Résumés et présentations des auteurs
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Revoir la fin. Dénouements remaniés au théâtre (xviiie-xixe siècles)
- Pages : 531 à 541
- Collection : Rencontres, n° 152
- Série : Études théâtrales, n° 2
Résumés et présentations
des auteurs
Pierre Frantz, « “Fini, c’est fini, ça va finir, ça va peut-être finir”. Quelques réflexions sur le dénouement “classique” »
Pierre Frantz enseigne à l’université Paris-Sorbonne. Il a notamment publié L’Esthétique du tableau dans le théâtre du dix-huitième siècle (Paris, 1998), Le Siècle des théâtres (Paris, 1999), Beaumarchais (Paris, 2015), dirigé Marivaux : jeux et surprises de l’amour (Paris, 2009), Tragédies tardives (Paris, 2002) La Fabrique du théâtre (Paris, 2010) et une Anthologie du théâtre du xviiie siècle (Paris, 2009).
La réflexion sur les dénouements au théâtre engage la théorie de l’action dramatique : leur réécriture défait la conception aristotélicienne qui prône l’organicité de l’action, propose une conception du drame qui englobe texte et représentation, et suggère que le drame a toujours été postdramatique.
Renaud Bret-Vitoz, « Les dénouements d’Antoine-Marin Lemierre à l’épreuve de la scène (1758-1791) »
Renaud Bret-Vitoz, ancien élève de l’ENS, agrégé de lettres modernes et docteur en littérature française et arts du spectacle, est maître de conférences à l’université Toulouse II – Jean-Jaurès. Il a publié sa thèse sous le titre L’Espace et la scène : dramaturgie de la tragédie française (Oxford, 2008), plusieurs ouvrages sur le xviiie siècle et une vingtaine d’articles.
Lemierre change ses dénouements qui aboutissaient à des fins spectaculaires. Le poète redonne la primauté au discours dans les moments d’apothéose visuelle pour une résolution à suspense, ouverte sur un prolongement heureux et qui balance l’idée d’un destin inéluctable, comme en témoigne Barnevelt.
Sophie Marchand, « Savoir finir un drame. Les dénouements du Déserteur de Louis-Sébastien Mercier, entre enjeux idéologiques et enjeux esthétiques »
Sophie Marchand est maître de conférences en littérature française du xviiie siècle à l’université Paris-Sorbonne. Elle a publié Théâtre et pathétique au xviiie siècle (Paris, 2009), Marivaux (Paris, 2009), codirigé l’Anthologie du théâtre français du xviiie siècle (Paris, 2009). Elle a édité Le Déserteur, dans le Théâtre complet de Louis-Sébastien Mercier (Paris, 2009).
Les versions successives du dénouement du Déserteur illustrent à la fois la manière dont Louis-Sébastien Mercier met au point sa formule du drame et les enjeux esthétiques et idéologiques liés aux différentes manières (tragique ou optimiste) de finir une pièce et d’ancrer celle-ci dans la société de son époque.
Florence Naugrette, « Le mot de la faim. Retravail esthétique et infléchissement politique des dénouements hugoliens »
Florence Naugrette, professeur à l’université Paris-Sorbonne, est l’auteur de Le Théâtre romantique (Paris, 2001) et Le Plaisir du spectateur de théâtre (Paris, 2002). Elle a codirigé Le Théâtre français du xixe siècle (Paris, 2008), Choses vues à travers Hugo (Vincennes, 2008), Victor Hugo. Le Théâtre et l’exil (Caen, 2009). Elle dirige l’édition en ligne de la correspondance de Juliette Drouet à Victor Hugo.
Quand Hugo remanie ses fins, c’est pour les adapter aux attentes de son public : il accentue leur registre tragique pour la Comédie-Française, et leur sensibilité mélodramatique pour la Porte-Saint-Martin. En exil, loin de la scène, il réécrit un dénouement pour en radicaliser la portée militante.
Violaine Heyraud, « Feydeau au troisième acte. L’Hôtel du Libre-Échange et les (dé)réglages rythmiques de la “pièce bien faite” »
Violaine Heyraud est maître de conférences en littérature française à l’université Sorbonne nouvelle – Paris 3. Spécialiste de Feydeau et de la comédie-vaudeville, elle a publié Feydeau, la machine à vertiges (Paris, 2012). Elle poursuit ses travaux sur l’esthétique et la poétique de la comédie et s’intéresse aux rapports du théâtre aux sciences, plus particulièrement à la médecine et à la psychiatrie.
