Bibliographie
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : La Vie de Marianne ou les Aventures de Madame la comtesse de ***
- Pages : CI à CXVIII
- Réimpression de l’édition de : 1990
- Collection : Classiques Jaunes, n° 442
- Série : Littératures francophones
BIBLIOGRAPHIE
Rappelons que la descnption des différentes parties a été faite dans la Chronologie. On ne trouvera donc ici que quelques indications complémentaires. I SUITES APOCRYPHES Voici d'abord un bref résumé de la neuvième et dernière partie apocrjphe citée p. xcv. Vulgaire et licencieuse, elle contient d'abord l'histoire de la religieuse amie de Marianne. Il s'agit de la très banale aventure d'une jeune fille qui est entrée au couvent après avoir été abandonnée par son amant. Ta religieuse qui la raconte en tire la morale suivante : Ha, ma chère Marianne, qu'il est cruel de se voir condam¬ née à vivre dans une retraite forcée, après avoir trop goûté des perfides douceurs du monde ! que mon malheur vous rende sage, écoutez un conseil salutaire, et ne pensez plus à vous consacrer à Dieu dans la religion, si lui-même ne vous a pas donné de l'attrait pour un état si saint et si con¬ solant pour les personnes qu'il y appelle, mais si terrible et si malheureux pour celles qui n'y sont conduites que par dépit ou quelque autre intérêt dont il n'est pas le principe. Ee soir du même jour où Marianne entend cette histoire, M"^*^ de Miran apprend par une lettre de Valville qu'il a contracté un mariage secret avec Varthon. Marianne accepte alors d'épouser l'officier, nommé ici M, de Saillands. Convié à la cérémonie, Valville y est témoin oculaire de l'infidélité de sa propre femme. Il souscrit alors à une cassation de mariage réclamée par Varthon,
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et se retire dans m couvent de Chartreux^. Marianne vit quelques mois en bonne intelligence avec son époux, puis il meurt et elle en a un fils posthume. Elle se retire auprès de de Miran, Un jour, Ualville vient y passer quelques jours. Avec une cruauté invraisemblable, Marianne lui fait espérer une réconciliation, avant de le congédier définitivement, Valville, désespéré, prend Γ habit de Chartreux. Par un religieux de son couvent, Marianne retrouve Γ identité de ses parents, qui ne sont autres que le frère et la belle-sœur de M^^ de Miran ! Elle entre en possession de leur héritage consistant en un château en Bretagne, où elle se retire avec M^^ de Miran. Celle-ci meurt en la laissant son héritière, puisque Valville est mort aux yeux du monde. Et Marianne conclut le récit de sa vie « digne d'envie » en souhai¬ tant que celle de son fils ne soit pas moins heureuse que la sienne. Il est à peine besoin de faire remarquer, non seulement Ρ invrai¬ semblance des événements, mais surtout Γ absurdité des caractères prêtés à Valville, à Varthon et à Marianne elle-même. La douzième partie publiée par Néaulme en iy4J est de valeur supérieure. Le style pastiche parfois asset( habilement celui de Marivaux, mais n^évite pas à d'autres moments la vulgarité. La fin de l'histoire de Tervire est romanesque, Tervire perd sa mère après sa visite che\ sa belle-sœur. Elle est prête à épouser Dursan et s'est retirée dans un couvent en attendant le mariage. Une rivale réussit à persuader à Dursan que Tervire ne l'aime plus, à Tervire qu'il en aime une autre. Ee premier s'en va à l'armée, la seconde prend le voile. Désabusés de leur erreur par des amis, les deux amants se désespérèrent. Tervire, qui sent l'absence d'une vocation réelle, est consolée par l'amie dont il a été question dans la neuvième partie et finit par prendre goût à ses devoirs. Mais elle est bientôt victime des intrigues et cabales d'une communauté, dont elle fait une peinture asse\ forte : Les moindres fautes sont divulguées comme d'énormes scandales, on obscurcit vos plus droites intentions ; un cœur gâté par ce fatal venin ne se ressent plus de l'huma¬ nité : oui, cette passion (la jalousie) inspire toujours les
