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Classiques Garnier

Principes d'édition

  • Type de publication : Chapitre d’ouvrage
  • Ouvrage : Amadis de Gaule Livre IV
  • Pages : 61 à 66
  • Réimpression de l’édition de : 2005
  • Collection : Textes de la Renaissance, n° 92
  • Série : Romans de chevalerie de la Renaissance, n° 1
  • Thème CLIL : 3439 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques -- Moderne (<1799)
  • EAN : 9782812456664
  • ISBN : 978-2-8124-5666-4
  • ISSN : 2105-2360
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-5666-4.p.0056
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 04/04/2007
  • Langue : Français
56 PRINCIPES D'ÉDITION
Description de l'édition de base
Nous avons choisi comme édition de base la première édition de ce quatrième livre, dont le colophon porte la date du 10 février 1543  : Le quatriesme Livre de Amadis de Gaule, auquel on peult veoir quelle issue eut la guerre entreprise par le Roy Lisuart contre Amadis. Et les mariages & alliances qui despuis en advindrent, au contentement de maintz amoureulx, & plus de celles qu'ilz aymoient. Paris, Denis Janot, 1543.
Nous utilisons l'exemplaire de la BNF, Rés Y2 95 I. Cette édition in folio comporte 11 ff non paginés, 111 ff, numérotés "Feuillet" suivi de chiffres romains majuscules, et un dernier f° non paginé ; elle présente deux erreurs de pagination  : LXXII pour LX, et CIX pour CX ; et une erreur de numérotation de chapitre  : XXXVIII pour )(XXVII. Les lettrines de début de chapitre n'ont pas été" réalisées, à l'exception de la première. Les titres de chapitres utilisent le "gros canon" romain ; celui-ci est aussi utilisé, à l'intérieur des chapitres, pour les titres des lettres et missives diplomatiques, et par deux fois, pour souligner le changement de sujet et de lieu dans le chapitre XXXVI particulière- ment long (f 102r° et 103v°). La fin de ce chapitre est imprimée en "cul de lampe" (f 104r°) ; même disposition (clairement fautive) pour une partie de phrase du f3106r° située avant la fin du chapitre XXXVII.
L'illustration
Abondamment illustrée, cette première édition comporte 27 gravures pour trente-huit chapitres'  : 2 gravures en pleine page (230x135)
Cf. description in S. Rawles, 1981, p. 99.
2 A titre comparatif, rappelons que le Livre I en comportait 14 pour 44 chapitres, le livre II, 12 pour 22 chapitres, et le livre III, 17 pour 18 chapitres (cf. Jean-Marc Chatelain, 2000, p. 50).

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(chapitre II), 24 petites vignettes horizontales de taille identique (55x77) et une gravure verticale de plus grandes dimensions (chapitre XXX). Les encadrements agencent 3 jeux de rinceaux verticaux et 4 jeux de bandeaux horizontaux différents.
Cet ensemble recourt pour les images à 15 bois différents, dont 9 ne servent qu'une fois, les 6 autres se trouvant réutilisés, avec ou sans variations d'encadrements, en tête de plusieurs chapitres ; cette réutilisation peut aller jusqu'à 7 reproductions, pour la vignette maritime initiale.
Sur ces 15 bois, 10 proviennent du fonds antérieur d'illustration des Amadis  : nous indiquons en note leur provenance d'origine. Les 5 bois nouveaux ont été conçus pour illustrer le ch. II (les deux grandes gravures représentant le château d'Apolidon) et les chapitres XII, XXVIII et XXXII.
Il faut souligner à quel point, malgré ces reprises au fonds existant et ces répétitions internes, les éditeurs ont eu le souci de conférer aux images recyclées une fonction d'illustration repérable. On ne relève que trois cas d'inadéquation totale de la vignette au texte du chapitre (ch. XXIV, XXXIV et XXXVII). Pour toutes les autres illustrations, le lien existe  : on a su utiliser la stéréotypie des situations (voir les gravures des ch. I, IV, VIII et leurs reprises), ou la plurisignifiance des gestuelles représentées par l'image (XXI), ou encore se servir, de manière plus ténue il est vrai, de tel élément narratif secondaire pour assurer le lien référentiel (ch. XI et XVII) ; dans deux cas enfin (ch. V et XXV), on peut même suggérer une relation plus complexe, qui renverrait à l'intériorité des personnages'.
Nous proposons en note ce rapport entre le texte du chapitre et l'image ; la table des illustrations l'indique entre parenthèses, à côté du numéro et du titre décrivant la gravure tels qu'ils figurent dans le recensement de Michel Bideaux2.
I Sur la possibilité d'illustrations référant à la pensée des personnages, voir les observations faites par J.-M. Châtelain, qui souligne et analyse par ailleurs l'ingénio- sité de ces réutilisations d'images (art. cit. p. 50-51).
2 Cf. M. Bideaux, «  Les illustrations des Amadis  », introduction générale en tête de l'édition du premier livre.

