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Classiques Garnier

Variantes

  • Publication type: Book chapter
  • Book: Théâtre complet. Tome I
  • Pages: 783 to 785
  • Collection: Nineteenth-Century Library, n° 99
  • CLIL theme: 3440 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques -- XIXe siècle
  • EAN: 9782406130116
  • ISBN: 978-2-406-13011-6
  • ISSN: 2258-8825
  • DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-13011-6.p.0783
  • Publisher: Classiques Garnier
  • Online publication: 10-05-2022
  • Language: French
783

VARIANTES

Le manuscrit de Fiesque a été perdu puis retrouvé par Dumas (voir lintroduction) avant de disparaître définitivement sous lOccupation. Il en reste une copie effectuée par Charles Spoelberch de Lovenjoul, conservée à la Bibliothèque de lInstitut, sur laquelle sest fondée Fernande Bassan pour établir son édition. Cette copie ne révèle en fait que deux variantes significatives.

Acte IV

scène II

aAu vainqueur un état : le manuscrit indique une hésitation de Dumas à cet endroit, comme le prouve ce prolongement introduisant la réunion des conjurés, suivant le plan de Schiller.

(des gardes entrent)

Gardes, couvrez ces lieux de votre surveillance,

Que nul ne se dérobe à votre vigilance

Ici… tout le monde entre et personne ne sort ;

La consigne est donnée. A qui lenfreint, la mort !

(les factionnaires se placent aux portes)

Mais ce plan est vite abandonné. En barrant ces vers, quil reporte à la fin de la scène v, Dumas intervertit lordre de laction dans lacte IV, prenant son autonomie par rapport à Schiller. Les deux trames peuvent se résumer ainsi :

Schiller

Dumas

Fiesque et les conjurés sassemblent

Fiesque confond Julie

Fiesque dévoile son plan

Léonor veut dissuader Fiesque

Arrivée de Calcagno

Scène du tableau / arrivée de Manfredi

Message de Doria. Fiesque renonce

Idem

Fiesque confond Julie devant Léonor

Fiesque distribue les rôles

Leonor veut dissuader Fiesque

784

Lhésitation de Dumas et sa rupture avec Schiller se traduisent aussi par ce court échange (non repris) qui suit immédiatement la deuxième didascalie (les factionnaires se placent aux portes)

Mais on vient… Léonor… cest surtout envers elle

Que de mes sentiments la contrainte est cruelle.

Scène iii

Fiesque, Léonor

Léonor

Comte, pouvez-vous prendre un instant avec moi ?

Fiesque

Oh ! viens, ma Léonor. De Fiesque approche-toi.

Cette scène incomplète (où Fiesque sans doute expliquait son plan à Léonor pour confondre la comtesse Julie) nest pas reprise dans la version finale, mais la logique en est conservée. En simplifiant le dialogue (mais aussi en lartificialisant), Dumas laisse Fiesque lui-même exposer sa machination à un domestique (« Léonor cependant, conduite par tes soins/De cet appartement pourra sans être vue/Dans les moindres détails suivre notre entrevue… »).

Le feuillet suivant donne une longue réplique de Fiesque, entièrement barrée ; elle sera dans la version finale reportée à la fin de lacte.

Fiesque

Car javais à chacun assigné son emploi…

Jusquà la réplique finale :

Partez donc. Le mot dordre est Fiesque et Liberté !

Dans leur reprise à la fin de lacte, une seule infime modification : Car je vais à chacun assigner son emploi.

Acte IV

scène i

aNe suis-je donc plus rien ? : dans le manuscrit, quelques mots ajoutés au crayon de bois signalent deux vers ébauchés puis finalement abandonnés : « je décline à vos yeux… imposteur/vous allez maintenant fuir le conspirateur ».

785

scène II

ade nouveaux plaisirs : le manuscrit place là un développement dans la bouche de Fiesque, signalé comme barré, et qui na pas été repris :

Fiesque

Etrange aveuglement qui croit à lapparence

Cest ainsi quils parlaient en leur indifférence

Ces hommes imprudents que jadis tu voyais

Au penchant du Vésuve élever leur palais.

Chaque soir dans ses jeux leur cohorte hardie

Foulait dun pied joyeux la lave refroidie

Et dans lillusion dont ils étaient atteints

Insultait par des chants à ses foudres éteints.

Une nuit, tout dormait. De sa bouche enflammée

Sélancèrent des jets de feux et de fumée.

On entendit soudain se heurter des débris

Et lécho faiblement répéta quelques cris.

A ces cris succéda le silence [le] plus sombre

Et quand les feux du jour eurent dissipé lombre

On vint et on chercha ces palais fastueux ;

La lave dévorante avait glissé sur eux !

Le Doge

Ami, de ton discours jadmire léloquence,

Mais Fiesque ne saurait tromper ma confiance…

La suppression de la réplique de Fiesque entraîne une infime modification dans celle de Doria pour préserve la logique de lenchaînement :

Dailleurs Fiesque ne peut tromper ma confiance.