PRÉSENTATION DU NUMÉRO

Henri Zimnovitch

Rédacteur-en-chef

Les idées sont premières mais il convient aussi de s’assurer de leur bonne diffusion. Il est encourageant pour Entreprise & Société, au moment où paraît ce numéro 3, de savoir que la revue est accessible via EBSCO (bouquet Business Source) et qu’elle est référencée par la plupart des sites : HAL, ACADEMIA, EBSCO (Discovery), SUMMON (Proquest)… Remercions de leurs efforts les personnes responsables de ces dossiers chez Garnier. Nul doute que ce critère a été pris en considération par la FNEGE, le CNRS, la HCERES, qui ont accepté de classer notre revue, le contenu éditoriale reste néanmoins prioritaire.

Le « grand angle » qui est consacré à P.-J. Benghozi devrait en convaincre le lecteur. Suivre son parcours de recherche en économie et gestion depuis sa sortie de Polytechnique, dans les années 1970, permet de mieux comprendre l’institutionnalisation de notre discipline au travers des établissements qu’il a fréquentés : CNRS, Dauphine, l’X, la FNEGE. Ce témoignage est complété par son expérience actuelle comme membre de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP). L’exercice de cette responsabilité ne lui fait pas quitter son regard de chercheur comme on peut le constater à la lecture de l’article qui suit l’entretien qu’il nous a accordé, « Régulation : principes économiques, modes d’organisation et poids des pratiques » dans lequel on mesurera tout l’apport de la gestion, même sur des sujets qu’on pourrait croire réservés à l’économie.

Dans le précédent numéro, c’est le philosophe André Comte-Sponville qui avait l’objet d’un grand angle. Il y abordait le rapport entre éthique et entreprise. L’article qu’il publie dans ce numéro1, « Sens du travail, bonheur et motivation. Philosophie du management », rappelle de vieilles vérités qui furent énoncées dès l’Antiquité, reprises régulièrement depuis vingt-cinq siècles par de grands penseurs, et dont la profondeur reste toujours à méditer.

Ce qui n’empêche pas de jeter un regard neuf sur les questions d’actualité comme le thème de la Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE). On s’en convaincra dès la présentation qu’en fait Christian Le Bas qui avait en charge le dossier que la revue consacre à ce sujet. Bien qu’on ait beaucoup écrit sur la RSE, les cinq articles qui composent ce dossier apportent un éclairage original sur la question, que ce soit sur l’Afrique, sur les relations à la concurrence ou à l’innovation, sur l’impact qu’elle a sur les marchés ou pour en souligner la dimension stratégique.

On trouvera dans ce numéro une introduction à la problématique du « commun2 ». Si cette façon de s’associer pour exploiter des ressources, qui ne date ni d’hier ni d’avant-hier, a connu un repli, avec la fin des enclosures au xviie siècle, au profit de l’État et du marché, elle retrouve un dynamisme avec les questions écologiques et le développement de l’économie numérique. C’est ce qu’a amplement montré Elinor Ostrom. Dans la rubrique « recensions », parmi les trois ouvrages qui abordent le thème des « communs », on relèvera que l’un d’entre eux est issu de conférences, débats, rencontres, que fit le prix Nobel de sciences économiques 2009 lors de sa visite en France en 2011.

Au moment où le rapport Notat-Senard « Entreprise, objet d’intérêt collectif » est remis au gouvernement, en préparation d’une loi dite « Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises » (PACTE), notre revue se devait d’aborder le thème. Il fera l’objet d’un dossier qu’encadrera Elisabeth Walliser et dont on trouvera un appel à communication à la fin de ce numéro.