Autre à luy-mesme, par Monsieur de Sigongne son Nepveu, et de deffunct Monsieur de Sigongne

49 AUTRE A LUY-MESME,
Par Monsieur de Sigongnè son Nepveu, et
de deffunct Monsieur de Sigongne ~.


EPIGRAMME.
Cet ouvrage par qui l'Amour
Nous rend luy-mesures ses oracles,
Faict encore voir â la Cour,
Tous les jours de nouveaux miracles.
y Il ravit les coeurs et ]es yeux,
II se faict admirer des Dieux,
Et donne de l'amour aux Anges
Mais parmy tant d'effets divers,
En a-t'il faict de plus estranges

Io Que m'avoirfaict faire des Vers=?
~DITIGN$ : R¢C. de z6zry, p. 190 (voir dans notre t. I, p, xvnl et Thèse, p. 6q1 ; la pièce aété supprimée dans les Rec. r63o et z638). — Bles z7> ²⁸, 3⁰> 3z, 35 P, L, G, P• Iry; 35 M, P• Iz (elle manque dans 25, z6, z6 G, 35 R, édition copiée sur 25).
Br., t. II, p. Ig ; Coust., t. II, p. Ig ;Lat., t. 1, p. 13.
Tltre : Rec. 2ry EPIGRAMME IDe Monsieur de Sigongne, Nepveu de, Monsieur~~de Racan. — r. z8, 35 L, G l'amour, (p. erreur), 30 l'a- mour — 3. Rec. 2ry, B¹ea 35 L fait — 6. Rec. 2ry, B¹ea 35 L, G fait ...Dieux (sans p°II) — ry. 2ry, z8 Amour zry, 35 L, G Anges, — 8. Rec. 2q, B¹B⁸ zq, z8 effaits 35 L, G effaicts Rec. zy divers (sans p°°) 3z divers. (p. erreur) les autres BIEe divers, — 9. Rec. zry fait — ro. Rec. 27 fait Rec. zry, B~°a 3g L, G vers. 3z, 35 M Vers. (au lieu de Vers ?, p. erreur) 35 P Vers?
1. NOTICE. — Césaz (Louis) de Beauxoncles, sieur de Sigogne, était le fils de la soeur utérine de Racan, Jacqueline de Vendomois, qui avait épousé en 1599 Antoine de Beauxoncles. Césaz, né vers 1600, a donc environ zg ans. Fr. Lachèvre suppose que Sigogne
50 I2 AUTRE A LUY-MESME
mentionne sa pazenté avec son oncle, Charles-Timoléon de Beaux- oncles, le poète satirique, mort gouverneur de Dieppe, x4 années auparavant, en r61 r, pour se distinguer de son autre oncle de Sigogne, Chazles de Beauxoncles, qui vient de faire représenter â la Cour, le 4 janvier r6z7, un Ballet des Quolibets, a d'une obscénité révol- tante u (Fr. Lachèvre, Recaieils collectifs de Poésies libres et satiriques, p. 98). L'édition colnplète des poésies du poète satirique, l'oncle avoué (que d'oncles et de Beauxoncles!), a été donnée en r9za, â la Librairie des Curieux par MM. Ferd. Fleuret et Louis Perceau, comme rQ¹ volume de la Collection des Satiriques français (F. La- chèvre, ouv. cité, Supplément, r9zz, p. 62). — Le neveu de Racan devait lui adresser une Nouvelle épigramme de louange, cette fois en un sonnet, pour les a Sept Psaumes de la Pénitence n, de 163r, où le poète amateur semble être en progrès. — Mais en x642, il devait poursuivre son oncle en justice, lui réclamant les comptes de la tutelle exercée par sa mère Marguerite de Vendosmois (morte en 16oz). Il mourut en 1643 (voir plus loin), mais sa veuve et le n Maz- chand de Paris u â qui il avait transporté ses droits, poursuivirent la lutte avec plus d'âpreté encore: nous avons retrouvé à la Bibl. Nat. un Factum judiciaire écrit vers x649 par les défenseurs de Racan contre la veuve Sigogne, —singulièrement utile pour la biographie du poète (reproduit dans la Thèse, p. 627-633 ; voir aussi SIGOGNE au Répertoire des noms propres). —Nous venons de retrouver l'acte de décès de Sigogne dans les Registres paroissiaux de la Mairie d'Aubigné-Racan (Sarthe), registre de 164z-x693, z^a partie : « Le e 31 décembre r643 est décédé dans la maison seigneuriale de champ- « mazin messiré Césaz Louys de Beauxoncles; sieur de Sigongne « dont le Corps fut conduit par nous curé soussigné dans l'église a des Cordeliers du Mans et fait ensépulturé dans le coeur (sic) d'icelle c Eglise du costé de l'Evangile le second jour de janvier de l'année u suivante. »
2. a faict, faict faire w. Sigogne se montre le digne neveu de Racan paz cette négligence. —Nous dirions aujourd'hui :que de m'avoir faict faire des Vers.