I. Il semble y avoir ici une réminiscence de L'Histoire de Des Frans et de Silvie, de Robert Chai le.
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moyens de nuire. Tantôt c'est une parole indiscrète qu'on traite de scandaleuse, une faible irrévérence qu'on nomme impiété. Est-on au parloir? on a entendu, publiera-t-on, des conversations tendres et équivoques ; on fait voler ces discours de bouche en bouche ; c'est un secret qu'on vous confie, très persuadé qu'on ne vous le gardera pas (...) insensiblement les supérieures en sont informées, elles se préviennent et s'indisposent contre vous. Vous l'igno¬ rez pendant un certain temps : leurs soupçons, qui ne sont encore que de faibles indices, se fortifient peu à peu ; ensuite on vous tourmente, la plus légère faute est punie avec la dernière rigueur ; alors votre amour-propre s'irrite, votre cœur se révolte, vous criez à l'injustice ; en un mot, vous devenez la martyre de votre tempérament et la vic¬ time des faux préjugés. Dans son cas particulier y la correspondance qu^elle entretient encore avec Dursan est surprise et elle est mise au cachot, d*où elle ne sort qu*à Vavènement d^une nouvelle abbesse. Depuis une quins^aine d'années que ce malheur lui est arrivé, elle en a toujours l'âme remplie d'une « certaine horreur » et seule la présence de Marianne l'a tirée de sa solitude et de sa mélancolie. Si la fin de l'histoire de Tervire n'est pas dénuée d'intérêt, celle de Marianne produit une impression désagréable. M^^ de Miran charge M^^ Dorsin d'aller surprendre Yalville et ^lie Yarthon chev^ M^^ de Kilnare. M'^^ Dorsin s'acquitte de sa tâche et obtient de M'^^ de Kilnare qu'elle interdise sa maison aux jeunes gens. Au moment où Yalville se propose de s'em¬ barquer clandestinement pour Γ Angleterre avec Yarthon, M'^^ de Miran, prévenue par Marianne, le fait enfermer à la Bastille. Il y tombe malade, y reçoit la visite de sa mère et de Marianne, avec laquelle il se réconcilie. Juste avant son mariage avec Valville, et pendant que la pauvre Varthon prend le voile de désespoir, Marianne est reconnue comme la petite-fille du duc de Kilnare, noble écossais parent de de Kilnare. C'est l'occasion pour elle d'une dernière marque de générosité : quoique parvenue maintenant à un état social supérieur à celui de Yalville, elle ne lui retire pas sa parole. Elle n'a pas lieu de s'en repentir et vit heu-
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reuse avec lui, entre de Miran, Dorsin et rojficier, devenu un ami fidèle de prétendant qu'il était. II ÉDITION AUTORISÉE OU CONTREFAÇON Les recueils conservés des éditions les plus anciennes sont très disparates. Tant qu'une étude précise des exemplaires subsistant pour chaque partie η 'aura pas été faite, le statut de certaines éditions, autorisées ou contrefaites restera incertain. Un exemple de ces difficultés est fourni par un exemplaire de la seconde partie conservé à la Bibliothèque Municipale de Dijon, apparemment semblable à un autre exemplaire possédé par M. Bar¬ rai, de Montpellier, au nombre de pages près. L· 'un et l'autre ont la même page de titre et la marque de Prault, ijjq. L'un et l'autre comportent une variante intéressante, p. zq de notre édition : que la défunte avait jugé à propos de lui révéler, au lieu de de Ten instruire, qui est, en effet, incorrect.
