Dictionnaire des théories et théoriciens notoires, éditeurs scientifiques, laboratoires, sociétés savantes, collections, institutions influentes, logiciels spécialisés dans l’édition critique
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Méthodes et pratiques de l’édition critique des textes et documents modernes
- Pages : 861 à 882
- Collection : Bibliothèque de littérature du xxe siècle, n° 27
Dictionnaire des théories
et théoriciens notoires, éditeurs scientifiques, laboratoires, sociétés savantes, collections, institutions influentes, logiciels spécialisés
dans l’édition critique
Le présent dictionnaire ne vise pas l’exhaustivité. Les différentes collections sont classées à leurs entrées respectives. La mention de leur édition de tutelle propose un renvoi. À l’inverse, les différentes œuvres des auteurs ayant fait l’objet d’éditions remarquables ne sont pas classées aux entrées respectives mais dans une sous-section rattachée à l’entrée de l’auteur, pour mieux les mettre en rapport avec les autres œuvres de l’auteur.
ALCQ-ECQF (1996-) – Projet d’éditions critiques de textes québécois et franco-canadiens, né lors du Congrès des sociétés savantes de mai 1976 à l’université Laval. Le comité francophone était présidé par René Dionne, et comptait parmi ses membres Réal Ouellet (qui dirigera dans les années suivantes plusieurs thèses portant sur des éditions critiques) et Roméo Arbour. L’objectif était de fournir, pour les œuvres du corpus patrimonial, des textes « sûrs ».
► René Dionne, « Projet ALCQ-ECQF : éditions critiques de textes québécois et canadiens-français », Lettres québécoises : la revue de l’actualité littéraire, no 14, 1994, p. 43-45.
Annotext (1993-) – Logiciel développé au German Studies du Dartmouth College. Le logiciel assiste les éditions électroniques et permet une annotation et un accès à l’annotation facilités.
► Dirk Hoffmann, Peter Jörgensen, et Otmar Fœtsche, « Computer-Edition statt Buch-Edition », Editio, no 7, 1993, p. 211-220.
Arcane (1994-) – Logiciel pour l’édition scientifique et partagée des textes créé par le Centre de recherches du xviiie siècle de l’université de Montpellier, facilitant l’enrichissement des textes. Employé entre autres pour la correspondance de Pierre Bayle sous la direction d’Antony McKenna.
► Éric-Olivier Lochard, et Dominique Taurisson, « Le monde selon Arcane : un paradigme instrumental pour l’édition électronique », Cahiers
862GUTenberg, no 39-40, mai 2001, p. 89-105.
Archivos (1984-) – Chantier d’éditions critiques de la littérature sud-américaine influencé par la critique génétique.
► Fernando Colla, « Les éditions électroniques d’Archivos », dans L’Édition du manuscrit, de l’archive de création au scriptorium électronique, Aurèle Crasson (dir.), Louvain-La-Neuve (Belgique), Bruylant Academia, « Au cœur des textes », 2008, p. 155-167.
Association Guillaume Budé – L’Association Guillaume Budé émerge en 1917 pour répondre au retard pris par la France en comparaison aux éditeurs allemands voisins dans la production d’éditions critiques de qualité des textes latins et grecs. Cette association est fondée par des philologues (Maurice Croiset, Paul Mazon, Louis Bodin, Alfred Ernout). L’association patronne, aux éditions Les Belles Lettres, la « Collection des universités de France » (C.U.F.), comprenant plusieurs sous-collections dont « Les Textes français » (voir infra).
Aubier/Montaigne – Les éditions Aubier/Montaigne ont lancé une « collection bilingue des classiques étrangers » (1929-1973) devenue « Collection bilingue » (1973-1990), axée non pas sur l’établissement du texte (un texte de base est imposé, souvent sans argumentation), mais sur la systématisation d’éditions bilingues.
BASILE – Base internationale de Littérature Électronique, contenant le Corpus de la littérature narrative du Moyen Âge au xxe siècle (romans, contes, nouvelles), hébergé par l’ARTFL, conçu par la collection électronique des éditions Honoré Champion.
Bédier, Joseph (1864-1938) – Philologue romaniste, célèbre pour son édition du Tristan et Iseut. Il met à jour les limites du stemma et propose aux éditeurs scientifiques de rester fidèle à un témoin choisi.
► Joseph Bédier, Études critiques : le texte des ‘Tragiques’ d’Agrippa d’Aubigné ; établissement d’un texte critique de ‘L’Entretien de Pascal avec Monsieur de Saci’ ; le ‘Paradoxe sur le comédien’ est-il de Diderot ? Un fragment inconnu d’André Chénier, Chateaubriand en Amérique : vérité et fiction, Paris, A. Colin, 1903, 294 p. ◊ Joseph Bédier, La Tradition critique du lai de l’ombre : réflexions sur l’art d’éditer les anciens textes, Paris, Honoré Champion, 1929, 100 p.
Becq de Fouquières, Louis (1831-1887) – Ancien officier, cet homme de lettres passionné s’intéresse à l’Antiquité, aux poètes des xvie et xviie siècle. Il est, en 1862, le premier en France à poser sur son édition des Poésies d’André Chénier le syntagme d’« édition critique ».
Beissner, Friedrich (1904-1977) – Philologue allemand. Il a proposé une présentation des variantes en « escalier », facilitant le repérage de celles-ci et a dirigé l’édition des œuvres d’Hölderlin (1943-1977).
Belles Lettres (1919-) – Éditions fondées en lien avec l’association Guillaume Budé. Spécialisées dans l’érudition antique et la publication des classiques grecs et latins. Elles lancent également la collection « Textes français ».
863Voir Collection des universités de France.
Voir Textes français.
Voir Théâtre anglais de la Renaissance.
Bibliographical Society (1892-) – Société savante londonienne. Ses objets principaux sont la bibliographie et l’histoire du livre. Ses membres seront à l’origine de la New Bibliography.
Bibliophile Jacob –
Voir Paul Lacroix.
Bibliothèque de La Pléiade – Les éditions La Pléiade créées en 1931 par Jacques Schiffrin, rachetées par Gallimard, sont intégrées au catalogue pour devenir la collection de la « Bibliothèque de La Pléiade » en 1933, sous la direction du fondateur. La collection est essentiellement bibliophilique. Schiffrin est licencié en 1940 au motif de ses origines juives, et n’est remplacé qu’en 1960 par le balzacien Jean Ducourneau jusqu’en 1966. C’est Pierre Buge qui donne entre 1966 et 1987 sa véritable impulsion à la collection en lui conférant son statut de collection savante dotée d’un appareil semi-critique. Il répond à la demande du public universitaire en conférant une dimension inflationniste à l’appareil critique. Les directeurs suivants sont Jacques Cotin (1988-1996) et Hugues Pradier (depuis 1997), qui revoient à la baisse les ambitions scientifiques et universitaires.
► Joëlle Gleize, et Philippe Roussin (dir.), La Bibliothèque de La Pléiade. Travail éditorial et valeur littéraire, Paris, Éditions des Archives Contemporaines, « CEP ENS LSH », 2009, 197 p. ◊ Jacques Drillon, « “Tout ce temps passé pour une note que personne ne lira !” : les secrets de la Pléiade », Le Nouvel Obs, 27 décembre 2014.
Bibliothèque des Textes Philosophiques (1929-) – Fondée aux éditions Vrin par Henri Gouhier, a proposé de nombreuses éditions critiques de textes philosophiques. Actuellement dirigée par Jean-François Courtine.
Bibliothèque du Nouveau Monde –
Voir Corpus d’édition critique.
Bibliothèques Virtuelles Humanistes (2002-) – Programme de l’université de Tours sous la responsabilité de Marie-Luce Demonet. Propose une sélection de fac-similés et une base de données textuelles Epistemon (corpus de textes de la Renaissance) constituée dès 1998 et offrant des transcriptions en xml-TEI. Le fonds est constitué et progressivement enrichi en partenariat avec des institutions et bibliothèques.
► Christine Benevent, « Patrimoines et humanités numériques : l’exemple du Master “Patrimoine écrit et édition numérique” et du programme de recherche “Bibliothèques Virtuelles Humanistes” (CESR, Tours) », 2012 [en ligne].
Blum, Claude – Professeur de littérature française du xvie siècle. En 2008, alors directeur des éditions Honoré Champion (où il a dirigé la collection « Littératures » et développé particulièrement la publication électronique), il participe au rachat des Classiques Garnier dont il prend la direction et redéfinit le catalogue.
