Résumés
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : La Brièveté
- Pages : 273 à 276
- Revue : La Revue des lettres modernes
- Série : Jules Barbey d'Aurevilly, n° 21
Résumés
Mathilde Bertrand, « “Dans la circonférence d’une médaille ou le tour d’une bague”, Barbey d’Aurevilly et la brièveté ou “l’intensité de l’effet” »
Barbey esquisse dans sa critique une théorie éparse et paradoxale de la brièveté, qu’il illustre et met en pratique lui-même dans son œuvre de moraliste, de poète et de romancier. À côté de ses romans où périt (magnifiquement) la grande épopée, Barbey a laissé des nouvelles dont la brièveté suggestive fait la puissance et la modernité, tout en obéissant à quelques axiomes formulés par les moralistes classiques.
Frédéric Calas, « Ensorcèlements expolitoires. Les dessous du style aurevillien dans Les Diaboliques »
Cette contribution s’intéresse aux modalités textuelles de la tension entre brevitas et copia, qui se fait jour dans les choix d’écriture de Barbey d’Aurevilly où la brevitas n’est qu’une illusion de brièveté, une copia en puissance. Quels sont les mécanismes textuels qui réalisent ce tour de force ? L’étude examine deux d’entre eux : l’un local, concerne l’emploi du connecteur et l’autre se développe dans le système anaphorique chargé d’assurer la cohésion et la cohérence textuelle des récits.
Pascale Auraix-Jonchière, « Jules Barbey d’Aurevilly et l’esthétique du fragmentaire »
La première et la dernière des nouvelles des Diaboliques (dans l’ordre de l’écriture) fonctionnent comme un miroir de concentration de la poétique de la brièveté qui marque fortement ces textes. On interrogera ici la dimension idéologique, esthétique et métaphysique de ce choix.
274Vigor Caillet, « “Une Licorne copulant avec les nuées”. Éloge de la forme brève dans les Lettres à Trebutien de Barbey d’Aurevilly »
Les Lettres à Trebutien constituent un lieu privilégié où se conduit une réflexion sur les formes brèves. La lettre, par sa forme, y devient elle-même un lieu d’expérimentation : les genres intercalaires s’y mêlent en solution de continuité, en relation explicite la mélancolie constitutive de l’écrivain.
Alice De Georges-Métral, « Tableaux aurevilliens. La brièveté descriptive comme expansion narrative »
Le présent article s’intéresse à la structure picturale des descriptions romanesques et aux modalités selon lesquelles elles dessinent dans l’espace du texte un cadre qui circonscrit l’objet dépeint. L’effet de concentration de la description-tableau est à son tour interrogée. On voit de quelle façon les descriptions aurevilliennes présentent le paradoxe d’une composition picturale où foisonnent les détails mais dont l’intention est de désigner un élément intangible.
Élise Sorel, « La définition chez Barbey comme exercice et représentation du pouvoir »
C’est sur le terrain pragmatique que nous tenterons d’expliquer le goût de Barbey d’Aurevilly pour les tournures définitionnelles, en ce qu’elles lui permettent d’affirmer un pouvoir à la fois sur l’objet décrit et sur le public. Pour ce faire, cet article étudie les diverses stratégies par lesquelles l’auteur cherche à imposer ses définitions, avant d’interroger la nature de la domination exercée sur le lecteur.
Maud Schmitt, « Brièveté et apologétique. De la nouvelle au roman »
Confiant à ses fictions une mission apologétique, Barbey s’inscrit dans une tradition rhétorique, celle de l’exemplum, qui tire parti des ressources figuratives et pragmatiques du récit pour convaincre un auditoire et qui se définit par la brièveté, condition de possibilité de son efficacité. Cet article examinera la pertinence du couple brièveté/exemplarité dans les fictions, avant d’envisager le parti apologétique que tire Barbey d’une acception concurrente de la brevitas.
275Céline Bricault, « “Fortiter”, poétique d’une épigraphe brève dans Les Diaboliques de Barbey d’Aurevilly »
Barbey d’Aurevilly recourt, pour « La vengeance d’une femme » à une courte et mystérieuse épigraphe latine : Fortiter. La paradoxale polysémie de ce seul terme latin forme un programme narratif, moral et esthétique, que la nouvelle reproduit en jouant de l’ambivalence scripturale ainsi instaurée.
Gérard Peylet, « L’effroi, expérience de l’abîme et de la nuit dans Les Diaboliques »
Il s’agit d’aborder l’effet de la brièveté en s’intéressant à un moment très bref, entouré de silence et d’effroi, dans Les Diaboliques : l’effet de choc que subissent les personnages masculins. Moment bref entouré de silence car ces personnages masculins vivent à ce moment ultime l’expérience de l’abîme et de la nuit. Homme médusé, écriture de l’effet de choc : comment dire (brièvement) l’ultime.
Émilie Sermadiras, « “Nous sommes condamnés !”. Sacrifice et expiation dans Un prêtre marié et Une histoire sans nom »
L’article se propose d’étudier les mécanismes de l’expiation et du rachat, tels qu’ils se déploient dans Une histoire sans nom et Un prêtre marié. Il s’agit d’interroger les enjeux éthiques et métaphysiques d’une poétique de la douleur, en exploitant les structures du sacrifice, qui dans les romans infléchissent et subvertissent l’exégèse chrétienne de la souffrance. Le vacillement des repères transcendants qui en découle opacifie le parcours sacrificiel et assigne à la rédemption un statut problématique.
Pascal Noir, « Une lecture herméneutique du “Bonheur dans le crime” »
S’appuyant sur la fragmentation du texte balzacien en segments ou lexies, Barthes met lumière le code herméneutique qui consiste à distinguer des termes et formes grâce auxquels une énigme « […] se centre, se pose, se formule, puis se retarde et enfin se dévoile ». De l’articulation à la question, de la réponse aux accidents préparant ou suspendant cette réponse, cet article révèle les procédés de Barbey qui énonce l’énigme et amène à son décryptage.
276Reto Zöllner, « Barbey d’Aurevilly et la littérature allemande. Une relation polémique »
L’attitude critique envers l’Allemagne touche chez Barbey d’Aurevilly aux systèmes et convictions profonds, surtout à la haine du protestantisme et au refus de la philosophie métaphysico-systématique. Il accuse l’influence de Mme de Staël, la stérilité de la littérature allemande, son désintérêt pour la nature humaine en faveur de la vaine spéculation métaphysique, l’érudition âpre et froide. Barbey déplore que l’Allemagne soit devenue la nation de référence culturelle et ait supplanté la littérature anglaise.
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN : 978-2-8124-5025-9
- EAN : 9782812450259
- ISSN : 0035-2136
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-5025-9.p.0273
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 02/03/2017
- Périodicité : Mensuelle
- Langue : Français