III ÉDITIONS DU ROMAN COMPLET Nous citerons seulement quelques éditions présentant un intérêt particulier et qui ne figurent pas au catalogue de la Bibliothèque Nationale : La Vie de Marianne, ou les Avantures de Madame la com¬ tesse de ***, par M. de Marivaux. - La Haye, Jean Néaulme, douze parties en trois ou quatre volumes, en caractères plus petits que les éditions originales. - Années diverses suivant les parties et les exemplaires (de 1/41 à IJ48) - Titres ornés - douze gravures, soit huit de Schley (datées de lyjj ou β 6 pour la première partie, ijp6 pour les quatre suivantes, /7/7 pour la sixième et la septième, de ιγβ 8 pour la huitième), et
111BIBLIOCRAPÎim cv quatre de Fokke (de 1^42 pour les trois dernières parties de Marivaux, sans date pour la douzième partie apocryphep. IV ÉDITIONS DES ŒUNRES DE MAKR^AUX Toute Pauvre de Marivaux est maintenant disponible dans des éditions fidèles, à savoir : 1. Œuvres de Jeunesse, édition établie, présentée et annotée par Frédéric Dkloffrf, avec le concours de Claude Rigault, Bibliothèque de la Pléiade (Paris, Gallimard, 1972), i vol. de I 407 p., contenant : — Les /{ventures de " ou les Effets surprenants de la sympa¬ thie. — Ta ί Titure embourbée. — Pharsamon ou les Folies romanesques. — Te Bilboquet. — Te Télémaque travesti. — L'Homère travesti (livres I-Vl). 2. Théâtre complet, texte établi par Frédéric Df.loffre, avec introduction, chronologie, commentaire, index et glos- sire (Paris, Classiques (iarnier, 1968), 2 vol. La dernière I. C'est cette édition dont nous avons reproduit la page de titre et les illustrations, comme les plus anciennes, h.lles iMit été en eftet gravées au fur et à mesure de l'avancement tie l'ouvrage à partir de la troisième partie et sont reproduites dés i-'^6 dans des exemplaires de Prault, comme on peut le voir dans un volume ap):)artenant à la Bibliothèque de la Sorbonne. Jacob van den Schley, né à Amsterdam vers 1 71 5, fut un élève de B. Picart, lils de Picart le Romain. C'est surtout un portraitiste. 11 illustra notamment les œuvres de Saint-Iivremont (Amsterdam, 1759), de Brantôme (La Haye, 1740), les FJéments de Philosophie de Voltaire (Amsterdam, 17^8), ainsi que Le Paysan parvenu de Marivaux (Francfort-sur-le-Main, 1758, voir notre édition de ce texte, à la librairie Garnier). Simon Fokke, né à Amsterdam de 1721, élève de j. C. Philips, est plutôt un peintre de genre qu'un portraitiste. Ses illustrations de De Vateriandsche Historié de Wagenaar sont très appréciées. Voir sur ces graveurs le Kunstler Lexicon de Becker.
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édition du t. I (1989) a été revue avec la collaboration de Françoise Rubellin. Contient toutes les pièces de théâtre de Marivaux, y compris Mahomet second^ tragédie en prose, dont le texte, inachevé, a été récemment retrouvé par H. Lagrave. 5. Journaux et Œuvres diverses, texte établi par Frédéric Deloffre et Michel Gilot, avec introduction, chronologie, commentaire, bibliographie, glossaire et index (Paris, Clas¬ siques Gamier, 1969). Seconde édition, revue et mise à jour, 1988, I vol., de 832 p. 4. Le Paysan parvenu ou les Mémoires de M**'*', texte établi par Frédéric Deloffre, avec introduction, bibliographie, chronologie, notes et glossaire (Paris, Classiques Gamier, 195 5)· Nouvelle édition, revue et mise à jour avec la collabo¬ ration de Françoise Rubellin (à paraître en 1990). V ÉTATS PRÉSENTS ^ Frédéric Deloffre, «Etat présent des études sur Marivaux» (jusqu'en 1964), L'Information littéraire (1964, 5). Henri Coulet, «Etat présent des études sur Marivaux» (19Ô4-1979), L'Information littéraire (1979, 2). VI BIOGR^HIE Deux ouvrages, limités dans leur objet, apportent des documents intéressants ; Durry (Marie-Jeanne). A propos de Marivaux (Paris, 5.E.D.E.S., i960). Sur La Vie de Marianne, voir p. XVIII, n. i, et p. XXXVI, n. 4.
