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Classiques Garnier

Annexe

  • Publication type: Book chapter
  • Book: Œuvres. Tome V. La Première Maîtresse
  • Pages: 231 to 247
  • Collection: Nineteenth-Century Library, n° 100
  • CLIL theme: 3440 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques -- XIXe siècle
  • EAN: 9782406133049
  • ISBN: 978-2-406-13304-9
  • ISSN: 2258-8825
  • DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-13304-9.p.0231
  • Publisher: Classiques Garnier
  • Online publication: 08-24-2022
  • Language: French
231

ANNEXE

Gil Blas, 11 octobre 1887, p. 3.

La Première Maîtresse

Roman contemporain

par Catulle Mendès

La première maîtresse, tel est le titre du nouveau roman que Catulle Mendès fera paraître demain mardi, chez léditeur Charpentier, qui nous en communique les bonnes feuilles. Après les avoirs lues, nous demeurons convaincus que ce livre prendra rang parmi les œuvres les plus puissantes et les plus admirées de notre collaborateur ; son succès lemportera encore sur celui du Roi Vierge et de Zohar. La Première Maîtresse, cest lhistoire épouvantablement vraie de … Mais à quoi bon résumer laffabulation dun roman que tous les lecteurs et toutes les lectrices de Gil Blas auront avant trois jours dans les mains ? Bornons-nous à dire que, par lintensité de lémotion et de la cruauté de létude, que font ressortir tant de pages joyeuses et pittoresques, par la richesse et la perfection du style, par la haute leçon morale qui en découle, ce roman est tout à fait hors de pair.

Nous ne voulons pas, en en citant des fragments, déflorer les grandes scènes, tragiques ou plaisantes, de la Première Maîtresse ; mais voici trois courts fragments1, un peu en dehors de laction, et dont nous sommes heureux de vous offrir la primeur.

232

E. Lepelletier, « Chronique des livres », LÉcho de Paris, 17 octobre 1887, p. 1.

Librairie Charpentier :

La Première Maîtresse, roman de passion, aux tableaux ardents, peints, léchés parfois, avec un soin précieux et un art indiscutable, par Catulle Mendès, maître des raffinements de lâme et des abandons de la chair. La Première Maîtresse a paru en feuilleton dans le Voltaire et a, paraît-il, causé de fortes rougeurs aux lectrices de ce journal paisible.

Le Matin, 17 octobre 1887, p. 4.

« La Première Maîtresse » – Catulle Mendès – (Charpentier).

Nous avouons sans détour que notre critique est hésitante en face du livre de M. Catulle Mendès. Nous ne pouvons prendre sur nous de lanalyser, et nous nous contenterons de dire que lauteur y met beaucoup de talent littéraire au service dune imagination déréglée et démoralisée.

Les tableaux dont la fille de trottoir est le principal personnage ne nous tentent guère.

« Les Livres », La France, 16 octobre 1887, p. 32.

La « Première Maîtresse », roman contemporain par Catulle Mendès. – La Première Maîtresse, tel est le titre du nouveau roman que Catulle Mendès vient de faire paraître chez léditeur Charpentier. Certainement ce livre prendra rang parmi les œuvres les plus puissantes et les plus admirées de Catulle Mendès ; son succès lemportera encore sur celui de Zohar. La Première Maîtresse, cest lhistoire épouvantablement vraie de … Mais à quoi bon résumer laffabulation du roman que tous les lecteurs et toutes les lectrices auront avant trois jours dans les mains ? Bornons-nous à dire que, par lintensité de lémotion et la cruauté de létude que font ressortir tant de pages joyeuses et pittoresques, par la haute leçon morale qui en découle, ce roman est tout à fait hors de pair.

233

Paul Ginisty, « les Livres », Gil Blas, 25 octobre 1887.

La première maîtresse, par M. Catulle Mendès (Charpentier).

Il est terrible, avec toutes ses grâces enveloppantes, ce livre de Catulle Mendès, la Première maîtresse, et poignant !

Évelin Gerbier, un tout jeune homme, un adolescent blond, candide autant quil le paraît, fait, un jour, la rencontre dune femme ayant toutes les allures dune petite bourgeoise, posée et raisonnable. Elle lui inspire plutôt du respect. Elle lattire chez elle, cause avec lui de choses calmes, en lui offrant le thé dans un salon confortable, banal, honnête. Puis, soudain, elle éteint les lumières, elle sempare de lui, elle se métamorphose en une amante implacable, le déchirant de ses baisers, qui sont des morsures ! De ses étreintes, Évelin sort anéanti, troublé à jamais par ces caresses effrayantes.

Mais quand il revoit Mme dArlemont, elle est toujours, par la plus troublante des énigmes, la même petite bourgeoise rangée, discrète, ennemie du romanesque – jusquà lheure fatale où séteignent les lumières. Et, épouvanté, Évelin subit son mystérieux pouvoir, se donne tout entier à elle, comme une victime. Laime-t-il ? Il ne sait pas. Elle le terrifie, avec son double aspect de femme très douce, très sérieuse, donneuse de bons conseils, et, subitement, damoureuse tragique et cruelle.