Bordas – Éditions spécialisées dans le scolaire et le parascolaire. Lancent la collection des « petits classiques Bordas » de 1961 à 1970.
Voir Univers des Lettres Bordas.
Bouillane de Lacoste, Henry de – Bouillane de Lacoste contribue à modifier de façon importante 864les exégèses rimbaldiennes en démontrant en 1949 par des éléments graphologiques que les textes repris dans les Illuminations ont été copiés de la main de Germain Nouveau figure sur certains manuscrits. Il en conclut, hâtivement, que les Illuminations sont un recueil postérieur à Une Saison en enfer, bouleversant la présentation chronologique traditionnelle des œuvres de Rimbaud. L’intérêt pour l’étude des manuscrits de Rimbaud ne faiblira plus à partir de ce moment-là.
Bouquins (1979-) – Collection des éditions Robert Laffont créée par Guy Schœller, visant l’exhaustivité.
Bowers, Fredson (1905-1991) – Universitaire américain, responsable dès 1948 de la revue Studies in Bibliography. Il est l’auteur de nombreux articles proposant une réflexion théorique sur les différents aspects de l’édition (notions d’autorité, d’édition définitive, etc.), cherchant à favoriser le recours à la dernière édition autorisée. Il a eu une influence considérable sur la tradition éditoriale anglo-américaine. Il est l’inventeur de la notion d’eclectic text : utilisation des méthodes de l’ecdotique et de la New Bibliography visant à reconstituer l’original perdu. Il rejette l’illusion de l’édition originale comme texte de base.
► Fredson Bowers, Principles of Bibliographical Description, Princeton, Princeton University press, 1949, 505 p. ◊ Fredson Bowers, Essays in Bibliography, Text, and Editing, Charlottesville, The Bibliographical Society of the University of Virginia, 1975, 550 p.
Brunel, Pierre (1939-) – Dans les années 1960, au centre Jacques Petit, Pierre Brunel favorise la production des éditions critiques consacrées à des textes de Paul Claudel. En sa qualité de professeur d’université, il a dirigé pas moins de cinq thèses de doctorat comprenant des éditions critiques. Il a été directeur de la collection « La Salamandre » aux éditions de l’Imprimerie nationale.
Buge, Pierre – Directeur de la collection des classiques Garnier puis de la « Bibliothèque de La Pléiade » de 1966 à 1987. Le modèle qu’il impose dans ces collections semi-critiques exercera une influence non négligeable sur la tradition éditoriale française.
CAM – Centre d’Histoire et d’Analyse des Manuscrits Modernes, unité propre du CNRS, logée à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, qui deviendra l’ITEM.
Voir ITEM.
Castex, Pierre-Georges (1915-1995) – Membre de l’Institut et professeur à la Sorbonne. Sa thèse complémentaire de doctorat est une édition critique de Falthurne de Balzac. Il a dirigé les éditions des œuvres de Balzac dans les collections « Bibliothèque de La Pléiade » chez Gallimard et « L’Intégrale » au Seuil.
Cátedra (1973-) – Collection de poche d’éditions critiques espagnole. Sa structure reprend globalement celle des Clásicos Castalia, en élargissant le corpus aux œuvres du patrimoine mondial.
Centre de recherches Jacques Petit (années 1960-) – Centre fondé à l’université de Besançon, valorisant les études de manuscrits. Parmi les programmes récents figurent la « valorisation scientifique du 865parc d’archives numériques par la critique génétique » et les « éditions scientifiques des textes ».
Cerquiglini, Bernard (1947-) – Professeur de linguistique. Professeur à l’université Paris 7 (en 2007). Il est l’auteur en 1989 de Éloge de la variante : histoire critique de la philologie, ouvrage qui a soulevé un vif débat.
Chartier, Roger (1945-) – Historien du livre (co-auteur avec Henri-Jean Martin de l’Histoire de l’édition française) et de la lecture et historiographe. Professeur au Collège de France, directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, président du Conseil scientifique de la Bibliothèque nationale de France. Il a favorisé l’introduction en France de théories sur l’édition des textes, dont celles de D.-F. McKenzie. Il aborde également les questions de transferts culturels, d’adaptations ou de « circulations textuelles » (dont sa recherche sur le Cardenio perdu de Shakespeare, inspiré de Cervantes), d’enjeux des mutations du livre et d’évaluation de l’action des intervenants dans l’élaboration de ce qu’on appelle une « œuvre » (voir certains articles du recueil La Main de l’auteur et l’esprit de l’imprimeur).
Clásicos Castalia – Collection de poche d’éditions critiques espagnole, fondée par le philologue et bibliophile Antonio Rodríguez Moñino à destination des chercheurs et étudiants. La structure des volumes comprend une large introduction, des notes et une notice bibliographique. Le corpus est le patrimoine espagnol.
Clásicos hispánicos – Collection électronique créée par le Centro Virtual Cervantes en 1997. Propose des éditions critiques de classiques des Lettres hispaniques.
Classiques [ Delagrave ] – Les éditions Delagrave lancent une collection de classiques parascolaires entre 1933 et 1940 sous la direction de Paul Dimoff.
Classiques [ Garnier ] – Les éditions Garnier lancent une collection de poche de classiques dès 1875. La collection ne deviendra véritablement un modèle pour les autres éditeurs que sous la direction de Pierre Buge.
Classiques [ Hachette ] – Hachette lance une collection de poche qui reprend souvent les textes publiés par la collection des « Grands écrivains de la France ». La plus célèbre série est celle dite des « classiques verts » publiés entre la fin du xixe siècle et le début du xxe siècle. De nombreuses autres séries suivent, dans un format (en nombre de pages) souvent réduit par rapport à la première série. Parmi les directeurs de collection, se trouvent Fernand Angué et Hubert Carrier.
Classiques [ Larousse ] – En 1939, apparaît aux éditions Larousse la bientôt célèbre collection de « classiques », sous la direction de Félix Guirand, reprise par Léon Lejealle (1949-1968), puis Jean-Pol Caput (1969-1972). Elle devient « Petits classiques Larousse », notamment sous la direction d’Yves Garnier. En 2009, la collection « Les Contemporains – Classiques de demain » est lancée, sous la direction de Nicolas et Marie-Claire Bay.
Classiques de poche – Collection lancée aux éditions Le Livre de poche, d’abord animée par Michel Simonin. La direction est ensuite confiée pour 866les textes du Moyen-Âge à Michel Zink et pour les œuvres modernes à Michel Jarrety.
Classiques du peuple (1950-1975) – Collection des Éditions sociales, la maison d’édition du Parti Communiste Français. Dirigée par Joseph Ducroux, puis en 1955, par Guy Besse (secondé par Robert Brécy).
Classiques du théâtre (1965-1970) – Collection dirigée par Raymond Laubreaux aux éditions Hachette. Chaque volume propose en page de droite le texte de la pièce du dramaturge et à gauche des photographies de la mise en scène et des indications scéniques (souvent de la Comédie française). En outre, les volumes offrent des « termes de mise en scène », des documents et un lexique.
Classiques & contemporains (2000-) – Collection des éditions Magnard dirigée par Jean-Paul Brighelli et Michel Dobransky. La collection connaît la série « anglais » (de 2002 à 2003, dirigée par Dominique Dudon-Coussirat) et la série « bande dessinée » (lancée en 2011). Pour créer une distinction parmi les classiques, la collection « Classiques & patrimoine » est lancée en 2011, montrant que l’ouverture des classiques à la bande dessinée était un effet d’annonce.
Classiques verts (1946-1963) – Collection des Éditions nationales puis Magnard, dirigée par René Groos. Sont publiées les œuvres de Marivaux (1946-1947), Rousseau (1947), Musset (1948), Voltaire (1948), La Fontaine (1949), Beaumarchais (1952), Racine (1959).
Collection d ’ Auteurs Français (1911-1934 – 1948) – La collection est lancée aux éditions Hatier et respecte la « méthode historique » préconisée par Charles-Marc des Granges. Chaque volume publie des extraits de l’œuvre d’un auteur en suivant des sections chronologiques définies. « Les œuvres, données en entier ou par fragments, sont encadrées dans une biographie continue de l’auteur. »
Collection des universités de France (1920-) – La collection est lancée aux éditions Belles Lettres, avec deux séries principales : grecque (volumes jaunes) et latine (volumes rouges). Les textes sont édités dans leur langue originelle avec la traduction en français en regard. La collection s’impose comme une référence auprès des hellénistes et latinistes.
