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Classiques Garnier

Établissement du texte

  • Publication type: Book chapter
  • Book: Théâtre complet. Tome I. Tragédies
  • Pages: 91 to 107
  • Collection: French Theatre Library, n° 102
  • CLIL theme: 3622 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Théâtre
  • EAN: 9782406154617
  • ISBN: 978-2-406-15461-7
  • ISSN: 2261-575X
  • DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-15461-7.p.0091
  • Publisher: Classiques Garnier
  • Online publication: 11-15-2023
  • Language: French
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Établissement du texte

Manuscrit

Les Archives départementales de la Haute-Garonne conservent un manuscrit de Virginie, que lon trouve sous la cote 2 J 49 dans le Fonds des Familles Maniban, Campistron, Savy-Gardeil.

Si sa datation est impossible, sa composition est, de toute évidence, antérieure à lédition originale de la pièce, qui date de 1683 : on relève en effet de nombreuses différences entre les deux versions du texte.

Nous avons donc consacré une partie de notre introduction à lanalyse de ce manuscrit.

Éditions de Virginie

Édition ORIGINALE de 1683

Virginie a été publiée pour la première fois par Étienne Lucas.

VIRGINIE / TRAGEDIE/ [fleuron] / A PARIS, / Chez Estienne Lucas, Marchand / Libraire ; dans la Sale neuve du Palais, / à la Bible dOr. / [filet] / M. DC. LXXXIII. / Avec Privilege du Roy.

Format : in-12o par demi-feuille.

Pagination : [10], 67, [1].

Signatures : a5, A-E6, F4.

Contenu : a1ro : [page de titre] – a1vo : [verso blanc] – a2ro : A MONSEIGNEUR / DE FIEUBET, / PREMIER PRESIDENT / DU PARLEMENT / DE TOULOUSE. – a4vo : EXTRAIT DU PRIVILEGE / 92du Roy. – a5vo : ACTEURS. – A1ro : [début du texte de la pièce] – F4ro : [fin de la pièce].

Privilège donné à Paris le 29 mars 1683 à Étienne Lucas pour six ans, signé par Du Gono et registré le 8 avril 1683 par C. Angot.

Achevé dimprimer le 30 avril 1683.

Selon Alain Riffaud, limprimeur est Antoine Lambin.

Exemplaires consultés

1.BnF, Tolbiac : Z ROTHSCHILD-4047

2.BnF, Tolbiac : YF-12109

Exemplaire disponible en microforme sous la cote MFICHE YF-12109

3.BnF, Arsenal : GD-19144

4.BnF, Richelieu : 8-RF-5739

5.BnF, Richelieu : 8-RF-5724

La cote indiquée ne correspond pas spécifiquement à lexemplaire de Virginie, mais au recueil factice intitulé Les Œuvres de Mr Capistron1, qui contient par ailleurs Arminius (1685) et Andronic (1685).

Exemplaire disponible en microforme sous la cote R49488.

6.BnF, Richelieu : 8-RF-5725

Cet exemplaire est intégré à un recueil factice intitulé Les Œuvres de Mr Capistron2 qui contient, après Virginie, Arminius (1685), Andronic (1685) et Alcibiade (1686).

Les exemplaires ne présentent aucune différence significative.

Présentation

Dans cette édition, de nombreux caractères sont difficilement lisibles car quasiment effacés, comme le premier i de Virginie au vers 6, ainsi que les j de jamais au vers 484, de jours au vers 512, de justice au vers 546, de toûjours au vers 549, et de joffence au vers 556. De nombreuses apostrophes sont plus ou moins lisibles selon les exemplaires.

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À certains endroits, ce défaut typographique affecte la première ou la dernière lettre dun mot, ce qui peut faire croire à une faute de composition ou entraîner une confusion de sens. Ainsi, ce nest que dans lexemplaire no 5 que lon distingue vaguement un s après ladjectif prest au vers 193. Ce nest que dans ce même exemplaire, ainsi que dans lexemplaire no 3, que lon peut lire un z après vous me demande au vers 202, alors que ces caractères sont totalement effacés dans les autres. Dans lexemplaire no 5, le s de sa famille manque au vers 182, ainsi que le r de ranimer au vers 960 ; dans lexemplaire no 3, les deux dernières lettres de plus au vers 20 sont entièrement effacées, de même que le s de larticle contracté des au vers 1459.

Pagination, cahiers et titres courants

Tous les exemplaires omettent la signature de cahier [Cv] à la page 33. La page 54 comprend la signature de cahier [Eiiij], qui ny a pas sa place, et que lon retrouve au feuillet suivant, cette fois de façon pertinente.