Mais la sœur de Mme dArlemont, par un désir de vengeance contre celle-ci, dévoile à Évelin ce quest cette créature ambiguë. Veuve, cest vrai ; appartenant à une famille honorable, bien rentée, cest vrai. Mais dautres enfants, comme Évelin, sont devenus sa proie, dautres sont devenus les victimes de sa lascivité hypocrite. Il y en a qui sont morts de ses baisers ! Et toute une existence dhorreur se dévoile aux yeux dÉvelin éperdu. Oh ! la fuir ! Il sévade, il court le monde en compagnie de joyeux comédiens nomades. Il croit lavoir oubliée. Il revient malgré lui, il la retrouve. Pas un reproche, pas la moindre « scène ». Seulement, elle le reprend, et si tyranniquement quil courbe la tête, sentant toute résistance inutile. Et tous deux, ils se plongent dans des voluptés innommées, maudites, sinistres – sans que, pendant le jour, le visage de Mme dArlemont cesse de refléter la tranquillité parfaite dune personne sérieuse, positive, presque un peu provinciale… Cependant, à la suite dune débauche dun raffinement plein dépouvantes, où a pris part sa 234sœur, maintenant sa complice, Mme dArlemont a un instant de féroce jalousie… Elle la tue…

On larrête. À la maison centrale où on lenvoie, elle demeure distinguée, discrète, soumise – la bourgeoise, enfin ! Évelin, lui, ayant reconquis sa liberté, se croit sauvé. Des années se sont passées. Il sest marié, il est riche, il a des enfants, il est très heureux ; il ne pense plus aux orages passés. Il a atteint le port tranquille quil souhaitait.

Mais Mme dArlemont sort de sa prison, et, brusquement Évelin – après tant de temps écoulé ! – perd la tête. La maîtresse terrible na pas besoin daller le chercher : il vient à elle, vaincu davance. Il abandonne tout pour elle. Ils ont déjà des cheveux gris tous les deux : nimporte ! Laffreux amour recommence, inéluctable. La toute-puissance de la perverse la perdu à jamais, pour toujours !

Il nest guère dœuvre littéraire plus démoniaque que celle-ci, sous ses si artistes séductions dune forme exquise.

A. D., « Chronique littéraire », La Petite République française, 25 octobre 1887.

Première Maîtresse 3 , par Catulle Mendès.

(Charpentier, 1887).

M. Catulle Mendès nous devait un peu cette Première Maîtresse. Du superbe et étrange Zo-har4 à son dernier livre il sest reposé. Robe montante, Lesbia et LHomme-Tout-Nu nont été pendant la villégiature littéraire que prenait leur auteur que dexquises nouvelles dont il faut évidemment lui savoir gré de nous les avoir fait lire, mais dont il ne faut point plus que cela lui tenir compte ; M. Mendès nous ayant habitués depuis longtemps à ces élégantes flâneries au milieu des soieries de tons fanés, et à ces délicieuses promenades à travers les boudoirs, dont il retient lui, le descriptif délicat, un bruit doux de baisers quil na point entendus, mais quil aime, et quen joli séducteur il nous rapporte, nous devinant aussi heureux den lire la chanson que den savourer les troublantes réalités.

235

Première Maîtresse est un beau livre, mais cest une grosse exagération. Cest lhistoire dun jeune homme très bibiche que les circonstances semblent vouer éternellement aux séductions dune femme qui est un monstre de vices et de fornications impures.

Jai dit « exagération » parce que M. Mendès a évidemment tort de considérer le vice quil nous dépeint dans son dernier livre comme la chose la plus monstrueuse, et contre laquelle il faille le plus sélever, qui soit. Il sest trop généralisé ce vice, ce raffinement plutôt, pour quune majorité se prononce contre son introduction dans nos mœurs. Nous y allons tous à ce raffinement, nous y allons comme on va chez la marchande de gants den face ou chez la marchande de cigares – de cigares à bouts tournés – par distraction, par dilettantisme si lon veut et, grâce à Dieu, personne de nous nen est mort.

Évelin, le héros de Première Maîtresse, en mourra, lui, parce que Catulle Mendès nous la décrit faible, subissant tout, abandonnant ses plus chers projets, tombant des sommets du plus beau rêve à la plus plate réalité pour se soumettre tout entier à lascendant dune raffinée qui lui suce – cest le mot – en grande sangsue quelle est, non seulement ce que M. Mendès a voulu dire mais encore tout ce que le séduisant Éphèbe – le héros de ce roman – a de jeune et de frais. Elle lui prend toutes ses illusions, elle combat toutes ses visées, elle le rabaisse au niveau des plus vulgaires vulgarités pour ne nous laisser dÉvelin quun être sans force de caractère, efféminé, abruti, et en un mot bien peu digne dintérêt.