Contemporains favoris (1991-1995) – Collection lancée par l’association « Les Contemporains » (Didier Moulinier, etc.). La collection « Morceaux choisis » prend pour modèle (sur les plans de la typographie comme de l’appareil critique) les collections de classiques de poche et plus précisément les « classiques Larousse », mais édite des textes d’écrivains contemporains : Lucien Suel, Michel Valprémy, Jean-Pierre Bobillot, Michel Ohl, Thierry Dessolas, Alain Robinet, Christophe Tarkos.
Contini, Gianfranco (1912-1990) – Philologue italien. Après avoir suivi les cours de Joseph Bédier, il deviendra une figure majeure de la Variantistica, réfléchissant à la classification des variantes.
► Claude Perrus, « Gianfranco Contini et l’approche de l’œuvre in fieri », Arzanà, cahiers de littérature médiévale italienne, no 5, février 2000, le texte, genèse, variantes, édition, études 867réunies par D. Budor et C. Perrus. Paris, Presses de la Sorbonne nouvelle, juin 2000, p. 13-30.
Corpus d ’ éditions critiques (1978-) – Projet québécois envisagé dès 1978 sous l’initiative de l’Association des littératures canadienne et québécoise, visant à proposer l’édition critique d’un ensemble de textes des littératures canadienne-française et québécoise, au sein d’une collection intitulée « Bibliothèque du Nouveau Monde ». La charte précise que le texte de base doit être « le manuscrit ou la dernière édition revue par l’auteur (sauf exception) ».
► Roméo Arbour, « Le projet Corpus d’éditions critiques », Corpus – Bulletin du Projet Corpus d’éditions critiques, no 1, printemps 1982, p. 1-3.
Corpus Électronique de la Première Modernité (2007-) – Plate-forme de l’université Paris-Sorbonne regroupant plusieurs projets éditoriaux. L’objectif principal est la mise à disposition de corpus volumineux (L’Astrée, Artamène ou le Grand Cyrus, etc.).
Cousin, Victor (1792-1863) – Homme politique et philosophe, traducteur de Platon et auteur de l’ouvrage Du Vrai, du Beau, du Bien. Il a présenté un célèbre rapport devant l’Académie en 1842, qui modifiera considérablement la tradition éditoriale des Pensées de Pascal et développe l’illusion de la fidélité au manuscrit.
Crítica textual (et « crítica genética ») – Expressions utilisées par la tradition philologique hispanique pour désigner la pratique de l’édition critique.
► Critique textuelle portugaise, actes du colloque, Paris, 20-24 octobre 1981, Paris, Fondation Calouste Gulbenkian, 1986, 334 p. ◊ Littérature latino-américaine et des Caraïbes du xxe siècle : théorie et pratique de l’édition critique : collection Archives, Giuseppe Tavani (dir.), Roma, Bulzoni, 1988, 364 p. Séminaire « Méthodologie et pratique de l’édition critique des textes littéraires contemporains, collection Archives », Paris ; Porto, 1984, 134 p. ◊ I encontro de critica textual : o manuscrito moderno e as edições, São Paulo, Universidade de São Paulo, 1986, 322 p. ◊ Edición y anotación de textos del siglo de oro. Actes du séminaire international pour l’édition et l’annotation de textes du siècle d’or, Pamplona, Ediciones universidad de Navarra, 1987. ◊ Miguel Ángel Pérez Priego, Introducción general a la edición del texto literario, Madrid, UNED, 2001, 166 p. ◊ L’Edició de textos : historia i mètode, Víctor Martínez-Gil (coordinador), Barcelona, Edicions de la Universitat de Catalunya, 2001, 302 p. ◊ Miguel Ángel Pérez Priego, La Edición de textos, Madrid, Síntesis, D. L., 2011, 277 p. ◊ Alberto Blecua, Estudios de crítica textual, Madrid, Gredos, 2012, 541 p. ◊ Crítica genética y edición de manuscritos hispánicos contemporáneos : aportaciones a una « poética de transición entre estados », Bénédicte Vauthier y Jimena Gamba Corradine (éd.), Salamanca, Ediciones Universidad de Salamanca, 2012, 309 p. ◊ Bénédicte Vauthier, « “Crítica textual” ? “Critique génétique” ? “Filologia d’autore” ? », Editio, no 26, 2012, p. 38-58.
Debora (1999-) – Digital accEss to BOoks of the RenAissance. Projet européen sous la coordination de Richard Bouché 868permettant l’accès collaboratif à des livres numérisés du xvie siècle. Une contribution y porte sur la technique de reconnaissance des formes.
Décaudin, Michel (1919-2004) – Universitaire français, professeur à l’université Sorbonne nouvelle jusqu’en 1984, il a réalisé un nombre important d’éditions de textes essentiellement poétiques. Il édite notamment Apollinaire dans la collection de la « Bibliothèque de La Pléiade » ainsi que le Dossier d’Alcools en 1960.
Des Granges, Charles-Marc (1861-1944) – Fonde en 1911 la « collection des auteurs français » aux éditions Hatier. Les œuvres y sont publiées suivant l’ordre chronologique et selon une « méthode historique ».
Delagrave –
Voir Classiques.
Desgraves, Louis (1921-1999) – Chartiste, Louis Desgraves, qui adhère dès 1947 à la Société des Bibliophiles de Guyenne, a fait l’essentiel de sa carrière comme conservateur à la Bibliothèque municipale de Bordeaux. Il a proposé en 1953 une édition scientifique des Pensées de Montesquieu basée sur l’ordre du manuscrit.
D ’ Iorio, Paolo (1963-) – Membre du conseil de laboratoire de l’ITEM. Responsable des équipes Nietzsche et Humanités numériques dans cette unité et du projet HyperNietzsche.
► Paolo D’Iorio, HyperNietzsche, Paris, Presses Universitaires de France, « Écritures électroniques », 2000, 216 p.
Droz (1924-) – Maison d’édition suisse fondée à Paris en 1924 par Eugénie Droz (1893-1976), docteure ès lettres. Elle a été reprise en 1963 par deux jeunes historiens, Giovanni Busino et Alain Dufour. Elle demeure spécialisée dans l’érudition.
Voir Textes littéraires français.
École des lettres (L ’ ) (1992-1998) – Collection lancée aux éditions du Seuil, dirigée par Geneviève Brisac et Louis Gardel. Elle se distingue par le soin apporté à la fabrication du livre (papier bible, sobriété) cherchant à rompre avec la mercantilisation et le racolage intempestif des collections parascolaires. L’appareil critique est composé de notes infrapaginales, d’une brève postface et d’une chronologie sommaire, il est complété par des études ponctuelles réalisées dans la revue dont la collection est dérivée : L’École des lettres.
Editio – Revue internationale spécialisée sur les questions d’édition critique des textes modernes, lancée aux éditions Max Niemeyer en 1987, puis reprise aux éditions Walter de Gruyter. Elle est dirigée par Winfried Woesler, rejoint à partir du no 12 (1996) par Bodo Plachta. Elle publie essentiellement des articles en langue allemande, accompagnés de résumés (en anglais ou français). Sans s’annoncer comme thématiques, certains volumes abordent un aspect spécifique de l’édition, à savoir les erreurs du texte (n o 5, 1991), le commentaire (no 7, 1993), les sources (no 11, 1997), la notion d’auteur (no 16, 2002), les variantes (no 17, 2003). Contribuent à la revue d’éminents théoriciens et historiens de l’édition critique : Louis Hay, Hans Zeller, Bénédicte Vauthier, etc.
Eïkhenbaum (ou Eichenbaum ou Èjhenbaum), Boris Mihajlovič (1886-1959) – Un des principaux 869membres du formalisme russe. Il s’est attaché à l’édition des classiques russes dans les années 1930.
Éléc – L’École des Chartes a lancé une collection de publications électroniques, constituée essentiellement de bases de données textuelles.
Electronic Enlightenment – Édition électronique d’un grand nombre d’éditions critiques (parues sur support papier) de correspondance du siècle des Lumières.
