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Classiques Garnier

Note sur les domiciles parisiens de George Sand pendant la période juillet 1845 - juin 1847

  • Publication type: Book chapter
  • Book: Correspondance. Tome VII. Juillet 1845 – juin 1847
  • Pages: 783 to 785
  • Reprint of the edition of: 1970
  • Collection: Nineteenth-Century Library, n° 7 – Hors collection
  • CLIL theme: 3436 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques
  • EAN: 9782406084495
  • ISBN: 978-2-406-08449-5
  • ISSN: 2258-8825
  • DOI: 10.15122/isbn.978-2-406-08449-5.p.0803
  • Publisher: Classiques Garnier
  • Online publication: 10-26-2018
  • Language: French
803
NOTE
SUR LES DOMICILES PARISIENS
DE GEORGE SAND
PENDANT LA PÉRIODE
JUILLET r 845 -JUIN r 847


i845-i847 — J, Square d'Orléan.rl.
C'est en juillet i84z que George Sand loue un appartement au n° 5, Ier étage, du square d'Orléans, petite cité (qu'on appellerait aujourd'hui ensemble) dont l'entrée était alors 34-36 rue Saint-Lazare, et se trôuve maintenant 80, rue Taitbout. L'ancienne entrée a été fermée par la construction du bureau de poste.
D'abord propriété de Mlle Mars, l'actrice, de r8zz à i8zq, revendue par elle à un architecte anglais, Edward Cresy, qui a fait démolir les six corps de bâtiments et construire les im- meubles actuels, ce groupe comprenait en i84z huit bâti- ments dont la façade principale était sur la grande cour carrée commune, avec jardin entouré d'une grille, mais qui étaient doubles en profondeur et prenaient jour sur des cours ou jardins contournant la propriété.
Les constructions étaient faites suivant l'usage anglais en brique pour la presque totalité. Les pièces sont vastes et hautes de plafond et la décoration était en rapport avec l'im- portance des appartements destinés à la classe aisée.
Il y avait à l'origine 3 5 grands appartements, x r moyens ou petits, 6 ateliers d'artistes, écuries et remises, le tout desservi par 8 escaliers principaux et des escaliers de service.
Au n° S, construit en i8q.t, l'appartement de George Sand
t. Nous reproduisons ici la note qui concernait ce logement dans nos tomes V et VI.
804 (n° 40) est ainsi composé, suivant la description du cadastre (Arch. de !a Seine)
c Escalier à droite de la cour des remises — Ier étage passant par le comble.
« Antichambre — A gauche salle à manger (sur jardin, z fenê- tre — A gauche de la dite, chambre à coucher (sur cour, z fenêtres —Adroite, salle à manger-salon (z fenêtres, toux et jardin) — A la suite, chambre à coucher (sur cour, r fenêtre) — A la suite, cabinet et pièce à feu (sur cour, ifenêtre) — En face de l'antichambre, cuisine, sortie à l'escalier de service —Adroite, aisances, chambre à coucher et cabinet noir. La disposition intérieure a été complètement modifiée pour l'installation des bureaux qui occupent aujourd'hui cet appar- tement.
Le loyer était de 3 00o francs.
Le propriétaire, John Philips Beavan, esquire, habitait Londres; il était représenté à Paris par M. Delarac ou de Laxac, qui demeurait sur place (n° 9, rez-de-chaussée). C'est en 1859 que furent ouvertes deux portes cochères sur la rue Taitbout. En même temps, il y eut des travaux d'addi- tion sur certains corps de logis.
De nombreuses illustrations de la littérature et des arts ont habité cette cité, ainsi que des amis de George Sand Au n° z, Marie-Sophie Taglioni, la danseuse — le pianiste et compositeur Kalkbrenner,
au n° 4, le pianiste Marmontel,
au n° 5 bir, Joseph d'Ortigues, homme de lettres, au n° 7, les Marliani, le pianiste Zimmermann, beau-père de Gounod, les peintres Dubufe (père et fils), au n° g, Chopin, le sculpteur Dantan jeune, le libraire Franck, au n° io, le pianiste Alkan.
Une autre amie de George Sand, Mme d'Auribeau, vint habiter au n° 6 (ieT étage droite).
Maurice avait un atelier au 4e, dans le même escalier que sa mère, d'un loyer de 80o francs.
Voici ce que dit George Sand de ce logement dans Hirt. Tlie « Nous avions quitté les pavillons de la rue Pigalle, qui lui déplaisaient [à ChopinJ, pour nous établir au square d'Orléans, od la bonne et active Marliani nous avait arrangé une vie de famille. Elle occupait un bel appartement entre les deux nôtres. Nous n'avions qu'une grande cour, plantée et sablée, tou- jours propre, à traverser pour nous réunir, tantôt chez elle, tantôt chez moi, tantôt chez Chopin, quand il était décidé à nous faire de la musique. Nous dînions chez elle tous
805 ensemble à frais communs. C'était une très bonne association, économique comme toutes les associations, et qui me permet- tait de voir du monde chez madame Marliani, mes amis plus intimement chez moi, et de prendre mon travail à l'heure où il me convenait de me retirer. Chopin se réjouissait aussi d'avoir un beau salon isolé, où il pouvait aller composer ou rêver. Mais il aimait le monde et ne profitait guère de son sanctuaire que pour y donner des leçons. Ce n'est qu'à Nohant qu'il créait et écrivait. Maurice avait son appartement et son atelier au-dessus de moi. Solange avait près de moi une jolie chambrette où elle aimait à faire !'a dame vis-à-vis d'Augus- tine les jours de sortie, et d'où elle chassait son frère et Oscar impérieusement, prétendant que les gamins avaient mauvais ton et sentaient le cigare ; ce qui ne l'empêchait pas de grimper à l'atelier un moment après pour ]es faire enrager, si bien qu'ils passaient leur temps à se renvoyer outrageusement de leurs domiciles respectifs et à revenir frapper à la porte pour recommencer. »
George Sand donna congé le IeC juillet 1847, mais loua en même temps un autre appartement au n~ ; (ge étage) d'un loyer de 1 50o francs, qu'elle n'a jamais occupé (location résiliée définitivement le Ie~ avril 1848).