Résumé : La réforme de l’orthographe allemande dure
depuis quatorze ans déjà. Pendant ce temps, on a modifié deux fois la nouvelle réglementation
de l’an 1996, fautive dès le début. Malgré cela, la prétendue nouvelle orthographe continue
à contredire les lois de la formation des mots aussi bien que les habitudes orthographiques
avérées. Sismographes de la langue (d’après Jean-Marie Zemb), les auteurs contemporains
s’y opposent en grand nombre ; pourtant l’État ne les prend pas au sérieux. Les ministres
allemands de la culture avouent que cette réforme a été une erreur mais, au nom de la
raison d’État, ils ne sont pas prêts à la faire annuler. Chaque modification de la nouvelle
réglementation a entraîné une grande quantité de nouveaux dictionnaires d’orthographe.
À la demande de l’État, la lexicographie a essayé de manipuler l’usage orthographique
au lieu de l’observer et de l’enregistrer. Il était inévitable que cela provoque le désordre.
L’ordre ne se rétablira que si l’on renonce à toute intervention étatique.