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Classiques Garnier

Résumés

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Résumés

Jean-Louis Fournel, « De la Storia dItalia à lHistoire des guerres dItalie. Traductions et publications françaises de la Storia dItalia de Francesco Guicciardini dans la deuxième moitié du xvie siècle »

Cet article montre comment la réception française de Guicciardini, et notamment de sa Storia dItalia dans la traduction de Jérôme Chomedey rééditée trois fois entre 1568 et 1593, induit une lecture particulière du chef dœuvre de lhomme politique et historien florentin. Des opérations éditoriales marquées et un usage du texte comme mémoire dun moment crucial de lhistoire de France récente (les guerres dItalie) confèrent à louvrage un statut différent de celui quil avait dans ses éditions italiennes.

Jean-Claude Zancarini, « Sur les traductions françaises (1568, 1738, 1996) de la Storia dItalia de Francesco Guicciardini »

La contribution analyse les façons de traduire à lœuvre dans les trois traductions françaises de la Storia dItalia de Francesco Guicciardini : Chomedey, 1568 ; Favre-Georgeon, 1738 ; Fournel-Zancarini, 1996. Elle met en évidence la récurrence dune question centrale pour les « façons de traduire » : celle du choix entre « servitude » et « liberté ». Elle fait lhypothèse de la présence de longue durée dune ligne de traduction « dominée », définie par un respect de loriginal quelle vise à accueillir.

Paolo Carta, « Les “langues” de Guicciardini et la “génétique” de sa pensée »

Dans cette contribution, le travail sur les traductions des textes guichardiniens, mené « con buono e perspicace occhio » par Jean-Louis Fournel et Jean-Claude Zancarini, est le point de départ dune réflexion au sujet de la langue de Guicciardini. Celle-ci puise ses racines dans les années de sa formation, à partir du langage du droit et de linfluence du milieu culturel savonarolien, mais évolue en totale consonance avec ces nouveautés lexicales qui surgissent à lépoque des « guerres dItalie ».

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Manuela Raccanello, « Pensée politique et éloquence dans plusieurs traductions italiennes du deuxième Discours de Jean-Jacques Rousseau »

Cette contribution compare cinq versions italiennes du deuxième Discours de Rousseau signées par différents traducteurs pendant une période comprise entre les années trente et soixante-dix du siècle dernier. Permettant le repérage des principaux concepts et mots clés au sein de la pensée politique de Rousseau, le vocabulaire politique est au centre de lanalyse comparative. De plus, les principaux stylèmes du Genevois sont mis en évidence afin de confronter leurs différentes traductions en italien.

Nicoletta Stradaioli, « Les paratextes du Contrat social de Rousseau dans quelques-unes des traductions italiennes à la période fasciste »

Dans cet article, le débat au sujet de la pensée de Jean-Jacques Rousseau pendant la période fasciste, ranimé par la publication de plusieurs traductions de ses textes majeurs, est analysé à partir des « paratextes » de celles-ci. Les introductions de Saitta, Mondolfo, Varvello et Alfieri révèlent autant de prises de position par rapport à lidéalisme gentilien et au régime fasciste lui-même, par le biais de linterprétation que chacun dentre ces auteurs fournit de la pensée de Rousseau.

Giovanni Belardelli, « La forme ou la force. Une coquille dans un écrit de Rousseau »

Dans plusieurs éditions des Considérations sur le gouvernement de Pologne de Jean-Jacques Rousseau et dans toutes les traductions italiennes de cet ouvrage, lexpression « forme nationale » (à donner aux âmes) avait été transcrite par erreur comme « force nationale ». À partir du dénichement de cette « coquille », découverte par lauteur en consultant le manuscrit original conservé à Cracovie, cet article sinterroge sur la dimension ambiguë de l« amour de patrie » dans la pensée rousseauienne.

