Résumés
- Publication type: Article from a collective work
- Collective work: Les Introductions linguistiques aux éditions de textes
- Pages: 369 to 373
- Collection: History and Development of French, n° 5
Résumés
Yan Greub, « Le choix d’une méthode d’édition et ses conséquences sur les introductions linguistiques »
Cet exposé examine si le choix d’une méthode d’édition a une incidence sur les descriptions linguistiques qui figurent dans les introductions et sur la normalisation linguistique du texte édité ; la différence entre le comportement des éditions interventionnistes et des éditions conservatrices ne semble pas très marquée. Au passage, il en vient à critiquer la notion de « langue du copiste » lorsqu’elle est conçue statiquement : une philologie diachronique a besoin d’introductions dynamiques.
Christiane Marchello-Nizia, « Édition électronique et introduction linguistique »
L’article souligne la modification apportée à la conception du texte par la pratique collaborative induite par l’élaboration d’une édition électronique, et revient sur les conséquences du changement de support, notamment méthodologiques, tant en ce qui concerne l’établissement du texte que sa description linguistique. À partir de l’exemple de la Queste del saint Graal, il avance deux propositions : des introductions modulables et l’élaboration d’un cadre d’analyse global favorisant une approche comparative.
Anne Rochebouet, « L’introduction linguistique dans les éditions semi-savantes. Un paysage en mutation ? »
Cet article vise à décrire la part de l’introduction que les éditions semi-savantes consacrent à la linguistique, et souligne d’emblée l’hétérogénéité de cette catégorie éditoriale problématique. La variété du lectorat ne peut permettre de satisfaire simultanément l’ensemble des besoins spécifiques des différents publics. Des pistes de réflexion sont avancées afin de faire évoluer les pratiques et trouver le plus grand dénominateur commun parmi les attentes des lecteurs potentiels.
370André Thibault, « Les éditions de textes contemporains (littératures régionales, francophonie) »
Cette contribution est consacrée aux problèmes qui se présentent aux éditeurs de textes contemporains rédigés dans une langue marquée par de nombreux régionalismes, que leurs auteurs soient de métropole ou d’outre-mer. La démarche est illustrée par une étude de cas consacrée aux Œuvres complètes de l’auteur haïtien Jacques Roumain. Le paratexte métalinguistique consacré aux particularités linguistiques de l’auteur y fait l’objet d’une analyse critique, suivie de propositions d’amélioration.
Marcello Barbato, « La tradition italienne »
La première partie de la contribution propose une typologie des études linguistiques qui accompagnent les éditions de textes médiévaux produites en Italie dans ces cinquante dernières années ; et aborde également les rares réflexions théoriques ou prescriptives consacrées au genre « étude linguistique ». L’excursus historique de la seconde partie montre comment cette tradition d’études s’est constituée à partir des travaux pionniers de Mussafia et Ascoli.
Olivier Collet, « Phonétique, l’arbre qui cache la forêt »
La phonétique historique est un champ d’études restreint dont les travaux de générations de chercheurs ont déjà largement délimité les contours. Plus de 150 ans après l’avènement de la philologie en France, il convient ainsi de s’interroger sur la place qu’elle doit occuper dans nos nouvelles éditions et sur les orientations qu’il convient de lui donner dans ce contexte afin que leurs auteurs ne s’imposent pas sans réelle nécessité ni bénéfice scientifique l’énumération de faits déjà bien avérés.
Pietro G. Beltrami, « Le rôle de la métrique »
L’étude de la métrique est fondamentale pour les éditions de textes en vers. L’article prend en compte quelques éditions choisies de textes gallo-romans médiévaux (le Roman de la Rose, divers troubadours, le Saint Brendan, la Chanson de Guillaume), pour analyser leurs choix en matière de description métrique vis-à-vis des lecteurs savants (notamment par rapport à la discussion ecdotique et à l’étude linguistique) et aussi du grand public, en tant qu’aide à la lecture de textes anciens.
371Lino Leonardi, « Langue du copiste et langue de l’auteur »
Après une contextualisation historique opposant les approches française et italienne, la question même de la possibilité de distinguer la langue de l’auteur de la langue des copistes est posée à partir de l’opposition entre « substance » et « forme », actuellement en cours de réexamen. L’auteur plaide pour une extension de la surface au-delà des phénomènes grapho-phonétiques et montre à partir d’exemples que la surface touche les domaines syntaxique et lexical.