Si les personnages du dernier roman de Catulle Mendès ne nous intéressent par leur nullité en quoi que ce soit, si laction même du roman nous semble exagérée et vue à travers le tempérament dun illusionniste en quête de vices, malgré tout, nous devons néanmoins accorder à la forme du roman même toutes les qualités qui ont fait de M. Mendès le maître styliste et le charmeur par excellence que tous les gens de goût apprécient.

La Première maîtresse fourmille, pétille plutôt, de jolies choses et ces choses-là doivent être rudement belles pour trancher par leur forme exquise, sur le ton général du livre, adorablement chatoyant, ciselé, fouillé, jamais précieux pourtant, impeccable, superbement coloré et Dieu sait de quels jolis tons !

Au tournant de chaque page du livre, cest un étonnant crépitement de réflexions profondes, de descriptions chaudes et mouvementées, délégances comme le maître peut seul les comprendre et les décrire.

236

Nous prenons au hasard :

Évelin tressaillit dans un emportement vers cette créature ; il crut sentir descendre vers lui un parfum, comme si on avait éparpillé un bouquet de fleurs sales, pourries. Mauvaise et bonne odeur, bonne dêtre mauvaise.

Et plus loin, en parlant dune mère qui, inquiète, attend son fils :

Toute la nuit sans se coucher, elle avait attendu Évelin ; elle venait de sassoupir, brisée ; mais de ses paupières closes, il sortait des larmes ; elle pleurait en rêve.

Ce mot dun modèle dont Mendès fait plus loin une admirable description :

Dans lintimité, on lappelait Sans-Chemise, parce que, une fois, elle avait dit : « Eh bien ! non, je nen mets jamais ! À quoi ça me servirait-il den avoir une, puisquil faudrait lôter, le jour, pour le travail, et, la nuit, pour la rigolade ? »

Et, pour finir, citons encore cette jolie description dune morte :

Mme Gerbier, défunte, en sa robe des dimanches, était charmante, là. Sous ce bonnet dont on lavait coiffée, ses cheveux gris, frisés, étaient comme de petits rires sur son front où la mort avait remis de lenfance. Elle avait les lèvres blêmes, mais laurore y jouait. Et, si mignonne dans la mort, à cause de sa forme grêle et frêle et de sa jupe à fleurs, elle dormait, la petite maman souriante. Elle était auguste et jolie. Elle nentendait pas, attentive à léternité, les bruits voisins. Ses yeux clos regardaient de lautre côté de la vie. Elle ne savait pas, dans la pudeur infinie de la mort.

Le livre en est rempli de ces choses veloutées et bien écrites, ceux qui le liront – ils sont nombreux – resteront sous le charme, et bien longtemps, de cette belle langue musicale et cadencée, maniée de main de maître ; car pendant que bon nombre de littérateurs sévertuent à torturer le Français [sic], Mendès, qui se contente de lécrire, reste fort.

237

Philippe Gille, « Revue bibliographique », Le Figaro, 26 octobre 1887, p. 5-6.

La Première Maîtresse
par Catulle Mendès

Jouvre un de ces aimables livres jaunes qui ont fait la joie dune génération, un volume Charpentier, comme on disait et comme on dit encore. Cest là-dedans que nous avons lu pour la première fois Musset, Mérimée, Théophile Gautier et tous ces grands écrivains à qui, malgré ses profonds dédains, lécole actuelle ne peut sempêcher demprunter un peu de leur costume, pour se présenter convenablement dans le monde des lecteurs.

Je ne veux pas dire que Catulle Mendès emprunte rien à personne, mais il est dessence incontestablement romantique et cest justement parce quil a sur le front une lueur de la flamme poétique de ses devanciers quil faut lui pardonner beaucoup. Nest pas sincèrement exagéré qui veut et, pour mon compte, je naime pas ceux qui, en art, font profession de penser froid et de voir trop juste.

Ceci soit dit en faveur de M. Catulle Mendès, car ce nest pas par la froide raison quil pèche, lui ! Mon préambule terminé, jouvre le livre au beau milieu, et le hasard my fait trouver une douce, délicate et charmante idylle dont lhéroïne joint au charme provincial des jeunes filles de Balzac, celui des créatures les plus poétiques de Musset.

Voici son portrait :

Elle ressemblait, entre les clématites et les vignes vierges, à quelque chose de plus frais que les fleurs et les feuilles. Assise, elle semblait grande, le buste fier ; et son cou, qui se penchait – car elle cousait, très attentive, – avait la courbe longue et fine dun roseau lourd de neige.

Adossé au mur, dans la rue solitaire, il la regarda très longtemps, sans quelle parût sapercevoir de cette présence indiscrète.