Les manuscrits de L’Hôtel du Libre-Échange, comparés à ceux d’Un fil à la patte et de La Dame de chez Maxim, montrent que Feydeau met à l’épreuve et s’approprie le dénouement vaudevillesque : il le retarde et l’accélère, le rend prévisible et surprenant, vraisemblable et incohérent, joyeux et amer.
Olivier Goetz, « “Un coup de fusil parti l’on ne sait d’où et l’on ne sait pourquoi”. Les variantes de fin dans Le Repas du lion, de François de Curel »
Olivier Goetz est maître de conférences au département Arts de l’université de Lorraine, membre du Laboratoire Lorrain de Sciences Sociales. Il a notamment codirigé Le Spectaculaire dans les arts de la scène (Paris, 2006), Arts et usages du costume de scène (Paris, 2007), Chefs-d’œuvre !/ ? (Paris, 2013), édité Le Gant Rouge d’Edmond Rostand (Paris, 2009), Patrie ! et Spiritisme de Victorien Sardou (Paris, 2016).
Ayant à affronter, avec Le Repas du lion, la réalité scénique du Théâtre-Antoine, Curel fut contraint de tenir compte de la réception mitigée du dernier acte de ce chef-d’œuvre d’un « théâtre d’idées ». Quelles sont les conséquences littéraires et spectaculaires des modifications apportées ?
Mickaëlle Cedergren, « La conquête à tout prix et le salut coûte que coûte ! La réécriture du religieux dans Avent et Crime et Crime de Strindberg »
Mickaëlle Cedergren, docteur en langue française, est maître de conférences en littérature française à l’université de Stockholm. Ses recherches portent sur Strindberg et l’imaginaire religieux de la fin du xixe siècle. Elle a publié L’Écriture biblique de Strindberg (Edsbruck, 2005) et a codirigé Le Naturalisme spiritualiste en Europe (Paris, 2012). Elle a publié des articles sur Strindberg, Huysmans, Péladan, Bourget et Barrès.
Le bon dénouement pour Strindberg se résume à choisir aussi bien une vision de Dieu qu’une voie théâtrale innovante. À travers les dénouements alternatifs proposés dans les manuscrits d’Avent et de Crime et Crime, Strindberg amènera une double résolution au problème du mal.
Logan J. Connors, « Patriotismes à l’épreuve des variantes finales dans Le Siège de Calais, tragédie de Pierre de Belloy (1765) »
Logan Connors est maître de conférences en études françaises et francophones à l’université Bucknell. Il a publié Dramatic Battles in Eighteenth-Century France (Oxford, 2012) et édité Le Siège de Calais de Pierre de Belloy (London, 2014). Il s’intéresse également à la conception des émotions et de la cognition dans les théories dramatiques des xviie et xviiie siècles.
Considéré comme « la première tragédie nationale », Le Siège de Calais fut remanié après 1789 pour un public postrévolutionnaire. Les variantes au dénouement rendent plus ambiguë son esthétique « patriotique », longtemps perçue comme propagandiste et univoque.
André Leblanc, « Influence de la morale sur les changements au dénouement dans Le Séducteur du Marquis de Bièvre (1783) »
André Leblanc est maître de conférences à l’université de Dalécarlie. Son intérêt pour les aspects moraux dans la réception des œuvres se reflète dans sa thèse de doctorat, « L’Expression de la mauvaise conscience dans l’œuvre de Benjamin Constant », ainsi que dans plusieurs articles. Il s’est aussi intéressé à Amélie Nothomb dont il a étudié la réception des œuvres sous l’angle du rôle des préjugés culturels.
Les hésitations de Bièvre à propos du dénouement du Séducteur sont représentatives du paradoxe d’un auteur ouvertement réactionnaire aux prises avec la modernité. Elles témoignent d’une nostalgie certaine, mais la conduite scandaleuse de Bièvre manifeste une influence des Lumières souvent décriées par lui.
Stéphane Arthur, « Les deux fins du Bourgeois de Gand (1838) d’Hippolyte Romand [et Alexandre Dumas]. Mise en scène, mise en page de la révolution romantique »
Stéphane Arthur, enseignant en classes préparatoires au lycée Voltaire à Orléans, auteur d’une thèse intitulée « La Représentation du xvie siècle dans le théâtre romantique », est l’auteur d’articles sur le théâtre romantique et l’écriture de l’Histoire. Il a collaboré au Nouveau Cahier de la Comédie-Française consacré à Hugo, et participe à la publication des œuvres de Pixerécourt (Paris, en cours depuis 2013).
