Les Bergeries Prologue de la Nymphe de Seine
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Les Bergeries (Poésies II)
- Pages : 31 à 33
- Réimpression de l’édition de : 1991
- Collection : Société des Textes Français Modernes, n° 54
69
LES BERGERIES
DE MONSIEUR DE
RACAN.
PREMIERS JOURNÉE.
PROLOGUE DE LA
Nymphe de Seine '.
AU ROY.
Du profond de ces flots =, dont je regle le cours, Depuis que le Soleil regle celuy des jours Je sors pour adorer sur le bord de mon onde La merveille du Ciel, et la gloire du monde.
~DITIDNS Blea 25, z6, 26 G p. I. z7, z8, 3o P• 43. 3z, 35 P, L
P• 39. 35 M P• z7. 35 G P• 43. 35 R p. x.
Br. t. II, p. 39, Coust. t. II, p. 3x, Lat. t. I, p. z3.
Titre : z6 G, 35 R Les Bergeries de Monsieur de Raccan (ainsi écrit
dans presque tout le volume). Coust., Lat. N. de la Seine.
x. z5, 35 R le cours (sans p~~), 35 M les cours. (p. double erreur)
26 G flots dont je guide le cours — z. z6 G reigle celui 35 R reigle
z5, z6, z6 G, 27, 35 L, G, R jours : (p. erreur) — 3• z5, 35 L, G, R adorer, ...onde,
x. Le titre de R Première Journée n est énigmatique, vu que l'on
n'en voit pas d'autre et que cette pièce, contrairement â d'autres
du même temps, fut jouée en une seule fois, malgré sa longueur. Toutes les éd. du xvxte écrivent : la Nymphe de Seine, en adoptant l'ellipse de l'article avec les noms de cours d'eau, coutumière â l'an- cienne langue ;l'on dit encore en Touraine : du sable de Loire. Cf. Lex. Thèse SEINE. — Ce Prologue paraît bien imité des Prologues des pastorales italiennes, et tout particulièrement de celui de l'Amour en habit de berger au commencement de l'Aminte, du Tasse. Il ne manque pas d'esprit, mais est gâté par l'abus de l'abstraction.
L'usage des prologues se perdit très vite au théâtre.
2. Profond employé substantivement, voir. L. T.
70 32 LES BERGERIES
5 Grand Prince, dont l'exemple autant que le pouvoir
Fait demeurer le vice aux bornes du devoir
Miroir de la vertu, support de l'innocence,
Qui de sa courtoisie égalle sa puissance
Recevez à vos pieds d'un favorable accueil
ro Ces Bergers que la Muse a tirez du cercueil
Ils n'ont repassé l'onde oir l'on perd la memoire,
Que pour le seul desir d'honorer vostre gloire,
Que jusques aux enfers on entend publier,
Et que dans l'oubly lnesme on ne peut oublier
rs Mais de quelques discours fertiles en merveillés,
Dont vostre renommee ait charmé leurs oreilles
Ne confessent-ils pas que ce qu'on en sçavoit
Est beaucoup au dessous de ce que l'on y voit s ?
Pour moy, quand le pouvoir qui de tout est le Maistre 4,
20 Dessous vos justes loix ne m'auroit point fait naistre,
Vous eussiez tousjours eu de mon affection
Ce que vous en avez par obligation
Et, certes, ny l'éclat de vostre Auguste race,
Qui dans le rang des Dieux assigne vostre places
2S Ny le Sceptre eternel, qu'ils vous ont mis és mains
Pour disposer comme eux du destin des humains
8. z5, z6, z6 G, 35 R De qui la courtoisie égalle la puissance (la correction faite en z~ n'est pas des plus heureuses). — ro. z5, 30,
35 L, G, R Bergers, — rx. z5, z6, 35 R Ils ont repassé l'onde effroyablement noire ~~Pour le désir, qu'ils ont d'honorer vostre gloire : (z6 désir qu'ils) z6 G idem avec : noire, ... désir qu'ils.. . (la corr, est de z~). — r7. 35 P on ne (p. erreur) séavoit — 22. z6 avés — 23. 35 P auguste — 24. z5, 26, z6 G, 35 R dans les rangs (la corr. est de zy)
r. Allusion au fleuve Léthé.
2. Voir L. S. QUELQUE.
3. L'on prononçait alors :voué, dans les deux rimes, cf. M. Sou- riau, Evolutaon du Vers fYaaifnis au XVIIe siècle, p. 44.
4. Une périphrase, comme l'on en trouve beaucoup chez Racan, pour :Dieu, cf. L. S. Diau.
5. Voici déjà la umonazchie de droit divin m.
71 DE M` DE RACAN 33
Ny tant d'autres honneurs, sans fin, et sans limites Ne m'obligent pas tant que vos propres merites. Par vos utiles soings je possede sous vous
;o L'heur de vivre en un siecle aussi juste que doux i.
