Abstracts
- Publication type: Article from a collective work
- Collective work: Raconter en prose. xive-xvie siècle
- Pages: 425 to 434
- Collection: Encounters, n° 279
- Series: Medieval civilization, n° 21
RÉSUMÉS/Abstracts
Anne Schoysman, « David Aubert, état de la critique et perspectives de recherche »
Cet article propose une synthèse des principales directions de la recherche consacrée à l’activité de David Aubert : les questions d’attribution, les éditions de textes, les études des sources, les techniques de réécriture et de compilation. Les questions soulevées et les perspectives de recherche sont mises en relation avec les problèmes méthodologiques de l’étude des proses et mises en proses au xve siècle.
This article proposes a summary of the main directions of the research devoted to David Aubert’s activity: questions of attribution, text editions, source studies, rewriting and compilation techniques. The issues raised and the research perspectives are related with the methodological problems of the study of prose and mise en prose in the fifteenth century.
Sarah Baudelle-Michels, « La langue de l’autre dans le Regnault de Montauban bourguignon »
L’article analyse le statut que le prosateur – vraisemblablement David Aubert – réserve à la langue de l’autre dans son Renaut de Montauban. De multiples références à la polyglossie sont ajoutées par le compilateur qui va jusqu’à insérer quelques phrases succinctes en grec. Cette attention à la diversité linguistique renseigne moins sur le degré de culture du remanieur que sur l’état d’esprit d’un intellectuel bourguignon ayant grandi dans un état plurilingue.
The article analyses the type of language that the alleged author of Regnault de Montauban, probably David Aubert, assigns to the other. Many references to polyglossism are added by the compiler, who even inserts some short sentences in Greek. The attention constantly paid to the linguistic variety tells us less about the compiler’s cultural degree than about the state of mind of a Burgundian intellectual grown in a multilingual state.
426Stefania Cerrito, « L’Histoire de Jason de Raoul Lefèvre copiée par David Aubert (ms Paris, BnF, f. fr. 331) »
Ce n’est que récemment qu’on a reconnu la main de David Aubert dans la copie de l’Histoire de Jason par Raoul Lefèvre conservée dans le ms BnF, f. fr. 331. La comparaison avec l’autographe de Raoul (ms. Arsenal, 5067) montre qu’Aubert donne son empreinte au roman et intervient tant sur le style que sur l’histoire. Cette rédaction aubertienne s’affirma dans les siècles grâce à l’editio princeps imprimée par W. Caxton avec un collaborateur anonyme qui pourrait être David Aubert lui même.
David Aubert’s hand has recently been identified in Raoul Lefèvre’s Histoire de Jason copy, (BnF, f. fr. 331). The comparison with Raoul’s autograph shows that Aubert added his mark to the romance. He intervenes not only on style but also on the plot. It was Aubert’s version rather than Raoul’s autograph which caught on over the centuries, thanks to the editio princeps published by William Caxton with an anonymous associate, who could also be David Aubert himself.
Bernard Guidot, « Le regard de David Aubert sur les chansons de geste. Peut-on encore parler de souffle épique ? »
L’auteur cherche à apprécier la tonalité originale des Croniques et Conquestes de Charlemaine par rapport au souffle épique. L’article se penche successivement sur la vie collective en relation avec Dieu, sur la conception des protagonistes et enfin sur la conduite du récit et le style de David Aubert. L’édition de Robert Guiette reste un instrument de travail indispensable, mais la publication d’une nouvelle édition est désormais absolument nécessaire.
The author seeks to examine the original tone of the Croniques et Conquestes de Charlemaine with respect to the epic spirit. The article considers collective life in relation to God, the conception of the protagonists, and finally David Aubert’s style and treatment of the narrative. Robert Guiette’s edition remains an indispensable tool, but a new edition is absolutely necessary.
Valérie Guyen-Croquez, « La méthode de David Aubert. Répétition et création dans les Croniques et Conquestes de Charlemaine »
Les Croniques et Conquestes de Charlemaine sont une compilation que le genre du texte inscrit sous le signe de la répétition ; de quelle manière la création 427peut-elle donc trouver sa place ? La reprise d’éléments pré-existants restreint l’inventio, mais la création ne se limite pas à l’espace de liberté laissé par la dispositio. L’épisode du Doon de Maïence prouve que David Aubert fait œuvre de création en jouant sur la répétition, assumée et recherchée, ainsi que sur le caractère stéréotypé des épisodes.
