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Classiques Garnier

Glossaire Rosset

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GLOSSAIRE
Rosset


Pour déterminer la variété de languedocien employée par Rosset, les faits les plus caractéristiques qu'on peut trouver cartographiés dans l'ALLOr nous paraissent être les suivants
— ALLOr 252 (rsurLisx sLAivc) : le type auba (Rosset aube 80), caracté- ristique du Gard et du sud de l'Ardèche, est implanté aux points 07.02, 07.03, 07.05, 30.02, 30.03, 30.07, 30.09, 30.20, 30.21. L'enquête à propos du peuplier blanc est malheureusement partielle, le point correspondant à Uzès n'est notamment pas renseigné pour cette question. Elle permet cependant de délimiter une zone couvrant le Gard et le sud de l'Ardèche.
— ALLOr 381(suss) : le type tartaraaaa (Rosset tartaraaae 86), caractéristique
du sud de l'Ardèche et du nord-est du Gard, est implanté aux points
07.01, 07.02, 07.03, 07.04, 07.05, 30.10, 30.11, 30.12, 30.13, 30.22, 30.31.

— ALLOr 355 (cxnxnoivivsxsT) : le type cardonilha (Rosset cardoniller 83) couvre l'Hérault, le Gard (à l'exception de la zone nord en contact avec l'Ardèche et de l'extrême est qui connaît le type ercardonilha), le sud de la Lozère et le sud-ouest de l'Aveyron.
Seul le point 30.13 [= Uzès] satisfait ces deux derniers critères. Rosset a donc de toute évidence composé son dialogue dans le parler d'Uzès. Précisons que la langue de Rosset ne présente pas certains traits phonétiques apparus postérieurement dans ce parler. Les —t finaux non suivis de la marque du pluriel sont ainsi maintenus chez Rossetl contrairement à ce qu'on observe dans le parler contemporain. Rosset emploie par exemple moisset (87) alors qu'Uzès connaissait au xxe siècle la forme [mu~'se]Z (ALLOr 380, srsxvisx). De même, Rosset emploie les articles lo, la, los, las [lu, la, lus, las], alors qu'on trouve dans le parler uzégeois contemporain les formes [lu, la, li] (ALLOr V, articles définis).
Le dictionnaire de Jean Doujat constitue notre première source lexicographique pour le glossaire du dialogue de Rosset. Bien qu'il ne traite pas précisément du parler d'Uzès, cet ouvrage présente une nouvelle fois l'intérêt d'avoir été rédigé dans une
1 On relève ainsi par exemple cieutat (89) et cieuta.r (73), pichat (78) et picha.r (79, 93, 111). Seul rarrignaletr (82) fait exception.
2 Seul l'extrême ouest du Gard connaissait au xxe siècle la forme [mu~'set] (p 30.04, 30.05, 30.08, 30.20) qu'on trouve également en Aveyron, en Lozère et dans l'Hérault.
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période proche de l'écriture du dialogue. Nous avons ensuite utilisé le Dictionnaire Languedocien (AD Gard, ms 1 F 12 ; BM Nîmes, ms 804)3 dont Claire Torreilles (2015) a récemment identifié l'auteur : le Castrais Augustin Bonet (1717-1772). Ce dictionnaire, qu'on peut dater entre 1760 et 1772, traite aussi bien du bas-lan- guedocien que du haut-languedocien. Nous nous sommes également appuyé sur la deuxième édition (1785) du Dictionnaire languedocien-françoir de Pierre-Augustin Boissier de Sauvages (1710-1795), sur le Dictionnaire languedocien français anonyme (Cirdôc — Mediatèca occitana, ms 5) traitant du parler cévenol de Saint-Hippolyte- du-Fort et rédigé dans les dernières années du xvllie siècle4 (voir Bazalgues 1974 et Rézeau 2007), sur le Treror d6u Felibrige de Mistral et enfin sur le Petit lexique du provençal à l'époque baroque (1996) de Florian Vernet. La richesse des citations constitue l'intérêt principal de ce lexique qui permet de mettre en regard le languedocien et le provençal poétiques du xvlie siècle. Les informations lexicographiques proposées sont par ailleurs assez sommaires.