Sorte de Lorenzaccio à fin heureuse, cette pièce a deux dénouements : l’un joué, l’autre simplement imprimé. Cela traduit les difficultés et les enjeux (esthétiques, politiques) lorsqu’on représente l’irruption du peuple sur scène, dans la création de ce drame protéiforme qu’est le drame romantique.
Patrick Berthier, « De Vautrin à Mercadet. Dénouements remaniés chez Balzac »
Patrick Berthier est professeur émérite de littérature française à l’université de Nantes. Il a travaillé sur Balzac, Musset, et sur la presse littéraire et le théâtre à l’époque romantique. Il dirige la première édition de la Critique théâtrale de Théophile Gautier (Paris, en cours depuis 2007), et a publié Le Théâtre en France de 1791 à 1828. Le Sourd et la Muette (Paris, 2014).
La fin de cinq des six pièces achevées de Balzac, dont Vautrin (1840), La Marâtre (1848) et Le Faiseur (1840-1851), a connu des remaniements souvent dus à des adaptateurs plus ou moins scrupuleux, ce qui ne facilite pas la juste appréciation du génie d’un romancier toujours méconnu comme dramaturge.
Jean-Claude Yon, « La petite vérole comme punition. Les réécritures des dénouements d’Émile Augier par la censure »
Jean-Claude Yon, professeur d’histoire contemporaine à l’université Versailles – Saint-Quentin-en-Yvelines. Il a notamment publié la biographie d’Offenbach (Paris, 2010) et d’Eugène Scribe (Saint-Genouph, 2000), Le Second Empire (Paris, 2012) et Histoire culturelle de la France au xixe siècle (Paris, 2010). Il a dirigé Les Spectacles sous le Second Empire (Paris, 2010) et codirigé Tréteaux et paravents (Paris, 2012).
En s’appuyant sur l’exemple des Lionnes pauvres – pièce pour laquelle le pouvoir avait proposé un dénouement grotesque –, l’article analyse le combat mené par Augier contre la censure afin de laisser aux seuls spectateurs le soin de tirer la morale de ses pièces.
Marie-Pierre Rootering, « Alexandre Dumas fils et Émile de Girardin, deux auteurs, quatre dénouements. Le Supplice d’une femme ou le péril du vrai »
Marie-Pierre Rootering est docteur en littérature française. Elle a consacré sa thèse aux adaptations théâtrales de romans français au xixe siècle. Chercheuse indépendante, ses travaux portent sur le rapport roman-théâtre, la poétique de la dérivation, le statut de l’écrivain et les mécanismes de la production théâtrale au xixe siècle. Elle a publié en collaboration L’Odéon, un théâtre dans l’Histoire (Paris, 2010).
Le dénouement, écrit en collaboration, confronte deux conceptions du « vrai » au théâtre. En 1865, période de transition littéraire, le « vrai spectaculaire » de Dumas, écriture conventionnelle et sensationnelle, l’emporte sur le « vrai idéal » de Girardin, transposition intime d’instants de vie.
Hélène Laplace-Claverie, « Pour en finir avec (la fin de) Lorenzaccio »
Hélène Laplace-Claverie est professeur de littérature française à l’université de Pau, membre du Centre de recherches poétiques et histoire littéraire. Elle étudie les arts du spectacle en France aux xixe et xxe siècles, avec une prédilection pour des formes réputées mineures comme le ballet, la féerie ou la pantomime. Elle a notamment publié Écrire pour la danse (Paris, 2001) et Modernes féeries (Paris, 2007).
En 1896, lorsque Lorenzaccio est porté à la scène pour la première fois, l’adaptateur Armand d’Artois supprime le dernier acte de la pièce. Pour quelles raisons ? Et en quoi cet « attentat » est-il révélateur de l’incroyable audace dramaturgique de Musset ?
Michèle Sajous D’Oria, « La comtesse de Savoie doit-elle mourir ? Les réponses de Voltaire et de Stendhal »
Michèle Sajous D’Oria, professeur à l’université de Bari, est spécialiste d’histoire du théâtre au xviiie siècle. Elle a publié Les Théâtres de Paris pendant la Révolution (Fasano, 1990), Le Siècle des théâtres (Paris, 1999), Bleu et or (Paris, 2007), La Description du Théâtre de Vicence de Pierre Patte (Bari, 2008). Depuis 2008, elle fait partie du Conseil d’administration de la Société d’Histoire du Théâtre.
