Résumés
- Publication type: Article from a collective work
- Collective work: Les Savoirs des barbares, des primitifs et des sauvages. Lectures de l’Autre aux xviiie et xixe siècles
- Pages: 323 to 326
- Collection: Encounters, n° 343
- Series: The eighteenth century, n° 25
Résumés
Agnès Steuckardt, « Barbare et sauvage dans les grands dictionnaires de langue française de 1690 à 1798 »
Si, étymologiquement, le barbare est hors-la-langue et le sauvage hors-la-cité, ces notions convergent dans les dictionnaires classiques. Les sauvages y sont niés en tant que sujets de langue, alors même que les emprunts aux langues amérindiennes laissent percevoir une connaissance de leurs savoirs.
Véronique Magri-Mourgues, « Barbare, primitif, sauvage en contexte littéraire dans le roman, la poésie et le récit de voyage entre 1800 et 1900 »
L’observation des lemmes barbare, primitif, sauvage dans les genres romans, poésie, récit de voyage de Frantext (1800-1900), permet de pointer leurs emplois contrastifs à différents niveaux : générique, syntaxique, sémantique, en lien avec le concept du savoir et la construction du stéréotype.
Nathalie Vuillemin, « Comment les récits fondateurs amérindiens (dé)construisent le savoir européen »
Le Journal d’un voyage dans l’Amérique septentrionale de F.-X. de Charlevoix accorde une attention significative aux fables et histoires fondatrices des Indiens nord-américains. Que peut-on apprendre de l’Amérique précolombienne en écoutant ces fables ? Peut-on accorder quelque crédit à celles-ci ? Et comment envisager les représentations que ces peuples primitifs se font de la divinité ?
Françoise Le Borgne, « Les savoirs des barbares et des sauvages dans l’Encyclopédie. Du rejet polémique à l’intégration dans une odyssée de l’esprit humain »
Les savoirs des sauvages et des barbares ne sont pas absents de l’Encyclopédie : dévalorisés dans le cadre d’une promotion des lumières de la raison, ils sont 324néanmoins reconnus comme révélateurs des chaînons manquants d’une histoire de l’esprit humain orientée en fonction du processus de civilisation.
Hélène Cussac, « La danse des Africains dans des récits de voyages européens du xviiie siècle. Circulation, transmission et représentation d’un savoir artistique »
Les récits de voyages du xviiie siècle soulignent la passion des Africains pour la danse ainsi que leur capacité à élaborer des chorégraphies recherchées. Néanmoins, l’ethnocentrisme des voyageurs les conduit aisément à dénigrer les talents africains pour exprimer la supériorité des danses européennes.
Anne-Marie Mercier-Faivre, « Le Monde primitif (1773-1782) de Court de Gébelin. À la recherche des savoirs perdus »
Court de Gébelin, protestant et franc-maçon, propose dans son Monde primitif analysé et comparé avec le monde moderne (1773-1782) une archéologie des savoirs en montrant qu’on peut les retrouver à l’intérieur de pratiques populaires et dans les langues : l’étymologie sert de clef pour résoudre ces mystères. Il revisite à travers l’histoire des premiers temps les notions de « barbare » et « civilisé ».
Samuel Thévoz, « “Derrière moi une horde de Tibétains sauvages et magnifiques”. Des barbares traîtres à la civilisation ? »
L’étude des ouvrages encyclopédiques et des récits des voyageurs permet de dégager les paradigmes scientifiques et les valeurs culturelles qui, du xviiie siècle à l’aube du xxe siècle, régissent la saisie ethnographique des Tibétains et nourrissent la réflexion sur l’ambivalence ethnologique de ce peuple.
Jean Ehrard, « Savoirs sauvages, savoirs barbares selon L’Esprit des lois de Montesquieu »
Dans L’Esprit des lois, Montesquieu distingue soigneusement sauvages et barbares. S’il définit les premiers par une indépendance antérieure à tout état politique et civil, il crédite les seconds d’une capacité à s’organiser en préservant la paix civile et la liberté politique et valorise ce savoir fondateur.
