Je ne tiens pas précisément Péguy pour un saint, mais c’est un homme qui, mort, reste à portée de la voix, et même plus près, à notre portée, à la portée de chacun de nous, qui répond chaque fois qu’on l’appelle. […] et qui répond même à voix basse. […] La voix des morts change vite et lorsqu’elle commence à prendre, dans le silence et le recueillement de l’âme attentive, je ne sais quel accent nasillard qui tient de la clarinette et du ventriloque, il n’y a plus de raison que cesse jamais leur monologue éternel […]
Georges Bernanos, Les Enfants humiliés, 1939, Gallimard, coll. « Folio » p. 77-78.
С этим эхом приключилось то же, Что и с тем, что в сердце я ношу.
« Il s’est passé avec cet écho la même chose
Qu’avec celui que je porte au fond de mon cœur. »
Anna Akhmatova, « L’écho », 1960, Requiem et autres poèmes, traduction Jean.-Louis Backès, Poésie/Gallimard.
La voix est le plus ancien poème, parce qu’elle est puissance de parole, de dire. Ce qu’est l’épopée.
Henri Meschonnic, Critique du rythme, anthropologie historique du langage, Verdier, 1982, p. 295.