David Aubert’s Croniques et Conquestes de Charlemaine are a collection of texts about emperor Charles the Great. Since repetition features prominently in this genre, one may ask in which ways creation can find its place. The practice of reusing pre-existing elements restricts the inventio, but creation was not limited to the free space left by dispositio. The Doon de Maïence provides a perfect example in this connection: David Aubert creates in spite of genre constraints by playing on repetition, accepting and even pursuing it.
Stéphanie Rambaud, « Libraires, imprimeurs, éditeurs. Les Trepperel de la rue Neuve-Notre-Dame à Paris »
Au début du xvie siècle, les Trepperel sont établis à Paris dans la rue Neuve-Notre-Dame, haut lieu des métiers du livre. Une étude de l’œuvre imprimée issue du Roman de Troie de Saint-Maure, assurée par les Trepperel et par les Le Noir, montre que les liens de voisinage et de famille n’entravent pas le travail d’édition mené par chaque imprimeur-libraire et que la bibliographie matérielle est une discipline à ne pas négliger pour étudier les politiques éditoriales parisiennes au xvie siècle.
At the beginning of the 16th century, the Trepperel were established in the Neuve-Notre-Dame street, a high place for the book trade. A study on the printed work derived from Saint-Maure’s Roman de Troie, published both by the Trepperel and the Le Noir, shows that neighbourhood and family ties do not hamper the editing work done by each printer and bookseller in his workshop. Therefore, material bibliography is a discipline that must not be neglected to study the Parisian editorial policies during the 16th century.
Sergio Cappello, « Les éditions de romans de Jean II Trepperel »
Une enquête sur les exemplaires des éditions de romans imprimées à l’enseigne de l’Écu de France, souvent sans date et sans nom d’imprimeur, par les membres de la famille Trepperel dans le premier tiers du xvie siècle permet d’établir un premier bilan de leur production romanesque et de rendre à Jean II Trepperel des éditions jusqu’à présent attribuées à Jean Ier Trepperel. Jean II figure ainsi parmi les éditeurs parisiens de romans les plus actifs de la fin des années 1520.
428The article surveys the specimens of the editions of the romances published à l’enseigne de l’Écu de France. Mostly undated and sometimes without the printer’s name, they were issued by the members of the Trepperel family in the first third of the 16th century, and their analysis allows an appreciation of their fictional production as well as the attribution to Jean II Trepperel of a number of editions usually ascribed to Jean I. Jean II turns out to be the most active among the Parisian printers at the end of the 1520s.
Caroline Cazanave, « Coller au texte, laisser l’imagination décoller. L’illustration des premiers imprimés du Huon de Bordeaux en prose »
Pour les Prouesses […] Huon de Bordeaux (1513), Michel Le Noir réemploie des bois ayant déjà servi, mais 21 des 184 chapitres sont illustrés d’images neuves qui ont une étroite correspondance avec le dit du texte. La gravure qui suit le titre est identique à celle du Beufves d’Anthonne du même atelier (1502) et quelques emprunts font surgir des anomalies, tandis que la vingtaine de bois inédits rend au mieux et avec inventivité les effets, réalistes ou fantastiques, propres à ce long roman.
For the Prouesses […] Huon de Bordeaux (1513), Michel Le Noir mostly employed previously used woodcuts, but 21 of the 184 chapters are illustrated with new pictures characterized by unity and close correspondence to the sequences of the text. The woodcut following the title is identical to that of the Beufves d’Anthonne produced by the same workshop (1502) and some borrowings yield anomalies; conversely, new woods reproduce in the best way and with inventiveness the realistic or fantastical effects peculiars to this long romance.
Laura-Maï Dourdy, « Le travail des imprimeurs, entre copie et réécriture. L’exemple de la transmission de Jourdain de Blaves, mise en prose du xve siècle »
Cet article questionne les pratiques éditoriales du xvie siècle à partir de la comparaison de différentes éditions du Jourdain de Blaves en prose. L’étude des variantes montre que les variations stylistiques, linguistiques et narratives sont conditionnées par des choix éditoriaux (fidélité au modèle, souci de la bonne réception du texte). Ce n’est qu’après l’examen des motivations des imprimeurs que le philologue peut choisir le texte de base pour son édition.
This article aims to explore 16th century editing practices starting from the comparison between different editions of Jourdain de Blaves in prose. The collation of variants 429highlighted the presence of editorial interventions by printers, prompted by fidelity to a model, or by care to good reception of the text. These editorial choices can explain linguistic, stylistic and narrative variants. Only after having examined the editorial reasons of the printers, philologists can choose the text that will constitute the basis for their edition.