acquata (s') v. pr. Par analogie « se soustraire à la vue (en parlant du soleil), se cacher » 104 (acquate té imp. 2). D 1638 .t'acatà « se baisser » sous acatà; Bonet a'acata «se baisser» sous acata, acata «couvrir, cacher» ; S2 .r'acata «s'abaisser, s'humilier» sous acata «couvrir»;HippolyteF .r'acata « se couvrir » ; Mistral .t'acata «se couvrir, se tapir sous ses couvertures » ; ~ Vernet ; cf. FEW 2, 814b, *COACTITARE (Clerm. s'acatâ « se baisser », Péz. s'acatâ « se tenir coi »).
ansieu adv. « de cette façon, ainsi » 86 (2). ~ D 1638 ; ~ Bonet (anrin) ; ~ S2 (an.rin) ; ~ HippolyteF (anrin) ; ~ Mistral (anrin) ; ~ Vernet (anrin) ; ~ FEW 11, 574b, 575b, slc. —Voir la note consacrée à ce mot.
ansieude adv. « de cette façon, ainsi » 88. ~ D 1638 ; ~ Bonet (ansindo) ; ~ S2 ; ~ HippolyteF (an.rindo) ; ~ Mistral (an.rindo sous an.rinto) ; ~ Vernet ; ~ FEW 11, 574b, 575b, slc. —Voir la note consacrée à ce mot.
ares) adv. « à l'instant présent, maintenant »ares 54. ds are... ares «tantôt... tantôt » 80. D 1638 aro, âros ; Bonet aro «maintenant », aro l'un, aro l'aoutrê « tantot l'un tant l'autre » ; S2 aras sous âro ; HippolyteF aro ;Mistral arot (lang.) sous aro, aro plôu, aro aouleio « tantôt il pleut, tantôt il fait soleil » ; ~ Vernet ;FEW 4, 472a- b, xoRA (lang. [aro] «maintenant », apr. ara... ara «tantôt... tantôt », gasc. are... are Ad 11).
arquabouze s. m. [-'buze] «arme à feu portative, arquebuse » arquabouxer (pl.) 112. ~ D 1638 ; ~ Bonet ; ~ S2 ; ~ HippolyteF ; cf. Mistral arquebuso f. ; ~ Vernet ; cf. FEW 16, 127b, xnxssussE (Toulouse arcabouso G). — Voir la note consacrée à ce mot.
[arrapa] v. tr. Fig. « s'emparer de, saisir» ? 116 (arrape subj. pr. 3). D 1638 arrapà «accrocher, grifer, saisir ou prendre à belle [sic] grifes : derober, haper» ; Bonet arrapa «saisir, ravir, prendre de force, empoigner» ; S2 arapa «prendre, saisir avec la main» ;HippolyteF
3 Une numérisation du ms 804 de la BM de Nîmes est disponible en ligne dans la biblio- thèque numérique E-corpus.
4 Seule la première partie (A J) de ce dictionnaire manuscrit a été conservée.
145 arapa «attraper, accrocher, prendre, saisir avec la main » ;Mistral arrapa ; Vernet arrapar ~ ce sens (« voler ») ; FEW 16, 665a, RAPON (Colognac arapâ «saisir », Toulouse arrapâ «saisir» G).
aube s. f. «peuplier blanc » 80. ~ D 1638 ; Bonet aoubo ; S2 âoubo ; HippolyteF aoubo ; Mistral aubo ; ALLOr 252 (PEUPLIER BLANC) : le type aubes est caractéristique du Gard et du sud de l'Ardèche ; ~ Vernet ;FEW 24, 308a, ALBus (Alès aoubo «peuplier blanc » ).
