Résumés des contributions
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Logiques de la forme. Hommage à Fernando Gil
- Pages : 387 à 390
- Collection : Rencontres, n° 367
- Série : Études de philosophie, n° 6
Résumés des contributions
Eric Beauron et Olivier Capparos, « Introduction »
De quoi se nourrit l’éclat des formes, l’aura de leur présence ? Qu’est-ce qu’un sourire de chat sans chat ? Et de quoi la mimésis peut-elle être la négation ? Voilà les questions que, avec et après F. Gil, nous nous sommes posés en essayant de parcourir cette intelligibilité expressive qu’il appelait de ses vœux.
Adelino Cardoso, « Forme et expression dans la philosophie de Fernando Gil »
Cet article suit la pensée de F. Gil sur l’expression, notamment dans la philosophie leibnizienne, où F. Gil distingue une version formaliste, tout à fait réglée par un jeu de correspondances parfaites entre ses termes, mais forcément circulaire, et une version dynamique, donnant la clé de la genèse de nouvelles formes dans la nature. Cette modalité de l’expression comme élévation s’avère très féconde pour reprendre la question anthropologique chez Leibniz.
Sofia Araújo, « Fernando Gil’s Theory on Expression »
Bien que Fernando Gil n’ait jamais proposé de théorie systématique de l’expression, sa réflexion sur ce concept ressort bien de ses différents écrits. Cet article fournit une mise en perspective de ce qu’une telle théorie de l’expression aurait pu être. Son principal but est de montrer que la théorie gilienne de l’expression n’est pas seulement une théorie cognitive mais aussi, et surtout, une théorie de l’élévation de la pensée à ce qui peut être considéré comme sa plus haute modalité, la pensée esthétique.
Paulo Tunhas, « La bonne interprétation »
Cet article cherche à déterminer, en prenant appui sur plusieurs textes de Fernando Gil, ce que l’on pourrait appeler les conditions métaphysiques 388de la bonne interprétation musicale, tout en soulignant la parenté de celle-ci avec la bonne interprétation en philosophie. La bonne interprétation est celle qui remplit un univers d’attentes qui nous habitent et qui nous conduit à la satisfaction de l’esprit, en nous présentant l’excès d’existence du singulier qui est le propre de la beauté.
Olivier Capparos, « Dynamique de l’expression et formation des choses. Approches de l’intelligibilité expressive »
Qu’est-ce que l’intelligibilité en propre d’une forme ? Peut-être la forme comme telle en tant qu’elle s’exprime. La « voie affinitaire » de la pensée d’une force formatrice se nourrit d’un héritage ample, depuis Anaxagore, Aristote, Kant, Geoffroy Saint-Hilaire, D’Arcy Thompson, notamment. Les sciences de la nature, la philosophie du langage et de la perception, les langages de l’art, l’auto-déploiement et la manifestation des formes de vie procèdent d’un fond expressif et morphologique commun, une « cosmopoétique ».
Lara Bonneau, « De l’évidence à l’abstraction. Lecture croisée de Fernando Gil et Aby Warburg, autour du concept d’orientation »
Cet article met en regard la philosophie de Fernando Gil et la pensée d’Aby Warburg autour de la question : qu’est-ce que s’orienter ? Il s’agit de penser le passage de l’évidence sensible à l’abstraction rationnelle en accordant aux images et à l’imagination un rôle essentiel. L’étude montre comment la perspective du philosophe et celle du « psycho-historien de l’expression humaine » se croisent dans la réflexion sur la forme, le rituel magique, l’imagination et la mémoire, et le devenir-rationnel du sujet.
Maria Filomena Molder, « Vis superba formae »
Il est difficile de trouver une description conceptuelle aussi loyale et aussi expressive d’un objet que celle de ces cartes portugaises de la Renaissance proposée par Fernando Gil dans « Voyages du Regard » (1998). Sa trame théorique provient du Traité de l’évidence (1993). Le vers de Joahnnes Secundus : Vis superba formae fournit le fil rouge pour reconnaître l’inséparabilité de trois expériences des voyages du regard : celle des bateaux, celle des cartographes et celle du lecteur des cartes, Fernando Gil.