► Claude Knepper, « L’édition scientifique et critique des correspondances : propositions concernant l’établissement des textes et leur apparat critique », Revue de l’A.I.R.E, « Éditer les correspondances », no 33. Paris, Honoré Champion, p. 69-80. ◊ Damian-Grint, Peter, « L’édition électronique des correspondances : numérisation, supplément, création », Revue de l’A.I.R.E, « Éditer les correspondances », no 33. Paris, Honoré Champion, p. 105-110. ◊ Nicholas Cronk, et Robert McNamee, « Le projet Electronic Enlightenment », Cahiers de l’Association internationale des études françaises, no 57, mai 2005, p. 303-311.
Folio – Les éditions Gallimard ont lancé plusieurs sous-collections de « Folio ». La sous-collection « Folio théâtre », dès 1993 sous la direction de Jean-Yves Tadié, impose aux éditeurs scientifiques de retracer une histoire des mises en scène. La sous-collection « Folio classiques », dès 1994 sous la direction du même professeur d’université, accorde un statut différent (de « classiques ») à certains ouvrages appartenant souvent déjà à la collection « Folio ». Cette seconde collection ne suit pas de charte éditoriale particulière qui serait imposée à l’éditeur scientifique. D’autres sous-collections destinées au Secondaire ont suivi, comme la « Bibliothèque Gallimard » ou « Folioplus classiques », sous la direction de Véronique Jacob. En 2014, la collection « Folio + Vidéo », à destination des lycéens préparant l’épreuve de français du baccalauréat, reprend sur support électronique le principe des éditions enrichies.
FRANTEXT (1970-) – Base de données de textes français du xiie siècle au xxie siècle, constituée dans les années 1970. Le corpus est d’abord diffusé sur CD Discotext dans les années 1980, puis mis en ligne en 1998, en tant que service payant.
Gabler, Hans-Walter – Responsable de l’édition critique et synoptique d’Ulysse de James Joyce en 1984-1986. Professeur de littérature anglaise à l’université de Munich, responsable du séminaire « La critique textuelle comme fondement et comme méthode pour les disciplines historiques » (1996-2002).
► Hans Walter Gabler, George Bornstein, et Gillian Borland Pierce, Contemporary german editorial theory, Ann Arbor, university of Michigan Press, 1995, 296 p. ◊ Hans-Walter Gabler, « La prééminence du document dans l’édition », Recherches & Travaux, no 72, 2008, p. 39-51.
Gallimard –
Voir Bibliothèque de La Pléiade.
Voir Folio.
Garnier – Maison d’édition et librairie fondées en 1833. En 2009, les Éditions Champion Électronique deviennent les Classiques Garnier Numérique.
Voir Blum, Claude.
870Voir Classiques.
Voir Images et documents.
Gaskell, Philip (1926-2001) – Historien du livre, professeur ordinaire à King’s College à partir de 1953, il s’intéresse à l’aspect matériel de l’édition, installant une presse ancienne pour sensibiliser collègues et étudiants aux processus de fabrication du livre. Il publie en 1972 A New introduction to Bibliography, manuel considéré par de nombreux philologues comme une référence encore inégalée.
Greg, Walter Wilson (1875-1959) – Figure majeure de la New Bibliography et des études shakespeariennes. Influencé par les théories lachmanniennes mais cherchant à travailler sur l’impression du théâtre élisabéthain, il distingue deux catégories de variantes : les substantives (les variantes essentielles) des accidentals (les accidents ou corruptions apportés par les copistes ou les imprimeurs). Il rejette comme étant une illusion la notion de best-text développée par McKerrow.
► Walter Greg, The Calculus of variants. An Essay on textual criticism, Oxford, Clarendon Press, 1927, 63 p. ◊ Walter Greg, « The Rationale of Copy-Text », Studies in Bibliography, 1950-1951, no 3, p. 19-37.
Grands écrivains de la France – La collection publiée aux éditions Hachette connaît trois séries. La première paraît sous la direction de l’helléniste Adolphe Régnier (1862-1884) : les écrivains du classicisme sont publiés en priorité, dans de larges volumes d’œuvres complètes visant à l’exhaustivité dans la reproduction des variantes. La deuxième série a été dirigée par Gustave Lanson (1915-1932). Les grands écrivains du xixe siècle (Lamartine, Hugo) y font leur entrée ; la collection vise l’exhaustivité dans la publication d’une œuvre, en s’intéressant autant à la philologie qu’à la recherche des sources. La troisième série est tardive et concerne l’édition des œuvres de Germaine de Staël (1958-1960). Dès son apparition dans les années 1860, la collection des « Grands écrivains de la France » recueille des critiques élogieuses dans les revues érudites. Nombreux sont également les volumes à être couronnés de prix de l’Académie. Pour des raisons mêlant des intérêts philologiques mais probablement aussi commerciaux, le catalogue de la collection est repris pour constituer des volumes de diverses autres collections, entre autres des volumes in-18 (de 1880 aux environs de 1923), des classiques verts (cette dénomination s’étant popularisée pour une collection sans nom ni directeur publiée essentiellement dans la première moitié du xxe siècle), les « Nouveaux classiques illustrés Hachette » (1975-1991), les « Classiques Hachette » (lancée en 1991). En outre, plusieurs autres éditeurs reprennent ponctuellement les textes établis par la collection, comme l’édition d’Athalie de Racine pour la collection « Mises en scène » au Seuil en 1952, l’édition des Femmes savantes de Molière pour la collection « Les Classiques du peuple » aux Éditions sociales en 1971 ou l’édition du Cid de Corneille au Livre de poche en 1986. Le volume consacré aux œuvres de La Fontaine dans la « Collection d’Auteurs Français » aux éditions Hatier de 1925 qualifie le texte établi par la collection de « vulgate ».
871Hachette –
Voir Classiques.
Voir Classiques du théâtre.
Voir Grands écrivains de la France.
Hatier (1880-) – La Librairie Hatier est une maison d’édition se consacrant essentiellement aux publications scolaires. En 1911, elle a lancé, sous la direction de Charles-Marc Des Granges, une « collection d’Auteurs Français », dont les volumes obéissaient à « la méthode historique » ; peu paraîtront (15 jusqu’en 1934, dont 6 pour le seul Bossuet, et 2 après guerre, en 1948). Suit, en 1921, la collection des « Classiques pour tous », devenue en 1950 la collection des « Classiques » (sous la direction de Georges Chappon). Hatier lance en 1977 la collection « Œuvres et thèmes », sous la direction de Georges Sylnès et Françoise Rachmuhl, puis d’Hélène Potelet et Georges Décote. Plusieurs sous-collections de celle-ci sont conçues en fonction du corpus (latin, domaine étranger, philosophie, théâtre, etc.) et en fonction du public cible (collégiens, lycéens, BTS).
Voir Collection d’Auteurs Français.
Voir Théâtre et Mises en scène.
Havet, Louis (1849-1925) – Titulaire d’une chaire de philologie latine de 1885 à 1925. Fils de Ernest Havet lui même philologue, qui a procuré une édition des Pensées de Pascal « publiées dans leur texte authentique » en 1852, dix ans après le rapport Cousin.
► Louis Havet, Règles pour éditions critiques, Paris, Les Belles Lettres, [1905], 15 p.
Hay, Louis – Fondateur et directeur du CAM (futur Institut des Textes et Manuscrits Modernes, ou ITEM) jusqu’en 1985. Germaniste, il participe au groupe de travail sur les manuscrits de Henri Heine créé en 1968. Il s’est spécialisé dans la critique génétique.
Honoré Champion (1874-) – Librairie et maison d’édition spécialisée dans les ouvrages relevant des sciences humaines. En 1973, Champion a été racheté par Slatkine, maison d’édition et diffuseur helvétique spécialisé dans la réimpression d’ouvrages anciens. Claude Blum lance la collection « Éditions Champion Électronique » en exploitant le logiciel privé BABEL. Le principe a été repris en 2009 aux éditions Garnier en devenant « Classiques Garnier Numérique ».
Voir Littératures.
Hubert de Phalèse (1989-) – Centre de recherche fondé par Henri Béhar à l’université Paris 3 Sorbonne nouvelle, à l’origine de l’édition hypertextuelle des œuvres de Lautréamont, des Complaintes de Laforgue et de nombreux volumes d’index d’œuvres au programme de l’agrégation.
Images et documents – sous-collection, à l’approche généticienne, de la collection « Classiques » des éditions Garnier. Deux volumes paraissent : L’Éducation sentimentale de Flaubert en 1985, et les Mémoires du cardinal de Retz en 1987.
