Résumés
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Les Déictiques à l’épreuve des discours et des pratiques
- Pages : 317 à 320
- Collection : Rencontres, n° 505
Résumés
« Introduction »
L’introduction indique les pistes que l’ouvrage propose d’explorer. Ainsi, l’accent est mis sur le passage de la deixis à la déictisation, sur le fonctionnement référentiel confronté à la réflexivité, sur les contours de la « classe » des déictiques, ainsi que sur le rôle de l’énonciataire. Enfin, elle commente la composition de l’ouvrage.
Dominique Maingueneau, « Entre philosophie et politique. S’approprier l’ici et le maintenant »
Prenant appui sur deux exemples relevant, l’un, du discours philosophique, l’autre, du discours politique, cette contribution met en avant la manière dont le locuteur s’approprie la situation d’énonciation où sa parole intervient, fait siens les déictiques dans l’univers de sens qu’il configure.
Jean-François Bordron, « Que montre-t-on exactement ? Réflexions sur une énigme de la deixis »
Ce travail met l’accent sur une double caractéristique, apparemment contradictoire, des déictiques : d’un côté, « ceci » désigne des choses particulières et, de l’autre, les déictiques possèdent une valeur universelle. Cette réflexion ouvre la voie à une possible lecture ontologique des déictiques.
Per Aage Brandt, « La deixis langagière. Approche sémiotique »
Cet article souligne le fait que la deixis langagière peut à la fois être conçue du point de vue de la triade déictique et comme un réseau d’espaces mentaux. Il propose notamment une version sémiotique du processus du blending d’espaces mentaux et il étudie le rôle de ce dernier dans la déictification théâtrale du référent, essentielle à la rhétorique.
318Denis Bertrand et Verónica Estay Stange, « Les propriétés déictiques du sensible »
Cette étude a pour objectif de cerner les propriétés déictiques du sensible, une « pure énonciation », abordée sous l’angle de la déictisation phénoménale interne et externe. En se référant à l’art abstrait et à la musique, elle cherche à identifier les mécanismes de production d’une « charpente déictique » élémentaire, à la fois aspectuelle et tensive.
Herman Parret, « La deixis de l’expérience esthétique »
Ce travail aborde les déictiques au sein de l’expérience esthétique. Il soutient que, dans une œuvre d’art, dotée d’une présence absolue, il s’agit d’un ajustement entre le « je », l’œuvre d’art, et le « tu », l’audience des amoureux de l’art. L’expérience esthétique culmine ainsi dans une politique du Nous comme communauté de vie.
André Petitjean, « Deixis spatiale et textes dramatiques. Emplois et modes d’emploi des adverbes spatiaux ici et là(-bas) »
Cette contribution cherche à analyser le fonctionnement de la deixis spatiale dans des œuvres dramatiques. En insistant sur la dichotomie « mimétique »/« diégétique » et en s’appuyant sur des exemples de dialogues fictifs et destinés aux lecteurs et aux spectateurs, cette analyse envisage la deixis spatiale comme l’instrument clef du processus de référenciation.
Marion Colas-Blaise, « La deixis, les déictiques et la déictisation au risque du texte romanesque. La Modification de Michel Butor »
Cet article propose d’étudier le double mouvement de la déictisation interne et externe à travers, d’abord, une étude renouvelée du « vous » caractéristique de La Modification de Michel Butor, ensuite, un réexamen du fonctionnement du syntagme nominal démonstratif dans cet ouvrage et, enfin, l’« iconisation » du plan de l’expression (style déictique).
319Amir Biglari, « Les déictiques et le partage passionnel dans la poésie lyrique. Le cas des Contemplations de Victor Hugo »
Ce texte s’attache à montrer l’effet pragmatique des déictiques dans la poésie lyrique. Il avance que les déictiques, en constituant – ou en feignant de constituer – un cadre coréférentiel entre l’énonciateur et le lecteur, en établissant le même champ de présence et le même espace tensif, sont les principaux responsables linguistiques du partage passionnel.
Boris Barraud, « Les discours des juristes peu ouverts aux déictiques »
Examinant les déictiques dans le discours juridique, cette étude fait remarquer que celui-ci est réfractaire aux déictiques dans la mesure où il doit avant tout veiller au respect de normes générales, présentées comme impersonnelles. Cela s’explique par le fait que les règles de droit ne sont pas limitées à un contexte d’énonciation particulier.
Odile Le Guern, « Deixis picturale. De l’énoncé à l’énonciation »
Cette contribution analyse les déictiques dans l’énonciation visuelle. Elle cherche à indiquer comment le tableau, qu’il appartienne ou non à un contexte religieux, peut donner lieu à une deixis picturale susceptible de faire du spectateur un témoin de la scène, voire un acteur impliqué dans l’espace représenté.
Jean-Marie Klinkenberg, « La deixis dans la relation texte-image »
Cette étude se focalise sur les déictiques dans les relations entre texte et image. Se fondant sur une série d’exemples empruntés à des aires culturelles et à des époques différentes, elle vise à rendre compte du jeu de la deixis et de l’indexicalité, en focalisant l’attention à la fois sur le composant visuel et sur le composant verbal de l’énoncé scripto-iconique.
Jean-Claude Soulages, « Le double corps du regardeur, les images et leurs déictiques »
Se concentrant sur l’image fixe, l’image animée (cinéma, télévision) et l’image numérique, cet article analyse les déictiques iconiques, plastiques et 320cinétiques. Il s’intéresse à la mise en place d’un « modèle perceptif » et propose de préciser différents régimes scopiques qui sous-tendent les relations entre le spectacle et le spectateur.
Sylvie Périneau-Lorenzo, « Deixis et audiovisuel. De la quête d’un site énonciatif vers une deixis spectatorielle »
Cette étude envisage de cerner les enjeux de la deixis dans les productions audiovisuelles. À partir d’un corpus de productions modernes et contemporaines, elle se propose non seulement de distinguer la deixis anaphorique de la deixis indicielle, mais encore de mettre l’accent sur la « deixis spectatorielle ».
Ivan Darrault-Harris, « Du bon usage des déictiques en psychothérapie. Défense et illustration du débrayage énoncif »
Ce texte s’intéresse au fonctionnement des déictiques en psychothérapie, plus précisément dans la théorie du changement dénommée « psychiatrie de l’ellipse », qui suppose que le patient, afin de guérir, doit accomplir un déplacement de son énonciation, depuis la diction en « je, ici, maintenant » jusqu’à la fiction en « il, ailleurs, alors ».
Valeria De Luca, « Les gestes dansés ont-ils une “vocation” déictique ? L’exemple de l’esquisse et du marquage dans le tango argentin »
Cette contribution se penche sur la variabilité praxéologique de gestes à vocation déictique en danse. En analysant le cas du tango argentin, elle associe ces gestes à un déploiement lui-même double : par esquisses et par marquages. Plus généralement, elle met en avant l’idée d’une déicticité « diffuse ».
Julien Thiburce, « “Là c’est ici hein”. La deixis entre interactions in vivo et médiations tierces de la ville »
Cette étude porte sur l’analyse des déictiques dans une expérience de balade urbaine guidée. Elle propose une approche « écologique » de la deixis qui met l’accent sur les interactions entre les participants : elle s’attache aux usages et aux praxis sémiotiques, en élucidant la mise en correspondance de l’espace in situ et de sa représentation en photo.
- Thème CLIL : 3147 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Linguistique, Sciences du langage
- ISBN : 978-2-406-11292-1
- EAN : 9782406112921
- ISSN : 2261-1851
- DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-11292-1.p.0317
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 01/09/2021
- Langue : Français