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Classiques Garnier

Résumés

  • Type de publication : Article de collectif
  • Collectif : Archéologie(s) de la traduction
  • Pages : 295 à 298
  • Collection : Translatio, n° 3
  • Série : Problématiques de traduction, n° 2
  • Thème CLIL : 3147 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Linguistique, Sciences du langage
  • EAN : 9782406095378
  • ISBN : 978-2-406-09537-8
  • ISSN : 2800-5376
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-09537-8.p.0295
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 24/02/2020
  • Langue : Français
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RÉsumÉs

Geneviève Henrot Sostero, « Avant-propos. Archéologie(s) de la traduction »

La genèse de la traduction donne lieu à de nombreux questionnements, hérités de différentes disciplines, et à plusieurs propositions de méthodes. Par ailleurs, elle interpelle différentes strates chronologiques de la création première (loriginal) et de la création seconde (la traduction). Les disciplines interpellées par la génétique de la traduction dessinent le cadre méthodologique dans lequel se meuvent les réflexions ici rassemblées et mises en perspective.

Geneviève Henrot Sostero, « Fondements théoriques et méthodologiques pour une génétique de la traduction. Concepts, méthodes, visées »

Une génétique de la traduction ne peut senvisager comme discipline émergente quà condition de faire trésor des savoirs déjà construits autour du brouillon dauteur et du processus décriture, par la génétique textuelle (à lITEM), la linguistique, la psycholinguistique et par la traductologie appliquée au processus du traduire. Un tour dhorizons épistémologiques devrait faciliter laccès des nouvelles recherches à un socle de théories, de concepts et de méthodes prêts à lemploi.

Florence Pellegrini, « Variations sur un jardin. Logique narrative et orthonymie dans cinq traductions italiennes de lépisode horticole de Bouvard et Pécuchet »

La notion dorthonymie définie par Jean-Claude Chevalier et Marie-France Delport est ici appliquée au dossier génétique de Bouvard et Pécuchet. Cinq traductions italiennes de « lépisode horticole » du chapitre ii permettent détudier à lœuvre le traitement des « chaines de causalités » : on constate que, bien souvent, les traducteurs, de Claudio De Mohr (1927) à Ernesto Ferrero (2001), choisissent la traduction dun état de la genèse que Flaubert, dans les réécritures successives du passage, écarté.

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David Elder, « “LAnge” de Valéry. Esquisse dune étude génétique et traductologique »

Centrée sur le faire traductionnel deffets produits en effets à produire, lanalyse portera sur les aspects-clés de la pratique et de la théorie poétique chez Valéry. Létude de « lAnge » (travaillé de 1921 à 1945) montrera le rôle dune nécessaire étude génétique pour ne pas tomber dans les pièges dune exégèse hâtive, loin des manuscrits du texte. La longue gestation de ce poème se reproduit également dans ses « Narcisses » qui le hantèrent toute sa vie.

Jacqueline Courier-Brière, « Traduire ou “mettre nos pas sur les vestiges de ceux de lauteur”. Valéry en arabe »

Dans lincapacité où elle se trouve de livrer son propre dossier génétique, pour des raisons personnelles ou culturelles, la traductrice offre « un dossier génétique de substitution ». Ce « presque » dUmberto Eco, ce « semblant » ou « mimétisme » suffirait-il pour justifier ses choix et dévoiler le dur labeur de lauteur ? Pour étayer cette réflexion, létude sappuie sur La Jeune Parque de Paul Valéry et sur sa traduction en arabe par Édouard Tarabay, traduction qui interpelle toujours.

Solange Arber : « Lécriture de la traduction. Les brouillons dElmar Tophoven pour la traduction de Djinn »

Le traducteur allemand Elmar Tophoven avait à cœur de rendre la traduction « transparente » et a constitué des archives qui permettent de croiser traductologie et génétique textuelle. Létude des brouillons de sa traduction dun roman dAlain Robbe-Grillet, Djinn (1983), met en évidence la façon dont les choix du traducteur se forment et se cristallisent au court de son écriture de la traduction.