Vingt ans, oui, vingt-deux ans peut-être. Si délicate et si frêle pourtant, elle navait plus, en sa grâce sérieuse, le charme puéril des petites filles à peine femmes. Dans la ligne directe de ses cheveux châtains, très lisses, en bandeaux, dans la pâleur saine de son visage un peu long, dans son regard, quelle levait parfois, et qui ressemblait, vers le ciel, à un soupir résigné, sur ses lèvres à peine roses, comme si lespoir du baiser les avait déjà quittées, dans toute son attitude, il y avait une mélancolie sans amertume pourtant ; on devinait en elle le consentement paisible de voir sécouler les jours, sans 238demander à demain plus que hier ne donna. Labsence despérer nest pas le désespoir. Cette jeune fille devait se complaire dans la continuité monotone des heures semblables à tant dautres heures ; elle ne gardait pas rancune au destin de lavoir mise où elle était, de ly laisser ; elle se jugeait heureuse de ne pas lêtre. Et elle vivait, dans la banlieue propre et claire de la petite ville, sans désirs, sans rêves, sereine.

Lâme et les yeux vers elle, Évelin simaginait toute lexistence de cette jeune demoiselle sérieuse et laborieuse, qui cousait à la fenêtre dune maison de faubourg, en province.

Ce devait être la fille de quelque petit employé, ou de quelque professeur, ou dun commerçant de la ville, retiré des affaires, pas riche. Avait-elle sa mère encore ? oui, peut-être ; peut-être aussi grand-papa et grandmaman, de très vieilles personnes quil faut soigner, à qui, avant le dîner, on noue la serviette autour du cou, parce quils sont très faibles, très enfants, avec des lèvres qui pendent. Cétait elle maintenant qui dirigeait le ménage sans domestiques. Elle avait bien vite reconnu que jamais elle ne pourrait se marier, pauvre comme elle était ; puis, tant de monde à qui elle était nécessaire. Elle avait, avec une douceur presque pas triste, renoncé à son propre bonheur pour faire le bonheur des autres.

Évelin Gerbier, le très triste héros du livre, relevé, à ce moment du récit, de ses avilissements, suit la jeune fille jusquà la limite dun village où elle porte une aumône.

Félicie, pas une fois, ne sétait retournée. Il avait, de la suivre, le cœur tremblant ; lui parler, il noserait jamais. Elle marchait assez vite. Il remarqua quelle portait dune main quelque chose dassez long, dans un papier. Cétait un pain. Il se souvint dune vieille mendiante qui venait quelquefois chanter dans la rue, offrant de petites feuilles roses ou bleues où la bonne aventure est écrite ; jamais Félicie ne manquait de jeter des sous à cette pauvresse. Il était possible quelle allât lui porter, dans lun de ces logis misérables, laumône dun pauvre repas.

Et la banalité un peu romanesque de suivre cette jeune fille tandis quelle allait faire la charité, – sujet médiocre de quelque keepsake, – charmait Évelin ; je ne sais quel souvenir de poème élégiaque et bourgeois lui chanta dans la mémoire. Il se sentait bercé en un attendrissement infini, parce quelle était si bonne, parce quelle venait en aide aux malheureux. Cependant, il ne pouvait se décider à sapprocher delle, à lui adresser la parole. Ce fut seulement quand elle passa sous les arbres, près du banc, que, rassemblant tout son courage et dune voix si faible quelle devina les paroles plutôt quelle ne les entendit :

– Oh ! mademoiselle… mademoiselle ! dit-il.

Il se tut. Elle sarrêta. Elle frissonnait toute.

239

Au bout de quelques minutes, Gerbier a dit à Félicie tout ce qui se passe dans son cœur :

Ils se taisaient tous deux, elle pleurante.

Mais il vit, tombé dans lherbe, hors de lenveloppe, le pain quelle avait apporté.

– Cest pour ?… demanda-t-il, tendant la main, en un geste circulaire, vers les maisonnettes de terre et de planches, éparses dans le champ pierreux.

Dune inclinaison de tête, parmi les sanglots, elle fit signe que oui, indiqua du regard une des pauvres masures. Alors il ramassa le pain, traversa la plaine en courant, entra dans la hutte, en ressortit presque aussitôt, laumône faite, revint près du banc, où Félicie était restée assise. « Merci ! » Merci ? Qui disait merci ? Était-ce, par la bouche dÉvelin, la pauvre femme secourue, était-ce Évelin lui-même ?

La remerciait-on dun peu de pain offert, ou de tant de bonheur donné ? Lattendrissement de Félicie redoubla, dans plus de sanglots et de larmes ; et, comme il sétait placé à côté delle, elle lui mit sa tête sur lépaule, sans même la pensée quil neût pas fallu le faire, et les pleurs lui roulaient des yeux, plus nombreux, plus pressés, et cétait, près du cou dÉvelin, de petites secousses, sans paroles : alors, lui, en qui fluaient toutes les délices paradisiaques des tendresses partagées, triomphant comme un dieu et faible comme un petit enfant, il se mit à pleurer aussi, mélancoliquement et délicieusement.