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Bonaccorso (Giovanni), G// am/ difficili di Marivaux (Mes¬ sine, 1964). Voir aussi Touvrage de Michel Gilot cité notamment p. 1264-1 271. VII ÉTUDES GÉNÉRALES La Porte (abbé Joseph de). «Préface de l'Editeur sur la vie et les ouvrages de l'auteur», en tète de l'édition des Œuvres de Marivaux de 1765 et des Œuvres complètes de 1781. Source, peu sûre, de la «tradition» concernant Marivaux. Eesbros de la Kersane. L'Esprit de Marivaux (Paris, Veuve Pierres, 1769). Extraits de l'œuvre, précédés d'un portrait de Marivaux mettant en valeur sa bonté et sa sensibilité. Deux lettres de Marivaux. D'Alembert. Eloge de Marivaux, dans les Œuvres (Paris, Belin, 1821-1822), t. III, p. 577-601. Étude bien informée. Jugements objectifs pour l'époque. Sainte-Beuve. Lundis, 13 et 20 janvier 1854. Assez favorable au théâtre ; ne voit pas l'originalité des romans. Fleury (Jean), Marivaux et le marivaudage (Paris, Pion, 1881). Exhume le premier la «Douzième partie» de Mme Riccoboni. Larroumet (Gustave). Marivaux, sa vie et son œuvre (Paris, Hachette, 1882). Ouvrage toujours indispensable, d'un maniement difficile, faute de table alphabétique. Brunetière (Ferdinand). Etudes critiques (Paris, Hachette). Sur Marivaux, voir la Troisième série, passage écrit en 1884. Sérieuse tentative pour juger Marivaux d'après l'état des genres littéraires de l'époque. Conclusions timides.
114BIBLIOGRAPHIE
Faguht (Emile). Dix-huitième siècle (Paris, J.ecènc, 1890). Critique impressionniste, parfois suggestive, plus souvent, dans le cas de Marivaux, d'une ignorance et d'une prétention redoutables. Roy (Claude). Lire Marivaux (Paris, Éditions du Seuil, 1947). Introduction désinvolte, brillante, à la lecture de Marivaux. Arland (Marcel). Marivaux (N.R.F., Paris, Gallimard, 1950). Recueil des introductions aux ouvrages recueillis dans l'édition de la Bibliothèque de la Pléiade, très supérieures à l'édition elle- même, faite d'après le texte détestable de Duviquet (182J- ι8β ο). Faqre (Jean). .Article « Niarivaux» dans Vllistoire des Littéra¬ tures (Bibliothèque de la Pléiade, Paris, Gallimard, 1958), t. ΠΙ, p. 677-69^. Textes composés initialement pour une édition, non réalisée, de l'œuvre de Marivaux. Excellente synthèse, surtout pour les œuvres les plus connues {théâtre et romans). CiAZAGNE (Paul). Marivaux par lui-même (Paris, Editions du Seuil, 1954). Mettait en valeur la « sensualité ν de Marivaux, thème exploité ensuite jusqu'à la nausée par quelques metteurs en scène (Plan- chon, Chéreau...). Grkenp: (II. G. 11.) Marivaux (Toronto of Lmiversity l^ress, 1965). Première étude générale de Marivaux en anglais. Ouvrage bien informé, prenant notamment en compte les œuvres de jeunesse. Maac (Oscar Α.). Marivaux (Twavne Publishers, New York, ■^73)· Etude précise, des vues fines, notamment sur la pensée «philo¬ sophique » Marivaux. Goulet (Henri) et Gilot (Michel). Marivaux, un humanisme expérimental (Paris, Larousse, 1973).