Imprimerie nationale –
VoirSalamandre.
Intégrale (L ’ ) (1962-1994) – Collection dirigée aux éditions du Seuil par Luc Estang. « L’Intégrale » publie des œuvres (souvent complètes) d’auteurs classiques à prix abordable et idéalement en un seul volume. Elle profite de la mise à disposition (notamment par le Trésor de la Langue Française) des données textuelles ; la phase d’établissement en est ainsi 872passablement facilitée. Les auteurs publiés sont Molière (1962), Racine (1962-1991), Corneille (1963-1989), Pascal (1963-1988), Musset (1963-1964), Hugo (1963-1972), Flaubert (1964-1991), Marivaux (1964-1994), Montesquieu (1964), Balzac (1965-1990), La Fontaine (1966-1990), Vigny (1966), Montaigne (1967-1992), Rousseau (1967-1971), Baudelaire (1968), Las Cases (1968), Stendhal (1969-1979), Zola (1969-1991), Rabelais (1973).
ITEM – Anciennement CAM (Centre d’analyse des manuscrits modernes) de sa création par Louis Hay en 1974 jusqu’à sa transformation en ITEM (Institut des Textes et Manuscrits Modernes) en 1982. Longtemps unité propre (UPR) du CNRS, il est directement né de l’acquisition en 1967 de manuscrits du poète Henri Heine par la Bibliothèque nationale, et de la nécessité de réfléchir à leur présentation diachronique. Sous l’impulsion de Louis Hay, son premier directeur, il se consacre à l’étude des manuscrits modernes, symétriquement à l’IRHT, l’Institut de Recherche et d’Histoire des Textes, autre unité propre du CNRS, plus ancienne, dévolue aux manuscrits antiques et médiévaux. D’abord hébergé à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm et rue de Richelieu dans des locaux appartenant à la Bibliothèque nationale, il se subdivise progressivement en plusieurs équipes consacrées à de grands auteurs français comme Gustave Flaubert, Émile Zola, Proust, Sartre, Valéry, etc. Il regroupe aujourd’hui plus d’une centaine de membres fédérés par les méthodes de la génétique textuelle et de la critique génétique.
Kirsop, Wallace – Universitaire australien, enseignant au Monash University, défenseur de la théorie de la sociologie des textes.
► Wallace Kirsop, Bibliographie matérielle et critique textuelle / vers une collaboration, Paris, Lettres Modernes, 1970, 77 p.
Klincksieck – Maison d’édition fondée en 1844, spécialisée dans l’érudition. Les éditions Klincksieck publient depuis 1845 la Revue de philologie, de littérature et d’histoire anciennes.
Lachmann, Karl (1793-1851) – Philologue allemand, Lachmann impose la méthode dite « lachmannienne », à savoir le classement des versions selon un arbre généalogique (un « stemma »), établi notamment grâce à l’examen de « fautes communes ». Il aura une influence considérable sur la philologie allemande ainsi que sur Gustave Lanson ; ses théories feront néanmoins l’objet de remises en cause, notamment par Joseph Bédier.
Lacroix, Paul (1806-1884) – Érudit et bibliophile, nommé en 1855 conservateur de la bibliothèque de l’Arsenal. Responsable de nombreuses éditions bibliophiliques.
Lanson, Gustave (1857-1934) – Agrégé de lettres modernes (1879) et docteur ès lettres (1887), professeur en lycée puis suppléant de Brunetière à l’ENS (dès 1894), Lanson devient rapidement professeur à l’université et s’impose comme comme une figure majeure de l’histoire littéraire et de la critique biographique. Publiée en 1894, son Histoire de la littérature française fait naître une tradition critique dont la Revue d’histoire littéraire de la France, fondée la même année, a longtemps été l’organe représentatif. En 1909, il 873publie une édition critique des Lettres philosophiques de Voltaire, considérée comme un chef d’œuvre de la critique textuelle. Lanson défend l’approche éditoriale allemande, davantage portée sur l’examen scientifique et historique du texte que sur son appréciation qualitative. La Nouvelle critique à la fin des années 1960 porte un coup majeur à son influence.
Larousse (1852-) – Fondée par le lexicographe Pierre Larousse.
Voir Classiques.
Laufer, Roger (1928-) – Docteur ès lettres, agrégé d’anglais. Professeur de littérature française puis de sciences de l’information à l’université de Paris VIII (depuis 1970). Il a contribué à la diffusion en France des théories anglaises.
► Roger Laufer, « La Bibliographie matérielle dans ses rapports avec la critique textuelle, l’histoire littéraire et la formalisation », Revue d’histoire littéraire de la France, no 5-6, 1970, p. 776-783. ◊ « Étude de bibliographie matérielle » (Alain-René Lesage, Le Diable boiteux, éd. Roger Laufer, Paris et La Haye, Mouton, 1970, 223 p.). ◊ Roger Laufer, Introduction à la textologie, vérification, établissement, édition des textes, Paris, Larousse, « L », 1972, 159 p. ◊ Roger Laufer (dir.), La Bibliographie matérielle, Paris, Éditions du Centre National de la Recherche Scientifique, 1983, 177 p.
Lenglet du Fresnoy (ou Dufresnoy), Nicolas (1674-1755) – Érudit et historien, Dufresnoy est un précurseur de l’édition critique moderne. Esprit libre, il entreprend des éditions établies d’après des collations (non systématiques) avec une grande variété de témoins : « plus de quarante éditions » pour son édition des œuvres de Marot en 1731, en quatre volumes. Son édition de La Henriade de Voltaire publiée en 1741 (reproduisant des variantes, qualifiées de « différences ») a été reprise par de nombreux éditeurs.
Littératures (2004-) – Sous-collection dédiée aux œuvres modernes de la collection « Classiques », dirigée par Claude Blum, puis par Catherine Mayaux, aux éditions Honoré Champion. Dirigée actuellement par Philippe Sellier.
Magnard (1933-) – Maison d’édition spécialisée dans les domaines scolaire et parascolaire.
VoirClassiques et contemporains.
Voir Texte et contextes.
McKerrow, Ronald Brunless (1872-1940) – Bibliographe et historien de la littérature anglaise, McKerrow est considéré comme l’un des pères de la bibliographie matérielle, notamment en raison de ses travaux en vue d’une édition des pièces de Shakespeare aux éditions Clarendon Press. Il publie en 1927 une étude destinée à sensibiliser les étudiants à la façon dont les œuvres sont transmises. Il est l’inventeur de la notion de copy-text.
► Ronald McKerrow, An Introduction to Bibliography for Literary Students, Oxford, Clarendon Press, 1927, 360 p.
Michaut, Gustave (1870-1946) – Agrégé des lettres (1893), docteur ès lettres (1903), professeur de littérature française et d’éloquence française à la Faculté des lettres de Paris, il propose en 1896 une édition des Pensées de Pascal qui influencera les éditions suivantes par l’insertion d’outils de concordance.
874Minard – VoirParalogue.
Mornet, Daniel (1878-1954) – Professeur d’histoire de la littérature française du xviiie siècle à la Sorbonne. Spécialiste de Rousseau (dont il édite La Nouvelle Héloïse en 1925 dans la nouvelle série de la collection des « Grands écrivains de la France »). Directeur de la Revue d’histoire littéraire de la France (de 1922 à 1945).
MuTEC (2007-) – Acronyme pour Mutualisation pour les éditions critiques et les corpus. Dispositif basé à l’École normale supérieure de Lyon, instauré avec le soutien initial de la Région Rhône-Alpes à des fins de partage d’expériences et de savoir-faire concernant des projets d’éditions critiques et de corpus d’humanités numériques.
Nathan – Édition fondée en 1881 par Fernand Nathan, spécialisée dans l’édition scolaire puis périscolaire.
