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- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Rome n’est plus dans Rome. Formule magique pour un centre perdu
- Pages : 7 à 8
- Collection : Bibliothèque de la Renaissance, n° 4
- Série : 2
Chapitre d’ouvrage : 1/27 Suivant
Avertissement
Cet ouvrage a d’abord été une thèse, soutenue il y a maintenant quelques années. Nous n’avons pas souhaité en changer considérablement les contours, prenant ainsi le risque d’un livre long, d’un livre lourd peut-être – plutôt que de mettre à jour, comme s’y trouve souvent incité aujourd’hui, un grand mutilé. Il a fallu dès lors le temps de trouver un éditeur que ne rebutait pas les gros volumes. Le temps, aussi, de transformer une thèse, qu’emplit fatalement, en de certaines pages, le parfum de veilles héroïques et de notations hâtives, en un ouvrage uniformément solide et acceptable tant pour l’espérance du public que pour l’esprit plus mûr du chercheur, du critique, que nous sommes forcément devenu.
Soyons honnête cependant – c’est là pourquoi nous écrivons ces lignes : nous avons patiemment modifié tous les points que le progrès de l’érudition et de nos propres connaissances rendaient positivement caduques : problèmes de chronologie dans l’édition des textes, changeant nettement par exemple l’histoire restituée des influences subies par les poètes ; textes fautifs ou incomplets à nous rendus par des publications récentes (je songe ici entre autres au dynamisme de l’édition des textes néo-latins dans ces dernières années). Nous avons évidemment modifié et rectifié aussi certains chapitres de l’ouvrage en fonction des aprofondisssements permis par nos plus neuves recherches. Nous n’avons en revanche pu prendre en considération tout ce qui a été publié de bon, souvent de remarquable, sur Rome et la tradition, le modèle de Rome, dans notre histoire et notre culture dans ces mêmes récentes années : trop de textes, parfois proches du reste de nos propres réflexions, sans y apporter de nécessaires changement, trop d’écrits que nous ne pouvions tous faire entrer en jeu, sous peine de transformer ce qui cède par moments aux tendances discutables d’une somme en une bien indigeste collection. Que les auteurs de ces travaux, auxquels nous n’aurions point recouru, ne prennent pas ombrage de leur absence : dans notre effort réel d’aggiornamento, nous ne voulions pas cependant changer l’équilibre
d’une recherche qui s’éloignait déjà un peu de nous, mais seulement en arracher ce qui pouvait prendre l’allure d’une erreur.
Comme on le dit toujours en pareil cas, sans doute n’écririons-nous pas le même livre si nous devions le commencer aujourd’hui. Mais nous pensons vraiment, avec toute l’impudeur de l’honnêteté, qu’il offre tel qu’il est une méditation cohérente sur quelques mots, redits comme une prière et qui signent l’absence de Rome, et le deuil de son manque, dans toute la culture de la modernité.