babouin s. m. (trisyllabique) [Dans un contexte métaphorique où les cours d'eau sont personnifiés] Péj. «petit singe d'Afrique, d'aspect disgracieux, babouin » babouiru (pl.) 72. ~ D 1638 ; ~ Bonet; ~ S2 ; ~ HippolyteF; Mistral babouin ; ~ Vernet ; cf, frm. babouin «homme de petite taille » (1845, TLF); FEW 1, 192b, BnB.
barri s. m. «mur de défense qui entoure une ville, rempart » barris (pl.) 74. Cf. D 1638 bârri «faux-bourg » ; cf. Bonet barri «fauxbourg»; S2 bâti; ~ HippolyteF ;Mistral bàrri ;Vernet barri ;FEW 1, 256b, *BARRA.
beq-croqut adj. «dont le bec est crochu (pour un oiseau) » 87. ~ D 1638 ; ~ Bonet ; ~ S2 ; ~ HippolyteF ; ~ Mistral ; ~ Vernet ; ~ FEW 1, 304b, BEccus. — Lebègue (1973, 38) signale dans des vers d'Amadis Jamyn (1538- 1592 ou 1593) : «les vautours crochu- bec, courbe-serre. »
bourbouillonne adj. au f. «qui bouillonne, bouillonnant » 70. ~ D 1638 ; ~ Bonet ; ~ S2 ; ~ HippolyteF ; cf. Mistral bourboui «source qui sort en bouillonnant » ; cf. Palay bourboulh « bouillonnement, frémissement de liquide » ; ~ Vernet ; cf. FEW 1,
444a, Boxvo- (Cons-le-S. bourbouillon «source bouillonnante »).
[bourra (se)] v. pr. (réciproque) «échanger des coups, en venir aux mains, se battre » 54 (nous bourrarian tond. 4). Cf. D 1638 bourrà «bourrer, étriller » ; Bonet bourra «battre », se bourra ~ ce sens ; S2 së boura ~ ce sens; cf. HippolyteF boura «frapper» ; Mistral se bourra ; ~ Vernet ; cf. FEW 1, 641b, BARRA (pr. bourra «presser vivement qn dans une dispute »).
bragarde adj. au f. «vêtu avec élégance et recherche » 110. Cf. D 1638 bragà «piafer [faire de l'épate, se donner des grands airs] » ; Bonet bragart «ajusté, paré, qui fait le brave en habits, vain » ; S2 bragard v. 1. «gentil » ; ~ HippolyteF ; Mistral bragard ; Vernet bragard «gaillard» (R. Ruffi, H. Meynier) ;FEW 1, 481a, BRACA.
cardonille s. f. «petit passereau aux rouleurs vives, chardonneret» cardonilles (pl.) 83. ~ D 1638 ; Bonet cardounilho ; S2 cardounîlio sous cardîno ; HippolyteF cardounio ;Mistral cardouniho ; ALLOr 3SS (CHARDONNERET) : le type cardonilha couvre l'Hérault, le Gard (à l'exception de la zone nord en contact avec l'Ardèche et de l'est qui connaît le type eacardonilha), le sud de la Lozère et le sud-ouest de l'Aveyron; ~ Vernet; FEW 2, 370a, cARnuus (Gard, Hér. [karduni~o] «chardonneret»).
