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CHRONIQUES DE GIRALDUCIE

INFORMATIONS DIVERSES

Bellac : la maison natale devient musée numérique

L’Académie Giraudoux a beaucoup travaillé depuis 2020, à nourrir les données que le Collectif Or Normes va utiliser dans la maison natale de Giraudoux pour le Musée numérique qui a déjà en partie ouvert ses portes pendant l’été 2021 et qui les rouvrira, complété, en juin 2022. Plusieurs membres de l’Académie ont fourni textes, illustrations et explications autour de sept grands thèmes : l’enfance et la jeunesse, la Première Guerre, Giraudoux en son temps, la Deuxième Guerre, femmes de chair et femmes de papier, l’homme engagé, théâtre et cinéma.

De “venez je vous prie dans la maison où je suis né” à “La Digitale”

La rencontre de Jean Giraudoux et du collectif Or Normes a été provoquée par le théâtre du Cloître, en 2018, lors de la formulation d’une commande artistique auprès de Christelle Derré (directrice artistique de Collectif Or Normes1) à l’occasion du 65e Festival National de Bellac mettant à l’honneur le patrimoine littéraire et théâtral de Jean Giraudoux.

Lors de cette édition, le collectif Or Normes a investi l’ensemble du centre-ville de Bellac pour y proposer différentes installations artistiques et pièces de théâtre notamment au sein des commerces abandonnés pour les faire revivre le temps d’un parcours itinérant proposé au public, qui se terminait par un bouquet final : une adaptation de la pièce Sodome et Gomorrhe dans la maison natale de Jean Giraudoux, augmentée d’un vidéo mapping monumental.

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Depuis, l’histoire entre Jean Giraudoux et le Collectif Or Normes n’a cessé d’évoluer jusqu’à la transformation de sa maison natale en un musée numérique, en juin 2022.

La maison natale a ouvert ses portes durant les mois de juillet et août 2021 (et pour les journées du patrimoine) et a accueilli le public avec les premières installations et performances telles que : l’escape game, remettant au grand jour la mort énigmatique de Jean Giraudoux (aurait-il été empoisonné ?) ; les téléphones rouges, grâce auxquels le public peut entendre les correspondances entretenues entre Jean Giraudoux et les femmes présentes dans sa vie ; l’installation vidéo d’Ondine et enfin, les consultations giralduciennes : le public est amené à prendre soin de sa santé littéraire suite à un diagnostic établi à partir d’un bilan de ses connaissances sur l’auteur.

Ces différentes briques artistiques ont été les premiers pas pour nous mener vers la transformation totale de cette maison en un musée numérique qui est ouvert depuis le 10 juin 2022.

2022 – La Digitale, musée numérique
(transformation de la maison natale)

La transformation de la maison natale de l’écrivain en musée numérique est réalisée ici par un collectif d’artistes qui propose des installations artistiques diversifiées afin de ramener le vivant au sein de la maison en y spatialisant le récit de la vie de Jean Giraudoux.

À partir de là, le Collectif Or Normes a choisi d’investir les différentes pièces pour y exposer une ou plusieurs installations correspondant à une séquence de la vie de l’auteur. Ces pièces, le public les visite librement, en tant que « spect-acteur » ; c’est-à-dire qu’il est spectateur de ce qu’il voit, entend et lit mais qu’il est également invité à interagir avec les œuvres qui sont exposées. Le public rencontre activement Jean Giraudoux, lors de sa visite du musée.

– Tranches de vie – Table interactive

Lorsque le public entre dans le musée, il découvre, au rez-de chaussée, une table numérique qui présente les qualités d’une encyclopédie interactive et qui lui permet de découvrir les différentes périodes de la vie de Jean Giraudoux. Pour réaliser cette tablette, un travail de recherche 283et de structuration a été réalisé par l’Académie Jean Giraudoux et la Fondation Jean et Jean-Pierre Giraudoux. Les divers épisodes se déclinent comme suit : « l’enfance et l’adolescence », « la Première Guerre mondiale », « un homme de son temps », « la Deuxième Guerre mondiale », « les femmes », « le cinéma et le théâtre » et, enfin, « l’homme engagé ».