115BIBLIOGRAPHIE cix Le titre dit le propos des auteurs de retrouver^ à travers la diversité des œuvres, le centre vivant de la réflexion de Marivaux. L'ouvrage, d'une consultation malheureusement difficile (le plan apparaît mal et les titres et sous-titres ne l'éclairent guère), est plein de remarques justes (avec un éclairage «social» un peu appuje), qui ressortent de citations excellemment choisies. Bonhôte (Nicolas). Marivaux ou les machines de l'opéra (Paris, L'Age d'Homme, 1974). Critique inspirée de L. Goldmann, sans contact avec la réalité.
VIII POÎNLS DE VUE • Problèmes d'expression Deloffre (Frédéric). Marivaux et le marivaudage. Etude de langue et de style (Paris, Les Belles J.ettrcs, 1955); seconde édition, revue et corrigée (Paris, A. Colin, 1967). — «Marivaux grammairien». Cahiers de l'Association inter¬ nationale des Etudes françaises (1975, p. 109-125). • Forme et signification ^ Poulet (Georges). Etudes sur le temps humain, t. Il, La Dis¬ tance intérieure (Pans, Pion, 1952), p. 1-34. Voir p. LUI ; cf. la réponse de Leo Spitzer, p. CXVI. Meister (Anna). Z//r Elntwicklung Marivaux (Thèse de Zurich, Bern, Franche Vcrlag, 1955). Prolonge les recherches de G. Poulet. Rousset (Jean). «Marivaux et la structure du double registre », Studi Francesi (195 7), p. 58-68 ; repris dans Forme et signification Q. Corti, 1962), p. 45-64. — «L'emploi de la première personne chez Chaslcs
116BIBLIOGRAPHIE
[Challe] et Marivaux», Cahiers de l'Association internationale des Etudes françaises (1967). — Narcisse romancier - Essai sur la première personne dans le roman (Paris, Corti, 1973). Trois études fécondes en suggestions souvent reprises depuis. Mûhlemann (Suzanne). Ombres et lumières dans l'œuvre de Marivaux (Berne, 1970). Considère le « multimofpbisme» (roman, théâtre, essais...) de l'œuvre de Marivaux comme «la synthèse d'un monde en évolu¬ tion ». • Thèmes et idées Trahard (Pierre). Les maîtres de la sensibilité française au xvné siècle (Paris, Boivin, 1951-1933). Sur Marivaux, t. 1, p. 29-88. Jamieson (Ruth Κ.). Marivaux, a Study in Sensibility (Thèse de rUnivcrsité Columbia, New York, 1941. rééd. 1969). Luthy (Kathi). I^es femmes dans l'œuvre de Marivaux (thèse de Berne, Bienne, 1945). Friedrichs (F. Α.). Untersuchungen zur Handlungs- und Vor- gangs-Motivik im VCerke Manvaux' (Ideidclberg, 1965). Recherches sur les motifs dynamiques {rivalités...) et statiques (miroir...) dans l'œuvre de Manvaux. Gilot (Michel). « Les jeux de la conscience et du temps dans Fœuvre de Marivaux», Revue des Sciences humaines (1968), p. 369-589. Guedj (Α.). «La révision des valeurs sociales dans l'œuvre de Marivaux», La révision des valeurs sociales dans la littérature européenne à la lumière des idées de la Révolution française (Annales littéraires de l'Université de Besançon, CÏX, Les Belles Lettres, 1970), p. 11-43.
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he projet d'examiner des œuvres «à la lumière» d'idées très postérieures relève de l'esprit d'une époque (1^68). Pour A. Guedj, Marivaux est «à la fois un sociologue lucide, et, hélas (sic!), un moraliste». Matucci (Mario). «Sentiment et sensibilité clans l'œuvre romanesque cie Marivaux». Gabiers de l'Association inter¬ nationale des fjudes françaises, XXV (1975). Kars (Hencirik). Geportrait chez Marivaux. Etude d'un type du segment textuel. Aspects métadiscursifs, défwitionnels, formels (Amsterdam, 1981). Reprend une idée de F. C. Baldwin, «Marivaux's place in the development of Character Portrayal » {P.M.E.A., XX, 19 I 2). E'ouvrage vaut mieux que le style du titre ne le ferait craindre. Trapnlli. (William 11.). Eavesdropping in Marivaux (Droz, Genève, 1987). Propos et scènes surpris par le témoin caché. i^oK (George). Ihe Rococo and FJghteenth-Century French Lite¬ rature. Λ Study through Marivaux's Theater (Peter Lang, New York, Bern, Frankfurt am Main; Paris, 1987). Caractérisation fine et prudente de l'esthétique marivaudietine.
