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Classiques Garnier

Note sur le dernier domicile parisien

  • Publication type: Book chapter
  • Book: Correspondance. Tome XXIII. Avril 1872 – mars 1874
  • Pages: 709 to 710
  • Reprint of the edition of: 1989
  • Collection: Nineteenth-Century Library, n° 23 – Hors collection
  • CLIL theme: 3436 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques
  • EAN: 9782406084976
  • ISBN: 978-2-406-08497-6
  • ISSN: 2258-8825
  • DOI: 10.15122/isbn.978-2-406-08497-6.p.0731
  • Publisher: Classiques Garnier
  • Online publication: 12-13-2018
  • Language: French
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NOTE SUR LE DERNIER
DOMICILE PARISIEN



1868-1870. — 3, rue Gay-Lussac (S J.
C'est le 11 mai 1868 que G. 5. a trouvé cet appartement, « richement décoté, dans une maison toute neuve, aux plafonds élevés », et proche de l'Odéon. C'est un entresol, comprenant antichambre, salon à deux fenêtres sut la rue, salle à manger sur la cour, deux chambres à coucher dont une sur la tue, cuisine, cabinet noir. Loyer : 1 900 f.
Propriétaires :les frères Lavenant (Louis-Désiré etJacques-Eugène). Elle s'y installe le 27 mai 1868, et ce sera sa dernière résidence parisienne.
Aurore Lauth-Sand et Henri Amic ont publié sur cet appaztement leurs souvenirs respectifs, assez contradictoires.
Amic, dans Mes souvenirs, p. 83, écrit : «Mme Sand occupe là un gentil rez-de-chaussée... », mais p. 202 produit une lettre de G. S. qui le supplie de prendre son appartement de Paris et ajoute que la rue est bruyante «surtout pour qui habite l'entresol ».
Aurore Lauth-Sand, dans le Figaro du 24 décembre 1932, dit ne pouvoir préciser si cet appartement était au 1" ou au 2` étage au- dessus de l'entresol (mais, soulignons-le, elle n'avait que dix ans à la mort de sa grand-mère).
Outre la précision apportée au moment de sa découverte par G. S. (voir la lettre du 11 mai 1868, n° 13617), voici une confirmation le 31 mai 1869, elle constate que son appariement est froid a parce que les boutiques au-dessous ne sont pas encore occupées », ce qui ne peut être que le cas d'en entresol (Lettre à Lina, B. H. V. P., Fonds Sand, G 2337).
Voici un extrait de l'azticle d'Aurore, dëtaillant l'ameublement
732 a Le salon était ornë de quelques très beaux objets. Le magnifique tableau qu'Eugène Delacroix avait légué par testament à George Sand, La Nuit de I/alpurgir, inspiré par le Faust de Goethe ; une belle mise en croix de Rubens `, quelques autres toiles de maîtres, des bronzes chinois et de vieilles porcelaines. Les fauteuils au peti[ point d'époque Louis XIV, représentaient les fables de La Fontaine ; une grande table à écrire Louis XV, que j'ai donnée au musée Carnavalet z, était placée entre les deux fenêtres ; au-dessus était un beau cartel de Boulle. Un grand sofa de cuir brun partait de la cheminée, faisant coin, et tenait toute la longueur du panneau, en face, sous le Delacroix, qui avait failli être percé d'une balle pendant la Commune.
Quelques jolies chaises et un beau buffet Renaissance complétaient le mobilier. Par terre, u~ grand tapis clair, aux fenêtres de lourds rideaux, au plafond un lustre, tandis que dans le couloir pendait un oeuf d'autruche enserré dans une rësille passementée d'or et de soie u.
Un autre témoin, Solange Clésinger, a laissé des pages de roman où elle raconte une visite fictive d'un comtesse suédoise, son héroïne, à George Sand : a J'ai êté présentée hier à Madame Sand. Elle demeure très loin, près du Luxembourg, rue Gay-Lussac, à l'entresol d'une maison neuve et banale. Sans luxe aucun, son appartement est confortable strictement et d'une propreté de couvent. Meubles modernes insignifiants, sauf quatre petits fauteuils Louis XVI, recouverts d'une tapisserie au petit point, représentant des personna- ges en costumes du temps des Valois. Sur la cheminée, trois grands vases Louis XVI, anciens, en porcelaine blanche à filets dorés, de style très pur. Au mur, une splendide ébauche d'Eugène Delacroix la Nuit de I/alpurgir. Entre les fenêtres, un bureau de chêne clair, moderne, vulgaire :celui d'un modeste commerçant ou d'un maître jardinier. Une plume de fer, un encrier de verre, un casier contenant du papier à lettres et un attirail à cigarettes. Objets de la boutique à treize sous. Madame Sand fume constamment et plonge le bout de sa cigarette dans un gobelet d'eau a
Cette page, publiée en 1976 dans la Revue de l'Acadérreie du Centre, confirme donc la situation de l'appartement à l'entresol. On aura noté la contradiction, en ce qui concerne les fauteuils, avec les souvenirs de sa nièce Aurore.



1. Il est permis d'avoir des douces sur cette attribution.
2. Aujourd'hui musée Renan-Scheffer.