Lexemplaire no 1 présente une faute de pagination : on lit [2] au lieu de [25] sur le feuillet C1ro. Dans lexemplaire no 3, sur le feuillet D5ro, le numéro de page ressemble plus à [49] quà [45], sans doute en raison dun défaut dimpression ; on observe le même phénomène dans lexemplaire no 4, où le chiffre [5] est extrêmement confus.

Dans lexemplaire no 1, le titre courant de la page 25 est orthographié de façon fautive (TRADEDIE).

Sur les problèmes de didascalie, et les fautes de composition et de versification, voir nos choix éditoriaux ci-dessous.

Édition de 1690 par Michel Guerout

Michel Guerout publie une édition séparée de Virginie en 1690 mais attribue la pièce à Nicolas Péchantré. Selon Alain Riffaud, cette édition a été imprimée par le Bruxellois Jean II Léonard, puis distribuée à Paris. Elle se présente de la façon suivante :

VIRGINIE, / TRAGEDIE/ par / Le Sieur PECHANTRÉ. / [fleuron] / A PARIS, / Chez Michel Guerout, Libraire / Cour-neuve du Palais, au Dauphin. / [filet] / Se vend / A BRUXELLES, / Chez Jean Leonard, Libraire / ruë de la Cour. 1690.

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Format : in-16o par demi-feuille.

Pagination : [2], 62.

Signatures : A-C8, D7.

Contenu : [page de titre] – verso : PERSONNAGES. – A1ro : [début du texte de la pièce] – D7vo : [fin de la pièce].

Exemplaires consultés

1.BnF, Tolbiac : 16-YF-1271

2.Bibliothèque dÉtat de Bavière (Munich) : Res/P.o.gall 1642#Beibd.4

Exemplaire disponible sur le site des collections digitales de Munich (Munich Digitization Center), ainsi que sur Google Livres. La version numérique de cet exemplaire est lacunaire : les pages 58-61 manquent.

De toute évidence, lédition de Guerout a été réalisée à partir dun texte légèrement différent de celui de 1683, et probablement antérieur, car elle est plus proche du manuscrit. Sagirait-il de la version jouée à la Comédie-Française mais qui a été ensuite modifiée avant dêtre soumise à limpression en 1683 ? Ou simplement dune version préalable au texte final ? Il est impossible de savoir.

Cette édition, relativement soignée, corrige plusieurs fautes de composition de lédition de 1683, et en introduit une douzaine dautres. Elle modifie largement la ponctuation originale, et utilise les majuscules de façon bien différente. La liste des « Acteurs » devient la liste des « Personnages ».

Les didascalies au sein dune réplique sont insérées directement au-dessus des vers et mises en italique. Certaines sont omises (avant les vers 159, 725, 727, 1171 et 1395). En revanche, à la dernière scène, les erreurs de didascalie attributive dans lédition de 1683 sont corrigées.

Le vers 1154 manque, et plusieurs sont fautifs en raison de lomission dun ou de plusieurs mots (vers 483, Un cœur dans lesclavage, dun vil sang formé ; 595, Je vois enfin la cause de mes pleurs ; et 1115, Cet Icile, objet de vos ardents souhaits). Le nom CAMILLE disparaît dans la rubrique de la septième scène du troisième acte.

Lédition de 1690 corrige plusieurs fautes métriques ou sémantiques de lédition originale : elle transforme notamment étranger en étrange au vers 217, notre dessein en votre dessein au vers 336, douleurs en désirs95au vers 405, mon cœur en son cœur au vers 608, vigoureux en rigoureux au vers 1471, et Mayent ravi ma fille en Mayent ravi Virginie au vers 676.

Cette édition contient plusieurs variantes qui napparaissent dans aucune autre édition. Elle procède notamment à certaines modifications lexicales (par exemple, elle change confondre en surprendre au vers 217, effort en affront au vers 822, injustes en indignes au vers 962, et ainsi de suite) et reformule certaines phrases (vers 775, 1078, 1182, 1441…).

Bon nombre de ces variantes suivent partiellement (vers 749, 841-842) ou entièrement (vers 309, 547, 568, 974, 1037, 1201, 1277, 1510…) le manuscrit. De plus, entre les vers 1448 et 1449, sont insérés quatre vers qui napparaissent ni dans lédition originale, ni dans la version manuscrite. Quatre autres sont insérés entre les vers 1542 et 1543 : ceux-ci reprennent en partie un passage du manuscrit.