[chama] v. intr. Par analogie «faire retentir un appel (d'un instrument de musique) » 113 (charron ind. pr. 6). ~ D 1638 ; ~ Bonet ; ~ S2 ; ~ HippolyteF ; cf. Mistral chama « appeler à haute voix ;héler ;huer » ; ~ Vernet ; cf. FEW 2, 730a, CLAMARE (pr. chamâ «héler»).
clapas s. m. «tas de pierres amoncelées
146 sans ordre » 78. ~ D 1638 ; Bonet clapas «monceau, tas de pierres » ; S2 clapas ;HippolyteF clapas ;Mistral clapas; ALLOr 85 (TAS DE PIERRES) type clapàs dans tout le Gard (Uzès notamment) à l'exception de l'extrême

Sud-est ;DAO 282 (TAS DE PIERRES), 1-2 ; ~ Vernet ;FEW 2, 736a, xLAPPA (Péz. Puiss. aveyr. Camarès clapas).
compati v. tr. compati que + subj. «permettre que, consentir à ce que » 15. ~ D 1638 ; ~ Bonet ; ~ S2 ; ~ HippolyteF ; Mistral coumpati ; Hu compatir «souffrir, supporter» ; Dubois/Lagane/Lerond compatir «sympathiser » ; cf. Vernet se compatir « s'accorder » ; cf. FEW 2, 975a, COMPATI (mfr. compatir v. a. «souffrir, supporter (qch, qn) » 1575 ; 1598).
couguiou s. m. [Précédé de l'art. défi] oing. générique «oiseau au plumage cendré rayé de noir, dont la femelle dépose ses oeufs dans le nid des autres oiseaux, coucou » 64. ~ D 1638 ; Bonet couguioul ; S2 coughîou ; ~ HippolyteF ; Mistral couguoéu; ~ Vernet; FEW 2, 1453b, cuculus (vel. couguiou MAnt 9, 368). — Ce type n'a pas été relevé par ALF 1520, ni par ALLOr 376 (coucou). Il a dû disparaître devant cocut. Le type proche coguièu a en revanche été enregistré en Provence, à Malaucène, par ALP 981 (coucou). On le rencontre également dans les oeuvres de Despuech (éd. Vieu 2007, 74 [Pl 50] / éd. 1636, 2 ; éd. Vieu 2007, 154 [P3] / éd. 1636, 35). Dér. ~ couguioulas.
couguioulas s. m. Péj. «vilain coucou» 90. ~ D 1638 ; cf. Bonet couguioul ; cf. S2 coughîou «coucou » ; ~ HippolyteF ; Mistral couguiéulas ; ~ Vernet ; cf. FEW 2, 1453b, cuculus (vel. couguiou MAnt 9, 368). — On trouve
cette même forme dans les oeuvres de Despuech (éd. Vieu 2007,154 [P312] / éd. 1636, 35). ~ couguiou.
d'avan adv. «de préférence, plutôt» 54. D 1638 dabân ~ ce sens (« devant, avant ») ; Bonet dabant ~ ce sens («avant, devant ») ; S2 davan ~ ce sens (« avant, auparavant ») ;HippolyteF davan ~ ce sens (« devant, avant, auparavant ») ;Mistral douons ~ ce sens ; cf. Vernet douant que «plutôt que» ; cf. FEW 24, 2b-3a, ABANTE (fr. avant «plutôt, de préférence » [Froiss-1530, Palsgr 813], apr. abant «avant ;plutôt, au contraire »). —Voir la note consacrée au vers 54.
[despendre] v. intr. «dépenser» et peut- être par ext. «dispenser, répandre» 81 (despendés imp. 5). ~ D 1638 ; ~ Bonet ; ~ S2 ;HippolyteF despendre «dépenser » ;Mistral despèndre ; Vernet despendre «dépenser» ; Hu despendre «dépenser» ;FEW 3, 97a,
DISPENDERE.
dessabart s. m. Mot non identifié, de sens inconnu 116. ~ D 1638 ; ~ Bonet ; ~ S2 ; ~ HippolyteF ; ~ Mistral ; ~ Vernet ; ~ FEW.
endurable adj. Litt. «qu'on peut rolérer, supportable » 63. ~ D 1638 ; ~ Bonet ; ~ S2 ; ~ HippolyteF ; ~ Mistral ; ~ Vernet; cf. Hu endurable «qui peut ou qui doit être enduré» ; ~ Dubois/ Lagane/Lerond ; FEW 3, 189a, DURARE (mfr. endurable «supportable» Cotgr). —Emprunt au mfr.
