signifie le service quon doit à son souverain, à ses dieux, ou à quelquun envers qui on doit du respect (Amal, 639, 1069 ; Feint Alc, 241, 379, 385, 467, 651, 737, 807, 950, 1049, 1063, 1177, 1343, 1364, 1610 ; Camb, 30, 89, 94, 395, 567, 959, 1044, 1068, 1071, 1099, 1254, 1269, 1334, 1421 ; Strat, 139, 167, 484 ; Agr, 73, 177, 792, 909). Ailleurs au sens moderne dans des expressions telles « prendre soin », « avec soin » ou pour signifier « préoccupation », « occupation », « attention », « effort(s) » ou « actes par lesquels on atteint un but », mais souvent en jouant sur une nuance courtoise, pour ne pas dire galante, qui provoque le sens dironie ou de double entente.

solliciter : « induire à faire ou à entreprendre quelque chose » (F.) ; « inciter, exciter induire à faire quelque chose » (A.) (Feint Alc, 184, 186 ; Camb, 1394 ; Strat, 89).

soupir : « cest laction de soupirer. Sorte de gémissement quon tire du fond du cœur et qui sort par la bouche. [] Un soupir damour » (R.) ; « respiration plus forte et plus longue quà lordinaire, causée souvent par quelque passion, comme lamour. » (A.) ; « Les amants font de tendres soupirs en présence de leurs maîtresses » 597(F.) (Amal, 837, 1490 ; Feint Alc, 731, 836 ; Camb, 288, 980, 1009, 1354 ; Strat, 150, 152, 179, 295, 620, 1500, 1502 ; Agr, 418, 422, 696, 767, 874, 1191, 1270) ; ailleurs, le mot indique plutôt lexpression de la tristesse, des regrets, du chagrin. Comme de nos jours, on rend son « dernier soupir » au singulier ou au pluriel (Amal, 1490 ; Camb, 1010, au figuré ; Strat, 250, au figuré, et 1669 ; Agr, 698), au moment de mourir. On notera éventuellement le potentiel dun jeu de mots autour du concept des soupirs et du verbe soupirer ci-dessous.

soupirer, soupirer de : « gémir, jeter des soupirs » (R.), se plaindre ; « pousser, faire des soupirs » (A.) : « regretter » (D.), car ce sont dans les vers que nous avons indiqués des soupirs de regret (Amal, 1103, 1164, 1488 ; Feint Alc, 320, 322, 470, 471, 702, 837, 838 ; Camb, 471, 667, 668, 670, 1007, 1383 ; Strat, 293, 320 ; Agr, 117) Ailleurs, les soupirs étant aussi une marque damour, soupirer est un synonyme du verbe aimer à lintransitif.

soupirer pour : « On dit, quUn homme soupire pour une fille, pour une femme, pour dire, quIl en est amoureux » (A.) ; « désirer avec ardeur » (R.) ; « aspirer, prétendre à » (F.) (Agr, 805-806).

succès : « issue dune affaire. Il se dit en bonne et en mauvaise part. Il faut voir quel sera le succès de cette affaire » (F.) (Amal, dédic, 1275, 1313 ; Feint Alc, 189, 373, 1551 ; Camb, dédic, 94, 105, 321, 790 ; Strat, 1049, 1157, 1645 ; Agr, 939) ; soit résultat, même aux rares occasions où succès semble impliquer le sens moderne de réussite ou résultat heureux.

superbe : « orgueilleux, arrogant, qui sestime trop. Superbe signifie aussi, somptueux, magnifique » (A.) (Feint Alc, 981 ; Camb, 1105 ; Strat, 5, 1175, 1378, 1633).

superflu : « il signifie quelquefois, inutile » (A.) (Amal, 1041, 1605 ; Camb, 1421 ; Strat, 17 ; Agr, 1185, 1246). Ailleurs, au sens moderne, de trop.

supposer : « mettre une chose à la place dune autre par fraude et tromperie. On dit aussi, On lui a envoyé une personne supposée, pour dire, quil y a eu de la tromperie en la personne » (F.) ; faire ou se faire passer pour un autre ; inventer une information frauduleuse pour tromper quelquun (Agr, 342).

surmonter : « se dit figurément en choses morales, et signifie, Vaincre, avoir avantage sur quelquun » (F.) ; « vaincre, dompter, surpasser » (A.) ; donc se montrer supérieur (Camb, 1168, 1170 ; Strat, 1349).

surprendre : « tromper, décevoir, abuser, induire en erreur » (A.) (Amal, 480 ; Feint Alc, 1289 ; Camb, 1408 ; Agr, 960). Ailleurs, ce mot signifie étonner.