La rencontre avec l’homme et l’écrivain est ensuite ponctuée de rendez-vous artistiques et ludiques : Hôte spectral (Buste augmenté) lorsque le visiteur monte au premier étage ; Théâtre optique (Lectures pour une ombre) pour découvrir ce texte de la première guerre mondiale intégré au sein d’un dispositif technique ; lustre de L’Apollon de Bellac ; deux affiches de Paul Colin, qui peuvent être scannées à l’aide d’un smartphone et reproduites sur une application qui permettra de voir l’affiche en réalité augmentée ; Table des communications où le public est amené à interagir tel un opérateur des téléphones, face à l’installation pour entendre les différentes pistes audio reprenant les éléments à charge et à décharge concernant des accusations portées contre Giraudoux depuis les années 1970-1980 (à savoir les accusations d’antisémitisme et de collaboration pendant la Seconde Guerre mondiale).

Un Travail de territoire

Un travail au sein du territoire a également été engagé auprès des communes aux alentours de Bellac pour accueillir les propositions théâtrales et itinérantes de Jean Giraudoux :

– C ’ est le facteur ? non c ’ est Giraudoux : une troupe de comédiens se déplaçait à vélo dans les communes des alentours pour aller à la rencontre des habitants et ainsi, leur donner à entendre des extraits de Jean Giraudoux.

– La grande traversée : lecture théâtralisée mise en musique, offrant un échantillon des œuvres théâtrales de Jean Giraudoux telles que : Ondine, Intermezzo, Électre, Amphitryon 38 et La Folle de Chaillot.

Christelle Derré

Manon Picard

Collectif Or Normes

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Giraudoux en Italie !

1. Projection du film de Robert Bresson (scénario de Jean Giraudoux) Les Anges du péché, lundi 14 mars 2022 à l’Institut Français de Naples, présentation par Alvio Patierno, Università Suor Orsola Benincasa, Naples.

2. La Pazza di Chaillot di Jean Giraudoux, Mise en scène Franco Però, du 15 au 20 mars 2022, Teatro San Ferdinando Naples, débat final animé par Alvio Patierno, Università Suor Orsola Benincasa, Naples.

Le théâtre San Ferdinando est très important à Naples, construit en 1791, longtemps le temple du théâtre napolitain ; avec le Mercadante, il est aujourd ’ hui, depuis 2008, un théâtre national.

Prochain Cahier Jean Giraudoux (no 51 – 2023)

Le prochain Cahier Jean Giraudoux sera intitulé Le Paris de Giraudoux. Dans ce numéro, nous explorerons le Paris de Giraudoux dans sa vie (« Giraudoux habitant de Paris »), dans son imaginaire (« Le Paris des romans »), dans ses engagements (« Le Paris de ses combats et de ses engagements »).

NOTES DE LECTURE

Clin d ’ œil

Cette information du début d ’ année, que nous a donnée Pierre d ’ Almeida, est un de ces clins d ’ œil dans lesquels Giraudoux verrait un signe. En effet, voici un exemple amusant de la présence de notre auteur aujourd ’ hui, alors que ce numéro des Cahiers est intitulé « Giraudoux et son temps » :

Le 7 janvier 2022 : Située à Bruère-Allichamps dans le Cher, la colonne percutée par l ’ automobiliste représenterait le point le plus au centre de l ’ Hexagone, rapporte France Bleu.

Comme le nez au milieu de la figure. C’est l’évidence qui aurait dû alerter l’homme victime d’un accident au volant de sa voiture à Bruère-Allichamps, dans la matinée du 7 janvier. France Bleu rapporte 285que l’automobiliste a heurté, au point de s’encastrer, une colonne située dans la commune du Cher.

