Préface
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Taux d’intérêt négatifs, le trou noir du capitalisme financier. Essai
- Pages : 15 à 16
- Collection : Bibliothèque de l'économiste, n° 15
En guise de préface
Éditorial par Bertrand Fournier Président du directoire de Sarasin France (Fil Conducteur 22 décembre 2008)
Depuis de nombreuses années, ce Fil Conducteur s’adresse à vous sans détour et sans langue de bois aucune. Il est l’expression de nos convictions et nous avons eu à cœur de vous les transmettre telles qu’elles étaient et de vous dire comment nous les mettions en pratique, dans l’exercice des responsabilités que vous nous avez confiées.
Je tiens à vous dire tout d’abord que, publiés sous la signature de Jacques Ninet qui en est le rédacteur, ces textes ont, bien entendu, reflété un consensus complet et sans aucune réserve, entre nous tous qui participons à la définition de nos stratégies.
Nous sommes donc assez fiers d’avoir été parmi ceux qui ont anticipé la crise que nous vivons et résisté à un consensus particulièrement puissant qui a nié toute possibilité de survenance d’une telle crise jusqu’à l’été dernier. Dans les lignes qui suivent nous n’avons pas cherché à masquer cette fierté, d’autant que notre positionnement nous a permis de poursuivre l’objectif de maximisation de la performance et de maîtrise des risques que vous nous assignez en nous déléguant la gestion de vos fonds, en dépit d’un contexte d’une extraordinaire instabilité.
Certains voudront peut-être voir aussi, dans ce qui suit, l’expression d’opinions politiques. Nous ne parlons que d’économie et la diversité de nos opinions personnelles rendrait particulièrement délicate la formulation d’un discours commun en la matière.
L’ISR nous a en revanche tous réunis et, comme nous le disons souvent, notre vision « responsable et durable » du monde a incontestablement complété notre analyse macroéconomique pour décrypter les schémas de crise qui se mettaient en place. À titre d’exemple et contrairement à une opinion récemment émise dans un colloque, nous n’avons pour notre part jamais considéré que la titrisation des subprimes était un 16bienfait pour cinq millions d’américains pauvres. Bien au contraire, l’existence même des subprimes nous a choqués, parce qu’ils étaient le dernier moyen de gonfler la bulle du crédit, en chargeant d’emprunts des particuliers insolvables !
La compréhension, aussi complète que possible de ce qui se passe sous nos yeux est la clé essentielle de la gestion du futur. Les enjeux de l’année 2009, pour vous comme pour nous, portent très haut l’exigence de l’analyse des années que nous venons de vivre et de la capacité à tracer des lignes directrices pour les toute prochaines années. C’est un défi que nous relevons.