Élisabeth Gaucher-Rémond, « Relire Richard sans Peur au xvie siècle »
Le personnage de Richard sans Peur entre dans la littérature romanesque en vers à la fin du xve siècle. La mise en prose de Gilles Corrozet, revue vers 1590 par un auteur anonyme, introduit des modifications matérielles, structurelles, linguistiques et topiques permettant la conservation du patrimoine médiéval et l’agrément du public renaissant, convié au plaisir d’un jeu mémoriel où les préoccupations métaphysiques, voire politiques, cèdent la place aux divertissements chevaleresques et galants.
The character of Richard the Fearless enters the fictional verse literature at the end of the 15th century. Its mise en prose by Gilles Corrozet, revised and completed around 1590 by an anonymous author, introduces material, structural, linguistic and topic changes that pursue a double purpose: the preservation of the medieval heritage, and the approval of the Renaissance public, invited to a pleasant memorial game in which metaphysical and even political concerns give way to chivalrous and gallant entertainments.
Catherine Gaullier-Bougassas, « Les renouvellements de l’Histoire Ancienne jusqu’à César dans l’imprimé d’Antoine Vérard, le Volume d’Orose (1491) »
Le Volume d’Orose (A. Vérard, 1491) est une réécriture de l’Histoire ancienne jusqu’à César de Wauchier de Denain, première histoire universelle en français et prosimètre. Afin d’imposer son œuvre comme une traduction d’Orose, le prosateur remplace le prologue en vers par un dispositif complexe d’ouverture du texte. Il compose aussi des commentaires renouant avec le projet apologétique d’Orose et de nouveaux poèmes insérés dans la prose.
The Volume d’Orose (A. Vérard, 1491) is a rewriting of the Histoire ancienne jusqu’à Cesar, the first universal history in French and a prosimetrum. In order to impose his work as a translation from Orose and to redirect the interpretation, he invented a complex system of text opening taking the place of prologue in verses. He also inserted prose remarks related to Orose’s apologetics project and new poems.
430Matthieu Marchal, « La réception de l’Histoire de Gérard de Nevers dans les imprimés du xvie siècle (Paris, Hemon Le Fevre, 1520 ; Paris, Philippe Le Noir, 1526) »
L’article fait le point sur la tradition textuelle de l’Histoire de Gérard de Nevers, mise en prose qui a connu une transmission hybride : il présente une analyse comparative des versions manuscrites et imprimées, afin d’actualiser les liens de filiation entre les témoins ; il se propose aussi d’étudier l’apport des imprimés du xvie siècle pour l’établissement et la correction du texte dans le cadre d’une édition critique ; il met enfin en évidence la réception fidèle du texte dans les éditions.
This article assesses the textual tradition of the Histoire de Gérard de Nevers, a mise en prose that experienced a hybrid transmission at an early date: it presents a comparative analysis of the different versions, manuscripts and printed books, in order to bring the filiation links between the specimens; furthermore, it aims to study the 16th century printed books contribution to the establishment and the correction of the text within the context of a critical edition; it finally underlines the faithful reception of the prose text in the two Parisian editions.
Aimé Petit, « Transtextualité. Le Roman de Thèbes, de l’Histoire Ancienne jusqu’à César à la rédaction imprimée par Pierre Sergent »
À partir de la mise en prose (BnF, f. fr. 20125) de l’une des rédactions du Roman de Thèbes, l’article étudie le traitement de ce texte-source devenu L’Ystoire de Thebes dans l’incunable de Vérard, 1491 et le Rommant de Edipus (P. Sergent, premier tiers du xvie siècle). Utilisant la notion de transtextualité (G. Genette), cinq passages lyriques en prose versifiée sont mis en relief dans l’incunable. Apparaît aussi, dans l’incunable comme dans le Rommant, l’importance accordée à l’histoire d’Œdipe.
Starting from the mise en prose (BnF, f. fr. 20125) of one version of the Roman de Thèbes, the article evaluates the treatment of the source-text transformed into L’Ystoire de Thebes in Vérard’s incunable (1491) and into the Rommant de Edipus (P. Sergent, first third of the 16th century). Assuming the concept of transtextuality (G. Genette), five lyrical passages in versified prose are brought out in the incunable. Additionally, in the two texts a great importance is given to the Œdipus’ history.
