Résumé : Cet article cherche à préciser le rapport des notaires avec l’italien au xvie siècle, en examinant notamment la situation de Verceil. L’étude des actes notariés rédigés dans cette ville, combinée avec l’analyse des documents qui réglaient l’accès au collège des notaires, permet de vérifier la présence de l’italien dans l’activité des notaires avant la publication des Ordini nuovi d’Emmanuel-Philibert de Savoie. Ces actes soulèvent quelques questions sur l’éducation linguistique de la catégorie professionnelle et nous amènent à réfléchir sur la fonction du formulaire et d’autres moyens à travers lesquels les notaires pouvaient apprendre le vulgaire écrit. Les éditions de la Summa rolandina vulgarisée et augmentée de brèves notes d’ordre grammatical représentent un nouveau moyen de diffusion de l’italien et montrent l’ancienneté des liens existant entre grammaire et ars notariae, liens qui perdureront au moins jusqu’au xviiie siècle, quand la grammaire sera encore considérée comme la base de la culture du notaire.