New Bibliography – En Angleterre, la nouvelle philologie a vu le jour principalement en raison de la prise de conscience que les pièces de LA figure emblématique de la nation, William Shakespeare, souvent qualifié de « poète national », étaient corrompues, et qu’on ne disposait pas de versions satisfaisantes. La tendance philologique n’est pas née sous l’impulsion d’une théorie développée individuellement, mais de la nécessité de répondre à un problème dont l’enjeu est national. Ce problème fut débattu au sein de la Bibliographical Society dès sa fondation en 1892 (même si on trouve quelques tentatives antérieures, comme l’éditeur Theobald qui s’était proposé, en 1762, de publier un Shakespeare restored[Shakespeare restauré] pour répondre aux corruptions des éditions antérieures). Celle-ci y répondit par des études d’où découle la New Bibliography dont les membres publieront d’importants ouvrages sur la question dans les années 1930-1940 : la philologie est perçue comme un outil permettant d’approcher au mieux le vrai texte par un rejet des corruptions. Les membres de la Bibliographical Society ont constaté dès les années 1930 que des exemplaires d’une même édition des œuvres de Shakespeare étaient différents. Ils se sont alors intéressés aux particularités des imprimeurs contemporains de Shakespeare pour mettre au point des méthodes pour repérer les différentes émissions des pièces de Shakespeare. Or les éditeurs modernes ne peuvent pas être assurés du rôle effectivement joué par Shakespeare sur les éditions anciennes de ses pièces. À cela s’ajoute la singularité éditoriale des pièces de Shakespeare : les imprimeurs successifs avaient l’habitude de corriger le texte des pièces en fonction des normes grammaticales et stylistiques de leur époque. Les éditeurs scientifiques prennent conscience tardivement de ces problèmes, et la nécessité de débarrasser de ses corruptions les pièces de cette gloire nationale devient alors pressante. Les éditeurs scientifiques développent une méthode pour comparer les versions, en rétablissant par la stemmatologie cette source unique exempte de faute. Plusieurs chercheurs se retrouvent donc autour de la salle de lecture du British Museum qui conserve l’essentiel des premières éditions des pièces de Shakespeare. La New 875Bibliography devient ensuite une méthode philologique réutilisée dans de nombreux autres cas éditoriaux.
► Philip Gaskell, A New Introduction to Bibliography, Oxford, Clarendon Press, 1972, 438 p. ◊ G. Thomas Tanselle, « The editorial problem of final authorial intention », Studies in Bibliography, no 29, 1976, p. 167-211. ◊ Donald Francis McKenzie, La Bibliographie et la sociologie des textes, traduit de l’anglais par Marc Amfreville, préface de Roger Chartier, Paris, Éditions du Cercle de la Librairie, 1991 [première édition : Londres, 1985], 119 p. ◊ Jeroom J. McGann, « What is critical editing ? », Text, no 5, 1991, p. 15-30. ◊ George Bornstein, et Ralph G. Williams, Palimpsest : Editorial Theory in the Humanities, An Arbor, university of Michigan Press, 1993, 318 p. [Sommaire : From modernism ; Polymoprhic polycemic protean reliable electronic texts ; Textual boundaries author and intent ; Reconstructing ; The Renaissance and the end of editing ; The case of the ambassadors and the textual condition ; Jerome McGann ; The case of Joyces ; Translation and elucidation of ; David Noël Freedman ; Whose intent ? ; Translations and adaptations of operatic texts ; Political]◊ G. Thomas Tanselle, « Textual instability and editorial idealism », Studies in Bibliography, no 49, 1996, p. 1-60. ◊ Peter L. Schillingsburg, Scholary editing in the computer age – theory and practice, The University of Michigan, 1996, 187 p. ◊ David Scott Kastan, Shakespeare and the book, Cambridge, Cambridge University Press, 2001, 167 p. [1. From playhouse to printing house ; or, making a good impression ; 2. From quarto to folio ; or, size matters ; 3. From contemporary to classic ; or, textual Healing ; 4. From codex to computer ; or, presence of mind]. ◊ Michael F. Suarez, S. J. Woudhuysen, et H. R. Woudhuysen, The Oxford Companion to the Book, Oxford, Oxford University Press, 2010, 1408 p.
Nizet – Édition fondée en 1933 par Alfred Gérard Nizet, spécialisée dans les livres d’érudition.
Paralogue (1965-) – Collection des éditions Minard. Elle tend à valoriser une approche universitaire généticienne.
PEEPLE (2012-) – « Palimpsestes éditions électroniques Pays de la Loire ». Projet de plate-forme d’édition critique et électronique, porté par l’université de Nantes, dirigé par Évelyne Barbin et Gerhardt Stenger. Il permettra d’afficher le texte établi et en regard les critiques, modifications, commentaires et traduction du texte.
Petit, Jacques (1928-1982) – Éditeur scientifique de Jules Barbey d’Aurevilly et de Julien Green dans la collection « Bibliothèque de La Pléiade ». Jacques Petit s’intéresse moins à la recherche des sources qu’à l’étude des manuscrits et à leur exploitation informatique dans le but d’examiner les variantes.
► Michel Malicet, « Jacques Petit (1928-1982) », Romantisme, no 38, 1982, p. 151-152.
Pichois, Claude (1925-2004) – Professeur de littérature à la Sorbonne nouvelle. Spécialiste de Baudelaire, il a réalisé une édition critique aux éditions José Corti et a été le maître d’œuvre de l’édition parue dans la collection 876« Bibliothèque de La Pléiade », pour laquelle il établit également l’édition des œuvres de Colette et de Nerval. Il est l’un des premiers universitaires français à s’être intéressé à l’édition critique en diachronie comme en synchronie.
► Claude Pichois, « Quelques souvenirs », Revue d’histoire littéraire de la France, no 4, 2005, p. 775-791. ◊ Claude Pichois, « La tradition française de l’édition critique », Romanic Review, mai 1985, vol. 86, no 3, p. 571-580.
Pléiade (La) –
Voir Bibliothèque de La Pléiade.
Pocket – Les éditions Pocket ont lancé en 1998, sous la direction de Claude Aziza, une collection de « classiques » parascolaires.
Pollard, Alfred William (1859-1944) – Bibliographe et bibliothécaire, Pollard a joué un rôle important dans le développement de la New Bibliography à travers ses études des pièces de Shakespeare.
Pomeau, René (1917-2000) – Professeur à la Sorbonne, membre de l’Institut, spécialiste du xviiie siècle et de Voltaire. Successeur de Pierre Buge à la tête de la collection des « Classiques Garnier » vers 1966 (date à laquelle Pierre Buge devient directeur de la collection « Bibliothèque de La Pléiade » ; contactées, les éditions Garnier n’ont pu nous apporter de précisions, déclarant ne pas disposer d’archives).
► Sylvain Menant, « À la mémoire de René Pomeau », Revue Voltaire, no 1, 2001, p. 5-8.
Portiques (1948-1979) – Collection lancée en 1948 par le Club français du livre, sous la direction de Robert Carlier. Bientôt concurrente de la « Bibliothèque de La Pléiade », comme laquelle elle est imprimée sur papier bible, « Portiques » se dote, à partir de son édition de l’œuvre de Jules Vallès en 1953, de notes abondantes et de variantes complètes.
Quarto (1995-) – Collection des éditions Gallimard, dirigée par Françoise Cibiel. Elle reprend des œuvres complètes ou choisies du fonds Gallimard. Elle abandonne relativement la prétention philologique au profit de l’apport documentaire (elle est généralement enrichie de documents photographiques, de reproductions de peintures, etc.).
Quentin, Dom Henri – Moine bénédictin et philologue, il prend ses distances avec la méthode lachmannienne, et en particulier avec la notion de « faute commune », à laquelle il préfère la notion de « variante », exempte de tout jugement de valeur a priori.
► Dom Henri Quentin, Essais de critique textuelle (ecdotique), Paris, Éditions Auguste Picard, 1926, 180 p.
Régnier, Adolphe (7 juillet 1804 – 20 octobre 1884) – Professeur de rhétorique (1823-1829) au Puy, à Tournon et à Avignon, puis professeur agrégé de grammaire, Régnier s’intéresse d’abord aux langues orientales et à l’étude de la philologie tout en éditant pour Louis Hachette de nombreux volumes destinés aux classes d’humanités. Il enseigne la littérature allemande à l’École normale supérieure (1842-1843) avant de devenir précepteur du comte de Paris (1843-1853). Directeur de la collection des « Grands écrivains de la France » aux éditions Hachette, pour 877laquelle il signe dès août 1860 un contrat qui s’apparente à une charte éditoriale. Membre de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, il est en 1873 nommé bibliothécaire du palais de Fontainebleau.
► Henri Wallon, « Notice sur la vie et les travaux de Jacques-Auguste-Adolphe Régnier, membre ordinaire de l’Académie », Comptes-rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 1902, no 6, p. 604-647.