Viviana Agostini-Ouafi, « Genèse et exégèse par André Pézard de sa traduction de Dante »

André Pézard na pas encore corrigé les dernières épreuves de sa traduction des œuvres de Dante (qui parait fin 1965), lorsquil participe à un colloque où il présente, en italien, sa traduction et quil expose le complexe processus du traduire. Si aujourdhui les TAPS (Think-Aloud Protocols) sont utilisés pour percer les secrets de la « boite noire » du traducteur, en 1965 Pézard se livre à un exercice novateur. Cette étude analyse sa démarche.

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Chiara Elefante, « Traduire les essais sur la poésie dYves Bonnefoy. Un mouvement dadhésion au travail textuel »

Dans lOpera poetica (Mondadori, « I Meridiani », 2010) sont traduits en italien cinq essais dY. Bonnefoy sur la poésie. La présente étude revient sur cette expérience pour en éclairer tour à tour les solutions traductionnelles apportées au lexique de lauteur, la nécessité de respecter le travail textuel et le rythme de la prose non moins que le ton dialectique et dialogique des essais, et enfin linteraction possible entre la posture traductrice et la connaissance de la pensée traductologique du poète.

Simona Pollicino, « Énumération elliptique et syntaxe nominale dans les Motets dEugenio Montale traduits par Philippe Jaccottet »

Pour Jaccottet, la traduction sert à reconsidérer son écriture et à se nourrir dinfluences stimulantes. De litalien, il traduit Le Occasioni de Montale. Comment traduire en français une poésie essentiellement substantive, dense, hermétique, qui dissout les liens syntaxiques et émousse les relations sémantiques ? Jaccottet apprivoise lessentialité du style montalien et choisit la forme dun poème-discours scandée par la désignation précaire et suspendue dobjets et dimages.

Vanda Mikšić, « Traduire George Perec en français ? »

Un article intitulé « Francusko javno mišljenje i rat u Alžiru » et signé Georges Perec fut publié à Sarajevo en 1957. Or, loriginal français étant perdu, il a fallu reconstituer le texte pour la nouvelle édition, en préparation, de ses Entretiens et conférences (2003), à partir de la traduction bosniaque. Cette tâche de rétrotraduction commandée par les éditeurs du volume impliquait une véritable démarche darchéologie linguistique, stylistique et culturelle du texte perecquien.

Beate Langenbruch, « Pérégrinations transeuropéennes et transatlantiques de la matière épique médiévale de Fierabras. Enjeux de traduction, entre la France et le Brésil »

Suite à des recherches concernant le truchement médiéval et les questions traductologiques soulevées par la matière épique de Fierabras et ses premières adaptations à dautres langues et contextes, sera considéré ici un héritier 298éloigné : dans quelle filiation précise le cordel brésilien sinscrit-il, et comment en proposer une rétro-traduction française qui tienne compte tant des données intrinsèquement médiévistes du corpus que de son contexte socio-culturel et littéraire moderne ?

Marie-Claire Durand Guiziou, « La traduction poétique, questionnement et plaisir esthétique, une gageure. La traduction des Roses dHercule du poète espagnol Tomás Morales »

La présente réflexion se fonde sur une traduction de Las Rosas de Hercules, du poète espagnol Tomás Morales (Grande Canarie, 1884-1921), à partir des difficultés relevées et des solutions apportées. Morales soigne laspect sonore dans une harmonieuse alliance du son et du sens. Saisir cette remarquable musicalité pour recomposer une nouvelle esthétique fidèle à la pensée du poète mais aussi ouverte à lesprit créateur de la traductrice est lenjeu complexe que décrit cet article.

Maria Teresa Giaveri, « La traduction face à la critique génétique »

La naissance de la critique génétique et son application à la traduction sont présentées à travers des souvenirs personnels et discutées par rapport au panorama de la critique littéraire italienne et française ; la traduction en ressort enrichie de perspectives scientifiques nouvelles.

Madeleine Stratford et Mélanie Rivet, « Dans la tête de la traductrice. Linfluence des outils sur la créativité en traduction littéraire »

Dans une démarche autopoïétique et heuristique, la traductrice répond à la question « Comment fais-je lexpérience de la création quand je traduis un texte littéraire ? ». Une méthodologie issue de la traductologie génétique et un logiciel filmant le processus de traduction permettent dobserver linfluence de la consultation des sources sur la créativité traductive et de vérifier sil y a une corrélation entre les segments riches en fréquence de consultation et le degré de créativité des solutions.