Résumé : Sur la base de l’exemple offert par un manuscrit scolastique de la seconde moitié du xve siècle, qui se compose de plusieurs œuvres d’humanistes, d’un glossaire latin, d’exercices de traduction latin-vulgaire et d’une série de proverbes rimés en latin et en langue vernaculaire, cet article vise à réfléchir sur les instruments employés dans l’éducation linguistique au Moyen Âge tardif. Produit de l’humanisme lombard et probablement à attribuer au milieu des Umiliati milanais, le manuscrit G.II.17 (Gênes, Biblioteca Universitaria) nous permet d’analyser de très près la typologie textuelle des matériaux destinés à l’acquisition de la langue et d’évaluer les aspects de continuité et de nouveauté de cette production par rapport à celle du siècle précédent. Une attention particulière est accordée au rapport latin-vulgaire, qui se dégage des textes analysés, ainsi qu’à la structure de la langue vernaculaire utilisée, ce qui semble refléter, d’une part, un processus avancé de « koineizzazione », d’autre part, la persistance, notamment dans certains phénomènes, d’un polymorphisme significatif.