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Classiques Garnier

Établissement du texte

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ÉTABLISSEMENT DU TEXTE

Nous avons pris pour texte de base la première édition, soit :

1656 le | FANTOSME | amoureux, | tragi-comedie. | DE MR QUINAULT. | [Vignette représentant un pot de fruits et de fleurs.] | A PARIS, | Chez Claude Barbin, dans la grand | Sale du Palais, du costé de la Sale Dauphine, | au Signe de la Croix. | [ligne horizontale.] | M.DC.LVI. | Avec Privilege du Roy.

On en trouve aussi lémission suivante :

1657 le | FANTOSME | amoureux, | tragi-comedie. | DE MR QUINAULT. | [Vignette représentant un pot de fruits et de fleurs.] | A PARIS, | Chez Claude Barbin, dans la grand | Sale du Palais, du costé de la Sale Dauphine, | au Signe de la Croix. | [ligne horizontale.] | M.DC.LVII. | Avec Privilege du Roy.

6 f. non chiffrés + 79 p + 2 p. non chiffrés [80-81] qui contiennent le privilège et lachevé. La p. 82 reste blanche. Privilège du 29 septembre 1656, enregistré le 4 octobre et achevé dimprimer du 6 octobre 1656.

Mis à part la page de titre, il ny a aucune différence entre ces deux émissions. Il semble donc que Barbin ait réimprimé sa page de titre pour revaloriser les exemplaires invendus qui lui restaient.

A été collationnée la seule édition postérieure française parue du vivant de lauteur, à savoir :

1662 le | FANTOSME | amoureux, | tragi-comedie. | DE MR QUINAULT. | [Vignette représentant des fleurs et des feuilles.] | A PARIS, | Chez Guillaume de Luyne, Librai- | re-Juré, au Palais, dans la Salle des | Merciers, à la Justice. | [ligne horizontale] | m.dc.lxii. | Avec Privilege du Roy.

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95 p., numérotées à partir de la p. 4 ; la page de titre censée occuper la p. 1 (non numérotée), verso blanc, et la dédicace commençant à la p. 3 (non numérotée) ; le texte proprement dit commence à la p. 11 ; la p. 96 est restée blanche. Cette édition ne porte ni de privilège ni dachevé dimprimer. La ponctuation saccorde mieux avec nos attentes modernes ; par contre, le texte lui-même est moins correct dans la mesure où il contient davantage de coquilles.

Nous avons examiné aussi lédition moderne suivante :

1992 Philippe Quinault | Le Fantôme | amoureux | tragi-comédie | daprès El Galán Fantasma | de Pedro Calderón de La Barca

(Cest le libellé entier de la page de titre.)

Édition procurée par Manuel Couvreur, sans lieu [Strasbourg], Cicero éditeurs / Théâtre national de Strasbourg, 1992. Il sagit dun amalgame, dune part, de lémission de 1657 de la première édition et, de lautre, de celles, collectives, parues à Paris au cours du xviiie siècle (1715, 1739, 1778), le tout modernisé quant à lorthographe et la ponctuation. Nous avons profité des travaux de notre érudit prédécesseur. Par contre, les variantes stricto sensu, dont il ny a quun petit nombre, sont reportées à la fin du texte, suivant les normes de la collection.

Nous avons modernisé systématiquement lorthographe du Fantôme amoureux. Nous avons modernisé « encor » toutes les fois que cela sest avéré possible, mais il reste trente-cinq exemples de lancienne graphie condamnée par Vaugelas aux endroits où le nombre de syllabes serait faussé par la correction. Nous avons remplacé lesperluette – utilisée systématiquement sauf au début du vers – par « et », et nous avons résolu le tilde, utilisé dailleurs très rarement, en « em » ou « en » selon le cas. Les interjections « hé bien » et « ô Ciel » (là où le « ô » na pas le caractère dapostrophe) sont modernisées (eh bien, oh Ciel). Les noms propres portent bien sûr des majuscules partout, et nous avons respecté fidèlement lusage des majuscules sur des noms communs, tels « Ciel », « Dieux » et « Empire », sur des noms où la majuscule peut signaler une personnification ou prend une valeur subjective, tels « Amant ». Conformément aux normes de la collection, les caractères majuscules accentués sont marqués. Nous sommes intervenus pour corriger quelques choix morphologiques du typographe de lédition de 1656 face à laccord 449du verbe à la seconde personne du singulier (par exemple, « tu nentre » au v. 1376, « fonde-tu » au v. 1546, « tu ne tabuse pas » au v. 1629, limpératif « parles » au v. 1681), que cela soit corrigé ou pas dans celle de 1662.

