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Classiques Garnier

Établissement du texte

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ÉTABLISSEMENT DU TEXTE

Nous avons pris pour texte de base la première édition, soit :

1656 LA | GENEREUSE | INGRATITUDE. | TRAGI-COMEDIE | PASTORALE | Par le Sr QUINAULT | [Vignette représentant une corbeille de fruits et de fleurs.] | A PARIS, | Chez Toussainct Quinet, | au Palais, sous la montée de la | Cour des Aydes | [ligne horizontale.] | M.DC.LVI | Avec Privilege du Roy.

Frontispice (dont le verso blanc) + 8 f. non chiffrés + 85 p. numérotées de 1 à 48 et de 47 à 83 (c.-à d. en répétant les chiffres 47 et 48). La p. 84 [86] reste blanche. Privilège du 3 juin 1656, enregistré le 9 juin 1656, achevé dimprimer du 15 Juin 1656.

On en trouve aussi lémission suivante :

1657 LA | GENEREUSE | INGRATITUDE. | tragi-comedie | pastorale | Par le Sr QUINAULT | [Vignette représentant une corbeille de fruits et de fleurs.] | A PARIS, | Chez Toussainct Quinet, | au Palais, sous la montée de la | Cour des Aydes | [ligne horizontale.] | M.DC.LVII | Avec Privilege du Roy.

Mis à part la page de titre, il ny a aucune différence entre ces deux émissions. Il semble donc que Toussaint Quinet ait réimprimé sa page de titre pour revaloriser les exemplaires invendus qui lui restaient.

Il ny a pas déditions postérieures publiées du vivant de lauteur. Cela étant, il ny a pas de variantes à signaler1.

Nous avons modernisé systématiquement lorthographe de cette pièce. Nous avons modernisé « encor » toutes les fois que cela sest 188avéré possible, mais il reste beaucoup dexemples de lancienne graphie condamnée par Vaugelas aux endroits où le nombre de syllabes serait faussé par la correction. Nous avons remplacé lesperluette – utilisée systématiquement sauf au début du vers – par « et », et nous avons résolu le tilde en « em » ou « en ». Les noms propres portent bien sûr des majuscules partout, et nous avons respecté fidèlement lusage des majuscules sur des noms communs, tels « Ciel », « Dieux » et « Empire ». Conformément aux normes de la collection, les caractères majuscules accentués sont marqués. Nous avons modernisé la ponctuation aux endroits où notre intervention nous a paru utile. Tout en respectant limportance des discussions récentes autour de la signification de la ponctuation des éditions du xviie siècle et de ses rapports avec la déclamation baroque des acteurs, nous navons relevé aucune preuve dun système qui indiquerait le jeu des comédiens dans les éditions de la pièce qui nous concerne, qui, après tout, nest pas restée bien des années dans le répertoire2.

Nous sommes donc convaincus que notre décision de respecter la ponctuation originale autant que possible est la bonne. Les exceptions sont les suivantes. Dabord, les points de suspension. Encore une fois, nous sommes conscients de la théorie qui veut que le nombre de points (on peut en trouver jusquà six dans certains endroits) indique la longueur de la pause, mais quand on considère que les points de suspension représentent souvent le moment où un personnage interrompt son interlocuteur, il est clair quaucune pause nest demandée. Loin de là. Nous les avons donc régularisés et nous les représentons toujours par groupes de trois conformes à la mode moderne.

Remarquons néanmoins que, dans cette édition originale, plusieurs tirades terminent par deux points ( :), signe de ponctuation qui nous semble représenter souvent des points de suspension, cest-à-dire quand un personnage laisse sa pensée incomplète ou bien quand un autre linterrompt. Dans de tels contextes nous avons donc remplacé les deux points par des points de suspension. Reste à savoir si les deux points qui paraissent quelquefois au cours dune tirade devraient être remplacés suivant le même argument : en fait, cela nous semble être le cas aux v. 189190, 560 et 573 et nous y sommes donc intervenus. À plusieurs autres endroits les deux points précèdent un « mais », souvent adversatif, là où lusage moderne attendrait plutôt un point-virgule, voire dans certains cas une virgule ou un point. Cela étant, et pour mieux aider la compréhension, nous avons remplacé les deux points par une ponctuation plus convenable à la fin des v. 202, 285, 329, 330, 620, 646, 758 et 829.