431Laura Ramello, « Ciperis de Vignevaux e la sfida delle mises en prose. Questioni ecdotiche fra tradizione manoscritta e tradizione a stampa »
La transmission mixte (manuscrite et imprimée) pour les mises en prose constitue une situation privilégiée pour analyser les questions philologiques entraînées par le passage à l’imprimé. Jusqu’à présent les problèmes concernant la phase de transmission qui précède n’ont été abordées que sporadiquement, bien qu’elles soient importantes pour l’édition critique des textes. Cet article étudie les caractéristiques de la tradition textuelle du Ciperis de Vignevaux, ainsi que ses points critiques.
Mixed textual tradition (manuscript and printed) for mises en prose allow to examine philological questions occurring in the passage from the manuscript phase to printed books. All researches conducted so far have only sporadically discussed issues related to the transmission phase preceding this transition, even if these problems are not secondary at all, in the context of a critical edition of texts transmitted only by printed books. The article focuses on the textual tradition of the Ciperis de Vignevaux, in order to highlight its critical points and distinctive features.
Claude Roussel, « Merveilleux et fantastique dans Meurvin »
Meurvin est connu par une version en prose éditée par Pierre Sergent (1539), puis par Nicolas Bonfons (c. 1586). Il procède d’un texte versifié prolongeant le remaniement en alexandrins de La Chevalerie Ogier. Meurvin aussi associe le merveilleux breton à l’univers épique, dont il conserve le cadre carolingien et la thématique de la croisade. Son originalité réside dans un glissement vers le fantastique, représenté par une histoire de magie noire et par le rôle du personnage de Mutafier.
Meurvin is currently only known by a prose version published by Pierre Sergent (1539) and by Nicolas Bonfons (around 1586). The work proceeds from a versified text freely extending the Chevalerie Ogier rewriting in Alexandrian verses. Meurvin too combines the Breton marvellous to the traditional epic universe, from which it keeps the Carolingian framework and the crusade theme. Its originality has probably to be found in a shift into the fantastic represented by a scene of black magic and by the role reserved to the devil Mutafier.
432Alexandra Velissariou, « Michel Le Noir et Antoine Vérard, éditeurs de Milles et Amys »
Le roman de Milles et Amys, mise en prose anonyme du texte en alexandrins Amis et Amille, existe uniquement sous forme imprimée. Cette étude s’intéresse à ses deux éditions les plus anciennes : celle sans date d’Antoine Vérard et celle de Michel Le Noir (1507). Essentielle dans le cadre de la préparation d’une édition critique, la confrontation de ces deux textes laisse apparaître des différences qui prouvent que l’édition Vérard, dont le texte est plus complet, aurait précédé celle de Le Noir.
The romance Milles et Amys, anonymous mise en prose of the text in alexandrine verses Amis et Amille, only exists in printed form. This essay focuses on its two oldest editions: the undated Antoine Vérard’s one and Michel Le Noir’s one (1507). The comparison between these two texts, apparently very similar, is essential to the preparation of a critical edition; it shows significant differences demonstrating that Vérard’s edition, whose text is the most complete, probably preceded Le Noir’s one.
Paola Cifarelli, « Récits brefs et mise en prose »
En partant de l’hypothèse que la réécriture en prose ait été pratiquée, à des époques diverses, comme laboratoire pour tester les capacités expressives de la prose narrative brève, un petit corpus de mises en prose de récits brefs en vers connus a été identifié (six textes isolés et deux collections). Les données de synthèse provisoires concernent trois aspects, l’époque de la prosification et les typologies de textes-source, les types de proses et leurs rapports avec le vers, l’analyse du contexte manuscrit.
Prose rewritings were repeatedly carried out as a textual practice for testing the expressive potential of prose in short narratives. Starting from this hypothesis, a corpus of rewritings of short poems was made up (six isolated texts and two collections). Some provisional data are presented about the period in which the mises en prose were done and the kind of sources which were used; the typologies of prose and their relationship with verses.
Sophie Albert et Émilie Deschellette, « Multiplier les seuils, montages et compilations. Devenirs d’une mise en prose au xive siècle »
Cet article étudie les montages du récit étiologique de la fondation d’Albion dans les Chroniques d’Angleterre de Jean de Wavrin, la compilation bourguignonne 433de Guiron le Courtois et l’imprimé du Perceforest. Dans les réécritures en prose des xve et xvie siècle, ce texte voit son statut prologal et sa vocation étiologique fluctuer, ce qui entraîne des variations en termes de réception. Le feuilletage textuel génère une concurrence entre les seuils témoignant de la plasticité narrative et axiologique du récit.
