Résumés
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : L’Autotraduction littéraire. Perspectives théoriques
- Pages : 255 à 257
- Collection : Rencontres, n° 154
- Série : Théorie littéraire, n° 5
Résumés
Christian Lagarde, « L’autotraduction, exercice contraint ? Entre sociolinguistique et sociologie de la littérature »
S’agissant d’autotraduction, on a souvent en tête le cas d’un écrivain maniant deux langues de statut similaire ; or ce présupposé est loin d’être toujours vérifié. La diglossie se voit ainsi textualisée, un pont s’établissant entre sociolinguistique et sociologie de la littérature. De la même façon que, pour l’auteur de langue minorée, et les membres de son groupe ethnolinguistique, le bilinguisme n’est pas un choix, l’autotraduction se présente la plupart du temps à l’auteur bilingue comme une contrainte.
Rainier Grutman, « L’autotraduction, de la galerie de portraits à la galaxie des langues »
Plutôt que de les cantonner dans le rôle en quelque sorte honorifique d’exceptions géniales, cet article préfère envisager les autotraducteurs comme des agents interculturels qui renégocient chacun à sa façon le rapport entre leurs langues d’écriture, tout en sachant que cette négociation ne peut faire abstraction de la hiérarchisation inhérente, non seulement aux diverses situations locales de contact linguistique mais également à la logique gravitationnelle de la galaxie géopolitique des langues.
Paola Puccini, « La prise en compte du Sujet. Une approche anthropologique de l’autotraduction »
L’autotraduction apparaît comme un parcours individuel où l’auteur compose avec ses différences. En considérant l’autotraduction comme l’une des formes de représentation de l’altérité intime, nous nous demandons si les catégories anthropologiques sont applicables à la situation de l’autotraducteur. Le mouvement d’une langue à l’autre cache en réalité le passage entre des lieux et des non-lieux.
Eva Gentes, « “… et ainsi j’ai décidé de me traduire”. Les moments déclencheurs dans la vie littéraire des autotraducteurs »
La première expérience d’autotraduction constitue un moment clé dans le parcours littéraire d’un écrivain bilingue. Le premier objectif de cet article est donc d’identifier les moments déclencheurs : comment et dans quelles circonstances devient-on autotraducteur ? Nous examinerons le profil de quatorze écrivains contemporains (vivants) qui ont partagé leur première expérience d’autotraduction, soit en entrevue, soit dans un témoignage publié.
Xosé Manuel Dasilva, « L’opacité de l’autotraduction entre langues asymétriques »
Cet article aborde le cas de l’autotraduction opaque, soit une traduction autographe ne comportant aucune mention du fait que le texte a été écrit dans une autre langue. Le contraire serait une autotraduction transparente, qui ne cache pas l’existence de cet autre texte. Les spécificités de cette opacité sont examinées dans un corpus d’autotraductions faites à partir d’une culture périphérique vers une culture centrale, afin de déterminer si la non visibilité de l’autotraducteur dépend d’une stratégie préméditée.
Alessandra Ferraro, « “Traduit par l’auteur”. Sur le pacte autotraductif »
Après avoir défini la notion de pacte autotraductif sur le modèle proposé par Philippe Lejeune pour le pacte autobiographique, cet article examine le système paratextuel d’un large corpus contemporain d’écrivains (Ungaretti, Marinetti, De Chirico, Savinio, Kundera, Istrati, Duranti, D’Alfonso entre autres). Le paratexte, en effet, non seulement revêt une fonction capitale dans l’identification d’une autotraduction, mais il est aussi le lieu où l’auteur définit sa relation avec l’opération autotraductive.
Valeria Sperti, « La traduction littéraire collaborative entre privilège auctorial et contrôle traductif »
La cotraduction, lieu d’échange entre auteur et traducteur, est souvent marginalisée. De quelle manière l’auctoritas de l’auteur intervient-elle dans le processus traductif et dans le statut du traducteur ? L’intervention de l’auteur réduirait-elle la traduction à un produit dérivé de l’original ? Une analyse
de différentes typologies de coopération littéraire et traductive est entamée, mettant l’accent sur les dialogues traductifs entre Marguerite Yourcenar et Grace Frick et entre Frank Scott et Anne Hébert.
Chiara Montini, « Génétique des textes et autotraduction. Le texte dans tous ses états »
Si l’œuvre est toujours en devenir, alors la génétique et l’autotraduction représentent le devenir de l’œuvre. Dans cet essai, à travers l’exemple de trois autotraducteurs : Nabokov, Beckett et Fenoglio, cet article trace le lien indissociable entre génétique et autotraduction. La première en tant qu’étude du travail d’écriture en cours de se faire (son processus) et la deuxième en tant que prolongement de ce travail sur le texte fini seulement en apparence.
Pascale Sardin, « Écriture féminine et autotraduction. Entre “occasion délicieuse”, mort et jouissance »
Cet article s’intéresse à la valeur opératoire des notions de plaisir et de jouissance quand elles sont appliquées à l’autotraduction de l’écriture féminine. Il examine les conditions extimes et intimes qui poussent une auteure à s’autotraduire. Il étudie la notion de « trajouir » dégagée à partir d’un texte bilingue autotraduit d’Hélène Cixous. Puis il voit comment cette notion peut s’appliquer aux autotraductions de Nancy Huston, en devenant un moteur esthétique de la dynamique de réécriture.
Christine Lombez, « Poésie et autotraduction »
De tout temps, les poètes ont traduit ou se sont traduits. Cependant, la question du pourquoi de cette dernière pratique n’a encore jamais été vraiment posée. Qu’est-ce qui peut susciter chez un poète la vocation à l’autotraduction ? Une simple prédisposition linguistique ou bien le signe d’un rapport plus subtil au langage et à ce qu’est, pour eux, la poésie ? Cette étude se propose de formuler quelques hypothèses à partir des témoignages livrés par les poètes eux-mêmes, au plus près de leur œuvre.
- Thème CLIL : 4053 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Théorie Littéraire
- ISBN : 978-2-8124-3883-7
- EAN : 9782812438837
- ISSN : 2261-1851
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-3883-7.p.0255
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 14/04/2016
- Langue : Français