[ensannousi] v. tr. «couvrir de sang, ensanglanter» 101 (ensannousis ind. pr. 3). ~ D 1638 ; Bonet ênsannouxi ; S2 ënsannouzi; HippolyteF ensannousi; Mistral ensannousi sous ensaunousi ;
147 ~ Vernet ; cf. FEW 11, 162b, sANGUINARE (Péz. erzrarmousit p. p. adj.).

ensarrat p. p: adj. « enmuré étroitement (par de la végétation) (en parlant d'un cours d'eau) » enrarrade (f.) 68. ~ D 1638 ; ~ Bonet; ~ S2; ~ HippolyteF; Mistral ensarra «enserrer » ; Vernet ensarrar «enfermer» ;FEW 11, SOOb, SERARE (Aix eruarrâ «enfermer dans» P).
[escaguassa] v. tr. Fig, et plais. «remporter sur (un ennemi) une victoire complète, écraser» 99 (escaguasse subj. pr. 3). ~ D 1638 ; cf. Bonet escagassa «surbaisser, écraser» ; cf. S2 ëscagassa «surbaissé, écrasé » ; ~ HippolyteF ; Mistral escagassa ; ~ Vernet ;FEW 2, 19b, CACABE (Bart. escagassar «v. a. écraser», pr. lang. escagassâ «affaisser» [> argot escagasser «assommer de coups» Lc]).
esclata v. tr. «percer violemment une surface continue, crever» 103 (esclate imp. 2). D 1638 esclatà «crever » ; Bonet êsclata «crever » ; S2 ësclata ~ ce sens ; HippolyteF esclata ~ ce sens ;Mistral esclata ;Vernet esclatar «briser»; cf. FEW 17,141b, *SLAITAN (afr. mfr. esclater v. a. «briser, faire voler en éclats» 12e-16e s.).
esfarla v. tr. «mettre en pièces, en morceaux, déchirer» 98 (esfarle subj. pr. 3). ~ D 1638 ; ~ Bonet ; S2 èrferla «faire un accroc » ; ~ HippolyteF ; Mistral esfarla sous esferla «effranger une étoffe, déchirer, faire un accroc » ; ~ Vernet ; cf. FEW 3, 745a, FRAGILIS (afr. effresler «mettre en morceaux» Gautier de Coincy).
[esfata] v. tr. «mettre en pièces » 101 (esfate ind. pr. 3). ~ D 1638 ; Bonet êsfata «depecer des vieilles hardes, de vieux linge» ; S2 ësfata «dépecer, déchirer de vieux linge, de vieilles hardes » ; ~ HippolyteF ; Mistral
esfata ; ~ Vernet ;FEW 15/2, 115a, *FATT- (vel. esfatâ «déchirer» MAnt 9, 369).
estrille s. f. [Renforcement expressif de la négation] un margue d'une estrille synt. nom. fig. « (expression d'une valeur minimale), chose insignifiante, sans valeur (litt. "manche d'étrille")» 76. ~ D 1638 ; Bonet êstrilho ; ~ S2 ; ~ HippolyteF ; cf. Mistral acô vau sièis liard courre un manche d'estriho «cela ne vaut pas un manche d'étrille» sous estriho ;Vernet «semble un vray mancho d'estrillo» (P. Paul) sous estYillO ; cf. FEW 12, 302b, STRIGILIS (frm. ne pas valoir un manche d'étrille «n'avoir aucune valeur» Fur 1690- Ac 1878).