La comtesse de Savoie, injustement condamnée à mort pour adultère, est sauvée dans le roman homonyme de Madame de Fontaines. Voltaire accepte ce même dénouement dans sa tragédie Artémire, qui transpose le récit dans une Macédoine antique, tandis que Stendhal condamne à mort la comtesse dans un projet de « tragédie romantique ».
Barbara T. Cooper, « Les Jane Shore des années 1820 et leurs dénouements différents. Les cas de François Andrieux et de Népomucène Lemercier »
Barbara T. Cooper, professeur émérite de français à l’université du New Hampshire, a édité Cora ou l’Esclavage (Paris, 2006), La Traite des Noirs (Paris, 2008), Le Tremblement de terre de la Martinique (Paris, 2014) et Sélico, ou les Nègres généreux, dans le tome I des Mélodrames de Pixerécourt (Paris, 2013). Elle a également codirigé le no 257 de la RHT, « L’autre théâtre romantique » (Paris, 2013).
Quand Andrieux remanie la fin de Jane Shore, tragédie anglaise de Rowe, c’est pour l’adapter aux attentes esthétiques et morales françaises. Lemercier en fait autant mais introduit une dimension politique à la deuxième version de son dénouement et semble annoncer la dramaturgie romantique à venir.
Georges Zaragoza, « Don Juan de Maraña (Dumas père) et Don Juan Tenorio (José Zorrilla). Questions de dénouements ou faut-il sauver Don Juan ? »
Georges Zaragoza, professeur émérite de littérature comparée à l’université de Bourgogne, comédien et metteur en scène, étudie le récit fantastique et le drame romantique. Il a notamment publié Le Personnage de Théâtre (Paris, 2006), édité Promenade de Dieppe aux montagnes d’Écosse de Nodier (Paris, 2003), Le Trouvère de Garcia Gutiérrez (Paris, 2011), et une Trilogie écossaise (Paris, 2013).
Au seuil du xixe siècle, le mythe de don Juan est réinterprété : l’homme maudit voué à la damnation tend à devenir le symbole d’une humanité éprise d’idéal et prisonnière de sa finitude. Dumas père – sous l’influence plus que
probable du drame espagnol de Zorrilla – en composant deux dénouements pour son drame (1836/1863), exhibe cette mutation.
Angeliki Giannouli, « Le dénouement des tragédies inspirées de l’antique au xixe siècle. Le cas des Atrides revisités »
Angeliki Giannouli est docteur en esthétique, sciences et technologies des arts (université Paris 8). Elle a publié La Grèce antique sur la scène française dans la première moitié du xixe siècle (Paris, 2013), et est membre de l’Institut international du théâtre en Grèce et de l’équipe de recherche qui travaille à la création d’un répertoire des mises en scène du théâtre antique en France (université Paris 13).
La réécriture de la fin du mythe des Atrides donne à voir comment la mort d’Agamemnon, la culpabilité de Clytemnestre, le matricide d’Oreste s’inscrivent dans les adaptations théâtrales, en apportant un témoignage précieux de l’évolution esthétique et idéologique de l’époque.
Judith le Blanc, « Les dénouements de tragédies en musique à l’épreuve de la scène. Vers une typologie des réécritures de la fin »
Judith le Blanc est l’auteur d’une thèse publiée sous le titre Avatars d’opéras. Pratiques de la parodie et circulation des airs chantés sur la scène des théâtres parisiens, 1672-1745 (Paris, 2014). Elle est maître de conférences en littérature et arts à l’université de Rouen.
La tragédie en musique remanie la matière mythologique ou romanesque pour les besoins du genre, l’exigence de merveilleux et de spectacle. Le dénouement est l’indice d’un positionnement esthétique ou idéologique, mais varie aussi au gré des reprises et des réactions du public, les auteurs s’adaptant de façon pragmatique aux caprices de la réception.
Sylviane Robardey-Eppstein, « Formes et sens des variations finales dans les premiers (mélo)drames. Instabilités oubliées (1797-1843) »
Sylviane Robardey-Eppstein, maître de conférences HDR en littérature française à l’université d’Uppsala, est l’auteur d’une thèse sur la dimension métathéâtrale dans le théâtre de Victor Hugo (Uppsala, 2004). Elle a publié des articles sur les dramaturgies romantiques, les relations texte-scène et les didascalies. Elle participe à l’édition des Mélodrames de Pixerécourt (Paris, depuis 2013).
