« Comparés aux individus dans les pays riches, les individus des pays pauvres ont tendance à être plus vulnérables, à avoir des compétences sociales plus faibles et des gouvernements disposant de moins de ressources pour les protéger de l’adversité. Les gouvernements peuvent être conscients de ces problèmes, mais les marchés ne les voient pas. Les marchés peuvent réduire la vulnérabilité, en augmentant la production, la croissance économique et les revenus, mais ils accroissent clairement la vulnérabilité en négligeant les biens publics et l’insécurité humaine dans leur recherche d’efficacité et de profit. […] La mise en garde de Polanyi lorsqu’il écrit La Grande Transformation en 1944, à propos de la destruction sociale résultant de la non-régulation des marchés, demeure d’actualité aujourd’hui encore. »
Programme des Nations Unies pour le Développement, Rapport sur le développement humain, 2014. Pérenniser le progrès humain, New York, juillet 2014, p. 29, 34.
« La créativité institutionnelle de l’homme a été suspendue lorsqu’on a permis au marché de broyer le tissu social pour lui donner l’apparence uniforme et monotone de l’érosion lunaire. Il n’est pas étonnant dans ces conditions que son imagination sociale montre des signes de grande fatigue. Un jour, peut-être sera-t-il devenu incapable de retrouver la souplesse, la richesse et le pouvoir imaginatif de ses attributs primitifs. »
KarlPolanyi,« La mentalité de marché est obsolète », in Essais, Paris, Seuil, [1947] 2008, p. 515.