Pas n’importe quelle borne, puisqu’il s’agit du monument le plus au centre de la France. Ornée d’un drapeau et de style romain, elle daterait du iiie siècle et aurait été implantée en 1757. Il y est fièrement inscrit : « La tradition désigne ce monument comme le centre de la France ». Drôle d’obstacle, donc, pour la victime qui s’est ensuite rendue à l’hôpital pour des contrôles mais est totalement hors de danger.

Titre contesté

Si Bruère-Allichamps se proclame crânement centre de France, d’autres communes réclament également ce titre. C’est le cas des villes voisines de Saint-Amand Montrond, de Saulzais-le-Potier et sa stèle, ou encore de Chazemais dans l’Allier, définie par les experts de l’Institut national de l’information géographique et forestière comme le véritable centre du pays, explique RTL. Selon un autre calcul réalisé par l’IGN, en 1987, c’est Nassigny, aussi dans l’Allier, qui serait le centre de la France métropolitaine, en incluant la Corse. Enfin, selon la SNCF c’est Vesdun, dans le Cher, qui remporterait la mise.

(Paru dans :https://actu.orange.fr/france/cher-un-conducteur-percute-le-monument-le-plus-central-de-france-magic-CNT000001Imzes.html) consulté le 10 janvier 2022

Voici ce qu ’ en pense Jean Giraudoux :

– « Le Retour d ’ Alsace » (EAT I, p. 57) :

Mon tambour, qui est de Bruère, le village du bas Bourbonnais où se dressait avant 70 le centre de la France, – c’est une colonne carrée faite de deux sarcophages romains trouvés aux environs, – se réjouit que Bruère ait repris son rang, l’écrit à sa famille, essaie de l’expliquer au maire avec des ficelles tendues de Dunkerque à Perpignan…

– « Armistice à Bordeaux », (PPSP, p. 169) :

L’héritage de mon fils est écorché, morcelé… Cependant pas une ambition que je ne puisse lui laisser intacte. […] Je lui passe la journée où il pourra être français vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Je lui passe la nuit pour qu’il soit français, quand l’angélus l’éveille, quand la lune l’éveille, quand la France endormie erre sur les chemins et les haies, et l’éveille. Je lui passe le 286chagrin, pour qu’il oublie la France, et la retrouve. Je lui passe l’indignation contre ses aînés, ses chefs, pour qu’il devienne un aîné, un chef. Je lui lègue le lundi matin, d’où le Français embrasse la tâche de la semaine, flâne une heure, voit soudain la couleur de son velours, le motif de sa symphonie, le plan de sa cathédrale, l’écart de son sillon, et fonce. Je lui lègue ce sarcophage debout, dans le Cher, à la Celle-Bruère, dans lequel enfant, je me cachais debout, et qui marque toujours le centre de la France, par un miracle, qu’elle soit ou non mutilée. […]

Écoutons aussi ce qu ’ en dit Jean Mistler lors de la séance publique annuelle de l ’ Académie française, le 16 décembre 1982, dans son discours intitulé « Le centenaire de Jean Giraudoux. Discours du secrétaire perpétuel » :

[…] À propos de Larbaud, j’avais évoqué ici cette province du Limousin à laquelle deux grands écrivains, Giraudoux et lui, ont conféré ses lettres de noblesse littéraire. Larbaud était né à Vichy, et Giraudoux à Bellac, une de nos plus petites sous-préfectures, avec ses quatre mille habitants. Dans nos conversations, il est revenu dix fois sur cette idée que Bellac était le centre de la France, et, si nous lui demandions de préciser davantage, il répondait que ce point géométrique était marqué par la Pierre de Bruère-Allichamps, un village du Cher, sur la route de Bourges à Saint-Amand. Cette pierre, célèbre dans la région, est une borne milliaire, érigée jadis par les Romains sur une des voies stratégiques dont ils sillonnèrent la Gaule. Transformée plus tard en sarcophage par les Chrétiens, elle resta enterrée pendant huit ou neuf siècles au cimetière. Bruère, où on la retrouva. Et Giraudoux insistait sur cette idée que le Limousin, à distance à peu près égale de l’Océan, des Vosges, des Alpes et des Pyrénées, son terroir natal, sans patois, ni dialecte, ni accent, et qui, depuis le temps où Charles VII n’était plus que le roi de Bourges, jusqu’à 1940, avait été préservé de toutes les invasions, n’était pas seulement le centre géométrique de notre pays, mais le cœur vivant de la France. […]

