Glossaire des termes du cinéma
- Publication type: Book chapter
- Book: L’Œil cinématographique de Proust
- Pages: 683 to 685
- Collection: Proustian Library, n° 15
GLOSSAIRE DES TERMES DU CINÉMA
Les définitions sont celles (modifiées, raccourcies ou augmentées) des deux ouvrages suivants : Marie-Thérèse Journot, Le Vocabulaire du cinéma, Paris, Armand Colin, coll. « 128 », 2006, 125 p. ; André Roy, Dictionnaire général du cinéma. Du cinématographe à Internet : arts, technique, industrie, Québec, Fides, 2007, 517 p.
Cadre : le cadre délimite la surface matérielle de l’image, un espace plat, bidimensionnel, qu’il ne faut pas confondre avec le champ, espace de la représentation (qui donne l’illusion d’être en profondeur, tridimensionnel, dans une image figurative) contenu dans le cadre.
Cadrer : composer un cadre. Mettre en place tous les éléments qui apparaîtront ou non dans le cadre.
Champ : espace parcouru par la caméra et délimité par le cadre.
Champ-contrechamp : alternance de deux champs diamétralement opposés. Le champ-contrechamp est généralement utilisé dans un dialogue lorsque la caméra prend la place de l’interprète qui ne parle pas.
Contrechamp : figure de découpage qui fait succéder au champ le champ spatialement opposé. Le montage en champ-contrechamp est souvent utilisé pour filmer une conversation : nous voyons successivement de face un interlocuteur, puis l’autre. Traditionnellement, la caméra ne doit pas franchir la ligne imaginaire qui réunit les personnages, pour que les regards donnent l’impression de se croiser.
Découpage : cahier dans lequel l’action du film est découpée en plans et en séquences.
Échelle des plans : importance spatiale assurée à un objet dans le plan par rapport à la distance réelle ou apparente entre cet objet et la caméra. L’échelle des plans correspond à la grosseur des plans. Par rapport au décor, on la caractérise par le plan général, le plan d’ensemble et de semi-ensemble ; par rapport à un ou plusieurs personnages, par le plan moyen, le plan américain, le plan rapproché, le gros plan et le très gros plan.
Faux raccord : le faux raccord est un raccord mal conçu ou mal réalisé. Mais il peut aussi être produit délibérément et participer ainsi d’une esthétique qui rompt avec la logique de transparence à l’œuvre dans la conception du raccord.
Focale : abréviation de distance focale, le terme désigne la distance qui sépare le foyer du centre optique de l’objectif, le diaphragme. Le choix de la distance focale détermine l’angle de vue du champ : plus la focale est longue, plus l’angle de champ est étroit, plus elle est courte, plus il est large. Les très longues focales sont appelées téléobjectifs, les très courtes sont des grands-angulaires, ou objectifs
grands-angles. Un objectif à moyenne focale (ou focale normale) offre une image proche de la vision humaine. Le zoom est un objectif à focale variable.
Fondu : trucage conduisant à l’apparition ou à la disparition progressive de l’image. Il assure généralement la transition entre deux scènes.
Fondu au blanc : image devenant progressivement blanche. Le fondu au blanc est rarement employé.
Fondu au noir : image devenant progressivement noire. Le fondu au noir est très souvent employé.
Fondu enchaîné : image disparaissant progressivement dans une autre image, laquelle apparaîtra progressivement à l’écran.
Grand-angle ou grand-angulaire : objectif à courte focale et grande ouverture angulaire qui permet de visualiser un champ très large.
Gros plan : plan cadrant un visage, une partie du corps d’un personnage ou d’un objet. En rapprochant le sujet de l’objet, le gros plan force l’attention du spectateur, attire son regard sur l’attitude, l’émotion ou la réaction du personnage.
Hors-cadre : le hors-cadre est la partie du support qui s’étend matériellement autour de l’image : encadrement du tableau, mur, bords de la page ou de l’écran. Contrairement au hors-champ, le hors-cadre ne fait pas partie de la diégèse.
Hors-champ : le hors-champ est l’espace imaginaire en trois dimensions suggéré et caché par le cadre. Entre l’espace visible et cet espace non visible, notre esprit perçoit une continuité grâce à des données visuelles – morcellement des corps et des objets, entrées et sorties de champ, regards –, des données sonores : les sons dont l’origine est extérieure à l’image (off), et des données narratives : le hors-champ est cet espace où disparaissent les personnages et où, dans notre imagination, ils continuent à vivre.
Montage : opération d’assemblage de divers éléments visuels et sonores du film. Le montage est la synthèse des éléments visuels et sonores du film. Le montage est la phase finale de la fabrication du film, car il en donne le sens.
Montage alterné : cette forme de montage alterne les plans de deux ou plusieurs séquences mettant en scène des actions qui se passent simultanément dans des lieux différents. On peut ainsi montrer tour à tour des poursuivants et des poursuivis qui évoluent dans des espaces assez proches sans appartenir toutefois au même champ.
Montage parallèle : à la différence du montage alterné, le montage parallèle alterne des séries d’images qui n’ont entre elles aucune relation de simultanéité. Discursif et non narratif, il est utilisé à des fins souvent rhétoriques de symbolisation, pour créer des effets de comparaison ou de contraste.
Panoramique : mouvement de caméra obtenu par la rotation de l’appareil sur son axe. Le panoramique balaie le paysage et suit les personnages ou les objets mobiles. Le panoramique horizontal balaie l’espace de droite à gauche ou de gauche à droite, le panoramique vertical le déploie de haut en bas ou de bas en haut.
Photogramme : au cinéma, le photogramme est une image isolée d’une série photographique enregistrée sur la pellicule. Le film défile à la vitesse de vingt-quatre photogrammes par seconde. On utilise également ce terme quand on reproduit sur papier (ou sur un autre support) une image du film.
Plan : suite continue d’images devant la caméra au cours d’une prise. Une prise représente un plan. Le montage est l’assemblage des plans.
Plan fixe : prise de vues effectuée avec une caméra immobile.
Plan-séquence : plan assez long qui possède une unité narrative équivalente à une séquence.
Profondeur de champ : ce terme technique désigne la portion d’espace dans laquelle l’image est nette. Il ne faut pas le confondre avec la profondeur de l’espace représenté. Un espace profond peut être photographié avec peu de profondeur de champ : il peut devenir flou dès le second plan et on ne distinguera pas les détails de l’image. Une grande profondeur de champ est obtenue par l’utilisation de courtes focales et la fermeture du diaphragme (ou par trucage).
Scène : suite de plans constituant un fragment du film. L’ensemble des plans forme une unité narrative possédant un sens propre.
Séquence : suite de scènes se déroulant généralement dans des lieux différents et constituant un sous-ensemble narratif dans le film. On la confond souvent avec la scène.
Travelling : le travelling constitue un déplacement dans l’espace de l’appareil de prise de vues. Il peut être réalisé avec des moyens extrêmement divers, du chariot sur rails à la voiture ou à la caméra portée. Le travelling peut se déplacer vers l’avant, vers l’arrière, latéralement, de haut en bas ou de bas en haut, ou circulairement ; il peut accompagner un personnage dans un déplacement (travelling d’accompagnement), ou être associé à un panoramique (pano-travelling).
- CLIL theme: 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN: 978-2-8124-4932-1
- EAN: 9782812449321
- ISSN: 2258-9058
- DOI: 10.15122/isbn.978-2-8124-4932-1.p.0683
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 04-14-2016
- Language: French