Plusieurs versions finales pour un même mélodrame constituent autant de points de repères pour interroger la formation et la définition du genre dans ses dimensions morales et spectaculaires, notamment à travers le sort scénique réservé au traître, comme chez Hapdé, Pixerécourt, Hubert et Duval.
Vincenzo De Santis, « “Il ne faut pas s’attrister par ces petits détails, au dénouement”. Pinto de Lemercier entre censure politique et réflexion esthétique »
Vincenzo De Santis a soutenu en 2013 une thèse en cotuelle (universités de Milan et Paris-Sorbonne) dirigée par Maria Giulia Longhi et Pierre Frantz, et qui consiste en une étude de l’œuvre de Lemercier, suivie de l’édition de deux pièces : Agamemnon et Pinto. Ses domaines de recherche sont l’histoire du théâtre, l’ecdotique théâtrale et les rapports entre théâtre et politique sous la Révolution et l’Empire.
Pinto de Lemercier a été censuré par quatre régimes politiques. Entre 1798 et 1834, l’auteur n’a jamais cessé de travailler sa pièce et son dénouement. Les changements faits ne sont pas dus seulement à la censure : ils sont liés à une réflexion profonde sur les genres dramatiques et leur évolution.
Noémi Carrique, « Le sens du parricide dans les nuances de la fatalité, du Schicksalsdrama au mélodrame. Les avatars du Vingt-quatre février de Werner à Ducange »
Noémi Carrique, normalienne agrégée de lettres modernes, est doctorante aux universités de Rouen et Paris-Sorbonne. Sa thèse, menée sous la direction de Florence Naugrette et Sylvain Ledda, porte sur les représentations des figures de criminels sur la scène française du xixe siècle.
Entre 1810 et 1827, les réécritures du dénouement brutal de la tragédie domestique allemande et française charrient des enjeux esthétiques, politiques, religieux et ontologiques. Représenter sur scène la violence de la Providence interroge les choix et la liberté de l’Homme, selon l’issue adoptée.
Marianne Bouchardon, « Justice de Catulle Mendès. Le salut par la chute »
Marianne Bouchardon est maître de conférences en littérature française à l’université de Rouen. Ses articles sont publiés notamment dans Études théâtrales, L’Information littéraire, La Revue des Lettres Modernes, La Revue des Sciences Humaines, Textuel. Elle a collaboré à l’anthologie du Théâtre français du xixe siècle (Paris, 2008) et à Graphies en scène (Montreuil, 2010).
Que cette pièce doive son succès au remaniement in extremis de son dénouement est doublement paradoxal : non seulement la nouvelle fin ne fait qu’accentuer les défauts du drame, mais encore elle n’en résout pas l’intrigue.
Anna Swärdh, « L’adaptation des fins shakespeariennes dans l’Angleterre du xviiie siècle. L’exemple des interventions de David Garrick »
Anna Swärdh est maître de conférences en littérature anglaise à l’université de Karlstad. Elle a publié sa thèse Rape and Religion in English Renaissance Literature (Uppsala, 2003) et des travaux sur des productions contemporaines du théâtre de Shakespeare. Elle étudie le théâtre, la poésie de la première modernité et l’élégie élisabéthaine tardive dans le cadre de la formation des genres.
Dans Roméo et Juliette, Le Roi Lear et Macbeth, Garrick cède à la tendance de son époque : il restitue la matière textuelle de Shakespeare avec plus de fidélité. Mais dans les dénouements, il opère au contraire des révisions plus marquées que jamais : morale simplifiée et impact émotionnel augmenté.
Florence Filippi, « “Je brûle de voir l’effet de ce nouveau cinquième acte”. Adaptations françaises des dénouements shakespeariens par Ducis et Talma (1789-1809) »
Florence Filippi est maître de conférences en études théâtrales à l’université de Poitiers. Elle s’intéresse à l’émergence du vedettariat théâtral et aux mythographies d’acteurs aux xviiie et xixe siècles. Elle a notamment publié « Les vies de Molière », dans Les Ombres de Molière (Paris, 2012), et « Apparitions de Talma dans La Comédie humaine », dans le no 10 de L’Année balzacienne (Paris, 2010).
Sous l’influence de Talma, Ducis retouche la fin de ses imitations shakespeariennes pour les fondre dans le moule classique, afin d’habituer l’œil du spectateur à cette dramaturgie inédite sur la scène révolutionnaire et impériale, et favorisant ainsi l’entrée du répertoire shakespearien en France.