Complément à la revue de Presse du Cahier 49
(Giraudoux et le cinéma)

Vous trouverez ci-dessous deux extraits de La France de Pétain et son cinéma de Jacques Siclier (Henri Veyrier, 1981, p. 452-453) qui cite les « analyses morales » des deux films de Giraudoux par la Centrale Catholique du Cinéma et de la Radio (publiées en 1945 dans une brochure de la CCR) :

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La Duchesse de Langeais – Film très remarquable au point de vue esthétique mais qui roule tout entier sur un amour adultérin frénétiquement exprimé quoique contrarié et qui finit par un enlèvement au couvent, la novice aux portes de la mort ne pensant qu’à se rappeler son amour. – 4 bis [À déconseiller : film où les éléments mauvais l’emportent et donc strictement réservé.]

Les Anges du péché – Film d’une belle qualité artistique tourné dans un but élevé d’émotion religieuse. On doit regretter qu’il n’ait pas été suffisamment tenu compte des exigences et des ignorances du grand public en présentant sous un jour étroit les scènes intimes de la vie au couvent et en ramassant dans une œuvre brève les anecdotes survenues au cours de longues années conventuelles. Le film sera surtout apprécié au cours de séances où il serait commenté. En raison de certains éléments qui ne peuvent être aisément compris que par des publics avertis (religieuse qui vole, autre religieuse qui déclare préférer son cœur à la règle, religieuses qui se disputent, mensonge d’une religieuse et autres menus détails), ce film ne peut être indiqué pour tous et est coté 3 bis [Pour adultes].

Sylvie Bernay, Estelle Faguette ,
la voyante de Pellevoisin , éditions du Cerf, 2021

Nous ne ferons pas ici de compte-rendu de cet ouvrage, mais nous tenions à en signaler l’existence puisque Giraudoux a écrit un texte « Sainte Estelle », publié d’abord dans le Mercure de France en 1908, et intégré dans Provinciales l’année suivante (1909, Grasset). Comme il s’agit d’un livre historique, aucune mention n’est faite de Giraudoux et de son petit texte.

La Résistance et les Européens du Sud , dir. Jean-Marie Guillon
et Robert Mencherini ; L ’ Harmattan, 1999

Un article de cet ouvrage, intitulé « Un carrefour de la Résistance : la revue Fontaine à Alger », par Amy Smiley (p. 271-282) est intéressant à signaler : en effet, il y est question de Max-Pol Fouchet et de certaines des idées qu’il exprime dans la revue. Voici quelques citations :

[p. 275] En 1941, « pour défaire la défaite, explique Fouchet dans “Nous ne sommes pas vaincus”, il faut assurer la “permanence” de la civilisation, et ceci grâce à la valorisation de la “pensée”, “la seule perdurable réalité humaine” ».

[p. 281] Dans un éditorial de 1943 (no 26 de la revue), Fouchet « met en évidence le fondement intellectuel des révolutions républicaines en remontant à 1789. Il participe d’un courant qui puise sa légitimité dans l’histoire. Cette dernière permet d’invoquer des valeurs inébranlables et de se référer à une 288essence française. Il s’agit d’une stratégie dont se servent de nombreux écrivains de la Résistance. Aragon, dans son essai “De l’exactitude historique en poésie”, part du troubadour du Moyen-Âge pour remonter jusqu’au poète de la Résistance afin de situer d’où vient la voix de l’histoire française. On voit à l’œuvre une stratégie similaire chez le général de Gaulle ».

