Dans L’Enracinement, Simone Weil exprimait ses appréhensions sur l’après-guerre. À partir de l’analyse des buts poursuivis dans les accusations portées contre les fonctionnaires de Vichy (notamment présenter Vichy comme une « rupture » dans la continuité du récit historique français), elle annonçait les dangers d’une justice mise au service de buts symboliques et politiques : répartir les Français en deux camps, « purs » ou « impurs », et ensevelir précipitamment quatre ans de collaboration.