Marc Martinez, « Horreur et théâtralité. La domestic tragedy et ses dénouements en Angleterre et en France »
Marc Martinez est professeur de littérature anglaise à l’université de Rouen. Il est co-auteur d’un ouvrage, La Satire (2000), a publié des articles et contribué à des ouvrages en français et en anglais sur différents aspects du théâtre ainsi que sur le
comique dans la littérature et les arts graphiques au xviiie siècle. Il travaille actuellement sur les rapports entre le théâtre et le roman.
Pour des raisons génériques, idéologiques et scéniques, les traducteurs et adaptateurs français de la domestic tragedy font subir de profonds remaniements au dénouement de ces pièces dont l’horreur, sublimée par le jeu de l’acteur anglais, atteint son comble dans la scène finale.
Gianni Iotti, « Le dénouement de Zaïre de Voltaire dans les traductions et les adaptations italiennes »
Gianni Iotti, professeur de littérature française à l’université de Pise, étudie l’histoire du théâtre français et les relations entre fiction et idéologie dans la littérature à l’époque des Lumières. Il a publié Virtù e identità nella tragedia di Voltaire (Paris, Genève, 1995) et Racconti, facezie, libelli (Turin, 2004). Il a coédité le tome 8 des Œuvres complètes de Voltaire, Essai sur les mœurs (Oxford, 2015).
Les changements du dénouement dans les adaptations italiennes de Zaïre, depuis Gasparo Gozzi jusqu’au livret de Felice Romani pour Vincenzo Bellini, portent sur les relations entre l’élément tragique et l’élément « mélodramatique », et renvoient à l’écart entre deux systèmes esthétiques.
Maurizio Melai, « Comment assagir des dénouements sortis “de l’enfer ou d’une loge de fou”. Schiller adapté par les auteurs tragiques sous la Restauration »
Maurizio Melai, agrégé et docteur en lettres, est professeur de français dans le secondaire. Il a publié sa thèse sous le titre Les Derniers feux de la tragédie classique au temps du romantisme (Paris, 2015), et de nombreux articles publiés par exemple dans Orages, Littérature et culture 1760-1830, dans L’Année stendhalienne ou encore dans la Revue d’Histoire du Théâtre.
Dans leurs adaptations des drames de Schiller, les poètes tragiques français de la Restauration modifient et assagissent les dénouements originaux aussi bien sur le plan éthique qu’esthétique, dans le but de gommer ce qu’ils comportent d’imprévisible et de grinçant, en un mot de romantique.
Romain Piana, « Les dénouements des comédies d’Aristophane au xixe siècle en France. Adaptation ou normalisation ? »
Romain Piana, maître de conférences à l’université Sorbonne nouvelle – Paris 3, est directeur-adjoint de l’Institut d’études théâtrales. Sa thèse s’intitule « La réception d’Aristophane en France de Palissot à Vitez ». Il a publié des travaux sur la réception et la mise en scène du théâtre grec antique et de la comédie en particulier. Il est également spécialiste de l’histoire du théâtre français du xixe siècle.
Les adaptations des comédies d’Aristophane – peu jouées au xixe siècle – sont un observatoire intéressant de la normativité des genres comiques de l’époque. Leurs dénouements, informels et subversifs, sont systématiquement infléchis dans le sens d’une correction moralisatrice révélatrice.
Marthe Segrestin, « Les dénouements de Maison de poupée. La tragédie dégradée »
Marthe Segrestin, maître de conférences en littérature comparée à l’université Paris-Sorbonne, a soutenu en 2002 une thèse intitulée « Le théâtre français face à Ibsen, Hauptmann et Strindberg (1887-1928) ». Elle s’intéresse à la réception de ces auteurs en Europe et a organisé un colloque sur l’héritage de Strindberg, dont les actes sont publiés dans le no 4 de la revue Études germaniques (Paris, 2013).
Alors que le dénouement de Maison de Poupée est ce qui permet à Ibsen d’accomplir sa « tragédie contemporaine », il a fait l’objet à la fin du xixe siècle d’un certain nombre de réécritures et de réductions qui ont effacé cette visée tragique et privé Nora de sa complexité et de sa grandeur.
- Thème CLIL : 4028 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes de littérature comparée
- ISBN : 978-2-8124-5103-4
- EAN : 9782812451034
- ISSN : 2261-1851
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-5103-4.p.0531
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 13/07/2016
- Langue : Français