Pourquoi le charme de ce récit exquis nest-il pas la note dominante du livre, et pourquoi limpression produite par les pages qui le précèdent et celles qui le suivent vient-elle leffacer presque complètement ?

Faut-il encore répéter que les Liaisons dangereuses, écrites par Laclos, soi-disant pour moraliser la société, est un livre absolument pernicieux et dont leffet a été désastreux ? M. Catulle Mendès, oubliant que les traités contre la peur nauraient dautres résultats que de rendre peureux les enfants qui les liraient, sest livré, en faveur de la morale, à un luxe de détails absolument inquiétants. Insister sur les évolutions dun vice, sur toutes les phases de son fonctionnement, quand il sagit de lamour bestial, est tenter une entreprise périlleuse. Le fameux docteur Tissot5 na été que fatal aux lycéens à qui il voulait rendre service. En résumé, si javais à enseigner à la jeune génération de la Roquette lhorreur du vol avec effraction, je me garderais bien de lui dire que les meilleures pinces et les monseigneurs les plus puissants se trouvent chez tel quincaillier, et 240surtout je ne soulignerais pas complaisamment à ces jeunes gens quune fois la serrure forcée il est mal de courir au secrétaire, dy laisser les titres et de prendre lor et les billets de banque avec lesquels on peut, dune façon blâmable, il est vrai, se procurer toutes les jouissances de la vie.

Leur intelligence aurait bien vite remis chaque chose à sa place, et nous compterions à leur sortie quelques malfaiteurs de plus.

Revenons à la Première Maîtresse :

Élevé par sa mère, veuve, le jeune Gerbier, demi-poitrinaire, est pris par une bourgeoise, qui mêle à la corruption de Messaline la férocité de Marguerite de Bourgogne. Elle prend et jette des amants de son lit à la tombe, comme une petite fille ferait dun bâton de sucre dorge qui lui paraîtrait médiocre, pour passer tout de suite à un autre. Nous avions la courtisane bourgeoise, cette fois cest la bourgeoise courtisane que nous offre M. Catulle Mendès. Naturellement, ce vampire renvoie Gerbier mourant ; celui-ci se console dans les brasseries où il rencontre deux personnages dont les silhouettes sont admirablement dessinées : le superbe cabotin Straparole et Jean Morvieux, le haineux par plaisir de haïr, lenvieux de toutes les gloires, le déchireur de toutes les réputations et en même temps le justicier de toutes les faiblesses.

Cest le récit détaillé des amours spéciales de Mme dArlemont et de Gerbier, où lauteur sest vraiment trop complu, qui forme la plus grande partie du livre. Lavilissement de ces deux personnages lun par lautre est-il suffisant pour lintérêt du roman ? Voilà ce que dira le public qui fait le succès ; mais il appartient dès aujourdhui à la critique de protester contre la tendance des écrivains du jour qui consiste à ne nous faire voir que des personnages dont la hideur constitue heureusement une exception dans la nature. Cest justement contre ce monde dexception quil faut réagir, monde dangereux et pour le lecteur et pour celui qui lexploite. On perd la vue densemble, indispensable à toute création artistique, et on se plaît à ne nous montrer que des enfants à deux têtes, des veaux à cinq pattes et des gens sans cœur. Quelle étude a-t-on faite à lexamen de ces monstres et qui pensera à dire en les observant, comme on fait en suivant les personnages de Balzac, de Musset : « – Oui, cest bien moi, cest vrai, voilà bien les désordres de la passion que jai éprouvée, voilà bien les cris qui me sont sortis du cœur !… » Ô messieurs les romanciers, 241donnez-nous donc enfin des gens faits comme tout le monde, et noubliez pas que si vos héros ne nous touchent pas, cest parce quils ne parlent pas notre langue, et quon ne sentend quavec les créatures de son espèce.

Quelles amours, et jen appelle à ceux qui ont le plus souffert de passions folles, quelles amours ressemblent à celles de ces deux insensés ? Ce ne sont que morsures, égratignures, spasmes horribles. Notez que Gerbier est dune étrange impressionnabilité ; il se promène et tombe en défaillance, pourquoi ?

Il dut se retenir, pour ne pas tomber, à la colonne de bronze dun réverbère, parce que, dans une voiture, les stores mal baissés, deux amoureux sétaient baisés sur la bouche. Et quand il reprit sa promenade sur les trottoirs moins encombrés, vers la place de la Concorde, il était très pâle.

Je lai dit, il ne lui en faut pas beaucoup. Arrivons à la première séance :

Alors, fuyant les lèvres lourdes qui lui avalaient tout le souffle, il se déroba, en criant ; mais les bras le ressaisirent, les doigts déchiraient, arrachaient, avec des fureurs et des adresses, ses vêtements, draps et toiles, et, dévêtu, renversé sous la pesée dun corps qui bientôt glissa, Évelin, en pleurs, plein de transes et daffres…

Et cætera !