[fretta (se)] v. pron. Par ext. [s'] y [fretta] lot. v. « se mêler d'une affaire qui comporte des risques » non vous y frettés pas (subj. pr. 5 en fonction d'imp. nég.) 18. ~ D 1638 ; Bonet sê frêta dê qualcun « se frotter a quelqu'un, pour dire, avoir commerce, communication avec quelqu'un» sous frêta ; cf. S2 së frëta « se battre » sous frëta ; cf. HippolyteF se sou be fretas « il se sont bien frottés » sous freta ; cf. Mistral se freta « se battre » sous freta ; ~ Vernet ; cf. FEW 3, 786a, FRICTARE (fr. se frotter à «s'attaquer à qn, à qch» dp. 15e s.).
jouinesse s. f. Sing, coll. «ensemble des jeunes gens (d'une localité)» 110. ~ D 1638 ; Bonet jouinêsso «ceux qui sont dans Page de la jeunesse» ; ~ S2 ; ~ HippolyteF; Mistral jouinesso; ~ Vernet ; FEW 5, 94a, JuvENIs (Puiss. [source douteuse] jouinesso «les jeunes gens, à l'exclusion des jeunes filles »).
148 [manu] adj. «qui est d'une taille inférieure à la moyenne (appliqué aux petits oiseaux), petit » manis (pl.) 87. [Pour marquer un sentiment affectueux] manide (f.) 74. ~ D 1638 ; Bonet manu adj. «petit, mignon, délicat, joli » ; S2 mani «petit » ;Mistral manu adj. ; ~ Vernet (manin «très petit ») ; cf. FEW 6/1, 246b, MANSIO (St-AndréV. [mânit] m. «garçon», Puiss. manu «enfant »).

moisset s. m. «oiseau rapace diurne, épervier » 87. ~ D 1638 ; Bonet mouissêt ; S2 mouissë ;Mistral mouisset ; ALLOr 380 (ÉPERVIER) : la majeure partie du Gard, et notamment Uzès, connaît la forme [mu~'se] ; ~ Vernet ; cf. FEW 21, 237a, MILAN (St-Affrique mouyssét m.).
nuage s. m. «masse de vapeur suspendue dans l'air, nuage» 103. ~ D 1638; ~ Bonet ; ~ S2 ;Mistral nuatge renvoie à nivage; ~ Vernet; cf. FEW 7, 219a, Nusss (mfr. frm. nuage dp. Th 1564, Aix nuagi P). —Emprunt au français.
passere s. f. «merle de roche, merle bleu» solitaries passeres (pl.) 82. ~ D 1638 ; Bonet parsêro ~ ce sens («passereau, moineau ») ; S2 passëro renvoie à mêrle= roukié; Mistralparaero-aoulitàrio «paisse solitaire, merle bleu » ; ~ Vernet ; FEW 7, 728a, PAssER (Alès Passero « cincles aquaticus »,mfr. passe solitaire f. «merle bleu» [1532-Cotgr 1611]).
pere s. m. «homme qui a engendré un ou plusieurs enfants, père » 95. ~ D 1638 ; Bonet péro renvoie à pâire ; S2 pêro sous pâirë ;Mistral pèro renvoie à paire ; ~ Vernet ;FEW 8, 8b, PATER (Gard ['psro], Nîmes pèro RLR 15, 254, Toulouse pèro [t. de respect] G).
porte-bane adj. «qui porte des cornes»
100. ~ D 1638 ; ~ Bonet ; ~ S2 (bâno «corne ») ; ~ Mistral (bano «corne ») ; ~ Vernet ; ~ Hu ; ~ Dubois/Lagane/ Lemnd; cf. FEW 9, 211a, PORTARE (frm. porte-corne «rhinocéros » Valm 1776- Lar 1874) et FEW 1, 238b, *BANNOM (pr. lang. [bang] «corne »). — Cf. mfr. porte-corne adj. «Cerf porte-corne » ; «Tempes porte-corne » La Porte 1571; «Les douze signes célestes... Le porte- mrnebouc. » 1583 (Bierbach 1982, 321).