Notons enfin que certaines corrections et variantes (par exemple, les vers 1, 118, 217, 336, 405, 547, 1181 et 1471) seront reprises par les éditions ultérieures, surtout par lédition de Ribou 1707, qui est partiellement supervisée par lauteur.

Édition de 1690 par Thomas Guillain

LES / ŒUVRES / DE MR / CAPISTRON. / [fleuron] / A PARIS, / Chez THOMAS GUILLAIN, sur le / Quay des Augustins, à la descente du / Pont-Neuf, à lImage saint Loüis. / [filet] / M. DC. XC. / AVEC PRIVILEGE DU ROY.

Voir la « Description bibliographique des recueils des œuvres de Campistron ».

Lédition de 1690 ne comprend aucune variante significative : elle est assez fidèle à celle de 1683, dont elle reprend le plus souvent la ponctuation, et une bonne part des fautes de composition.

Si elle procède à quelques corrections (elle corrige notamment Ou en au vers 108, davantage en davantage au vers 993), elle introduit une quinzaine de fautes de composition. Deux modifications, au vers 717 (Jose encor devient Je nose encor) et au vers 1445 (retrouver devient trouver), rendent les vers en question fautifs. Les erreurs de didascalie dans lédition de 1683 sont conservées.

Cette édition introduit par ailleurs des fautes dans certaines didascalies attributives : au-dessus de la première partie du vers 1465, CAMILLE96manque ; au-dessus de la deuxième partie de ce même vers, figure CAMILLE au lieu dICILE ; enfin, PLAUTIE disparaît au-dessus du vers 1471.

Édition de 1694

LES / ŒUVRES / DE MR / CAPISTRON. / [gravure] / A PARIS, / Chez Thomas Guillain, sur le Quai / des Augustins, à la descente / du Pont-neuf. / [filet] / M. DC. XCIV. / AVEC PRIVILEGE DU ROY.

Voir la « Description bibliographique des recueils des œuvres de Campistron ».

Lédition de 1694 ne comprend aucune variante significative. Elle a été réalisée daprès celle de Guillain 1690, dont elle reproduit plusieurs fautes de composition, les vers fautifs (717 et 1445) ainsi que les erreurs de didascalie attributive de la dernière scène.

Cette édition corrige toutefois quelques fautes de composition, et introduit bon nombre de coquilles, parfois assez grossières (par exemple, elle répète fut au vers 352 et dans au vers 451). Elle rectifie la didascalie avant le vers 728 (à Clodius devient à Appius) sans pour autant modifier lemplacement erroné de lastérisque. Aux deux vers fautifs quelle reprend à lédition de Guillain 1690, elle en ajoute un troisième, en changeant conserverez en conservez au vers 461. La ponctuation est parfois modifiée.

Édition de 1695

OEUVRES / DE / MR. CAPISTRON. / Nouvelle Edition. / [fleuron] / à AMSTERDAM, / Chez Jean Garrel, / Marchand Libraire, dans le Kalverstraat. / [filet] / M. DC. XCV.

Voir la « Description bibliographique des recueils des œuvres de Campistron ».

Lédition de 1695 a été réalisée daprès celle de Guillain 1690, dont elle reproduit une bonne partie des fautes de composition. Tout comme cette dernière, elle contient des erreurs de didascalie attributive à la dernière scène. Elle conserve lun des deux vers fautifs (1445) et corrige lautre (au vers 717, Je nose encor me flater devient Je nose me flatter) sans toutefois suivre la leçon de lédition originale (Jose encor me flatter). Elle rectifie certaines fautes de composition, mais en introduit dautres. 97Enfin, elle corrompt la césure du vers 1530 en composant De tous les Decemviri conspire la perte.

Cette édition est la première à corriger et le texte et lemplacement de la didascalie située avant le vers 727. Par ailleurs, elle transforme entière en encore au premier vers, suivant la leçon de lédition de Guerout 1690.

Édition de 1698 par Thomas Guillain

LES / OEUVRES / DE MR / CAPISTRON. / Augmentées en cette dernière Edition. / [gravure] / A PARIS, / Chez Thomas Guillain, sur le Quai des / Augustins, à la descente du Pont-neuf. / [filet] / M. DC. XCVIII. / AVEC PRIVILEGE DU ROY.

Voir la « Description bibliographique des recueils des œuvres de Campistron ».

Cette édition de Thomas Guillain a été réalisée daprès celle de 1694, dont elle reprend de nombreuses fautes de composition, certaines variantes (mon amour au vers 143, votre dessein au vers 336, quand le Ciel me menace au vers 397, immoler au vers 1217), et les trois vers fautifs (461, 717 et 1445). Comme dans lédition de 1694, la didascalie située avant le vers 728 est corrigée mais pas son emplacement, et la dernière scène contient plusieurs erreurs de didascalie attributive.