Quoique faisant, comme la précédente, une place prépondérante aux genres autres que le roman, quelques études éclairent pourtant la façon dont Marivaux traite celui-ci. Tels sont : Gilot (Michel). Les journaux de Marivaux. Itinéraire moral et accomplissement esthétique (Thèse de Paris-Sorbonne, 1974, Service de reproduction de Lille III), 2 vol. de 872 et 560 p. à numérotation continue. Ouvrage remarquablement documenté. Excellente bibliographie critique.
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Et pour le théâtre : Brady (Valentini Papadopoulou). Love in the Theatre of Mari¬ vaux (Droz, Genève, 1970). Πχαη/en attentif des points de vue critiques antérieurs. Conclu¬ sions fines et justes. Lagrave (Henri). Marivaux et sa fortune littéraire (Éditions Ducros, 1970). De:svignes (Lucette), Marivaux et Γ Angleterre (Paris, 1970). Propose de nombreux rapprochements avec la littérature anglaise. Rosso (Corrado). Il Serpente e la Sirena (Edizione Scientifiche Italiane, Naples, 1972). P. 253-252, «Paura in Arcadia». Très fine étude des rapports entre amour et amour-propre. Eac:ant (Jacques). Marivaux en Allemagne : reflets de son théâtre dans le miroir allemand (Paris, Klincksieck, 1974). On regrette que le t. II de cet ouvrage de fond n'ait pas paru ; on trouvera un résumé de Tensemble dans L'Information littéraire {•972, ;)■ Di':GUY (Michel). La machine matrimoniale ou Marivaux (Paris, Gallimard, 1982). iT Journal de lectures » sur le théâtre ; relève avec intelligence, dans un style inutilement agaçant, la passion de dire le vrai» de Marivaux.
IX LH ROMAN A L'ÉPOQUE DE MARIE AUX May (Cicorgcs). Le Dilemme du roman au xviiT siècle (Yale University Press, New Haven, et P.U.F., Paris, 1963). «Non pas une histoire du roman, mais une étude des conditions historiques auxquelles le roman a été soumis. » Le but fixé a été pleinement atteint.
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Mylne (Vivienne). The Eighteenth-Centurj Erench lAoveL Tech¬ niques of Illusion (Manchester UniversiU' Press, 1965). Hoit dans le ton de Fauteur et la vérité du langage des personnages la clé du «réalisme» de La Vie de Marianne et du Paysan parvenu. \riLLER (Norbert). Der empfindsame Erzahler. Untersuchungen an Romananfangen des 18. jahrhunderts (Cari Hanser Verlag, Munchen, 1968). Le narrateur setisible. » L'ouvrage permet de situer Marivaux dans une perspective européenne. Stewart (Philip). Imitation and Illusion in the Trench Memoir- Novel, ijoo-ij^o. The Art of Make-Believe (Yale Univer¬ sity Press, New Haven and London, 1969). Accorde à La Vie de Marianne une place importante, notam¬ ment dans les chapitres «Editor and Narrator», « The Narra¬ tor's Perspective» et «About the Characters ». Showalter (English - Jr). The Evolution of the Trench Novel (1641-1JS2) (Princeton University Press, 197a). L'étude de Marivaux prend significativement place dans le cha¬ pitre «Individual against Society». Demoris (René). Le Roman à la première personne du classicisme aux Lumières (Paris, A. Colin, 1975). Etude très attentive, notamment des Illustres Françaises, qui ouvrent la voie à Marivaux et Prévost. Barguillet (Françoise). Le Roman au xvnf siècle (Paris, P.U.F., 1981). Etranges lacunes (ignore Les Illustres Françaises) et erreurs (date la première édition du Télémaque de ly ly). Nues hâtives sur Marivaux. Gevrey (Françoise). L'Illusion et ses procédés. De la Princesse de Clèves aux Illustres Trançaises (Paris, José Corti, 1988). Etude très solide, fournissant un excellent « état de la question romanesque » au moment où Marivaux se met à écrire des romans.
