Résumé : Si Roland Barthes a salué, dans le haïku, le modèle paradigmatique de l’écriture comme « pli sensuel », esthétique de l’effacement, la création littéraire est aussi ce qui est retravaillé par le silence, le caché, le réel retenu par « la lumière de dessous les mots » (Michel Lambert). Le paradoxe de la littérature tiendrait à cette puissance évocatrice d’une rétention riche de ce qui n’est pas écrit, et de la porosité de tout ce qui se donne à travers la membrane embryonnaire qui signe le déploiement du pli.