Outre plusieurs nouvelles coquilles, elle introduit deux petites variantes : souvins devient souviens au vers 20, et languirez devient languissez au vers 116.

Édition de 1698 par Jean Garrel

OEUVRES / DE / MR. CAPISTRON, / NOUVELLE EDITION. / Augmentée de la fameuse Tragi- / Comedie de Venceslas. / [sphère armillaire] / A AMSTERDAM, / Chez Jean Garrel. / [filet] / 1698.

Voir la « Description bibliographique des recueils des œuvres de Campistron ».

Cette édition a très probablement été réalisée daprès celle de 1695, dont elle reproduit certaines coquilles et les vers fautifs (1445 et 1530), et reprend notamment les variantes du premier vers (encore) et du vers 717 (Je nose me flatter).

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Elle introduit plusieurs fautes de composition, telle la confusion entre piété et pitié au vers 339. Au vers 1237, on lit Je ne vous verrais plus (au lieu de verrai ou verrois). Elle contient en outre quelques nouvelles variantes de détail (par exemple, elle transforme souvins en souviens au vers 20, sa famille en ma famille au vers 182, Penseriez-vous en Penserez-vous au vers 451, jusquaux cieux en jusquà Ciel au vers 930, tourments en malheurs au vers 1127, Sélance en Se lance au vers 1522, et ainsi de suite). Surtout, cette édition corrige toutes les erreurs de didascalie (avant les vers 727 et 1395) et de didascalie attributive (dans la dernière scène). Elle modifie aussi la présentation : les didascalies au sein dune réplique sont insérées directement au-dessus des vers et mises en italique.

Édition de 1703

LES / OEUVRES / DE MR / CAPISTRON / DE LACADEMIE FRANCOISE. / Augmentées en cette derniere Edition. / [marque de limprimeur-libraire Jacques Guerrier] / A LYON, / Chez Jaques Guerrier, vis-à-vis / le grand College, à la Salamandre. / [filet] / M. D. CCIII. / AVEC PRIVILEGE DU ROY.

Voir la « Description bibliographique des recueils des œuvres de Campistron ».

Lédition de 1703 a été réalisée daprès celle de Guillain 1690 : elle en reproduit bon nombre de fautes de composition, lomission du mot prix au vers 807, les vers fautifs (717 et 1445), ainsi que les erreurs de didascalie. En revanche, avant la deuxième partie du vers 1465, la didascalie attributive CAMILLE est corrigée en ICILE. La numérotation de la quatrième scène du deuxième acte est fautive : au lieu de scène IV, on lit scène VI.

Cette édition contient plusieurs variantes peu significatives : certaines reprennent la leçon de lédition de Guerout 1690 (un esclave devient une esclave au vers 79, et arrachée devient attachée au vers 101), et certaines ne se trouvent dans aucune autre édition (elle transforme notamment un reste damitié en un zèle damitié au vers 340, et il seroit frappé en il étoit frappé au vers 624).

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Édition de 1707

TRAGEDIES / DE MONSIEUR / CAMPISTRON, / De lAcademie Françoise. / SEPTIEME EDITION, / Augmentée dune Tragedie du même Auteur qui / navoit point encore esté imprimée ; & ornée / de Figures en Taille-douce. / Le prix est de 4. liv. / [fleuron] / A PARIS, / Chez Pierre Ribou, Quay des / Augustins, à la descente du Pont-Neuf, / à lImage Saint-Louis. / [filet] / M. DCCVII. / Avec Approbation & Privilege du Roy.

Voir la « Description bibliographique des recueils des œuvres de Campistron ».

Lédition de 1707 ayant été en partie supervisée par Campistron3, elle na pas été composée daprès une édition particulière. Le texte na pas été modifié de façon significative, mais la ponctuation est largement revue. Les didascalies au sein dune réplique sont insérées directement, à gauche du premier vers adressé à un autre personnage, en italique et entre parenthèses.

Les fautes de composition des éditions précédentes sont presque toutes corrigées ; plusieurs coquilles sont cependant introduites aux vers 961 (leur ancêtres), 984 (du finir) et 1533 (venu). Les erreurs de didascalie sont toutes rectifiées. Enfin, cette édition reprend plusieurs variantes qui se trouvent déjà dans lédition de Guerout 1690 (encore au vers 1, ternir au vers 118, étrange au vers 217, douleurs au vers 405, contre vous au vers 547, contre nous au vers 1181), ou dans lédition de Garrel 1698 (des effets au vers 132, ma famille au vers 182, Penserez-vous au vers 451, et Se lance au vers 1522). De nouvelles variantes de détail sont également introduites aux vers 458 (Tous les dieux), 469 (Pour un cœur), 608 (ne peut toucher), 903 (des plus vieux sénateurs) et 1466 (mes ennemis).