Nous avons modernisé la ponctuation aux endroits où notre intervention nous a paru nécessaire. Tout en respectant limportance des discussions récentes autour de la signification de la ponctuation des éditions du xviie siècle et de ses rapports avec la déclamation baroque des acteurs, nous navons relevé aucune preuve dun système qui indiquerait le jeu des comédiens dans les éditions de la pièce qui nous concerne1.

Nous sommes convaincus que notre décision de respecter autant que possible la ponctuation originale est la bonne. Les exceptions sont les suivantes. Dabord, les points de suspension. Encore une fois, nous sommes conscients de la théorie qui veut que le nombre de points (on peut en trouver jusquà six dans certains endroits) indique la longueur de la pause, mais quand on considère que les points de suspension représentent souvent le moment où un personnage interrompt son interlocuteur, il est clair quaucune pause nest demandée. Loin de là. Nous les avons donc régularisés et nous les représentons toujours par groupes de trois conformes à la mode moderne.

Un autre problème pour le lecteur moderne réside dans lusage des points dinterrogation là où on attendrait plutôt un point dexclamation ou peut-être tout simplement un point. Nous avons donc remplacé, par des signes de ponctuation plus convenables, les points dinterrogation toutes les fois que cela nous a paru nécessaire.

Au bout du compte, nous avons modifié maints signes de ponctuation dans Le Fantôme amoureux, y compris quelques ajouts placés là où ne figurait aucune ponctuation dans loriginal et la suppression de plusieurs signes de ponctuation intempestifs (pour la plupart des virgules) – mais sans compter les corrections apportées obligatoirement aux fins de répliques se terminant par une virgule ou un point-virgule et même parfois par une absence totale de ponctuation. Précisons enfin que pour un peu moins de la moitié de ces changements nous avons suivi tout simplement la ponctuation de lédition de 1662.

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Nous avons dit que Le Fantôme amoureux fut réédité en 1992. Cette édition mise à part, les lecteurs de Quinault ont dû se contenter pour la plupart de ses pièces des éditions collectives du xviiie siècle. Dans une petite poignée de cas, il nous a semblé utile de signaler, dans nos notes, de petites divergences textuelles qui risquent de les dérouter, qui nous ont fourni une suggestion apte à modifier la leçon fautive des éditions parues du vivant de lauteur ou qui en ont fourni, nous semble-t-il, à léditeur scientifique de lédition de 19922. Nous donnons ci-dessous pour mémoire la liste de ces éditions posthumes du Théâtre de Quinault publiées en France dans lesquelles paraît Le Fantôme amoureux.

1715 Le Théâtre de Mr Quinault. Contenant ses Tragedies, Comedies, et Opera. Dernière Edition, augmentée de sa Vie, dune Dissertation sur ses Ouvrages, & de lorigine de lOpera. Le tout enrichi de Figures en taille-douce. 5 vols, A Paris, chez Pierre Ribou, seul libraire de lAcademie Royale de Musique, MDCCXV.

Le t. II contient Le Fantôme amoureux (p. 391-479).

1739 Le Théâtre de Mr Quinault. Contenant ses Tragedies, Comedies, et Opera. Nouvelle Edition, enrichie de Figures en taille-douce. 5 vols, A Paris, par la Compagnie des Libraires, MDCCXXXIX.

Le t. II contient Le Fantôme amoureux (p. 421-516).

1778 Théâtre de Quinault. Contenant ses Tragedies, Comedies et Opera. Nouvelle Édition, augmentée de sa Vie, dune Dissertation sur ses Ouvrages, et de lorigine de lOpera. 5 vols, A Paris, chez les Libraires associés, MDCCLXXVIII.

Le t. III contient Le Fantôme amoureux (p. 3-96).

On trouve aussi cette même édition parue chez un autre imprimeur :

Théâtre de Quinault. Contenant ses Tragedies, Comedies et Opera. Nouvelle Édition, augmentée de sa Vie, dune Dissertation sur ses 451Ouvrages, et de lorigine de lOpera. 5 vols, A Paris, chez la Veuve Duchesne, MDCCLXXVIII.

Cette dernière édition a été réimprimée à Genève par Slatkine en 1970, 5 vols en 1 vol.

Pour de plus amples renseignements sur les éditions collectives du xviiie siècle, voir William Brooks, Bibliographie critique du théâtre de Quinault, p. 15-17.

1 Les analyses dAlain Riffaud dans son ouvrage consacré à La Ponctuation du théâtre imprimé au xviie siècle invitent à la prudence dès quil sagit de déterminer les liens entre ponctuation des textes imprimés et déclamation.

2 Il ne sagit pas bien sûr de variantes dans le sens propre du terme.