Ces lignes font songer à l’attitude de Giraudoux pendant la guerre, et nous renvoyons à l’article « Littérature » du DJG.

Témoignage de Simon Berger
(Information donnée par François Escoube)

Il a publié en 2020 un premier roman Laisse aller ton serviteur (José Corti), et en 2021, Jacob chez Gallimard.

À la fin de mes années de collège, j’ai pris dans la bibliothèque de ma mère, un peu au hasard, attiré par la beauté étrange et roide du titre, un livre qui s’appelait Électre, écrit par un certain Jean Giraudoux. Je ne connaissais rien ni de Giraudoux, ni de l’histoire d’Électre ; et j’ai reçu en pleine figure le choc de ce texte, à la langue infiniment travaillée, puissante dans ses images, violente et légère malgré tout. Giraudoux est trop souvent cantonné aux programmes de collège ou de lycée ; on en oublierait presque qu’il est un des authentiques génies de notre langue.

Comment lisez-vous ? Revue La Règle du jeu, no 75, 32o année, janvier 2022, Directeur : Bernard Henry Lévy, p. 82-83.

Témoignage de René Laporte
(Information donnée par François Escoube)

Les sources – à ce jour – font défaut, ou restent imprécises, sur la façon dont, en juin 1940, Giraudoux vécut l’exode. Le texte parlé2 d’une émission, fin janvier 1954, apportait pourtant, à ce propos, un témoignage, « en honnêteté, en fluidité, en naturel », selon A. Beucler. Proche des surréalistes, journaliste, poète, lauréat en 1936 du prix Interallié, René Laporte3 (1905-1954) évoquait alors l’écrivain, et cette 289époque. Rappelons qu’en 1948, Laporte avait signé une préface pour Suzanne et le Pacifique, où il évoquait un Giraudoux magicien, insurgé, « contradicteur sans en avoir l’air », et pour lequel « tous les désespoirs portent en eux leur germe d’espérance ».

Lors de l’exode, Giraudoux est-il passé par Tours, comme souvent indiqué ? Ayant travaillé avec lui au Conseil Supérieur de l’Information, René Laporte fut le seul à l’accompagner, et a porté témoignage de la route empruntée :

À un moment, nous étions abandonnés, avec une partie du Ministère de l’Information, à Moulins. Il me dit : « Le Gouvernement est à Tours, une partie de notre Ministère est à Tours. Il faut réunir les branches de ce bel arbre. Nous devrions aller voir ce qui se passe à Tours ».

Puis, apprenant que le Gouvernement était à Bordeaux, il change son itinéraire et, via Montluçon, se rend à Limoges où il est hébergé par un ami de Laporte :

Il y avait là une vieille dame […] qui nous dit : « Vous allez coucher là ; vous allez habiter là. J’ai mes petits-enfants ; je vais les réveiller pour qu’ils vous donnent leur chambre ». […] la vieille dame part et revient au bout d’un moment, en tenant un garçon et une fille, […] et leur dit […] : « Mes enfants, quand vous aurez mon âge et que vous aurez aussi des petits-enfants, je vous demande de vous souvenir de ce soir, de ce soir où, dans ces moments où la France était la plus malheureuse, vous avez rencontré son plus grand homme ! ». À cette minute, Giraudoux est devenu très pâle. […]

Ils vont ensuite à Bordeaux, « dans cette espèce de pagaille effrayante de Bordeaux. Giraudoux dit : “Cela ne peut pas durer. Il faut faire un complot !” Nous avions appris que Saint-Exupéry, avec 300 aviateurs, était aux environs de Bordeaux, décidé aussi à se révolter. Quand nous sommes arrivés, ils étaient partis […] À ce moment, nous apprenions qu’il y avait un certain général de Gaulle […], avec qui l’on pouvait organiser un complot. […]. Puis l’on apprend qu’il était parti pour Londres la veille. Et Giraudoux a dit : “Tant pis pour notre complot !” Nous nous sommes séparés ».