Le vers 240 est légèrement reformulé (Seigneur, et dont vos yeux ont été les témoins). Au vers 676, lédition de 1707 résout le problème métrique en transformant Mayent ravi ma fille au pied de leurs autels en Enlevassent ma fille au pied de leurs autels. Les variantes qui rendent certains vers fautifs dans lédition de Guillain 1690 et dans celles de 1694 à 1703 ne sont pas reprises ; en revanche, une modification ôte indûment une syllabe au vers 139 (cest où je lattens devient cest où jattens).

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Édition de 1715

TRAGEDIES / DE MONSIEUR / CAMPISTRON, / De lAcadémie Françoise. / HUITIÈME ÉDITION. / Augmentée dune Tragedie & dune Comedie / du même Auteur ; & ornée de Figures / en Taille-douce. / Le prix est de 4. liv. / [gravure] / A PARIS, / Chez PIERRE RIBOU, seul Libraire / de lAcadémie Royale de Musique, Quai / des Augustins, à la Descente du Pont- / Neuf, à lImage S. Loüis. / [filet] / M. DCC. XV. / Avec Approbation & Privilege du Roi.

Voir la « Description bibliographique des recueils des œuvres de Campistron ».

Lédition de 1715 a été réalisée daprès celle de 1707, dont elle reprend la préface, une grande partie de la ponctuation, la majorité des variantes, ainsi que la correction métrique du vers 676. Elle corrige les coquilles de lédition de 1707, mais en introduit plusieurs autres aux vers 577 (les), 622 (dun âme), 632 (sil), 674 (remarquant), 821 (laissée) et 1110 (henreux). Le vers 750 disparaît.

Certaines variantes de lédition de 1707 ne sont pourtant pas reproduites (les vers 240, 405 et 458 correspondent au texte de lédition originale). Lédition de 1715 introduit en outre plusieurs variantes de détail aux vers 650 (accourcir), 659 (ils me viennent parler), 679 (calmer), 876 (ne la pas) et 1090 (marrache).

Elle ne reprend pas la modification du vers 139 de lédition de 1707. Elle présente en revanche un vers fautif : le vers 1130 contient onze syllabes en raison de lomission du participe passé eu (Quil eût comme moi la suprême puissance).

Édition de 1722

Tome 1 : OEUVRES / DE MONSIEUR / DE CAMPISTRON, / DE LACADEMIE FRANÇOISE. / NOUVELLE EDITION, / Corrigée & augmentée de plusieurs / Piéces qui ne se trouvent pas dans / la derniére faite à Paris en 1715. / TOME I. / [gravure]A AMSTERDAM, / Chez Etienne Valat. / [filet] / M DCC XXII.

Voir la « Description bibliographique des recueils des œuvres de Campistron ».

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Lédition de 1722 a été réalisée daprès celle de 1715, dont elle reproduit quasiment toutes les variantes, y compris celles qui ne figurent pas dans lédition de 1707. Elle corrige les fautes de composition des éditions précédentes, mais en introduit deux autres au vers 558 (y souscris) et au vers 1491 (Ce cet embrassement).

Elle introduit toutefois une variante de détail au vers 46 (Je goûterois) et multiplie lemploi des majuscules.

Édition de 1723

Tome 1 : ŒUVRES / DE MONSIEUR / DE / CAMPISTRON, / DE LACADEMIE FRANÇOISE. / NOUVELLE EDITION. / Corrigée & augmentée de plusieurs / Pieces qui ne se trouvent pas dans / la derniere faite à Paris en 1715. / TOME I. / [gravure] / A AMSTERDAM, / Chez Etienne Valat, / [filet] / M. DCCXXIII.

Voir la « Description bibliographique des recueils des œuvres de Campistron ».

Dans un avertissement publié au début du recueil, léditeur précise quil a attendu pendant six mois des « augmentations » que Campistron lui avait promises, en vain. Aussi lédition de 1723 a-t-elle été réalisée daprès celle de 1722, dont elle reprend la pagination, les signatures de cahiers et les variantes presque à lidentique. Elle corrige les coquilles de lédition de 1722 mais en introduit dautres aux vers 646 (Forçons-là), 802 (Apius) et 1415 (perce).

Choix éditoriaux

Les principes éditoriaux généraux étant rappelés à la fin de lintroduction générale du présent ouvrage, nous ninventorions ici que les choix spécifiques à Virginie.