Un autre problème pour le lecteur moderne réside dans lusage des points dinterrogation là où on attendrait plutôt un point dexclamation ou peut-être tout simplement un point. Nous avons donc remplacé, par des signes de ponctuation plus convenables, les points dinterrogation toutes les fois que cela nous a paru utile.

Au total, nous avons modifié une centaine de signes de ponctuation dans La Généreuse Ingratitude, y compris quelques ajouts placés là où ne figurait aucune ponctuation dans loriginal – mais sans compter les corrections apportées doffice aux fins de répliques se terminant par une virgule ou un point-virgule et même parfois par une absence totale de ponctuation.

Jusquici, les lecteurs de Quinault ont dû, pour la plupart de ses pièces, se contenter des éditions collectives du xviiie siècle. De temps à autre, il nous a semblé intéressant de signaler, dans nos notes, de petites divergences textuelles qui risquent de les dérouter3. Nous donnons ci-dessous pour mémoire la liste de ces éditions posthumes du Théâtre de Quinault publiées en France dans lesquelles paraît La Généreuse Ingratitude.

1715 Le Théâtre de Mr Quinault. Contenant ses Tragedies, Comedies, et Opera. Dernière Edition, augmentée de sa Vie, dune Dissertation sur ses Ouvrages, & de lorigine de lOpera. Le tout enrichi de Figures en taille-douce, 5 vol., A Paris, chez Pierre Ribou, seul libraire de lAcademie Royale de Musique, MDCCXV.

Le t. I contient La Généreuse Ingratitude aux p. 79-159

1739 Le Théâtre de Mr Quinault. Contenant ses Tragedies, Comedies, et Opera. Nouvelle Edition, enrichie de Figures en taille-douce, 5 vol., A Paris, par la Compagnie des Libraires, MDCCXXXIX.

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Le t. I contient La Généreuse Ingratitude aux p. 163-249.

1778 Théâtre de Quinault. Contenant ses Tragedies, Comedies et Opera. Nouvelle Édition, augmentée de sa Vie, dune Dissertation sur ses Ouvrages, et de lorigine de lOpera, 5 vol., A Paris, chez les Libraires associés, MDCCLXXVIII.

Le t. I contient La Généreuse Ingratitude aux p. 153-244.

On trouve aussi cette même édition parue chez un autre imprimeur :

Théâtre de Quinault. Contenant ses Tragedies, Comedies et Opera. Nouvelle Édition, augmentée de sa Vie, dune Dissertation sur ses Ouvrages, et de lorigine de lOpera, 5 vol., A Paris, chez la Veuve Duchesne, MDCCLXXVIII.

Cette dernière édition a été réimprimée à Genève par Slatkine en 1970, 5 vol. en 1 vol.

Pour de plus amples renseignements sur les éditions collectives du xviiie siècle, voir William Brooks, Bibliographie critique du théâtre de Quinault, p. 15-17. Soulignons une fois de plus que la seule édition de cette pièce parue du vivant de lauteur est celle que nous reproduisons ici.

1 Nous écartons les contrefaçons hollandaises – répertoriées dans la Bibliographie critique de William Brooks, – qui dailleurs suivent le texte de lédition française.

2 Les analyses dAlain Riffaud dans son ouvrage consacré à La Ponctuation du théâtre imprimé au xviie siècle invitent à la prudence dès quil sagit de déterminer les liens entre ponctuation des textes imprimés et déclamation.

3 Il ne sagit pas bien sûr de variantes dans le sens propre du terme.