389Antonia Soulez, « De l’évidence au clignotement de l’aspect »
On interroge la représentation « sans renvoi » que F. Gil évoque à la suite de Wittgenstein, en insistant sur l’attention aux seules formes de représentation (Darstellungsformen) et sur les conséquences des deux tournants de la représentation chez Wittgenstein : le passage de la Vorstellung à la Vertretung et l’articulation libérée d’un renvoi à l’objet représenté. La méthode de description se présente comme une « construction de comparables » (M. Détienne) et non comme la découverte de similarités déjà là.
Manuel Silverio Marques, « Organisme, système et sujet en médecine. Mes consultations giliennes »
Cette étude porte sur la science médicale à sa naissance dans la modernité portugaise, dont l’œuvre de José Pinto de Azeredo (Rio, 1764 – Lisbonne, 1810) sera le socle. Des aspects de l’objectivité mécanique en médecine, à savoir l’irritabilité, la fibralité et la sensibilité seront thématisés avec l’application du microscope. On espère justifier une critique de la science qua systématique et interroger les propos épistémiques de l’isomorphisme et du réalisme structurel.
José Gil, « Vers l’ontologie ? »
L’analyse de la « déduction transcendantale » ou « généalogie » de l’évidence développée par Fernando Gil dans le Traité de l’Evidence permet de s’interroger sur les présupposés de la démarche. Les obscurités qui entourent des notions telles que celle d’« hallucination originaire » (qui se confond avec et se distingue de l’« évidence originaire » ou Urdoxa) semblent rendre impossible la visée ontologique supposée de cette œuvre majeure de F. Gil.
Eric Beauron, « Fernando Gil avec Kant : le régime affinitaire des preuves transcendantales »
Fernando Gil propose une lecture morphologique de la Critique de la raison pure où la problématique de la synthèse est envisagée à partir des rapports entre forme et croissance. Cette approche met en avant l’affinité en tant qu’opérateur du système de l’expérience. Gil a insisté sur le fait que le régime de la preuve transcendantale est « trop fort » car celle-ci prouve ce qui est au fondement de 390la preuve. L’échec des preuves révèle la structure architectonique et affinitaire des Analogies de l’expérience et l’unité des trois modes du temps.
Nuno Proença, « Logique de l’assentiment et formes de la preuve en psychanalyse »
Ce texte reprend et expose l’argument de Fernando Gil selon lequel la preuve en psychanalyse a un comportement qui permet d’appréhender sa connivence incarnée avec le savoir. Il permet de vérifier que, même en psychanalyse, savoir épistémologique, savoir épistémique et preuve s’articulent et qu’il est possible de dépasser les objections qui sont traditionnellement adressées à la psychanalyse, au moins depuis les Conversations sur Freud de Wittgenstein.
Natalie Depraz, « La force de l’attention »
Dans cette contribution, il s’agit de faire ressortir la communauté profonde de pensée entre Gil et Husserl concernant l’attention, dont ce dernier n’a pas fait un concept central. En demeurant latérale, l’attention ne se leste pas d’un poids transcendantal et demeure une basse continue des activités perceptives, jouissant d’une forme de descriptivité nuancée qui autorise dès lors une vraie rencontre avec la phénoménologie concrète de F. Gil.
Carlos Lobo, « Renforcement de l’évidence et modalisation de la croyance chez Fernando Gil et Husserl »
L’entrelacement des deux thématiques du remplissement et de la modalisation doxique chez Husserl expliquent l’une des motivations et des lignes directrices de l’épistémologie de Fernando Gil, le conduisant d’un traitement original de l’évidence et de la négation à l’ébauche d’une théorie semi-formelle de la conviction. Ce parcours signale l’un des desiderata de toute logique qui prétendrait contribuer à une théorie de la science, comme de toute épistémologie attentive à la dimension tactique et stratégique de la science vivante.
- Thème CLIL : 3916 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Philosophie -- Histoire de la philosophie
- ISBN : 978-2-406-07908-8
- EAN : 9782406079088
- ISSN : 2261-1851
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-07908-8.p.0387
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 26/02/2019
- Langue : Français