L'honneur de vous servir egalle ma fortune,
A celuy de regir l'Empire de Neptune ~.
Vos exploicts genereux, miracles de nos jours,
Ont espandu ma gloire aussi ]oing que son cours 3.
35 Depuis qu'ils ont dompté l'orgueil de l'heresie 4,
L'Astre qui nous esclaire a de la jalousie,
Quand il voit mon renotn sous vostre illustre appuy,
Faire le tour du monde aussi bien comme luy s.
Puissiez-vous, brave Roy, porter à main armee
4o Vos exploicts aussi ]oing que vostre renommee c
Et puisse le destin, pour me combler de biens,
Faire durer vos jours aussi longs que les miens ~.
27. z5, a6, 35 R sans fin, ny sans limites, (la torr. est de z~). a6 G sans 5n ni sans limites, zy, z8, 35 L, G limites, — 28. 3a,
35 P, M, Br., Coust. oblige (p. erreur, mais z6 G, 30, 35 L, G, R, Lat. obligent) — 32. 35 R Neptune : — 34• z5, z6, 2~ épendu a6, z8, 30, 35 L, G, R épandu 35 P loin a5, z8, 30, 35 P, L, G, R cours : — 35• z5, 35 R domté — 36. 35 L, G éclaire — 39. 35 L, G void z5, i8, 35 L, G, R renom, — 39. 30, 3z, 35 P, L, G, Br. vous
brave (s. virgule p. erreur)
r. L'éloge est adressé à .Louis le Juste ..
2. A celuy que j'aurais si je régissais...
3. Probablement le cours, l'Empire de Neptune. — Espandre voir L. T.
4. Vers sans doute ajouté en i62z par Racan pour l'impression, après les 2 campagnes du roi en r6zr et r622 et le traité de Mont- pellier imposé aux protestants en i6az (voir Thèse, p. 3o6-3x4).
9. Voir L. T. CoazaaE r~.
6. Brave Roy, comme dans le sonnet qui précède les Bergeries (voir à notre t. I, p. 38). Tenant de Latour (t. I, p. zs, n. r) n'a
trouvé cette apostrophe, assez familière, ni dans Malherbe ni ail- leurs et pense qu'il faut l'attribuer m au courtisan militaire •qu'était alors Racan.
ry. Sur cet emploi latin de l'adjectif attribut, voir L. T. I.oxc I.
DE MONSIEUR DE
RACAN.
PREMIERS JOURNÉE.
PROLOGUE DE LA
Nymphe de Seine '.
AU ROY.
Du profond de ces flots =, dont je regle le cours, Depuis que le Soleil regle celuy des jours Je sors pour adorer sur le bord de mon onde La merveille du Ciel, et la gloire du monde.
~DITIDNS Blea 25, z6, 26 G p. I. z7, z8, 3o P• 43. 3z, 35 P, L
P• 39. 35 M P• z7. 35 G P• 43. 35 R p. x.
Br. t. II, p. 39, Coust. t. II, p. 3x, Lat. t. I, p. z3.
dans presque tout le volume). Coust., Lat. N. de la Seine.
26 G flots dont je guide le cours — z. z6 G reigle celui 35 R reigle
z5, z6, z6 G, 27, 35 L, G, R jours : (p. erreur) — 3• z5, 35 L, G, R adorer, ...onde,
n'en voit pas d'autre et que cette pièce, contrairement â d'autres
du même temps, fut jouée en une seule fois, malgré sa longueur. Toutes les éd. du xvxte écrivent : la Nymphe de Seine, en adoptant l'ellipse de l'article avec les noms de cours d'eau, coutumière â l'an- cienne langue ;l'on dit encore en Touraine : du sable de Loire. Cf. Lex. Thèse SEINE. — Ce Prologue paraît bien imité des Prologues des pastorales italiennes, et tout particulièrement de celui de l'Amour en habit de berger au commencement de l'Aminte, du Tasse. Il ne manque pas d'esprit, mais est gâté par l'abus de l'abstraction.
L'usage des prologues se perdit très vite au théâtre.
2. Profond employé substantivement, voir. L. T.
70 32 LES BERGERIES
5 Grand Prince, dont l'exemple autant que le pouvoir
Fait demeurer le vice aux bornes du devoir
Miroir de la vertu, support de l'innocence,
Qui de sa courtoisie égalle sa puissance
Recevez à vos pieds d'un favorable accueil
ro Ces Bergers que la Muse a tirez du cercueil
Ils n'ont repassé l'onde oir l'on perd la memoire,
Que pour le seul desir d'honorer vostre gloire,
Que jusques aux enfers on entend publier,
Et que dans l'oubly lnesme on ne peut oublier
rs Mais de quelques discours fertiles en merveillés,
Dont vostre renommee ait charmé leurs oreilles
Ne confessent-ils pas que ce qu'on en sçavoit
Est beaucoup au dessous de ce que l'on y voit s ?