325Odile Parsis-Barubé, « Relectures antiquaires de la primitivité. Le programme des fondateurs de l’Académie celtique (1804-1805) »
Le programme de l’Académie celtique (1804-1814) révèle les spécificités du milieu intellectuel au sein duquel, au lendemain de la Révolution, se forge une théorie de la place des Celtes dans les origines et le progrès de la civilisation et s’expriment les conceptions antiquaires de la primitivité.
Guy Barthèlemy, « “Un chaos de bonnes et de mauvaises qualités”. Que faire des Bédouins ? »
Sauvages et Barbares sont habituellement appréhendés comme tels dans le cadre d’un paradigme antithétique les opposant aux civilisés. Les Bédouins de Dom Raphaël et Mayeux, ce « chaos de bonnes et de mauvaises qualités », font exploser cette antithèse et allégorisent une humanité dotée d’un sens moral erratique.
François Guillet, « Des Normands aux Vikings. Une culture “barbare” au cœur de la France »
La découverte littéraire et antiquaire du monde scandinave au xviiie siècle permet une réévaluation et une valorisation des apports de ces peuples, dont antiquaires et érudits du xixe siècle s’efforcent de retrouver les traces dans les croyances, les coutumes et même la langue des populations normandes.
Agnès Graceffa, « Liberté, égalité, fraternité barbares, ou les impossibles fondements francs de la devise républicaine »
Les anciens Francs sont dits les fondateurs de la monarchie française mais leur nom de « barbares », attesté par les sources antiques, renvoie à la figure du primitif. Pour dépasser ce paradoxe, la thèse germaniste les a dotés de qualités physiques, morales et politiques, qui seront battues en brèche par l’historiographie révolutionnaire puis républicaine.
Jan Blanc, « Réforme ou révolution ? Problèmes et solutions primitivistes dans l’art britannique du xviiie siècle »
Si la notion de primitivisme semble une invention historiographique de la fin du xixe siècle, la notion de « primitivité » occupe une place centrale dans 326les théories britanniques du xviiie siècle, où elle est défendue au nom d’un renouvellement radical des pratiques artistiques.
Josiane Guitard-Morel, « Bernardin de Saint-Pierre et le peuple noir. Reconnaissance, appropriation et transposition »
De retour de son séjour à l’Île-De-France en 1768, Bernardin de Saint-Pierre manifeste un vif intérêt pour le peuple noir. Il est l’un des rares philosophes de son temps à l’avoir fréquenté. La présente étude souligne la perspective morale dans laquelle sont appréhendées la culture et les connaissances des hommes noirs.
Claudine Anne Giacchetti, « Savoirs des sauvages dans deux romans de la comtesse de Ségur »
Les sauvages offrent à l’enfant les techniques de survie nécessaires à la réparation des liens familiaux brisés par l’incompétence parentale. Dans une société dominée par l’idéologie colonialiste, Ségur nous offre, par le truchement de ces étrangers, une vision originale et valorisante de l’altérité.
Catherine Breniquet, « L’invention de la filature et du tissage par Émile Bayard pour L’Homme primitif (1870) de Louis Figuier »
L’ouvrage de vulgarisation de L. Figuier L’Homme primitif (1870) est une illustration de l’intérêt des hommes du xixe siècle pour les origines. Réaliste au premier abord, l’une des gravures de l’ouvrage, réalisée par E. Bayard et intitulée « L’invention de la filature et du tissage », est une mise en scène qui tente de réconcilier la science et l’idéologie.
- CLIL theme: 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN: 978-2-406-07941-5
- EAN: 9782406079415
- ISSN: 2261-1851
- DOI: 10.15122/isbn.978-2-406-07941-5.p.0323
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 04-26-2018
- Language: French