Xavier Tabet, « Beccaria lobscur ? Contribution à létude des traductions françaises des Délits et des peines »

Lhistoire des traductions françaises des Delitti est connue dans ses grandes lignes, mais na jusquà présent pas beaucoup été étudiée. Elle représente 289pourtant un cas assez unique d« appropriation » dune œuvre italienne par la France. Que nous dit-elle des enjeux du passage en France des idées de Beccaria ? Que nous révèle-t-elle des liens et des différences entre Lumières françaises et Lumières italiennes ? Telles sont les questions qui constituent le fil rouge de ce texte.

Philippe Audegean, « La présomption dinnocence à lépreuve des premières traductions françaises de Dei delitti e delle pene de Cesare Beccaria (1765-1822) »

Alors même que Beccaria est le premier à formuler le principe de présomption dinnocence (selon lequel tout accusé est innocent tant quil na pas été condamné), il contredit sa théorie juridique par sa pratique de la langue en employant le même mot (reo) tantôt dans le sens d« accusé », tantôt dans celui de « coupable ». Cet article étudie la manière dont les cinq premiers traducteurs français des Délits et des peines (1765-1822) ont traduit ce mot, conformément ou non au principe de présomption dinnocence.

Francesca Piselli, « Les premières traductions italiennes du Génie du Christianisme (1802-1847). Aspects lexicologiques et traductologiques »

Le Génie du Christianisme (1802) fut lobjet dun grand nombre de traductions italiennes au cours de la première moitié du xixe siècle. Cette contribution propose dexaminer trois dentre elles (1802 ; 1827 ; 1847) sous leurs aspects lexicologiques et traductologiques. En particulier, les trois versions du chapitre xi (Politique et gouvernement) du sixième livre de la quatrième partie (Culte) sont passées au crible pour en faire aussi ressortir les choix lexicaux et stylistiques opérés par les traducteurs.

Stefano De Luca, « Les premières traductions italiennes du Génie du Christianisme (1802-1847). Aspects historiques et politiques »

Cet essai enquête sur les aspects historiques et politiques des premières traductions italiennes du Génie. Lanalyse porte notamment sur le sens à attribuer à la publication des traductions du Génie en Italie dans les différentes phases de la première moitié du xixe siècle, les motivations encourageant la traduction de cet ouvrage imposant, les traducteurs et enfin le rôle politique joué par ces traductions dans le contexte historique italien de la première moitié du xixe siècle.

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Fausto Proietti, « Pierre-Joseph Proudhon en Italie, ou lœuvre désintégrée »

Cet article retrace lhistoire des traductions italiennes des œuvres de Proudhon, en montrant comment les textes du Bisontin ont fait lobjet dun grand nombre dopérations d« actualisation » idéologique. Les ouvrages proudhoniens traduits dans leur intégralité demeurent actuellement peu nombreux. La découverte par le public italien dun Proudhon « économiste », « belliciste » ou bien « fédéraliste » a provoqué un travail de sélection de son œuvre, réalisé au fil du temps par ses traducteurs.

Graziano Benelli, « Quest-ce que la propriété ? dans les traductions italiennes »

Qualifié dessentiel et de scandaleux à la fois, Quest-ce que la propriété ? (1840) a fait lobjet de très peu de traductions italiennes intégrales. Ce travail est consacré à deux traductions intégrales récentes (1967 ; 2000) du volume proudhonien. En menant une analyse comparative, il sinterroge sur les choix lexicaux et stylistiques des deux traducteurs.

Gilda Manganaro Favaretto, « Peut-on traduire lœuvre de P.-J. Proudhon ? Une affaire presque impossible »

Dans cette contribution, la réception contrastée de la pensée politique de Proudhon en Italie, tout comme les difficultés rencontrées par les traducteurs face à ses textes, constituent le point de départ dune réflexion sur lœuvre prudhonienne. Il est nécessaire de combiner des compétences dordre sémantique et une approche historico-contextuelle pour comprendre comment certaines des contradictions dans la pensée de Proudhon puissent sexpliquer par sa méthode de travail, axée sur la notion d« antinomie ».