Nous établissons le texte de la pièce daprès lédition originale de 1683.

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Présentation

Nous réduisons les alinéas au début de chaque réplique par souci de lisibilité.

Nous supprimons (à lexclusion de linitiale) les majuscules des mots qui ouvrent lextrait du privilège du roi4, les cinq actes de la pièce5, ainsi que certaines scènes6 ; celles qui sont attribuées à la deuxième lettre des vers qui ouvrent une scène7 ; et celles qui sont aujourdhui injustifiables.

Nous conservons la majuscule dans plusieurs cas :

Quand un substantif désigne une entité institutionnelle unique ou qui prend un sens absolu (Sénat aux vers 43 et 903 ; État aux vers 175 et 1028 ; et République au vers 916).

Quand un substantif désigne lidée abstraite du monde existant (Univers aux vers 87, 226 et 1505).

Quand un substantif désigne les divinités ou une conception transcendante (Dieux quand il sagit dune apostrophe, aux vers 691, 825, 846, 1017, 1301 et 1474 ; Ciel aux vers 254, 325, 343, 409, 593, 819, 844, 915, 981, 985, 1213, 1320, 1377 et 1433 ; Renommée au vers 890).

Nous ajoutons des majuscules aux premiers mots des descriptions des personnages dans la liste des acteurs, quand ils nen comprennent pas (cest-à-dire à lun après APPIUS, à fille après VIRGINIE, à confidente après CAMILLE et FULVIE, et à affranchy après SÉVÈRE et FABIAN).

Conformément aux principes éditoriaux du présent ouvrage, nous ne conservons une minuscule initiale située après une ponctuation conclusive que lorsquune phrase est interrompue par une interjection (vers 99, 323, 386, 610, 670, 704, 759 et 1098).

Nous mettons en italique les discours directs rapportés par un personnage dans le cadre dun récit (vers 1486-1492, 1495-1496 et 1499-1506).

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Ponctuation

La ponctuation de lédition originale est peu soignée : lusage des virgules est parfois abusif ; les phrases interrogatives (qui comprennent une inversion sujet-verbe) se concluent rarement sur des points dinterrogation ; des points font défaut à certaines phrases visiblement terminées (par exemple à la fin du vers 993, au milieu des vers 1005 et 1517) ; à quelques endroits, un point surgit au milieu dune phrase (par exemple à la fin des vers 372 et 887) ; la ponctuation manque parfois en cas dapostrophe, dapposition, ou quand le sujet change (par exemple aux vers 1019, 1115 et 1451) ; enfin, on retrouve des points dinterrogation au milieu de certaines phrases affirmatives (par exemple, à la fin des vers 242, 665 et 1482).

Nous modernisons la ponctuation et suivons celle de lédition de 1707 pour clarifier le sens de certaines phrases. Ainsi, nous supprimons les virgules qui séparent deux éléments intimement liés, tels le sujet court et son prédicat, le verbe et son complément dobjet ; nous supprimons aussi les virgules avant la conjonction de coordination et quand les deux noms ou pronoms sont courts et juxtaposés. En revanche, nous ajoutons les virgules en cas dapostrophe ou dapposition. Nous rétablissons les points dexclamation après des phrases qui expriment une émotion forte ; de même, nous mettons un point dinterrogation après tout questionnement, réel ou rhétorique. Nous transformons parfois les virgules en points-virgules, deux-points ou points, ou inversement, selon le rythme du discours et le raisonnement du personnage.

Souvent, le compositeur ne met pas de trait dunion en cas dinversion sujet-verbe, ni entre un verbe conjugué au mode impératif et son complément dobjet ou le pronom adverbial : nous les ajoutons systématiquement. Nous introduisons enfin le trait dunion à lintérieur de certains mots, tels que peut-être.

Pratiques orthographiques et grammaticales

Nous harmonisons lorthographe des noms propres : nous corrigeons donc Claudius en Clodius dans la rubrique de la première scène du premier acte, et dans celle de la deuxième scène du troisième acte.

Nous conservons la graphie ancienne jusques quand la métrique lexige, cest-à-dire quand le terme est suivi dun mot à initiale vocalique (vers 1285).

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Le français classique reconnaît les deux orthographes encore et encor. Nous gardons la graphie encor quand le mot est suivi dun mot à linitiale consonantique (vers 26, 32, 84, 190, 336, 645, 696, 717, 726, 736, 866, 967, 1067, 1120, 1132, 1253 et 1346). Au vers 8, nous corrigeons la graphie encore en encor pour maintenir les douze syllabes de lalexandrin.