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X LES ROMANS DE MARIVAUX Deloffre (Frédéric). «De Marianne à Jacob : les deux sexes du roman che2 Marivaux», L'Information littéraire (1959), p. 185-192. Matucci (Mario), L'Opéra narrativa di Marivaux (Napoli, Pironti e Figli, 1962). L'auteur fait judicieusement porter l'étude sur toutes les œuvres narratives^ romans et essais, ce qui fait ressortir la manière de Marivaux narrateur. Miller (Norbert). Pierre Carlet de Marivaux : Das Leben der Marianne, Der Bauer im Gliick (Hanser Verlag, Miinchen, 1968). Un appendice à cette double traduction en allemand,p. comporte une introduction à chacun des deux romans et une très solide étude d'ensemble sur Marivaux. Trapnell (William H.) «Marivaux's Unfinished Narra¬ tives», French Studies (1970), p. 257-255. L'inachèvement chez Marivaux serait délibéré et interviendrait une fois que l'essentiel a été dit. Bonaccorso (Giovanni). « Considerazioni sul metodo del Marivaux nella creazione romanesca», Umanita e Stona, Scntti in onore di A. Attisa?ii (1970), p. 1-27. Rosbottom (Ronald C.). Marivaux's Novels. Theme and Func¬ tion in Early Eighteenth-Century Narrative (Fairleigh Dickinson University Press, 1975). Le ton « séneux-comique » de Marivaux ouvre la voie à Diderot, Rousseau, Sade et Stendhal. CouLET (Henri). Marivaux romancier. Etude sur l'espnt et le cœur dans les romans de Marivaux (Paris, A Colin, 1975).
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Remarquable étude, d'une importance égale, pour les romans, à celle de Michel Gilot pour les journaux et essais. Kramer (Roswitha), Marivaux's Romane in Deutschland (Hei¬ delberg, Karl Winter, Universitâtsverlag, 1976). «Contribution à la 'Péception" du roman français en Allemagne au xvuf siècle. » Matt (Michèle). «Espace, décor et temps dans les romans de Marivaux», Studi Francesi, n'^ 58 (1976), p. 21-39. L'étude du «temps» est la plus instructive. «L'intrigue et les voix narratives dans les romans de — Marivaux», Romanische Forschungen (1977), L p. 18-56. Marivaux passe de la «multiplicité des voix narratives» au «double registre». Fabre (Jean). «Intention et structure dans les romans de Marivaux», Idées sur le roman (Paris, Klincksieck, 1979), p. 8 1-99. Texte important, souvent exploité par d'autres ensuite. Bonfils (Catherine). Le personnage dans les romans de la matu¬ rité de Marivaux. Thèse de IIP' Cycle de l'Université de ~ Paris-Sorbonne, 1982, inédit. CouLET (Henri). « L'inachèvement dans les récits de Mari¬ vaux », Sa^i e Ricerche di Letteratura Francese, ΧΧΠ (1983), p. 29-46. Serm.\in (Jean-Paul). «Rhétorique et roman au xviiL siècle. L'exemple de Proust et de Marivaux». Studies on Yoltaire and the Eighteenth Century (198^), 16 3 p. XI SUR «LA VIE DE MARIANNE» Hughes (Helen S.). «Translations of the Vie de Marianne and