Elle le tenait. Il était en la puissance dHonorine comme un oiselet entre deux mâchoires détau.

Après la nuit de sinistre ivresse, où il subit, tout à coup, tout entier, le supplice du Plaisir, après les pleurs qui demandent grâce et les bégaiements qui implorent de nouvelles tortures, après sa virginité salie, mordue, arrachée, ensanglantée.

Et cætera encore ! Le plaisir nest pas fini :

Évelin, dans les bras, sous la bouche, sous les dents, sous les ongles dHonorine, tremblait comme une faible proie qui saigne et qui a peur, et qui voudrait fuir, et qui succombe. Il râlait, elle riait, tout bas. Sans doute, dans ces minutes où elle le voyait vaincu, sali, soumis, à jamais déchu des puretés premières, elle connaissait lépouvantable ravissement dun démon qui a conquis lâme dune vierge !

On dira : mais pourquoi diable revenait-il sachant bien la réception qui lui serait faite ?

242

À cause des nuits infâmes ! À cause des baisers quelle seule savait, quelle seule lui donnait, quil nosait pas demander à dautres ; à cause des suppliciants plaisirs, qui lavaient dabord épouvanté, et dont, peu à peu, elle lui avait fait une exécrable et délicieuse habitude.

Ce nest pas tout :

Il fallait quil souffrît, quil râlât, quil mourût sous la victoire acharnée et froide, jamais achevée ou toujours recommencée…

Nallez pas croire que Mme dArlemont garde toutes ses griffures pour ses amants ; elle pense aussi à sa sœur qui montre ses blessures à Gerbier :

Elle avait écarté sa pelisse, son peignoir ; il eut le temps de voir, sur le visage, au cou, sur les seins de la jeune femme, des marques rouges et bleuissantes, comme dongles qui se seraient enfoncés, comme de dents qui auraient mordu.

– Oh ! dit-il.

Le réverbère dépassé, lombre se reforma.

– Mon Dieu, mademoiselle, qui vous a fait ces blessures ?

Elle répondit dans un éclat de rire où il y avait de la rage et de la menace :

– Tiens, ma sœur, donc !

Les plaisirs dAntoinette ne sarrêteront pas là ; sa sœur létranglera un soir de grande joie, dans une scène que je me refuse à analyser et qui la conduit à la réclusion. Gerbier loin delle, et bien quil se soit laissé conter fleurette devant le lit où gît le cadavre de sa mère, deviendra un brave bourgeois, rapportant à sa femme et à ses enfants un homard pour leur dîner, quitte à recommencer à mordre et à être mordu, à égratigner et à être égratigné, quand Mme dArlemont, « qui a fait son temps », aura repris le cours de ses passions, et lui dira le fameux : – Eh bien ! monsieur Gerbier, venez, je vous attends !

Impossible de suivre M. Catulle Mendès partout où il nous conduit. Dans le reste de ce roman si bien commencé, le héros et lhéroïne, à la recherche de débauches suprêmes, en inventent, paraît-il, une complètement inédite, cent fois plus enivrante que les autres. Mais, hélas ! pendant que lauteur terrifié crie : fi lhorreur ! à cette trouvaille, sans la préciser, les braves bourgeois, à qui le livre a pu tomber dans les mains, ne pensent plus quà la deviner. Que peut être cette débauche pour quil nait pas osé la préciser, lui qui les a toutes détaillées, et dans 243une belle langue, hélas ! Jamais la police na cherché avec tant de soin certaine diligence égarée sur la route de Lyon ; les pauvres gens en ont la tête tournée, et Dieu sait ce quils deviendront, eux les honnêtes, eux les purs, sils persistent dans leurs recherches !

Jai dit à peu près tout ce que javais sur le cœur à un écrivain de grand talent qui ne veut pas sentir le danger quil y a à côtoyer certains précipices. Il ne faut pas, pour avoir voulu être un romancier moralisant, courir le risque de passer pour un conteur licencieux.

En résumé, si lauteur a voulu, comme nous en sommes persuadés, écrire un livre moralisant, le but est manqué, car si le vice était aussi odieux et aussi douloureux quil nous est dépeint dans la Première maîtresse, il ne prendrait et surtout ne garderait personne. Un garçon sensé ou insensé qui reviendrait pour la première fois égratigné, battu, mordu par une de ces redoutables « enchanteresses », ne retournerait pas lui demander une seconde séance. Il constaterait dabord que les chats, comme les hommes ont une façon daimer qui leur est propre et que ce qui est bon pour un matou est fort désagréable pour un électeur ; il penserait ensuite que si lamour ressemblait à celui dont il vient de voir le tableau, ce petit dieu ne jouirait certainement pas de lincontestable popularité quon lui accorde sur la terre.