Nous harmonisons les différentes orthographes du mot eh aux vers 566 (), 583 (Et quoi), 1141 (Hé bien), 1276 (Et bien) et 1486 ().

Au vers 240, lédition originale donne dont vos yeux même ont été les témoins. Que lon considère le mot même comme adjectif postposé au substantif (comme les grammairiens modernes), ou comme pronom (comme les lexicologues classiques), dun point de vue grammatical, il doit saccorder avec vos yeux. Cependant, en poésie classique, la suppression de la consonne graphique s – quelle marque une flexion verbale, une flexion en nombre ou quelle soit étymologique – est autorisée afin de permettre au muet de sélider devant la voyelle initiale du mot suivant8. Nous respectons donc lorthographe originale. Nous faisons de même au vers 458 (Les dieux même).

Au vers 247, lédition originale compose vous verrez les supplices tous prests. En français classique, la morphologie de tout adverbial peut prendre les marques du féminin et du pluriel devant un adjectif ou un nom9. Nous ne considérons donc pas que le vers 247 contient une faute de composition, mais nous rétablissons tout pour suivre lusage moderne.

Au vers 267, lédition originale porte tracé au singulier (Attentive aux leçons quont tracé mes aïeux) : le participe tracé étant auxilié par le verbe avoir, il devrait, selon la norme écrite, saccorder avec le complément dobjet direct antéposé (les leçons). Toutefois, il ne sagit pas ici dune faute de composition : dune part, le français classique montre une très grande tolérance envers ces infractions10 ; dautre part, en poésie classique, sont « proscrites toutes les finales en -Ve [voyelle + muet] devant un mot commençant par une consonne et toutes les finales en - VeCgraph[voyelle + muet + consonne graphique] quel que soit le mot suivant11 ». Autrement dit, Campistron adopte cette graphie délibérément, afin de respecter les règles métriques. Il en va de même au vers 534 : lédition originale compose rendu, qui devrait saccorder avec le pronom personnel 105vous qui désigne Virginie. Dans les deux cas, nous gardons la graphie de lédition originale.

En français classique, le verbe est souvent conjugué au singulier quand son sujet est constitué de groupes coordonnés ou juxtaposés12. Ainsi, nous conservons le non-accord sujet-verbe aux vers 401, 539-544, 671-673, 822-823 et 1354.

Lédition originale confond à plusieurs reprises limparfait du subjonctif et le passé simple à la troisième personne au singulier, ainsi que le plus-que-parfait du subjonctif et le passé antérieur à la troisième personne au singulier. Nous faisons systématiquement la distinction : nous substituons donc fît à fit au vers 50 ; fût à fut au vers 352 ; et eût à eut aux vers 356, 359, 393, 542, 543 et 1130.

Didascalies

Dans lédition originale, les didascalies qui indiquent un changement dinterlocuteur au sein dune réplique se présentent sous forme de notes auxquelles renvoient des astérisques. Ceux-ci sont situés juste avant le premier vers adressé à un autre destinataire (vers 159, 728, 734, 1171, 1273 et 1394). Par souci de clarté, nous intégrons toutes les didascalies au texte et les mettons en italique.

Nous corrigeons une didascalie erronée : après avoir insulté Clodius aux vers 725-726, Plautie demande « à Appius », et non « à Clodius », déloigner son ennemi. Lemplacement de cette indication est par ailleurs incorrect : nous linsérons au-dessus du vers 727 au lieu du vers 728. Nous déplaçons également la mention « Aux gardes qui veulent la saisir » au-dessus du vers 1395, au lieu du vers 1394. La didascalie attributive dune réplique (de la deuxième partie du vers 1465 jusquà la première partie du vers 1468) manque : nous ajoutons donc ICILE.

Dans toutes les éditions, à la cinquième scène du quatrième acte, cest FABIAN qui figure dans la rubrique de personnages, et non PISON. Cependant, aucune didascalie interne nindique la sortie de Pison à la fin de la scène précédente ; par ailleurs, il était chargé, dès le début de lacte, de surveiller et de conduire Plautie. Enfin, il est peu probable que Fabian, laffranchi dAppius, entre en scène avec Sévère, laffranchi dIcile. Nous corrigeons donc.

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Vers amendés

À plusieurs endroits, le vers, tel quil est composé dans lédition originale, est peu clair ou donne un sens qui se heurte à lidée exprimée en amont ou en aval du texte. À chaque fois, nous adoptons la leçon de lédition de Guerout 1690 qui est reprise par lédition de 1707, partiellement supervisée par Campistron.