Pour moy, quand le pouvoir qui de tout est le Maistre 4,
Vous eussiez tousjours eu de mon affection
Ce que vous en avez par obligation
Et, certes, ny l'éclat de vostre Auguste race,
Qui dans le rang des Dieux assigne vostre places
Pour disposer comme eux du destin des humains
8. z5, z6, z6 G, 35 R De qui la courtoisie égalle la puissance (la correction faite en z~ n'est pas des plus heureuses). — ro. z5, 30,
35 L, G, R Bergers, — rx. z5, z6, 35 R Ils ont repassé l'onde effroyablement noire ~~Pour le désir, qu'ils ont d'honorer vostre gloire : (z6 désir qu'ils) z6 G idem avec : noire, ... désir qu'ils.. . (la corr, est de z~). — r7. 35 P on ne (p. erreur) séavoit — 22. z6 avés — 23. 35 P auguste — 24. z5, 26, z6 G, 35 R dans les rangs (la corr. est de zy)
r. Allusion au fleuve Léthé.
2. Voir L. S. QUELQUE.
3. L'on prononçait alors :voué, dans les deux rimes, cf. M. Sou- riau, Evolutaon du Vers fYaaifnis au XVIIe siècle, p. 44.
4. Une périphrase, comme l'on en trouve beaucoup chez Racan, pour :Dieu, cf. L. S. Diau.
5. Voici déjà la umonazchie de droit divin m.
71 DE M` DE RACAN 33
Ny tant d'autres honneurs, sans fin, et sans limites Ne m'obligent pas tant que vos propres merites. Par vos utiles soings je possede sous vous
;o L'heur de vivre en un siecle aussi juste que doux i.
L'honneur de vous servir egalle ma fortune,
A celuy de regir l'Empire de Neptune ~.
Vos exploicts genereux, miracles de nos jours,
Ont espandu ma gloire aussi ]oing que son cours 3.
35 Depuis qu'ils ont dompté l'orgueil de l'heresie 4,
L'Astre qui nous esclaire a de la jalousie,
Quand il voit mon renotn sous vostre illustre appuy,
Faire le tour du monde aussi bien comme luy s.
Puissiez-vous, brave Roy, porter à main armee
4o Vos exploicts aussi ]oing que vostre renommee c
Et puisse le destin, pour me combler de biens,
Faire durer vos jours aussi longs que les miens ~.
27. z5, a6, 35 R sans fin, ny sans limites, (la torr. est de z~). a6 G sans 5n ni sans limites, zy, z8, 35 L, G limites, — 28. 3a,
35 P, M, Br., Coust. oblige (p. erreur, mais z6 G, 30, 35 L, G, R, Lat. obligent) — 32. 35 R Neptune : — 34• z5, z6, 2~ épendu a6, z8, 30, 35 L, G, R épandu 35 P loin a5, z8, 30, 35 P, L, G, R cours : — 35• z5, 35 R domté — 36. 35 L, G éclaire — 39. 35 L, G void z5, i8, 35 L, G, R renom, — 39. 30, 3z, 35 P, L, G, Br. vous
brave (s. virgule p. erreur)
r. L'éloge est adressé à .Louis le Juste ..
2. A celuy que j'aurais si je régissais...
3. Probablement le cours, l'Empire de Neptune. — Espandre voir L. T.
4. Vers sans doute ajouté en i62z par Racan pour l'impression, après les 2 campagnes du roi en r6zr et r622 et le traité de Mont- pellier imposé aux protestants en i6az (voir Thèse, p. 3o6-3x4).
9. Voir L. T. CoazaaE r~.
6. Brave Roy, comme dans le sonnet qui précède les Bergeries (voir à notre t. I, p. 38). Tenant de Latour (t. I, p. zs, n. r) n'a
trouvé cette apostrophe, assez familière, ni dans Malherbe ni ail- leurs et pense qu'il faut l'attribuer m au courtisan militaire •qu'était alors Racan.
- Thème CLIL : 3436 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques
- ISBN : 978-2-406-10470-4
- EAN : 9782406104704
- ISSN : 2777-7715
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-10470-4.p.0069
- Éditeur : Société des Textes Français Modernes
- Mise en ligne : 06/11/2020
- Diffusion-distribution : Classiques Garnier
- Langue : Français