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Classiques Garnier

Établissement du texte

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Établissement du texte

En 18.. fut publié le 5 décembre 1851, à Paris chez Dumineray, puis chez Kistemaeckers, à Bruxelles, en 1884. L’aîné des deux frères rétablit, pour l’occasion, les passages dont le premier éditeur avait exigé la suppression, il fit mettre entre crochets les mots, les syntagmes, les phrases qui avaient fait les frais de cette censure. Avec ses ajouts, cette seconde édition semblait donc plus proche du manuscrit original que l’édition de 1851. Mais ce n’est pas si simple. Edmond avait cru bon d’introduire, en 1884, quelques variantes. L’une d’elles mérite l’attention. Pour confirmer sa position de précurseur en matière de japonisme, Goncourt transforma l’incipit du chapitre viii. On ne lisait plus : « C’était une fort belle chinoiserie… », mais « c’était une fort belle japonaiserie ». La ponctuation fut parfois modifiée (rarement) et quelques lignes du premier chapitre disparurent. Était-il légitime d’envisager la création d’un texte idéal qui eût pris pour point de départ l’édition Dumineray à laquelle on eût ajouté les passages censurés ? C’était construire une chimère au prétexte d’une authenticité fictive. Non sans avoir hésité, nous avons choisi la seconde édition comme référence. Edmond ayant lui-même attiré l’attention sur les variantes dans une note de bas de page, nous lui avons emboîté le pas en commentant, dans le sous-sol du texte, les marques de censure, les changements de ponctuation. Enfin nous avons conservé la disposition typographique, le jeu avec les titres ou avec les blancs, essentiels à ce premier roman. Ils caractérisent l’édition Dumineray, comme l’édition Kistemaeckers.