Résumés
- Publication type: Article from a collective work
- Collective work: Rivalités de plumes entre Espagne et Italie. xve-xviie siècles
- Pages: 263 to 265
- Collection: Encounters, n° 275
Résumés
Jean-François Lattarico, « De Burgos à Venise. Les voyages de Lazarillo, entre réécriture et traduction »
Cet article interroge les pérégrinations du Lazarillo, depuis 1554 et sa première édition anonyme à Burgos, jusqu’à la première traduction officielle de Barezzi (Venise, 1622), précédée par celle de Giulio Strozzi (1608), restée inédite mais plus fidèle, ainsi que par une adaptation bolognaise de Pompeo Vizzani (1597) agrémentée d’épisodes pittoresques. Il met en relief une chronologie pour le moins inhabituelle : l’adaptation précède la traduction fidèle qui précède la première traduction publiée.
Elvezio Canonica, « Une tragédie italienne en vers espagnols. La Reina Matilda (1597) de Juan Dominico Bevilaqua »
Cette contribution rend compte de la composition singulière d’une tragédie encore inédite en vers espagnols et en cinq actes par un auteur dont la langue maternelle était l’italien, actif dans le royaume de Naples vers la fin du xvie siècle, encore inédite. Elle prend en compte la spécificité de cette écriture « translingue » ; et reconstruit également l’arrière-plan de la trame narrative de la tragédie, qui se déroule dans l’Espagne médiévale des Wisigoths, au début de la Reconquista.
María del Rosario Martínez-Navarro, « La littérature anti-aulique entre l’Espagne et l’Italie. Quelques parallélismes »
Le rôle crucial joué par la cour au Siècle d’Or a donné naissance à deux courants littéraires, l’un favorable à la cour, considérée comme un milieu positif et brillant (le pro-aulisme représenté par Le Courtisan de Baltasar Castiglione), l’autre contre la cour, critiquée et considérée comme une mer de vices (l’anti-aulisme dont les représentants italiens ont eu une influence significative sur les auteurs espagnols du Siècle d’Or, notamment sur Cristóbal de Castillejo).
264Muriel Elvira, « Des polémiques italiennes aux polémiques espagnoles. L’abbé de Rute, lecteur de Guarini et de Denores »
L’abbé de Rute fut un lecteur attentif de la polémique du Pastor Fido qui opposa l’auteur de cette tragicomédie pastorale, Guarini, à Jason Denores. Fernández de Córdoba reprend dans la Didascalia multiplex et dans l’Examen différents arguments soutenus par Guarini pour défendre la tragicomédie, et les adapte à la défense des genres nouveaux qui sont en train d’émerger en Espagne : la Comedia Nueva espagnole et la poésie des Solitudes. Il puise aussi dans les Verati un modèle formel pour ses propres textes polémiques.
Alexandre Roquain, « Lope de Vega et l’Arioste. Une histoire d’impresa/empresa »
Lope de Vega cite l’Arioste dans le prologue de La hermosura de Angélica (1602). Cet article analyse les liens qui existent entre ce texte liminaire et le discours adressé à Juan de Arguijo, précédant les Rimas. L’analyse littérale de ces textes va mettre en lumière un terme-clé : l’empresa, lié à l’emblématique et « calque » de l’italien « impresa ». Cet article étudie également dans quelle mesure Lope de Vega s’approprie les vers de l’Arioste à des fins d’autoreprésentation.
Pascaline Nicou et Rafaèle Audoubert, « Entre traduction et émulation. Le sort de L’Inamoramento di Orlando (1483) de Matteo María Boiardo en Espagne »
Les premières traductions en vers de L’Inamoramento di Orlando apparaissent en Espagne au xvie siècle, l’adaptation de Quevedo au xviie siècle. Garrido de Villena et Hernando de Acuña font une lecture héroïque de Boiardo, qui doit être anobli par les traducteurs espagnols pour créer le poème chevaleresque « sérieux » épique. L’adaptation de Quevedo respecte le plurilinguisme et l’esprit du texte, et va dans le sens d’une dégradation comique liée à l’évolution du genre chevaleresque entre le xve et le xviie siècle.
Suzy Béramis, « L’urne de cristal de Garcilaso »
Dans la deuxième Églogue de Garcilaso, un immense espace épique s’ouvre à l’intérieur du monde pastoral où un berger fou d’amour va être conduit au mage qui doit le guérir. Celui-ci a été initié par le Tormes, le dieu-fleuve qui lui est apparu appuyé sur une urne de cristal dont les figures sculptées 265chantent la gloire de la maison d’Albe. Garcilaso emprunte cette urne au De partu Virginis de Jacopo Sannazaro, mais dans son poème la nouveauté de l’invention se révèle dans l’imitation même.
Philippe Meunier, « La réponse de Lope de Vega à Aminta et Il pastor Fido. Le cas de La selva sin amor (1627) »
La selva sin amor bénéficie des progrès techniques de la scénographie italienne pour offrir au public courtisan l’hapax d’une pièce entièrement chantée en espagnol. Cependant, au-delà du spectacle, il y a d’abord les vers imprimés d’une églogue singulièrement courte qui incite à questionner le statut et le sens de l’écriture dramatique. Le vieux dramaturge semble ne pas avoir perdu tant que ça son humour lorsqu’il repasse clichés linguistiques et rimèmes des fables pastorales.
- CLIL theme: 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN: 978-2-406-06475-6
- EAN: 9782406064756
- ISSN: 2261-1851
- DOI: 10.15122/isbn.978-2-406-06475-6.p.0263
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 10-19-2018
- Language: French