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Classiques Garnier

Établissement de la musique

  • Publication type: Book chapter
  • Book: Théâtre complet. Tome VII
  • Pages: 791 to 793
  • Collection: French Theatre Library, n° 104
  • CLIL theme: 3622 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Théâtre
  • EAN: 9782406166924
  • ISBN: 978-2-406-16692-4
  • ISSN: 2261-575X
  • DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-16692-4.p.0791
  • Publisher: Classiques Garnier
  • Online publication: 03-20-2024
  • Language: French
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Établissement de la musique

La musique de Charpentier composée pour LInconnu a malheureusement été perdue et seuls cinq fragments, liés aux représentations de 1675 et de 1679, ont pu jusquici être retrouvés.

Le premier de ces fragments est la mélodie de lair de la Bohémienne, « Il faut aimer, cest un mal nécessaire » [H.454bis], chanté au troisème acte. La musique est notée, à voix seule sans basse, dans un recueil manuscrit conservé à la Bibliothèque nationale de France (Rés. Vmf ms 11), daté de 1676, et intitulé Recueil des airs de lOpera dAtys. Attribué par le copiste à Charpentier, lair se trouve aux fo 63vo-64, avec les paroles du premier couplet (nous avons ajouté celles du second couplet).

Lair « Ne fripez poan mon bavolet » [H.499a], pour voix de dessus et basse continue, a pour sa part été ajouté en 1679, lorsque les comédiens ont repris LInconnu en remplaçant le divertissement de lacte V par celui dune noce de village (initialement tirée du Triomphe des dames). La musique a été publiée par le Mercure galant doctobre 1680 : cest cette source que nous avons suivie pour la présente édition. En raison de son succès, lair a été repris en 1703 par Jean-Claude Gillier dans les nouveaux divertissements de LInconnu (on le retrouve transposé en majeur dans les sources musicales liées à cette reprise)1.

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Lautre air de la noce de village, « Si Claudine » [H.499b], provient du Triomphe des dames créé en 1676 : il a lui aussi été inséré dans LInconnu en 1679, et sera encore repris par Gillier en 1703. Les seules sources dont nous disposons pour cet air sont celles de cette reprise de 1703. Nous avons retranscrit lair tel quil est noté par Ballard dans le Recueil dairs sérieux et à boire doctobre 1703 (p. 202), spécialement consacré à lédition des airs de Gillier pour LInconnu. Composée pour voix de basse, la mélodie était doublée à lunisson par la basse continue (nous avons différencié chacune des deux parties). En labsence dune source plus ancienne, nous ne savons pas si cet air se présente sous sa forme originale, ou sil a subi des retouches par Gillier.

On trouve enfin, dans le volume 17 des Mélanges (Bibliothèque nationale de France, Rés. Vm1 259 (17)), cahier XXIV, aux fo 47 à 51vo, un ensemble de pièces instrumentales répertoriées sous le numéro H.499 dans le catalogue des œuvres de Charpentier. Comme le suggère le titre noté au-dessus de la première pièce de lensemble, « ouuerture du Prologue de Acis de linconnu et de galathee », ces pièces ont été composées par Charpentier pour une première œuvre avant LInconnu : il sagit des Amours dAcis et de Galatée, petite pastorale créée chez des particuliers en 1678. La musique telle quelle se présente dans le cahier donne louverture de lopéra, et plusieurs airs de danses destinés aux deux premières scènes. Les airs de chant étaient notés dans un autre cahier, auquel Charpentier fait plusieurs renvois. Cette ouverture instrumentale a ensuite été réutilisée, en 1679, pour la reprise de LInconnu.Le compositeur a également noté, à la suite de ces airs pour Acis et Galatée, une danse de « Satyres », pour le prologue de LInconnu, copiée deux fois de suite. On la trouve, sous forme incomplète (seules les huit premières mesures pour le dessus et la basse ont été notées), au fo 51vo, et sous forme complète, à quatre parties, au recto. Cet air des Satyres na aucun lien avec le reste des pièces dans le cahier : non seulement la musique est barrée dun trait de plume (ce qui laisse supposer que Charpentier ne la considérait pas comme faisant partie de lensemble des pièces précédentes), mais elle est en outre notée dans la tonalité de do majeur, alors que les pièces précédentes de la deuxième partie dAcis et Galatée sont en mineur. Cette ouverture et cet air des Satyres pour le prologue de LInconnu de 1679 sont donnés en annexe.

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Pour lensemble de ces cinq fragments, nous avons modernisé les clés (avec indication des clés originales en incipit), et restitué, entre crochets, la nomenclature des instruments et des voix lorsque celle-ci nétait pas indiquée par Charpentier.

1 La musique de Gillier pour LInconnu a été éditée dans le Recueil dairs sérieux et à boire doctobre 1703 (Paris : Christophe Ballard) et dans lanthologie des Airs de la Comédie Française (Paris : Pierre Ribou, 1704) sous le titre Divertissements nouveaux de la comédie de lInconnu de la composition de Mr Gillier (exemplaires connus : Bibliothèque nationale de France (Musique) : Rés. 1300 ; Bibliothèque nationale de France (Musique) : Rés. 1850 (7) ; Bibliothèque nationale de France (Musique) : Vm Coirault 431 ; Bibliothèque nationale de France (Arts du spectacle) : 8 RF 5899 (6, 1) ; Bibliothèque nationale de France (Arsenal) : Mus. 736 (8) ; Bibliothèque-Musée de la Comédie-Française : 6R4 ; British Library : Music Collections B.319). Deux copies manuscrites dAndré Danican Philidor nous sont parvenues (Bibliothèque nationale de France (Musique) : Rés. 1852 et Bibliothèque municipale de Versailles : Ms 134), et le fonds musical du Grand Théâtre de Bordeaux dispose aussi dune copie (Bibliothèque municipale de Bordeaux, M1510).