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Etablissement du texte
Le choix de cette première édition n'était pas sans inconvénients  : elle est souvent négligente et les coquilles et erreurs d'imprimeur y sont nombreuses. L'éditeur en fit du reste corriger la plupart dès l'édition suivante  : S. Rawles a montré que celle-ci, portant le même colophon daté du 10 février 1543, est antidatée, et parut en réalité en 1544 après la première édition du livre V1. Plus soignée dans l'ensem- ble (lettrines réalisées, coquilles rectifiées) cette seconde édition modifie aussi, avec une moindre nécessité, la ponctuation. Cette nouvelle ponctuation plus abondante et sophistiquée offre un texte qui, quoique moins fautif sur le plan de l'impression, nous a semblé de lecture plus difficile que celui de l'édition princeps dans sa ponctuation d'origine. Nous avons donc préféré celle-ci, et utilisé la seconde édition [exemplaire consulté  : BL. 634120.(4)], comme un repère pour les corrections indispensables à y apporter.
Nous corrigeons donc les erreurs typographiques, les négligences d'imprimeur, ainsi que les rares fautes de ponctuation qui font obstacle à la bonne intelligence du texte sans les signaler lorsque ces correc- tions ont été pratiquées dès la seconde édition "de 1543" ; dans ce cadre, nous pratiquons systématiquement le rétablissement de l'apos- trophe, et les corrections suivantes  : il y a (il ya), il n'y a (il nya), point (poing), à vue d'oeil (a vue deuil). Par ailleurs nous remplaçons la minuscule initiale de "dieu" par une majuscule, et nous corrigeons "Splandian" en "Esplandian", deux interventions qui suivent la seconde édition et obéissent à un souci de cohérence de présentation de la série des Amadis.
Nous indiquons entre crochets et/ou en note nos propres interven- tions lorsqu'elles ne correspondent pas à une correction de la seconde édition, ou lorsque la correction, même intervenue dès la seconde édition, ne relève pas de la simple "coquille" typographique  : graphie de noms propres, accords grammaticaux, rétablissement de la concor- dance des temps.
Les graphies, la ponctuation et la distribution en paragraphes du texte de base ont été respectées. Nous dissimilons i/j et u/v, rétablis- sons les apostrophes et les cédilles si nécessaire, ainsi que les accents
i Cf S. Rawles, art. cit., p. 100.

