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Classiques Garnier

Établissement du texte

  • Publication type: Book chapter
  • Book: Théâtre complet. Tome I
  • Pages: 761 to 762
  • Collection: French Theatre Library, n° 87
  • CLIL theme: 3622 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Théâtre
  • EAN: 9782406122456
  • ISBN: 978-2-406-12245-6
  • ISSN: 2261-575X
  • DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-12245-6.p.0761
  • Publisher: Classiques Garnier
  • Online publication: 02-23-2022
  • Language: French
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ÉTABLISSEMENT DU TEXTE

Comme nous lavons vu plus tôt, il existe trois manuscrits dUn jeune homme pressé. Dans le « premier brouillon » (fR1896), certains changements philologiques sont liés au fait que Dardard est Gascon. Dun côté, Labiche trouve quil y a un peu trop dexpressions gasconnes dans son brouillon, et, de lautre, quil ny en a pas assez. Par exemple, lorsque Dardard se présente à Pontbichet, le brouillon donne « Ernest Dardard-Lacassagne, de Dumirac, près de Bordeaux », présentation que Labiche a décidé de simplifier ainsi : « Ernest Dardard de Bordeaux ». Le Dardard du brouillon ponctue ses répliques dexclamations comme « cadédis1 ! » et « sandédis2 ! », absentes du texte définitif. Par contre, lorsque Dardard rapporte les paroles dun Bordelais lui ayant demandé un service, il commence comme ceci : « Pitchoun… ça veut dire petit », alors que ni « Pitchoun » ni lexplication ne figurent sur le brouillon.

Le deuxième manuscrit conservé3 (fR1897) est de la main dun copiste. Sur la page de titre, on peut lire, dune autre main, « M. Labiche, seul » et, sous cette mention, « Sologne ». Il y a plusieurs différences entre ce deuxième manuscrit et le brouillon de Labiche, notamment lajout de vaudevilles qui ne sont pas tous passés à létape suivante, ce que nous avons indiqué plus tôt dans notre présentation. Le couplet le plus intéressant interrompt le monologue de Pontbichet qui, en parlant des relations entre Colardeau et sa fille Cornélie, avoue être inquiet. Lair suivant a été rayé dune croix :

Le manuscrit conservé aux Archives nationales na pas un grand intérêt philologique. Par contre, la pièce jointe au fR1897 montre les hésitations de Labiche. Dans la scène 2, par exemple, Labiche substitue 762« danses » à « plaisirs ». On a vu que lauteur a aussi hésité entre « pantalon », « pet-en-lair » et « pardessus ». Tous ces changements et bien dautres sont indiqués dans les variantes.

Le texte que nous publions ici a été établi, comme tous les autres qui figurent dans cette édition critique, à partir du Théâtre complet dEugène Labiche, publié chez Calmann Lévy à partir de 1878. Avant dêtre consacrée par son inclusion dans le premier tome de cette édition, la pièce avait connu deux éditions. La première, publiée par Michel Lévy, date de 1848. La seconde, toujours chez Michel Lévy, fait partie de la collection du « Théâtre contemporain illustré » (28e et 29e livraisons) et paraît en 18534.

Les variantes sont presque toutes minimes entre ces deux éditions et lédition de base. Nous navons pas tenu compte de celles qui concernent des différences de ponctuation, dorthographe, de typographie et de mise en page. La ponctuation dabord est assez fantaisiste, et les points dinterrogation et dexclamation semblent interchangeables. En ce qui concerne les traits dunion, nous avons suivi lusage moderne. « Très-bien » est donc devenu « très bien ». Nous avons aussi modernisé lorthographe en substituant « complètement » à « complétement », « acompte » à « à-compte » et « sentrouvre » à « sentrouvre ».

1 « Jurement quon met habituellement dans la bouche des Gascons. ÉTYMOLOGIE. Cap, tête, de Dis, de Dieu » (Littré).

2 Mot construit comme le précédent, équivalent à « sang de Dieu ».

3 Un jeune homme pressé, BnF, Arts du spectacle, Rondel Ms 1897, 50 feuillets. Manuscrit calligraphié avec corrections de Labiche.

4 Cette version de la pièce est coiffée dune illustration, signée A. Roger, de la dernière scène de la pièce. Les trois hommes se tiennent devant lalcôve de Pontbichet. Celui-ci, à gauche, et Dardard, au centre, ont les mains sur leur ceinture, une pose suggérant quils se préparent à enlever leur pantalon. Colardeau, à droite, paraît un peu désemparé dans son costume de Turc.