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BELLAC ET LA MAISON NATALE
DE JEAN GIRAUDOUX

« Ma ville natale est Bellac, Haute-Vienne. Je ne m’excuserai pas d’y être né. » (Jean Giraudoux, Littérature). Bien qu’il y ait vécu peu de temps, Bellac reste pour l’écrivain le paradis perdu de l’enfance, et de nombreux passages de ses romans évoquent la beauté des paysages du Limousin.

Sa maison natale, située 4 avenue Jean Jaurès, est le lieu où vous pouvez découvrir toutes les facettes de sa vie et de son œuvre. Elle est ouverte au public tous les jours en juillet et août. Pour les horaires, s’adresser à l’Office du Tourisme du Haut Limousin (05 55 68 12 79).

La Médiathèque Jean Giraudoux : un fonds Giraudoux est installé dans la médiathèque intercommunale du Haut-Limousin, place du Palais, à Bellac. On y trouve des livres dédicacés qui appartenaient à l’auteur, ainsi que des éditions rares de ses œuvres. Ce fonds peut être visité sur demande (téléphoner à la médiathèque : 05 55 60 69 33).

Le festival annuel de Bellac : organisé depuis 1953, il mêle actuellement théâtre, musique, spectacles de rue, marionnettes, ateliers pour enfants. La programmation est faite par l’équipe du théâtre du Cloître, qui propose des spectacles toute l’année à Bellac. Le Festival a lieu le deuxième week-end de juillet. Renseignements et programme :www.theatre-du-cloitre.fr. En parallèle du festival, des animations autour de Jean Giraudoux sont souvent organisées.

2022 – La Digitale, musée numérique

Les espaces nouvellement aménagés de la maison natale vous proposent des rendez-vous artistiques, ludiques et culturels. Depuis 2020, l’Académie Giraudoux et la Fondation Jean et Jean-Pierre Giraudoux ont rassemblé et organisé les données (textes, iconographies, documents) que le Collectif Or Normes utilise dans tout son dispositif.

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Lorsque le public entre dans le musée, il découvre, au rez-de chaussée, une table numérique, puis il est amené à interagir avec un opérateur des téléphones, qui lui propose des enregistrements sur pistes audio). 

En arrivant au premier étage, le visiteur est accueilli par le buste de Jean Giraudoux qui est augmenté technologiquement ; puis, accueilli par un comédien, une comédienne ou des membres de l’Académie Jean Giraudoux ou de la Fondation Jean et Jean-Pierre Giraudoux dans le rôle de « docteur Giraudoux », il est invité à prendre soin de sa santé littéraire suite au diagnostic établi à partir de ses connaissances sur l’auteur. Il a également la possibilité de participer à un escape game révélant une énigme qui entoure la mort de Jean Giraudoux, et de découvrir l’adaptation de Lectures pour une ombre, texte de la Première guerre mondiale intégré au sein d’un dispositif technique, qui exploite des archives stéréoscopiques. Enfin, invité à se rendre dans le bureau de Jean Giraudoux, à partir du texte de L’Apollon de Bellac, le visiteur est invité à jouer le rôle du personnage d’Agnès par la lecture d’une réplique.

Au deuxième étage, le visiteur peut décrocher des téléphones rouges un à un pour entendre les correspondances échangées entre Jean Giraudoux et les femmes présentes dans sa vie. Enfin, la visite se clôt par une installation vidéo qui met en scène de façon tout à fait originale les dernières répliques d’Ondine et qui immerge le public dans l’univers surnaturel et aquatique du personnage.

LE SITE WEB DE L’ACADÉMIE GIRAUDOUX

Adresse : www.jeangiraudoux.org

Vous y trouvez des informations sur l’écrivain (biographie, bibliographie), sur l’Académie Giraudoux (adhésion, colloques, Cahiers Jean Giraudoux), sur l’actualité auprès de Jean Giraudoux (publications, représentations, événements divers).

Une adresse électronique vous permet d’obtenir des réponses à vos questions.