This article examines the textual editing of the aetiological narrative of the founding of Albion in Jean de Wavrin’s Chroniques d’Angleterre, in the Bourguignonne compilation of Guiron le Courtois and the printed version of Perceforest. As it was rewritten in prose in the 15th and 16th centuries, the prologal status and aetiological dimension of this text evolved, which brought about variations in terms of reception. The textual palimpsest leads to a competition between literary thresholds, testifying to the narrative and axiological plasticity of the narrative.
Elisabetta Barale, « La réécriture de l’Interpolation B à la Vie des Pères par Jean Miélot »
Cette étude se focalise sur la mise en prose par Jean Miélot des dix miracles mariaux qui constituent l’Interpolation B à la Vie des Pères. Dans ses techniques de réécriture l’auteur, guidé par un souci de clarté et de brièveté au niveau stylistique et syntaxique, adapte la structure des textes aux besoins de la mise en recueil. La mise en prose a conféré aux récits pieux un aspect plus conforme aux goûts du xve siècle, dans le respect de l’image mariale traditionnelle.
This essay focuses on Jean Miélot’s mise en prose of the ten Marian miracles that constitute the Interpolation B to the Vie des Pères. The work seems to have been guided by a desire of clarity shown both at stylistic and syntactic level. The text structure was adapted to the collection needs. The mise en prose shapes the pious stories according to the 15th century tastes, within the traditional Marian image.
Hélène Bellon-Méguelle, « Une œuvre protéiforme. Mises en prose et dérimage des Grantz Geanz »
Les Grantz Geanz est un récit bref versifié écrit au xive siècle dans l’espace anglo-normand qui relate l’histoire fabuleuse d’Albion et des géants qui peuplèrent l’île jusqu’à l’arrivée de Brut. Cette étude porte sur trois réécritures : le dérimage partiel (Paris, Ars. 3346), la mise en prose a, traduction du français au latin puis du latin au français (Oxford, Corpus Christi Library 78), et la mise en prose b (dix manuscrits) dont la translittération s’accompagne de profondes modifications.
434The Granz Geanz is a short poem (14th century) written in anglo-norman context and relating the legendary history of Albion and of the giants living there till the arrival of Brut. This article concerns three rewritings: the partial derimage in ms Paris, Ars. 3346, the mise en prose a, translated from french into latin and then from latin in french (Oxford, Corpus Christi Library 78) and the mise en prose b (ten manuscripts) where derimage leads to profound transformations.
Serena Lunardi, « Dal fabliau alla novella. Processi di riscrittura nell “fanciullo di neve” »
L’enfant de neige est un motif narratif très répandu, notamment dans les milieux scolaires et cléricaux d’expression latine. C’est à cette tradition que se rattache l’auteur de l’Enfant qui fut remis au soleil, fabliau considéré la source du conte XIX des Cent nouvelles nouvelles. Une confrontation de ces deux textes permet de reconsidérer d’une part, la qualité littéraire du fabliau, et d’autre part la nouvelle, création littéraire autonome résultant de la combinaison d’une mosaïque de sources.
The snow boy is one of the most widespread narrative motifs in Latin scholastic and clerical milieu. The author of the Enfant qui fut remis au soleil belongs to this tradition; his fabliau is considered in turn the direct source of XIX tale of the Cent nouvelles nouvelles. A comparison between these two texts allows to reconsider the fabliau’s literary value and to appreciate the short story as an original outcome of the combination of different sources.
Stefania Vignali, « À propos de l’Ordene de chevalerie. Quelle mise en prose ? »
L’Ordene de chevalerie, court poème traitant du cérémonial de l’adoubement chevaleresque, fut mis en prose au moins sept fois à partir de la deuxième moitié du xiiie siècle. Cet article se concentre sur la version B (ms Paris, BnF, fr. 781), qui se distingue en raison de sa proximité avec son antécédent en vers et constitue un exemple de l’application de la pratique du dérimage aux récits brefs. L’édition critique du texte, une analyse linguistique et un glossaire concluent ce travail.
The Ordene de chevalerie, a short treatise concerning the knighting ceremony, was turned into prose at least seven times starting from the second half of the 13th century. This article tackles the analysis of the B version (Paris, BnF, fr. 781). This version differs from others for its proximity to its verse antecedent and gives us an example of derimage techniques applied on short stories. The article also includes the critical edition of prose B, a short linguistic analysis, and a glossary.
- CLIL theme: 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN: 978-2-406-05991-2
- EAN: 9782406059912
- ISSN: 2261-1851
- DOI: 10.15122/isbn.978-2-406-05991-2.p.0425
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 06-23-2017
- Language: French