Résumé : Un petit recueil de poésies de l’École Sicilienne, transcrit à Bergame pendant les années soixante ou soixante-dix du xiiie siècle, a été récemment découvert dans un parchemin notarié conservé à la Bibliothèque « A. Mai ». La précieuse trouvaille oblige à ré-examiner la question de la circulation et de la réception précoces des thèmes et des formes de la poésie courtoise sicilienne dans l’Italie du nord, vingt ans après la découverte d’un ancien fragment d’une poésie sicilienne caractérisée par des traits linguistiques typiques de la Vénétie orientale. Cet article constitue une première étude sur la langue de ces textes : son principal objectif est de préciser l’approche du copiste (qui était peut-être un notaire) face au nouveau code poétique, en donnant une description de la continuelle interaction entre la langue de la poésie, la langue vulgaire de Bergame (qui était la langue maternelle du copiste) et la gramatica universelle de la langue latine.