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their Relations to Contemporary English Fiction», Modem Philology (1917), p. 491 et suivantes. Etablit Inexistence de trois versions au moins parmi les traductions anglaises de La Vie de Marianne au xviif siècle. Celle de Mary Mitchell Collyur a été rééditée avec une introduction critique par William H. Me Burxey et Michael F. Shugrue {Southern Ilinois University Press, ip6j) sous le titre The Virtuous Orphan or the Life of Marianne, Countesse of ***. Diaprés Oscar A. Haac {compte rendu de Fouvrage précédent dans L'Esprit Créateur, numéro «Pierre de Mari¬ vaux»), la meilleure traduction du roman est celle que publia Davis, F éditeur de Kichardson, qui s'en inspira. Spitzer (Leo). « A propos de La Yie de Marianne, lettre à M. Georges Poulet», The Romanic Review (1935), p. 102- I 26. Article repris dans Etudes de Style {Gallimard, i^jo), et en allemand dans Texterklàrungen, Aufsàtze zur europâischen Lkerâtur {Cari Manser, Munchen, 1^6^), p. iij-iqy Voir p. LIII-LTV. HoffmAxNN (Paul). «Marianne ou la fierté d'être femme», Bulletin de la Faculté des Lettres de Strasbourg. XLI (avril 19^3), p- 593-398· Brooks (Peter) The Novel of Worldliness. Crébillon, Marivaux, Laclos, Stendhal (Princeton University Press, 1969). Dans le chapitre «Marianne in the world », p. 94-14 j. Fauteur fait de Fhistoire de Marianne celle d'une initiation à la mondanité {« worldliness »). Lotringer (Sylvère). «Le roman impossible», Poétique (1970), o" 3, p. 297-321. Ce seraient, si l'on comprend bien la pensée de Fauteur à travers un style obscur, les obstacles sociaux qui rendraient le roman impossible. JuGAN (Annick). Les variations du récit dans «La Vie de Mananne» de Marivaux (Paris, Klincksieck, 1978).
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« λ/ariations» est à prendre au sens musical, voir p. XLI^IL Brady (Patrick). «Rococo style in the Novel La l^ie de Marianne », Studi Francesi, LVI, 1975, p. 225-243. Gilot (Michel). Éditeur de La Vie de Marianne (Paris, GF, 1978). Approche «existentielle», plus proche pourtant de la conception de Leo Spitzer que de celle de G. Poulet. Texte repris de notre édition aux Classiques Gamier. Genette (Gérard). « Les continuations de Marianne et de ^ Jacob », Palimpsestes (Paris, Ed. du Seuil, 198 1 ), p. 185-191. Rousset (Jean). Leurs jeux se rencontrèrent (Paris, Corti, 1981). Voir le chapitre «L'échange divisé : La Vie de Marianne», p. 11J-121. Brady (Patrick). «Structuralist Perspectives in Criticism of Fiction. Fssavs on Manon Lescaut and La Vie de V Marianne», Europàische Hochschulschnflen, XVIII, 16 (1985). Ansalone (Maria Rosaria). Una Donna, una vita, un romanzo. Saggio su «La Vie de Marianne» di Marivaux (Schena Editore, 1985). Intéressante étude des aspects formels de La Vie de Marianne et de son esthétique théâtrale ; analyse des fonctions des personnages et de la succession des événements. Gaudry-Hudson (Christine Marie Marcelle). A la recherche d'un discours féminin dans La Vie de Marianne de Marivaux. Thèse de P. H. D. de l'Université de Caroline du Nord à Chapel Hill (1986). Résumé dans Dissertations Abstracts, XLVIII (19sj- 19S8). Therrien (Madeleine). «La problématique de la féminité dans La Vie de Marianne.» Studi Francesi, XI, i (1987), p. 51-61.
124BIBLIOGRAPHIE
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- Thème CLIL : 3436 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques
- ISBN : 978-2-8124-1519-7
- EAN : 9782812415197
- ISSN : 2417-6400
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-1519-7.p.0107
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 08/04/2014
- Langue : Français