tandis : « pendant ce temps » (D.) (Amal, 1010).

téméraire (Agr, 567 ; Strat, 1449) : « hardi » (mais sans la nuance moderne, hardi à lexcès, ce qui néanmoins est comportée par ce mot dans Camb, 901, 1643 ; Agr, 1100 ; Strat, 1217) ; donc « hardi avec imprudence » (A.). Dans Camb, 207, et Strat, 1449 on ressent plutôt le sens de traître, ingrat.

temps : tout dun temps : « en même temps » (F.) (Agr, 1629).

tendre, tendresse : « [Tendresse.] Penchant, pente et inclination qui porte à aimer » (R.) ; « sensibilité de cœur et dâme. [] Les amants ne parlent que de tendresse de cœur [] et même ce mot signifie le plus 598souvent, amour » (F.) ; ainsi donc tendre, porté à aimer. La tendresse peut être également son amour pour sa famille (Amal, 253, 290, 337, 354, 356, 367, 691, 703, 852, 1146, 1171, 1418, 1461 ; Feint Alc, 377, 473, 726, 762, 858, 1089, 1286, 1366, 1386, 1437, 1635 ; Camb, 220, 338, 340, 463, 512, 519, 576, 615, 617, 630, 727, 758, 942, 1160, 1195, 1197, 1227, 1372, 1492, 1595 ; Strat, 214, 513, 518, 550, 598, 666, 737, 810, 897, 1117, 1141, 1334 ; Agr, 40, 156, 349, 410, 671, 832, 843, 847, 1183, 1207, 1522, 1683) ; en fait, la distinction en est tantôt explicite, tantôt implicite – et tantôt ambiguë – tout au long du Mariage de Cambise (p. ex. les v. 338 et 519). Ailleurs, mais plus rarement, aux sens modernes de doux, sensible.

tout à lheure : voir heure.

tout dun temps : voir temps.

transport : « se dit [] du trouble ou de lagitation de lâme par la violence des passions. [] Les amoureux ont de doux, de violents, dagréables transports » (F.) (Amal, 261, 551, 661, 706, 719, 817, 1254, 1369, 1377, 1425, 1557 ; Feint Alc, 65, 841, 863, 930, 953, 1342 ; Camb, 377, 521, 671, 1501 ; Strat, 11, 787, 1379, 1412, 1505, 1623 ; Agr, 33, 111, 448, 473, 497, 529, 1074, 1099, 1317, 1549, 1580, 1727).

triste : « qui cause de laffliction, de la mélancolie ; malheureux, déplorable ; fâcheux, pénible » (L.) (Amal, 677, 1601 ; Camb, 495, 845 ; Strat, 1625 ; Agr, 800).

usage : mettre en usage : « usage signifie service, utilité, quon tire de quelque chose : à quel usage le mettrez-vous ? quel service en tirerez-vous ? » (F.) ; donc, employer (Feint Alc, 489, 1121 ; Camb, dédic ; Strat, 1282 ; Agr, 492).

vain : « se dit [] de ce qui nest quen apparence, qui trompe les yeux, qui est chimérique » (F.) ; imaginaire (Amal, 182, 329, 1040, 1503 ; Feint Alc, 89, 879, 1313 ; Camb, 1423 ; Strat, 287, 1697 ; Agr, 274, 859, 1745).

vœux : « ce mot se dit en parlant damour, et signifie hommage. Le sujet que jadore et qui reçoit mes vœux » (R.) ; « souhait, prière, serment, suffrage. Tous les vœux et tous les soins dun amant sont pour sa maîtresse » (F.) ; « désirs amoureux » (D.) (Amal, 1085, 1367 ; Feint Alc, dédic, 903, 967, 1359, 1491, 1511, 1584 ; Camb, 217, 302, 327, 790, 965, 1054, 1080, 1136, 1173, 1649 ; Strat, 17, 427, 499, 798, 811, 886, 906, 940, 1137, 1517 ; Agr, 152, 251, 541, 557, 697, 722, 748, 752, 754, 817, 821, 846, 919, 938, 950, 1323, 1559, 1637, 1653, 1658, 1669, 1696) ; dans dautres contextes, il signifie expression ou déclaration damour ; enfin, ailleurs, ce mot signifie simplement désirs, mais souvent avec une nuance ironique (par ex., au v. 327 de Cambise).

1 Pour chaque ouvrage cité, le complément de bibliographie est reporté au chapitre Bibliographie.