Régnier, Philippe – Directeur de l’UMR 5611 LIRE (« Littérature, idéologies, représentations, xviiie-xixe siècles »), unité de recherche associée au CNRS, sous tutelle principale de l’université Lyon 2, dont plusieurs programmes ont été spécialement dédiés à des éditions critiques ainsi qu’aux principes, à l’histoire et à la prospective de l’édition critique. Directeur à partir de 2002 de trois dispositifs successifs de soutien à la Recherche mis en place par la Région Rhône-Alpes et qui ont chacun beaucoup investi dans l’édition critique sur papier et sur support électronique : un volet Sciences humaines et sociales dans le cadre du Contrat de Plan état-Région 2000-2006, le Cluster de recherche 13 « Culture, patrimoine et création », et la Communauté de Recherche Académique « Cultures, sciences, sociétés et médiations (ARC 5) ». Spécialiste des saint-simoniens, il a coédité les Œuvres complètes de Saint-Simon (P.U.F., 2012).
Rudler, Gustave (1872-1957) – Normalien, Gustave Rudler soutient une thèse en 1908 sur la bibliographie érudite des œuvres de Benjamin Constant, sous la direction de Gustave Lanson. D’abord professeur de français au Bedford College, à partir de 1913, il devient professeur en littérature française à l’université d’Oxford de 1920 à 1949. Influencé par Gustave Lanson, il publie en 1923 un important essai sur la pratique de l’édition critique. Rudler a mis en pratique sa méthode dans son édition de la Jeanne-d’Arc de Jules Michelet en 1925.
► Gustave Rudler, Techniques de la critique et de l’histoire littéraires, Oxford, Impr. de l’Université, 1923, 204 p.
Salamandre (1989-) – Collection créée aux éditions de l’Imprimerie nationale, sous la direction de Pierre Brunel, afin de publier des classiques du patrimoine mondial.
SEDES (1967-1997) – Acronyme de Société d’édition d’enseignement supérieur. Cette société publie essentiellement des volumes de commentaires. Quelques publications de la collection « Littérature » proposent une édition enrichie du commentaire : le texte est en page de gauche et en regard, en page de droite, figure un commentaire linéaire.
Seuil –
Voir L’École des Lettres.
Voir L’Intégrale.
Simonin, Michel (1947-2000) – Professeur d’université, seiziémiste, il a publié de nombreuses éditions critiques et surtout a dirigé aux éditions du Livre de poche la collection des « Classiques de poche », qui comprend notamment des cahiers iconographiques. Il a réalisé l’édition des œuvres complètes de Ronsard dans la collection de la « Bibliothèque de La Pléiade ».
878Société des textes français modernes (1905-) – La STFM, née d’une réunion préparatoire du 17 avril 1905, s’est voulue le pendant pour les œuvres modernes de la Société des anciens textes français, société de référence pour son domaine, fondée trois décennies plus tôt, en 1875. La STFM accompagne chacune de ses publications de la marque d’un arbre, dans la tradition des imprimeurs humanistes. Ses membres débattent du programme éditorial à mettre en place et des méthodes éditoriales à suivre en prenant en compte au cas par cas les problèmes spécifiques des œuvres à publier. Sa ligne éditoriale n’est pas définitivement et unilatéralement définie par un directeur de collection, mais impulsée par le président de l’Association et débattue par les membres du comité d’administration. Elle ne propose pas de charte précise. À la différence de la Société des anciens textes français ou d’associations comme l’Association Guillaume Budé, qui s’expriment à travers un bulletin paraissant sans discontinuité, la Société des textes français modernes s’est bornée à deux numéros, en 1921 et 1922 : peu d’occasions (sinon les réunions espacées du comité d’administration) permettent d’aborder les problématiques éditoriales, ce qui (selon ses directeurs eux-mêmes) n’en fait une société savante qu’en apparence. Cette société a des productions inégales, dépendant de deux principaux facteurs : le président et le dépositaire. En effet, selon les personnalités des présidents, la politique éditoriale peut être plus ou moins clairement donnée : le premier président, Gustave Lanson, a une conception bien définie du travail de l’éditeur, alliant une recherche philologique exhaustive à un commentaire personnel ; les présidents qui lui succèdent s’inscrivent dans sa lignée (comme Raymond Lebègue), mais progressivement, la ligne éditoriale semble se perdre, les derniers présidents (Roger Guichemerre puis Philippe Desan) ne préconisant aucune charte éditoriale particulière, et s’attachant davantage à définir le corpus éditorial à mettre en chantier – ce sur quoi le conseil d’administration tranche en dernier lieu. Le dépositaire joue également un rôle involontaire, car il accorde une visibilité à la société (présentée sur les couvertures comme une collection, alors que le dépositaire est présenté comme l’éditeur) et déplace sur elle la caution scientifique que le public inconsciemment lui accorde. L’ouvrage publié ne sera pas perçu de la même façon s’il est déposé à la Société nouvelle de librairie et d’édition (1905-1906), à la librairie Édouard Cornély (1906-1913), à la librairie Hachette (1913-1930), à la librairie Droz (1931-1945), à la librairie Marcel Didier (1946-1976), aux éditions Nizet (1981-1989), aux éditions Klincksieck (1991-1999) ou aux éditions Garnier (aujourd’hui). Parmi les objectifs annoncés, figurent la volonté de mettre à disposition des chercheurs des outils de travail (et donc de proposer des éditions fiables), ainsi que le souci de mettre l’ouvrage à portée de toutes les bourses. Si ce second objectif est toujours d’actualité dans les termes énoncés encore aujourd’hui, en revanche il semble difficile à tenir, 879les volumes oscillant généralement entre 20 et 40 €. La société a longtemps joui d’une excellente réputation auprès de son public, essentiellement universitaire, comme en témoignent les recensions de la Revue d’histoire littéraire de la France, à laquelle elle a longtemps été liée, par ses membres. Sous l’influence de Lanson, elle a contribué à sensibiliser les universitaires à la philologie, en particulier à la recherche de manuscrits et d’autographes, en parallèle avec la Revue d’histoire littéraire de la France, qui, dans les années 1930, propose dans la rubrique « Chronique » de longs dépouillements des catalogues d’autographes. L’édition des œuvres est alors conçue comme une tentative d’établir le texte au mieux. L’accent est mis sur l’analyse philologique, à travers un relevé exhaustif des variantes et des bibliographies primaires particulièrement détaillées. La volonté de scientificité aboutit à rendre relativement arides les premières éditions de la collection. Ainsi, l’édition d’Obermann de Senancour de 1912 (par Gustave Michaut) s’ouvre sur la bibliographie primaire et ne présente pas d’introduction explicative au texte édité. Celui-ci est censé avoir définitivement acquis son rang, de sorte qu’une introduction ou un discours sur le contenu serait inutile : la collection affiche son intention de se borner au strict nécessaire.
► Bulletin de la Société des textes français modernes, no 1, Paris, Hachette, 1er mars 1921, 36 p. ◊ Bulletin de la Société des textes français modernes, no 2, Paris, Hachette, 1er juillet 1924, 33 p. ◊ Henri Chamard, « La Société des textes français modernes », dans Mélanges de philologie et d’histoire littéraire offerts à Edmond Huguet par ses élèves, ses collègues et ses amis. [s. l. pour l’édition originale] Genève, [s. é pour l’édition originale] Slatkine Reprints [s. d. pour l’édition originale], 1972. p. 1-4. ◊ Gustave Lanson, « Société des textes français modernes », Société des textes français modernes, fondée le 17 avril 1905, Paris, Société nouvelle de librairie et d’édition Édouard Cornely, 1908, p. 1-7.
Tadié, Jean-Yves (1936-) – Professeur à l’université Paris Sorbonne (Paris IV). Directeur aux éditions Gallimard des collections « Folio classiques » et « Folio théâtre » (pour laquelle il demande aux éditeurs de réaliser un « historique de la mise en scène »). Spécialiste de l’œuvre de Marcel Proust, Jean-Yves Tadié en a dirigé l’édition dans la « Bibliothèque de La Pléiade », ainsi que plusieurs thèses consistant en l’édition critique de cahiers de Marcel Proust conservés à la BnF.
Texte et contextes (1985-1992) – Collection des éditions Magnard lancée sous la direction de Christian Biet, Jean-Paul Brighelli et Jean-Luc Rispail. La collection, qui reprend le nom d’une série de manuels de littérature, propose un appareil critique dense, reproduisant illustrations, documents de contexte, etc.