T. Colani6, « Les Livres », La République française, 31 octobre 1887, p. 3.

Catulle Mendès : La Première Maîtresse, roman contemporain (G. Charpentier et Cie)

Vous me permettrez de passer rapidement à côté de la Première Maîtresse de M. Catulle Mendès. Pour M. Mendès, cela est trop évident, lespèce humaine se distingue des autres espèces animales en ce quelle est constamment en rut. De plus, elle a cette supériorité dinventer des plaisirs « sous-humains » qui causent aux voluptueux dintolérables souffrances ; cest pourquoi ils y reviennent sans cesse. Loriginalité de ce roman sadique consiste en ceci que lhéroïne est une très honorable bourgeoise. Ayant été condamnée pour avoir étranglé sa sœur dans 244une crise « sous-humaine », elle fait huit ans de maison centrale et puis rentre un soir dans son bel appartement comme si elle en était sortie le matin, y retrouve la même bonne et le même amant. Vous voyez comme cest dessiné daprès le modèle vivant ! On dirait une photographie, tant cest naturel !

Charles Canivet7, Le Soleil, 7 novembre 1887, p. 3.

La Première Maîtresse, par Catulle Mendès, 1 vol. à la librairie G. Charpentier ; la Gouine, par Boyer dAgen, 1 vol. à la librairie Kistemaeckers (Bruxelles).

Nous traversons une heure littéraire des plus singulières et des plus exagérées. Il est facile dy constater, en suivant de près le mouvement, une sorte daffolement qui serait inquiétant sil devait avoir de la durée. Spéculer sur le goût malsain du public, telle paraît être la devise, et cest à qui poussera le plus loin dans cet ordre didées. Cest même à se demander comment il serait possible daller plus loin. Les livres obscènes dautrefois sont de beaucoup dépassés, et les éditions nouvelles quon en a tentées, dans quelques librairies, pâlissent singulièrement auprès des inventions contemporaines dont les auteurs appliquent aux lettres la méthode dite intensive. Cest, si je puis mexprimer ainsi, une littérature de tableaux vivants où les mots prennent de la couleur, pour mieux exprimer les choses, où le rideau nest tiré sur aucun spectacle, si immoral quil puisse être et où lon cherche, avant tout, à renfermer dans un certain nombre de pages le plus démotions charnelles quil soit possible.

Il ny a plus rien pour lesprit, rien même pour le cœur. Lhomme y devient lesclave des sens, subjugué par eux, jusquà ce quil soit annihilé, après avoir passé par toute la série des phases ordurières. De tels livres illustrés seraient impossibles ; je ne pense pas quils fussent tolérés. Tels quils sont, les voilà donnés comme des livres denseignement moral, et si leurs auteurs se sont complu dans lexposition de leurs rêves érotiques, – car il ny a pas dautres mots pour cela – cest pour en dégoûter les autres. Il y aurait de quoi ! Mais, ce ne sont pas généralement les 245jeunes gens qui lisent ces sortes de livres ; ils vont tout droit dans les mains qui sy connaissent, nombreuses, hélas ! car les gens pervertis ne se comptent plus et cherchent, avec acharnement, une peinture toujours nouvelle pour leurs maladives curiosités. Oui, voilà où nous en sommes, et ce quil y a de plus étrange, je le répète, cest que les écrivains, par une extraordinaire aberration, sy donnent une sorte dapostolat et travaillent, à les entendre, pour la bonne cause.

Quand il sagit dun écrivain comme M. Catulle Mendès, on peut être sûr davoir affaire à un littérateur de marque, et cest une raison de plus de regretter une telle dépense de talent pour de si mauvais livres. Et ici, je ne parle pas en critique que les choses crues épouvantent ; à force de lire, je ne dirai pas quon se blase, mais on devient assurément plus indifférent à de certaines choses ; et il en a passé sous nos yeux, depuis quelque temps, de si étranges et de si corsées, quil nous est presque permis de ne reculer devant rien. Eh bien, ces livres, dune obscénité voulue, sont tous les mêmes, aussi bien la Première Maîtresse de M. Catulle Mendès, qui est homme de grand talent, que la Gouine de M. Boyer dAgen8, qui en a peut-être aussi, mais qui en fait un bien mauvais usage. Ici, tout est ou semble calculé, jusquau titre qui est une sorte dappel aux passants curieux. Nous y retrouvons lidée première de la Sapho dAlphonse Daudet, mais développée dans un milieu ici plus vil, là plus bas, et avec des moyens propres aux tempéraments des deux auteurs, lun un nouveau venu, lautre écrivain goûté, poète délicat et original, dune rare puissance dexécution, et dont la main ne sest pas perdue, chose rare, dans la hâtive production du journalisme quotidien.