Paul Videsott, « “Diatopie” et scripta »
Soulignant l’importance d’une analyse scriptologique dans les introductions linguistiques, l’article présente un « Inventaire des critères scriptologiques pour la description du diasystème de la langue d’oïl médiévale » comme proposition pratique. Une banque de données de ce genre constituerait un outil de travail qui pourrait avoir, au début du xxie siècle, les mêmes répercussions positives sur la discipline que celles qu’ont eues il y a un siècle les atlas linguistiques pour la dialectologie et la lexicographie.
Claude Buridant, « La morphologie au carrefour de la description linguistique »
L’article se concentre sur les facteurs internes qui permettent de rendre compte des traits morphologiques. À partir des articulations multiples reliant la morphologie aux autres niveaux de l’analyse linguistique, l’article montre de quelle manière la description morphologique peut enrichir notre connaissance de l’ancienne langue, grâce à un relevé précis des formes, spécialement des formes ignorées ou peu attestées dans les grammaires et dont certaines nous renseignent sur les processus de changement en cours.
Giovanni Palumbo et Laura Minervini, « La syntaxe »
L’article propose quatre critères permettant d’organiser les phénomènes à traiter afin de mieux articuler les relations entre la partie syntaxique et les autres sections de l’introduction : traits relatifs aux choix d’édition ; traits pouvant apporter des informations sur l’origine géographique du manuscrit, de son modèle ou de l’œuvre originale ; faits syntaxiques pouvant poser des problèmes de compréhension ; traits pouvant contribuer à définir les constructions préférées et caractéristiques d’un auteur ou d’un texte.
372Sophie Prévost, « Quelle place pour la syntaxe ? »
L’article insiste sur la méthodologie de la recherche en syntaxe diachronique, notamment sur le développement des corpus numériques qui permettent de traiter des masses de données importantes, mais qui impliquent de s’appuyer sur une connaissance et une caractérisation précises de chaque texte. Une grille d’analyse des faits de syntaxe, un mode d’organisation des données par type d’unité syntaxique, ainsi qu’une présentation spécifique des variantes par une triple classification, y sont proposés.
Alexei Lavrentev, « Traitement de la ponctuation. Normes, introductions, pratiques »
En prenant appui sur une définition de la ponctuation qui est avant tout fonctionnelle, l’article envisage la ponctuation à trois niveaux différents : le niveau des mots (la segmentation graphique), le niveau des unités syntaxiques et communicatives (la ponctuation au sens propre) et le niveau du texte (la structuration textuelle). Il s’arrête sur l’intérêt croissant des éditeurs pour les procédés graphiques, notamment dans leur travail de transcription et prend aussi en considération les apports du numérique.
Anthony Lodge, « La sociolinguistique historique »
La pratique actuelle des introductions linguistiques remonte à la seconde moitié du xixe siècle et aux idées néo-grammairiennes. L’article réfléchit d’abord aux principes sous-jacents de ces descriptions en les situant dans l’évolution générale des idées sur la diachronie depuis le xixe siècle. Il souligne ensuite l’intérêt assez inédit que porte la linguistique socio-historique aux textes médiévaux, avant de formuler certains desiderata afin que les introductions linguistiques prennent en compte cette dimension.
Robert Martin, « Une place pour la stylistique dans les éditions de textes ? »
La description stylistique est souvent d’étendue limitée et fait rarement l’objet d’une section séparée. L’article montre que les procédés mis en évidence relèvent de quatre stylistiques distinctes : celle des figures et de la rhétorique, celle des genres et des techniques littéraires, celle des choix et des écarts, celle des intentions et des effets. Il se termine par un plaidoyer pour une 373vraie rubrique stylistique, s’appuyant sur une étude du Quadrilogue invectif d’A. Chartier et du Traité du sacre de J. Golein.
- CLIL theme: 3152 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Linguistique, Sciences du langage -- Linguistique diachronique (philologie)
- ISBN: 978-2-406-08580-5
- EAN: 9782406085805
- ISSN: 2264-4229
- DOI: 10.15122/isbn.978-2-406-08580-5.p.0369
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 07-16-2019
- Language: French