Au vers 217, Cet étranger secret devient Cet étrange secret.

Au vers 336, notre dessein devient votre dessein.

Au vers 405, Puis-je de mes désirs calmer la violence devient Puis-je de mes douleurs calmer la violence.

Au vers 547, tout parle contre nous devient tout parle contre vous.

Au vers 1471, Ah destin vigoureux devient Ah destin rigoureux.

Versification

Au vers 676, lédition originale, celle de Guillain 1690 ainsi que toutes les éditions de 1694 à 1703 portent Mayent ravi ma fille au pied de leurs autels. Cette version pose problème dun point de vue métrique, car en poésie classique, le e muet nest normalement pas compté dans la forme aient qui dailleurs fait partie des exceptions admettant lemploi de la combinaison « voyelle + e + consonne graphique » en fin de mot et dans le corps du vers13. Lédition de Guerout 1690 donne Mayent ravi Virginie aux pieds de leurs autels, correction qui résout le défaut métrique mais qui nest pas reproduite dans dautres éditions. Nous adoptons donc la leçon de lédition de Ribou 1707 (Enlevassent ma fille au pied de leurs autels) qui est reprise par toutes les éditions ultérieures.

Fautes de composition

Épître dédicatoire : auroient.

Extrait du Privilège : Du Gone ; 1638.

Pièce : Quelle (80) ; Ou (108, 1176) ; à (266, 332, 1307) ; ternise (270) ; interressée (278) ; ton (284) ; ny (376) ; destin (390) ; deust (394) ; quelle (458, 469, 638, 869, 1045, 1301, 1322) ; quà-til (490) ; quelque (499) ; arrrestez (501) ; nous mesme (518) ; Plusque (530) ; où (556) ; 107Quentens-je (593) ; mon (608) ; attifice (637) ; Forçons-là (646) ; sera telle (753) ; comble (763) ; peu-ton (774) ; apris (775) ; destein (793) ; ma laissée (821) ; je sçait (834) ; conçoit (834) ; Dabord (839) ; la (876, 978, 1305, 1475) ; proviendrons (888) ; disolent (900) ; vestables (910) ; dersis (968) ; davantage (993, 1373) ; Quelles (1004) ; Quelle (1043, 1354) ; débranler (1182) ; ce qui (1207) ; ou (1209) ; mourois (1374) ; àux (1380).

1 LES / ŒUVRES / DE M R  / CAPISTRON./ [fleuron] / A PARIS, / Chez Thomas Guillain, sur le Quay des / Augustins, à la descente du Pont-neuf, / à lImage S. Loüis. / [filet] / M. DC. LXXXV. / AVEC PRIVILEGE DU ROY.

2 LES / ŒUVRES / DE MR / CAPISTRON. / [fleuron] / A PARIS, / Chez THOMAS GUILLAIN, sur le / Quay des Augustins, à la descente du / Pont-neuf, à lImage saint Loüis. / [filet] / M. DC. LXXXVI. / AVEC PRIVILEGE DU ROY.

3 En témoigne la préface quil a rédigée à ses œuvres, où il précise néanmoins quil na pas eu le temps de « revoir [ses] sept poèmes avec soin », ni dy « faire quelques corrections et quelques changements », si bien quil « [a] permis quon travaillât même pendant [son] absence à limpression quon [lui] demandait » (n. p.).

4 PAR.

5 DE (1) ; OUY (329) ; MADAME (647) ; OUY (1021) ; QUOY (1299).

6 PLAUTIE (153) ; AH (162) ; AH (253) ; CAMILLE (309) ; LE (390) ; IL (507) : AH (695) ; AH (1275) ; TU (1385).

7 QUoy (523) ; QUavez (605) ; VOus (747) ; QUi (801) ; COnsolez (833) ; QUoy (955) ; NAttendez (973) ; MAdame (1075) ; DErobez (1169) ; VOus (1174) ; CEn (1274) ; FUyons (1320) ; QUoy (1411) ; TOut (1425) ; OUy (1450) ; HAstez (1463).

8 Voir J.-M. Gouvard, La Versification, Paris, PUF, 1999, p. 26-27.

9 Voir N. Fournier, Grammaire du français classique, Paris, Belin, 2002, p. 363 (§ 545).

10 Voir ibid., p. 322 (§ 467).

11 Voir J.-M. Gouvard, La Versification, op. cit., p. 36-40.

12 Voir N. Fournier, Grammaire du français classique, op. cit., p. 27-28 (§ 21).

13 Voir J. Mazaleyrat, Éléments de métrique française, Paris, Armand Colin, 2006 [1995], p. 65-66.