Dans Sapho, Daudet nous a peint, avec sa supériorité ordinaire, lhomme rivé à sa chaîne, désireux de recouvrer sa liberté, mais que le souvenir saisit, une fois libre, et rejette dans sa liaison. Affaire non de cœur, mais dhabitude, qui engendre tant de misères et qui a brisé, il est permis de le dire, tant dhommes forts. Mais Daudet, qui na cependant point de préjugés de pudeur exagérée, a su se tenir dans les limites permises. Ce nest pas lui qui cherche le tableau pour le plaisir du tableau ; non, il suit pas à pas les progrès de lhabitude, pour en arriver à une fin logique ; il montre labdication progressive dune jeune homme sans volonté, qui devient un homme sans énergie, et 246tout ce que les meilleurs perdent dans cette vie commune, qui devient une concession perpétuelle à toutes sortes de bassesses morales lorsque lenglué demeure sans force contre le ridicule et sans fierté à lendroit des vilaines choses quil voit, mais quil est contraint de subir. Je ne demanderais même pas mieux de voir là un enseignement, bien que lauteur ne sen vante point. Mais, de lenseignement, dans le livre de M. Catulle Mendès, qui sen vante, cest autre chose ! Il ny a point de style qui tienne, ni de forme parfois supérieure, quoique mêlée ici et là, de quelques concessions au décadisme. Ce livre est un mauvais livre où lauteur se complaît à noter, montre en main, comme un médecin les pulsations du cœur, les sensations et les impressions dun jeune homme rivé à son vice, quelque chose comme un cours complet de désirs singuliers et dimmondes curiosités. Ici, ce nest plus lhabitude de la femme corrompue, cest la tyrannie du vice lui-même, dans ce quil a de plus inavouable, et qui pourra causer quelque jouissance mauvaise à des lecteurs gâteux ou enclins au ramollissement.

Lautre livre du même genre, qui nous vient de Bruxelles, où jadis, dans le Parlement, on osa prendre à partie la littérature française contemporaine, a poussé plus loin encore ce singulier besoin de divulgation daffaires particulières, et la triste héroïne de ce triste livre a été ramassée dans un ruisseau plus fangeux encore. Quil y ait là du talent décrivain, ce nest pas douteux ; mais, ne faut-il pas avoir limagination bien pauvre, pour en être réduit à noter, jour par jour, des sensations personnelles, qui nont rien de bien intéressant ? Ici, la confession va jusquà lhorrible ; il est même probable quelle ne sera jamais dépassée, et la librairie Kistemaeckers9, usine où se fabriquent tous ces mémoires destinés à létude ultérieure du ramollissement, à la fin du dix-neuvième siècle, peut tirer léchelle ; elle ne trouvera pas mieux. Dun coup, M. Boyer dAgen na eu quà paraître, pour combler la mesure, analysant, jour par jour, abjection par abjection, la vie crapuleuse dun imbécile qui, commençant par aimer une vieille femme dont les cheveux déteignent dans sa main brûlante, finit en vampire. Les héros de MM. Daudet et Mendès étaient rivés pour la vie ; celui-ci est rivé jusque par delà la mort, et je suis bien persuadé que lauteur a cru faire une incomparable trouvaille. Il ny aurait même 247pas à parler de cela, sil nétait indispensable à quiconque soccupe de lévolution littéraire contemporaine, de signaler cette marche funèbre vers lignominie factice, entièrement voulue, où des jeunes gens dévoyés étudient et observent, non le vice, mais lacte vicieux et la dégringolade inévitable dans la folie ou le gâtisme. Quelques-uns, ayant ainsi débuté, ont fait acte de contrition ; ce devrait être une leçon pour les autres : mais jimagine que sils font cela, cest quils ne peuvent faire autre chose, et quils aiment à dissimuler une impuissance réelle dimagination, sous un entassement fastidieux autant que répugnant de détails lubriques, à lusage des gens corrompus.

1 Suivent trois fragments titrés : le premier « Évelin » est extrait du chapitre premier du premier livre, puis le deuxième « Le premier baiser » est extrait du chapitre v du premier livre et enfin le troisième « Tetons-de-Bois » est extrait du chapitre premier du deuxième livre. Ces fragments contiennent de menues variantes destinées à les rendre lisibles de manière autonome.

2 Ce texte est repris à lidentique dans La Justice du 19 octobre 1887, p. 3.

3 Sic. Le texte de la chronique omet larticle défini du titre du roman, à lexception dune occurrence.

4 Sic.

5 Le médecin suisse Samuel Tissot (1728-1797) est lauteur dun célèbre traité, LOnanisme ou Dissertation physique sur les maladies produites par la masturbation (1760).

6 Timothée Colani (1824-1888).

7 Charles Canivet (1839-1911).

8 Auguste-Jean Boyer dAgen (1857-1945).

9 Henry Kistemaeckers (1851-1934), éditeur libraire installé à Bruxelles, publie de nombreux auteurs naturalistes et décadents.