practique s. f. «technique, méthode, art » 50. ~ D 1638 ; ~ Bonet ; ~ S2 ; Mistral pratico ~ ce sens ;Vernet « Tu non sies pas de la pratiquo, /Per pleidegear senso conseou» (Jardin deys Musos Prouvençalos, 1666) sous pratiquo «usage, expérience» ; cf. Hu pratique «exercice d'un métier, d'une profession ; conduite des procès » ; cf. Dubois/Lagane/Lerond pratique «science des formalités juridiques» ; cf. FEW 9, 274b, PRACTICE (mfr. frm. pratique f. «art (de rhétorique, de musique)» Desch, StudW).
rossignolet s. m. «petit, jeune rossignol» 91, rossignolets (pl.) 82. ~ D 1638 ; cf. Bonet roussignol ; ~ S2 ;Mistral roussignoulet; ~ Vernet ;FEW 5, 472a, *LUSCINIOLUS.
serin s. m. «oiseau au plumage jaune vif, serin» serins (pl.) 83. ~ D 1638; ~ Bonet ; ~ S2 ;Mistral serin ; ~ Vernet ; FEW 11, 654b, sIREN (mars. serin A, Aix id. M) ; ALLOr 356 (sERnv) : le type serin n'est pas relevé. —Emprunt au fr.
sezere s. f. «grosse grive, draine» sexeres (pl.) 83. ~ D 1638 ; Bonet cêzêro ; S2 cëzëro «grosse grive » ;Mistral cesero «draine» ; ALLOr 375 (GRIVE DRAINE [Turdus viscivorus]) :type
149 ceaera dans une grande partie du Gard et notamment à Uzès ; ~ Vernet ; FEW 21, 230b, DRAINE (Alès .rexero «grosse grive» ALFSuppl, Colognac id.).

tartarasse s. f. «oiseau rapace diurne, buse» tartaracre rousse 86. ~ D 1638 ; Bonet tartaracro ~ ce sens (« terme injurieux pour dire une vieille grogneuse »); S2 tartarâcro ~ ce sens (« terme d'injure; vieille grogneuse »);Mistral tartaracro; ALLOr 381 (BusE) :type tartaraaaa dans le sud de l'Ardèche et dans le nord-est du Gard (région d'Uzès) ; ~ Vernet; FEW 13/1, 109b, TAR- (apr. tartaracra «buse» 13` s., Gard tartarasro «épervier» ALF 473, p 863, Alès «milan »).
tride s. f. «oiseau de la famille des Emberizidae, (bruant) proyer » trider (pl.) 83. ~ D 1638 ; Bonet trido «grive»; S2 trîdo sous cincërixi «proyer » ;Mistral trido ; ALLOr 366 (BRUANT PROYER) :type trida
dans le sud de l'Ardèche et dans le Gard (notamment Uzès) ; ~ Vernet ; FEW 13/2, 303b, TRITA (Arles tride «proyer» 1778, Buffon Ois 4, 356).
verdes s. m. au pl. «passereau au gros bec et au plumage vert, verdier» 83. ~ D 1638 ; Bonet vêrdêt renvoie à armé «pic-verd-d'eau ou martinet pecheur» ; S2 vërde'sous verdié «martin- pêcheur»;Mistral verdet «martin- pêcheur», verdié «verdier»; ALLOr 368 (VERDIER) :type [ver'de] dans le sud de l'Ardèche (Orgnac-l'Aven) et dans l'est du Gard (La Roque- sur-Cèze, Saint-Gilles, Fourgues) ; ~ Vernet ; FEW 14, 512b, VIRIDIS (pr. verdet)
viste ds [metre] en visre loc. v. «soumettre au regard de tous » mecter en vine 31. ~ D 1638 ; cf. Bonet bi.rto ; ~ S2 ; cf. Mistral viato ; ~ Vernet ; cf. FEW 14, 425a, vIDERE (fr. être en vue «être à portée du regard » dp. Est 1552).