Textes français (1929-1985) – Collection des éditions Belles Lettres. Les différents volumes de la collection sont soumis à l’approbation du Comité de Publication de l’Association Guillaume Budé. Elle a connu une activité importante et pérenne, et ne ralentit sa production qu’à partir de 880la fin de l’année 1952. Elle ne publie plus ensuite qu’épisodiquement, et modifie ses habitudes éditoriales pour chaque nouveau titre. La collection des « Textes français » s’attache à un corpus trop étendu d’un point de vue chronologique, et ne peut donc définir une ligne éditoriale érudite comparable à celle des collections présentes chez le même éditeur, qui se cantonnent à un corpus relevant d’une problématique éditoriale similaire. Ainsi, le caractère érudit ne transparaît pas véritablement malgré les signes extérieurs de scientificité, comme l’usage d’expressions pseudo-érudites mais anachroniques, telles que « Corpus flaubertianum », édition diplomatique et génétique des manuscrits sous la direction de Giovanni Bonaccorso en 1983, ce qui explique probablement la lente agonie de la collection. Une alternative aurait été de lancer plusieurs collections ne s’intéressant qu’à des corpus définis, comme les œuvres de l’Ancien Régime, les œuvres relevant alors souvent d’une problématique éditoriale commune.
Textes littéraires français (1946-) – Collection lancée aux éditions Droz par Eugénie Droz, et rapidement devenue une collection de référence.
Textologie (russe) – Un des cas les plus emblématiques de la naissance et de la défense – d’un point de vue national – d’un patrimoine littéraire est celui qui résulte de la Révolution russe. Lénine fait de l’édition critique des œuvres un chantier national : dès le printemps 1918, un des départements du Commissariat du peuple à l’éducation projette la publication des livres censés être indispensables. Cette démarche est un symbole évident de l’enjeu que représente l’édition des œuvres : le nouveau système politique cherche à élaborer une identité qui s’oppose à celle de l’époque du tsar, et la littérature y prend une part importante. Le patrimoine littéraire s’identifie avec la littérature qui a connu le joug de la censure tsariste. Or, comment mieux éditer des œuvres censurées qu’en les restaurant, qu’en cherchant à retrouver les passages originaux ? Une philologie spécifique – la textologie – se développera, cherchant non pas à rendre hommage à certains grands auteurs, qui d’ailleurs pour certains étaient proches du pouvoir tsariste, mais à corriger une corruption apportée à un patrimoine approprié par la nation. La spécificité de la textologie russe est qu’elle aborde le texte avant d’aborder l’auteur : le texte n’appartient pas à l’auteur mais au peuple. Le problème de l’exactitude dans l’établissement des œuvres des classiques revêt alors une importance étatique. Dans la tradition éditoriale russe, il fallait réagir contre la censure tsariste, et réparer les monuments nationaux détériorés. La nouvelle philologie se met en place dans un souci ou plutôt une obligation de « transparence » absolue : les éditeurs scientifiques font état des différents documents consultés et de leur localisation précise, pour permettre une éventuelle vérification. Ainsi, l’exigence philologique est imposée par le Pouvoir. Cette philologie a été introduite en France par le biais d’éditions connotées idéologiquement ou théoriquement, essentiellement par des compilations d’articles critiques par Tzvetan Todorov (son édition était 881davantage un acte pro-formalisme) ou par Daniel Ferrer (l’intention était cette fois de tenter de lier la génétique française à la textologie russe).
► Tzvetan Todorov (dir.), Théorie de la littérature, textes des Formalistes russes, Paris, Seuil, 1965, 312 p. ◊ Emma A. Polotskaïa, « La genèse d’une œuvre : l’expérience de la textologie soviétique », dans De la genèse du texte littéraire – manuscrit, auteur, texte, critique, Almuth Grésillon (dir.), Tusson, Du Lérot, 1988, p. 23-38. ◊ Andreï Mikhailov, et Daniel Ferrer (dir.), La Textologie russe, Paris, CNRS éditions, 2007 [1962], p. 83-133.
Théâtre Anglais de la Renaissance (1933-) – Collection lancée aux éditions Les Belles Lettres, fondée en 1933 par P. Legouis, et reprise dès 1992 sous la direction de Marie-Thérèse Jones-Davies et sous le patronage de l’Association Guillaume Budé.
Théâtre et Mises en scène (1985-1986) – Collection parascolaire fondée par Christine Géray aux éditions Hatier. La collection compte huit titres. Chacun comporte un dossier sur l’histoire de la représentation des pièces.
Tomachevski, Boris (1890-1957) – Critique littéraire russe lié à l’école formaliste. Tomachevski a produit plusieurs éditions critiques d’œuvres de classiques russes, dont Pouchkine, et publié un manuel de textologie : L’Écrivain et le livre (1929). Il est à l’origine de l’usage du terme « textologie » pour désigner la pratique éditoriale critique.
Univers des Lettres (1971-) – Collection de classiques des éditions Bordas, sous la direction de Fernand Angué, puis, à partir de 1985, de Michel Autrand et, enfin, d’André Lagarde et Laurent Michard.
Varloot, Jean (1913-2001) – Spécialiste du xviiie siècle, professeur de lycée puis chercheur au CNRS, il a réalisé de nombreuses éditions critiques, pour des collections aux chartes éditoriales différentes. Il a notamment collaboré aux Œuvres complètes de Diderot.
Variantistica (et « filologia d ’ autore ») – Entre les années 1930 et 1960, une réflexion sur les méthodes éditoriales se développe en Italie pour répondre à un problème matériel d’excès de témoins conservés. Le terme, signifiant « critique des variantes », est apparu tardivement pour désigner rétrospectivement l’activité des philologues préoccupés avant tout du traitement de la somme considérable de variantes. Elle tend à organiser les variantes selon un ordre généralement chronologique.
► Michele Barbi, La Nuova filologia e l’edizione dei nostri scrittori da Dante a Manzoni, Firenze, Sansoni, 1938, 294 p. ◊ Alfredo Stussi, Avviamento agli studi di filologia italiana, Bologna, Il Mulino, 1983, 190 p. ◊ La Critiqua del testo. Problemi di metodo ed esperienze di lavoro, Atti del Convegno di Lecce, 22-26 octobre 1984, Rome, Salerne, 1985. ◊ Alfredo Stussi, Tra filologia e storia : studi e testimonianze, Firenze, Leo S. Olschki, 1999, 315 p. ◊ La Filologia dei testi d’autore, actes du séminaire des 3-4 octobre 2007, sous la direction de Simona Brambilla et Maurizio Fiorilla, Firenze, Franco Cesati Editore, 2009, 307 p. ◊ Paola 882Italia, et Giulia Raboni, Che cos’è la filologia d’autore, Roma, Carocci, 2010, 127 p. ◊ Cesare Segre, et Maria Teresa Giaveri, « Cesare Segre – Philologie italienne et critique génétique », Genesis, no 30, 2010, p. 25-27.
Villey, Pierre (1880-1933) – Aveugle, l’universitaire Pierre Villey a transcrit en braille les œuvres de Montaigne et a procuré une édition synoptique des Essais qui a fait date.
Vrin (1911) – Librairie philosophique, puis maison d’édition consacrée, exclusivement, à la philosophie.
Voir Bibliothèque des Textes philosophiques.
XML/TEI – Acronymes pour Extensible Markup Language et pour Text Encoding Initiative. Langage informatique qui s’est imposé dans les années 2000 pour la constitution d’éditions numériques. Il facilite le balisage générique du texte et, partant, les analyses textuelles.
► Nicole Dufournaud, « TEI, un support méthodologique pour l’encodage du patrimoine textuel. Données, structuration et visualisation », dans Le Patrimoine à l’ère du numérique : structuration et balisage Colloque international (université-MRSH de Caen), Caen, France, 2009 [en ligne]. ◊ Nicole Dufournaud, et Valérie Gratsac Legendre, « Manuel d’encodage XML-TEI – édition numérique de manuscrits baroques », 2012, 60 p. [en ligne].
Zeller, Hans (1880-1933) – Philologue suisse. Réagit à la conception de la « version idéale » et promeut la présentation synoptique des œuvres : le texte serait la somme de toutes ses versions.
- Thème CLIL : 3436 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques
- ISBN : 978-2-406-08639-0
- EAN : 9782406086390
- ISSN : 2258-8833
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-08639-0.p.0861
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 29/10/2019
- Langue : Français