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sur les finales en -é (-é, -ée, -és, -ées, éent), sur dès / des, jà, desjà, deçà, sur près, après, ainsi que sur à, où, et là. Nous rétablissons en désagglutinant lorsque le sens l'impose la distinction entre "pourtant" (cependant) et "pour tant" (pour cette raison, donc). Nous respectons les majuscules succédant aux deux points, mais corrigeons une minuscule suivant un point (ou une majuscule succédant à une virgule).
Variantes
Contrairement à celui du premier livre, le texte d'origine du Livre IV n'a guère subi ultérieurement d'autres modifications que celles imposées par la correction typographique ou grammaticale, ou par l'évolution des graphies, de l'orthographe ou de la ponctuation. Du point de vue de l'énoncé, le texte reste immuable de l'édition Janot de 1543 à celle de Plantin en 1561.
Nous avons comparé quatre éditions  :
A  : Denis Janot, Paris, 1543  : BNF, Rés Y2 95.
Y  : Denis Janot, Paris, [1544]  : BL. 634.1.20.(4)
Z  : Vincent Sertenas, Paris, 1555  : BL  : 1074.c.1.(2.) P  : Christophe Plantin, Anvers, 1561  : BR Bruxelles.
La quasi-totalité des différences constatées relève de la simple correction de bévues  : rétablissement d'un mot oublié, correction d'un mot mis pour un autre (respit -> respec ; importe -> importune ; donne -> dominer), rectification de l'orthographe pour des homonymes (heur -> heurt), rectification d'une faute typographique faisant contre-sens ou non sens (il me refusa -> il ne refusa ; impudent -> imprudent), rétablissement de l'accord d'un pronom avec son référent (ilz -> il ou elles), rétablissement d'accords grammaticaux ; rétablissement de la concordance des temps. Plus rarement, l'intervention correspond au choix d'une graphie moins archaïque (ennimer -> animer, souldars -> souldatz -> soldatz) ; il faut y ajouter les corrections portant sur les noms propres (la confusion entre Ardan et Dardan, la correction de Garnite en Garinter, de Bruneau en Bruneo interviennent dès la seconde édition, les leçons erronées pour l'Endriague, Bristoye, Abiseos et Ganote sont postérieures.
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Les seules variantes signifiantes ne portent que sur un seul mot  : trois impliquent un choix de vocabulaire (ff. 28, 80 et 105) ; une seule engage une intéressante modification du sens (ff. 110).
Ces dernières variantes ainsi que les ajustements de graphie des noms propres permettent d'affirmer que l'édition anversoise de Plantin et l'édition Sertenas de 1555 procèdent d'une même version de base postérieure à l'édition Janot corrigée "de 1543"  : si elles prennent toutes deux en compte la totalité des corrections de cette seconde édition Janot, elles y ajoutent un ensemble totalement identique de corrections supplémentaires, et il n'existe entre elles aucune différence, en dehors de celle qui résulte de l'importante modernisation de l'orthographe et de la ponctuation pratiquée par Plantin. Nous n'avons pas eu accès à l'édition intermédiaire (Estienne Groulleau, 1548), qui a pu la première proposer ce second ensemble de corrections et de modifications qui seront reproduites dans les éditions suivantes.
Nous ne considérons pas comme variantes les modifications orthographiques ou de ponctuation ; non plus que les coquilles et négligences qui n'introduisent aucune confusion de sens. Nous avons en revanche choisi de ne pas écarter de notre relevé de variantes (et parfois d'indiquer en note) les corrections apportées aux leçons fautives, même dues à des bévues typographiques, dans tous les cas où ces fautes entraînaient des risques de confusion portant sur le vocabu- laire et sur le sens.
Enfin, nous avons souhaité tenir compte des variantes d'illustration présentées par Y et Z. Celles-ci sont peu nombreuses dans la seconde édition Janot  : à une exception près (ch. XXII) le jeu des gravures utilisées est le même que dans l'édition originale, et leur répartition est identique à l'exception de deux permutations (ch. XXIV et XXVIII). L'illustration de l'édition in de Sertenas 1555 est moins abondante (23 gravures), et elle n'est semblable à celle de la première édition que pour 11 chapitres ; les autres images utilisent des bois plus récemment réalisés pour les livres postérieurs des Amadis (Livre VII, mais aussi
X et XI). Nous décrivons en note, s'il y a lieu, ces variations d'illustra- tion en indiquant la provenance des gravures différentes présentes dans
Y et Z.
Notes
Les écarts entre modèle et traduction étant, dans le cas de ce livre IV, plus importants que dans les précédents, nous avons souhaité, dans
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la mesure du possible, permettre aux lecteurs de percevoir les interventions du traducteur, particulièrement lorsque ses adaptations nous semblaient susceptibles d'éclairer la portée du nouveau récit dans le contexte de la Renaissance française. Mais nous ne pouvions donner en note le texte espagnol que dans le cas de passages brefs ; pour les réécritures globales de longs passages ou de chapitres entiers, nous avons donc choisi de résumer le texte original, et de proposer une analyse des effets de l'adaptation française.
Pas plus que les éditeurs des livres précédents, nous n'avons souhaité surcharger d'annotations ce texte de plaisir. Il nous a cependant paru nécessaire d'aider nos lecteurs d'aujourd'hui par des notes plus précises dans les deux domaines d'invention privilégiés par Herberay des Essarts que sont l'architecture et la guerre.
S'agissant de l'illustration, enfin, nous ajoutons aux notes concernant les vignettes de notre édition de base la description des illustrations correspondantes dans les éditions Janot "1543" et Sertenas 1555.
Index onomastique
On a vu que ce quatrième livre multiplie les références à quantités d'aventures antérieures auxquelles il entend donner un dénouement  : ce qui peut conduire, si l'on s'efforce d'élucider l'ensemble de ces rappels narratifs, à résumer pour chaque personnage l'essentiel de sa "biographie". Nous avons pris le parti de nous soumettre de manière exhaustive à cette dictée du texte, et de proposer dans notre index onomastique des rubriques aussi fournies que nous l'imposait l'ensem- ble des allusions faites aux événements antérieurs. Il nous est apparu légitime en effet, et conforme à la fonction conclusive de ce livre, de proposer au lecteur un outil synthétique lui permettant d'appréhender de manière relativement précise l'ensemble de la matière constituant une première étape de la série.